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 ok, simple, basique (dagda&arsène)

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ok, simple, basiquebasique.Se lever le matin n’avait plus la même saveur depuis que j’avais ce boulot. Jeremiah, c’était un pote à ma mère, un pète cul pareil, sauf que lui, bah il est veuf maintenant, y’a son mari, il est mort. Du coup, il avait plus le cœur à travailler dans sa boutique, sans pour autant s’en débarrasser, il m’avait fait mal au cœur d’ailleurs. Je l’avais vu une fois, il était venu à la maison, car ma mère l’avait invité à bouffer. Des fois, je me demandais comment on pouvait survivre à l’amour de sa vie, car lui, il avait l’air de l’avoir perdu. Il était tellement démonté que le putain de repas avait duré des heures, et des heures, il avait à peine causé, s’était excusé, puis était parti. Puis un jour ma mère m’avait dit, Jeremiah cherchait un vendeur pour sa boutique, le temps qu’il se mette au vert. C’était fin août. Et voilà que j’étais désormais là, derrière le comptoir, après un weekend passé à apprendre quelques ficelles.

J’avais jamais fait ça de ma vie. Vendre des CD. Et en vrai j’étais probablement même pas bon à ça. Je prenais les clients pour mes potes, et quand ils voulaient quelque chose, je leur donnais, et je les faisais payer. J’aurais été caissier, ça aurait été pareil. Et y’avait des fois, les clients c’étaient pas mes potes. Là c’était moins marrant. Mais bon, Jeremiah, il m’avait pratiquement sous-entendu que si la boutique coulait, que ce n’était pas un problème non plus. Donc, dans un sens, je m’en fichais un peu. Même si c’était un salaire sympa. Mais j’avais beaucoup de boulot quand même…

Enfin. Ça restait quand même plus ou moins sympa. Quand j’restais sans client toute la journée, je m’installais au comptoir et je regardais un peu la télé qui était normalement là pour diffuser des clips à la con. J’avais presque mes habitudes, là c’était une vieille série locale à la con, bien marrante, à la petite maison dans la prairie, et y’avait une ado dedans, mama, elle était canon la mademoiselle Murphy ! Même si bon maintenant, elle devait avoir quoi, cinquante balais ?

J’en étais donc là, à baver sur une ado qui n’en était plus une, tout en attendant que la petite cloche de la porte se déclenche. J’avais même le doigt posé sur le 9 de la télécommande, juste pour être rapide si quelqu’un débarque, que je puisse mettre la musique, ni vu ni connu.

Et d’ailleurs la porte s’ouvrit, faisant tinter la cloche, au moment où la Murphy-truc allait confesser son plus grand secret – rohlalalalalalalalala – à sa maman chérie, PUTAIN le plot twist final de la saison !! J’avais hésité à changer la chaîne, pour finalement le faire la mort dans l’âme. Adieu mini-Murphy… Bonjour…

« Ah, salut Arsène ! » Lui, c’était un franchouillard avec l’accent qui allait avec – j’avais eu bien du mal à comprendre ce qu’il me voulait la première fois, il avait fallu qu’il me l’écrive. Puis je m’étais habitué vu qu’il venait de temps en temps squatter – fallait dire qu’on avait une jolie acoustique ici, même moi je l’aimais bien – ou bien utiliser le salon d’enregistrement derrière. « Quoi de prévu aujourd’hui ? » En tout cas pour moi, j’allais me taper le replay ce soir pour savoir le plot twist. J’avais posé la télécommande sur le comptoir, m’accoudant dessus par la même occasion – essayant de cacher mon côté blasé, eh, c’était un client même si je bitais pas le quart de ce qu’il me soufflait.
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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

Tu traines jusqu’à la salle de bain, t’as aucune idée de quelle heure il est.
Tu te souviens surtout d’avoir trop teasé, t’as l’impression que tu vas gerber ton mexicain. Ça pour être épicée, elle l’a été cette soirée. T’as fais quoi ? Tu es allé où ? T’as fini où ? Tu n’en sais rien. Ça doit être pour ça que tu traines la patte en jogging, à tâter le vide pour trouver les murs sur lequel tu t’appuies en temps normal. C’est la merde, la grosse merde. Tu es censé enregistré aujourd’hui, mais tu as le courage d’un paresseux. Tu te forces à pas te recoucher, parce que c’est un coup à ce qu’on te voit plus pendant les trois prochains jours. Aller, fais-toi violence putain. Tu te lèves de ton canapé, et t’as une violente douleur à la jambe droite. Flash, tu t’es fais recaler en boîte. Mais pourquoi c’est toi qui a trinqué ? Tu as envie de savoir, alors tu passes des coups de fils à droite et à gauche. Personne réponds, ils sont soit au poste, soit à l’hosto. Soit ils dorment et tu es juste parano.

Tu soupires. «Ok Alexia, il est quel heure s’te plait ?» Il est 15h17. Ouh faut que tu te presses. Tu remercie pas le petit Google Home -bon t’avoues, c’est fort pratique quand même pour t’assister dans des trucs à la con qui semblent banales pour les gens via leurs téléphones- qu’un fan t’avait offert. Ouai, y a des fois, faut pas chercher à comprendre leurs logiques. Mais c’est toujours mieux que les préservatifs bananes ou toutes autres objets achetés dans le coin porno d’un Foire’Fouille.

La commande vocale, ça te sauve la vie. Sauf quand tu n’as plus de voix. Même sur ton IPhone, tu pourrais plus t’en passer depuis que tu l’as découverte. Pour un type aveugle comme toi qui vois pas où il tape sur l’écran, c’est génial.
Tu enfiles un jogging et un sweat trop grand, tee-shirt simple et tu fonces vers le Fairy Sound pour faire un enregistrement ou deux histoires d’avoir bonne conscience. Enfin, foncer, c’est un bien grand mot. Disons que tu traînes la patte et tu fais attention du mieux que tu peux pour ne pas bousculer quelqu’un. Pour ça, tu te concentres. Tu écoutes le moindre bruit, tu essayes de visualiser la scène façon radar ou sonare. C’est pour ça que tu n’as pas de canne, tu es trop fier pour en prendre une. Tu n’as pas envie de te réduire à ça.

Parcours du combattant effectué, tu passes enfin la porte du magasin et c’est comme si soudain, y avait une grosse baisse de pression. Ah, salut Arsène ! Dagda, le gars qui te fait buggé rien qu’avec son prénom. Tu relèves le menton, et tu mets tes mains de sorte à butter les étagères avec avant de te viander complètement dedans ou dessus. «Yo !» Dis-tu avec ta tonalité lasse habituelle, ton sourire fatiguée et ton air ailleurs. Dagda, il est cool, tu le considères comme un bon pote et puis, il te laisse squatter le studio derrière quand tu veux. Il te demande ce que tu viens faire là, et tu peux pas t’empêcher d’expirer un léger rire avant de répondre. «Ouai, bah je viens enregistrer si possibles. Faut que j’me fasse violence, mais j’ai la flemme. Et toi, quoi d’neuf ?» Tu t’es amélioré. Depuis que tu vis à Bray, t’as un panel de mot anglais un peu plus varié. Par contre ton accent, c’est une catastrophe. Mais eh, si ton accent anglais n’était pas not terribeule, tu ne serais pas français.

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ok, simple, basiquebasique.Arsène, c’était typiquement le client qui me demandait à la fois aucun effort, et plus d’effort. Aucun, parce qu’il était pas casse couille, il venait, il faisait ses trucs, il payait et il repartait. Plus, car il était aveugle, et français en plus de ça, donc fallait que j’articule avec des mots simples, et je devenais un peu un ninja pour retirer les cartons qui restaient dans le passage. Ouais, parce que les jours de livraison, j’avais parfois un peu la flemme de tout faire d’un coup, surtout quand y’en avait masse, et que les clients n’étaient pas en train de se bousculer. Une sorte de torpeur si vous voulez.

Et là comme il venait enregistrer, je dus me bouger un peu le cul, parce que des cartons, y’en avait masse. Donc je me levai, histoire de les foutre sur le côté – fallait pas abuser hein. « Ouais, azy, tu peux entrer dans le studio. » Et une fois que j’eus tourné la pancarte « dans le studio, toquez » à l’entrée du magasin, j’entrai à la suite d’Arsène dans le stud’, répondant à sa dernière question : « J’vais être malade quelques jours la semaine prochaine, y’aura quelqu’un d’autre à ma place. Sinon, rien de spécial. » C’était rapport à l’OBCM, j’allais devoir partir, ‘fin j’étais plutôt honnête dans ce que je disais : j’allais clairement pas être malade mais occupé à autre chose. Du moment que je parlais pas de la mission, c’était ok pour moi.

Je me mis derrière les boutons par milliers que Jeremiah m’avait rapidement montrés, m’expliquant que la platine avait l’air compliquée comme ça mais qu’à force de m’en servir et de lire le fichu mode d’emploi, je finirai bien par en sortir des miracles. Et puis, généralement, il y avait soit des groupes amateurs où fallait toucher littéralement cinq boutons, soit des plus confirmés qui savaient s’en servir eux-mêmes, dans ce cas-là y’avait juste à les laisser faire.

En soit, rien de compliqué.

J’avais donc le nez déjà plongé dans le mode d’emploi, assis sur le siège qui me concernait, pour me souvenir de comment on faisait, quand je demandai : « Allez, t’as ton sample ? » C’était la bande musicale qui servait du coup de support à la plupart des rappeurs. Y’avait juste à faire tourner la musique, à s’assurer que c’était pas trop dégueu quand il rappait dessus – quoi que je n’en savais rien de ce qu’il disait, mais au moins que ça soit pas dégueu à l’œil quoi.

J’étais paré à faire mon ingé son comme si j’avais toujours bossé dedans et que j’étais un pro, alors qu’à la base j’suis juste un électricien ex-taulard – on avait rarement vu mieux comme CV, pas vrai ? J’étais paré à tout. Bon, heureusement que j’aimais un minimum le rap et la musique de façon générale, hein, sinon je vous raconte pas la galère que ça aurait été de travailler dans un magasin pareil.

En fait, si j’osais dire, c’était un peu un rêve de môme tombé tout cuit dans ma gueule.
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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

Faut pas croire. Tu te rends compte d’à quel point t’es chiant.
Mais, t’aimes ça, alors tu continues. Au moins, ça pousse les autres à réagir, et à faire attention à toi. Parce que si tu disais oui à tout le monde, tu te ferais bouffer. Tu t’es déjà fais bouffer d’ailleurs, avec du recul. Tu soupires, tu râles, tu peux même pas écouter de la musique parce que tu dois être attentif au moindre bruit qui t’entoure dans ces rues. C’est con à dire, mais quand t’entends une voiture piler, tu te doutes que c’est parce que t’as traversé le passage clouté alors que le petit bonhomme était rouge, et que c’était vert pour les bagnoles. Le plus drôle, c’est quand tu te prends des remarques du genre CONNARD, T’ES AVEUGLES OU QUOI ? que tu leurs réponds avec le plus calme -ou bien la plus grande banalité du monde- que oui. Ils se sentent très cons souvent. Et tu ne t’en lasseras jamais. Bref ! Tout ça pour dire que tu as fini par arriver à bon port, et que tu peux entendre le poto Dag’ traîner les cartons pour éviter que tu te vautres. «Toi, t’as pas rangé.» Dis-tu en ricanant légèrement. Ouai, il aurait rangé ses cartons avant que tu sois arrivé, tu l’entendrais pas les traîner par terre. Mais bon, t’es pas son père, tu t’en fous de ce qu’il fait de ses livraisons, c’est pas ton problème.

Ton problème, c’est que tu dois enregistrer. Pour la énième fois depuis que tu es arrivé, tu réquisitionnes son studio. Tu te fais pas prier quand il te dit que tu peux y aller, et tu gardes une main dans ta poche, l’autre trop occupé à tâter pour éviter de te bouffer un mur. Dans ces moments-là, t’es pressé d’arriver au micro. Parce que tu sais que tu ne vas pas en bouger avant d’avoir fini. Tu l’entends te prévenir, la semaine prochain ça sera mort pour venir. «Ah. Meeeeeeeerde, tu peux pas me prêter tes clés ? J’ferais pas de bêtise, promis.» T’es même pas sûr que tu vas y foutre les pieds pour tout avouer. Déjà que l’enregistrement d’aujourd’hui, tu devais le faire la semaine dernière. Mais t’étais trop occupé à décuver ou à pioncer. Il n’y a pas un seul moment où te dis : Bah non, il ne vas pas me les filer, j’suis con. C’est un pote Dag’, non ? Il va bien ne pas te laisser dans la merde. Si ?
Boh, dans le pire des cas, tu t’en fous. Ça te fera une bonne excuse pour ne rien branler de tes journées quelques jours de plus. Tu le laisses s’installer, et quand il te demande ta bande son, tu sors une clé USB de tes poches. «Toujours !» Normalement, tu ramènes les disques, mais depuis que tu bossais en solo, tu devais te débrouiller par toi-même. Connaissant ton organisation à chier, c’est même pas étonnant que tu foutes ça sur clé. Tu lui donnes -ou du moins t’essayes, sauf que tu as posé ça à côté de la table et résultat, elle est par-terre, dans ce merdier. Be brave.- et tu vas au micro prêt. Tu mets le casque sur ta tête, et tu te concentres. Les paroles, c’est dans ta tête. T’as pas le choix de toutes façons, t’as pas d’yeux pour les anti-sèches ou le prompteur.

Puis tu te dis que ça serait tellement plus cool de le faire à deux ce morceau. Alors, tu enlèves ton casque et t’interpelles Dag’. «Oh Daggy, t’as déjà rapper ? J’ai b’soin d’un binôme, ça serait encore mieux, viens !» Bon, tu te dis pas : wouah c’est chaud, faire chanter du français à un anglais, sérieuuuuuuux.... Non-non, c’est plutôt viens cousin, on est bien de l’autre côté de la vitre. Oh, va falloir que tu lui imprègnes le texte par contre. T’as plus qu’à espérer que ça te prenne pas trois milles ans.

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ok, simple, basiquebasique.Quand Ar’ demande s’il peut pas pécho les clés pour quand je serai absent, j’eus un rire, que je stoppai brusquement pour répondre : « Nan, tu gères avec le type qui m’remplace. Ou tu recules, comme d’hab. » Bon, c’était pas moi, mais ça allait quand même être un type qui savait ouvrir une porte – je pouvais dire sans trop me tromper que la plupart des gens savaient le faire dans le monde. Donc, démerde-toi avec ça cousin, ce sera pas pire que si c’était moi. Bon au moins, je demande le sample, qu’il me donne en le faisant tomber par terre. Je ronchonne pour la forme, parce que c’était vraiment très dur de se plier en deux pour le ramasser.

Bref, au moins, on peut lancer le merdier, je branche la clé USB et je trouve le truc qui va bien, et dès que Ar’ est positionné au micro, j’insonorise la pièce du studio après avoir fermé la porte, histoire que les bruits de dehors viennent pas parasiter la musique, pour ensuite lancer le sample, tout en surveillant que personne vienne entrer dans la boutique par la porte entrouverte. Puis y’avait plus qu’à me caler dans mon siège, écouter son français qui paraissait presque impressionnant comme ça, un peu comme si ma daronne se mettait à m’engueuler en gaélique – que je parlais, certes, mais pas aussi vite qu’elle vénère. Sauf que je parlais rien du français. A peine quelques mots de merde.

Bref, j’étais à moitié là, quand j’entendis d’un coup qu’il rappait pas en français, d’ailleurs, il parlait, et en anglais en plus. Sur le coup, je compris pas trop, et je tournai la tête vers la vitre, avant de faire un arrêt sur image. Hein ? « Tu te fiches de moi là ? » Mais du point de vue d’Ar’, c’était comme si je n’avais strictement rien dit, puisqu’il ne m’avait pas vu parler sans appuyer sur le bouton lui permettant de m’entendre.

J’appuyai sur le bouton, approchant ma bouche du micro pour lâcher un : « T’es sérieux, là ? » Mais sérieux, il en avait l’air en tout cas. Alors, je bougeai mon cul, pour aller dans le studio, histoire de pas discuter par micro interposé non plus. « Euh, j’ai dû rapper quand j’étais ado, sur des chansons toutes faites, en soirée, t’sais. Donc déjà, pas en français. » Mais même si je disais ça, ça pouvait être cool comme connerie. A condition que j’aie un pseudonyme, des fois que ça soit de la merde quand même. Genre, euh… Doggo. On m’appelait comme ça, ado, entre potes. On critique pas les surnoms de merde okay ? « Et ça parle de quoi en plus, ton truc ? Et ça t’emmerde pas que j’aie genre un accent de paysan torché en français ? Parce que genre à part bien appotit* et meurde**, j’ai rien en stock. » Et j’étais même pas sûr de ce que je disais.

Traduction du français dégueulasse de Dagda :
*Bon appétit
**Merde
(de rien)
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Wouuuuuaaaah, le faux-espoir qu’il t’a fais, c’est moche ! Mais d’un autre côté, tu t’en doutais. Du coup, tu ne le prends pas mal. Ça se sentait venir à trois kilomètres que tu allais te manger une grosse pancarte Stop dans la gueule. Tu dois gérer avec celui qui va le remplacer, hmhm ... Nan. Tu fais une espèce de moue désapprobatrice, hôchant la tête de gauche à droite pour clarifier le tout. Au cas z’où ça n’aurait pas été assez clair. «Ouai, j’sais pas. C’est qui qui t’remplace ? Parce que si c’est une vieille qui me fout des bâtons dans les roues à peine rentrer, c’est mort.» A part ta grand-mère, tu connais pas trop de sexagénaire qui écoute du rap. C’est plutôt la tranche d’âge où on tend les cannes en l’air en braillant des insultes qui datent du Moyen-Âge. Surtout que c’est débile de penser comme ça, t’es pas un salopiaud -toi-même, Mamie, tu connais-. Hormis pas savoir bosser parce que tu passes ton temps à esquiver tes responsablités tel un ninja tout droit sortit de Naruto, on peut pas te reprocher d’être le type le plus chiant de Bray.
Boh allez, YOLO ! C’est pas comme si ça allait t’empêcher de faire ton taff aujourd’hui. Studio donc. En bon aveugle bien pète-brune, il a fallu que tu ne poses pas ta clé USB sur la table, mais à côté. Du coup, avec ton nez en l’air, comme si t’avait trop sniffé, tu entends Dag’ râler de plus belle. « Bah quoi, qu’est-c’ta ?» T’as fais une connerie ? Oh, sûrement. C’est pas la première, et c’est sûrement pas la dernière. Il a une bonne heure à tenir le pauvre, et toi ça te fait ricaner. T’es fier de toi en plus.

Vaut mieux en rire qu’en pleurer. Tu te mets à suivre ton sample, balancer ton flow, comme si tu ne savais jamais t’essoufler et que tu te battais avec les mots. De temps en temps, tu ponctues tes phrases par un rire sarcastique, par un Yo ! Ou un hin hin, et tu recommences. Tu te retiens de claquer des doigts, parce que t’as peur que ça s’entende sur l’enregistrement. Alors tu compenses en balançant tes mains en rythme. C’est pas pour te la péter, c’est pour te donner le tempo, matérialiser la musique pour mieux t’ancrer dessus. Tu t’apprêtes à faire la suivante, et t’as un éclair de génie. Pikachu t’a foudroyé, et voilà que tu sollicites Dag’ encore une fois. Tu te fiches de moi là ? «Oui j’suis sérieux, allez, viens ! Si ma mamie a pu l’faire, tu peux l’faire aussi !» Ça peut être sympa, en plus de faire une bonne expérience. Bon, pas sûr que prendre Mamie Janette en réf’ pour le convaincre, ça soit la meilleure idée qui soit. Mais au moins, ça contribue à détendre l’atmosphère.
«Oh ! C’est d’pas avoir les paroles sous le nez qui te dérange ? Attends, bouges pas, j’vais t’arranger ça.» Tu fouilles dans tes poches pour sortir ton IPhone. Comme la magie de la technologie a l’option dictée maintenant sur les appli’, tu peux enregistrer tes textes directement dessus. Bon, le plus chiant maintenant, c’est de le retrouver. Heureusement, tu connais ton téléphone par coeur. «Rien de spécial, c’est un texte pour la déconne. Tiens, t’as qu’à lire. S’tu veux, je la fais tout seul au complet une première fois pour t’donner une idée et on recommence à deux. Toi, c’est les phrases de Gringe. Un concentré de réf’ sur les mangas. J’devais la chanter avec mon frère, mais il est resté en France c’te bâtard. Nan-nan, ça me dérange pas. La qualité de ton français est aussi élevée que mon anglais de drogué.» Petite rime à l’improviste faites, t’es chaud là. En plus, ça te motive grave de chanter avec quelqu’un. «Et t’sais quoi ? Les p’tites françaises, elles kiffent entre les anglais chanter en frenshyyyyy, ça les excite.» Tu checks voir s’il est d’accord, et tu mets ta démo’ à exécution. Comme ça, il aura juste à répéter derrière toi. Faire au plus simple. Quoi que, mettre du français et de l’anglais dans une chanson, ça revient à la mode. Faudra que vous vous essayez à une version bilingue, tiens ! Ça peut donner un rendu cool aussi !

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ok, simple, basiquebasique.Qu’il s’démerde avec Saoirse, c’était un casse couille plus du genre à kiffer ce qui était classique, et à aimer rester derrière le comptoir avec son air de coincé, façon, c’était le genre de vendeur que les vieux aimaient. Et c’était sûrement lui qui allait passer d’intérimaire à employé permanent vu que Meurs’ était plus là. Génial. Au moins, quand j’étais là on pouvait bien s’marrer. Comme par exemple à l’idée que je me mette à rapper sur du français. J’étais chaud, et certain de faire mieux que sa vieille – est-ce qu’elle faisait vraiment du rap ?? Mais Ar’ il a eu l’argument parfait : les frenchies qui kiffaient entendre les anglais chanter en français. Ok, ça marche, son check, il l’avait, et j’étais bon pour m’lancer. « Ok j’achète, c’est parti. »

Bref, après le check, il démarre sa démo, j’écoutai avec attention tout en lisant en même temps ce qu’il racontait à sa dictée. Y’avait des parties – minuscules – en anglais qui me faisaient craindre le pire sur ce que pouvait vouloir dire le machin en français, mais au final, j’vérifierai ça plus tard, j’aimais bien le rythme, ça avait l’air d’être un truc de barré, et ça tombait bien, j’aimais bien les barrés. Quand il eut fini, j’pris le tel un peu d’autorité, histoire de vite répéter le rythme en relisant, fallait bien que le tempo me reste dans la tête. Bon, j’y allais plus en lisant en chuchotant, claquant un peu des doigts. J’en profitais pour rapidement faire le tour côté extérieur histoire qu’on enregistre malgré tout, tant pis j’ferai la découpe après, ça prendra un peu de temps mais balec.

En vrai j’étais chaud, façon, comme disait ma daronne, si le ridicule tuait, j’serais mort depuis un bail.

En revenant, je le prévins : « Bon j’ai mis l’enregistrement en route, tant pis on mettra le temps qu’il faudra et j’découperai après. On fait un test ? Tant que c’est dans ma tête ? » J’bitais que dalle à ce que ça racontait mais voilà, « cools » dans le titre, ça m’parlait bien. Fallait juste que le sample que j’avais laissé en boucle reprenne au début, et on pourra commencer à ce moment-là. Heureusement que j’avais pu l’entendre rapper seul au début, et capter où étaient les paroles pour moi.

Allez, p’tites bombes françaises, attendez-moi ! J’arrive ! J’vais rapper comme si ma putain de vie en dépendait, et après… Bon, j’étais p’tèt un peu dans le fantasme, à peine, et puis si y’avait deux françaises en ville, j’avais du bol hein. A la place, j’avais Arsène, bon, il était pas moche, mais ça n’avait rien à voir entre se taper un Arsène et une groupie en folie.

Dès que le sample reprit à zéro, j’me lançai, du mieux que je pouvais, pour ensuite attendre le verdict d’Arsène.


Facile : Proche du 1 : réussite critique, on l’a dans la poche, et plus ça s’éloigne plus faut rebosser. (ouais j'utilise l'attaque, les punchlines, ça fait mal /PAN)
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Hey hey, t’as bien fait de parler de c’te petit kiff des français, parce que t’as rien à dire de plus. C’est vrai en plus, toi-même tu aimes entendre un mec ou une nana chanter en french pour la petite touch, élan de fierté patriotique sans doute. Le français, c’est une belle langue. Elle est variée, elle est contrastée, elle est belle et elle est sans fond. Tu peux l’exploiter autant que tu veux pour tes rimes, et même si les puristes jugeraient que ça n’en est pas vraiment, t’es prêt à leur jeter le dico dans la figure. Bon ok, tu vois pas les vieux croulant à l’acadamie se mettre à faire Yo, ou dire j’te baise avec le sourire, mais qui sait, peut-être que dans 50 ans, ça sera viable. En attendant, tu t’improvises un petit duo avec ton poto. Dagda, il ne peut pas refuser l’occasion. T’irais pas jusqu’à lui souhaiter de faire sa vie là-dedans, parce que c’est une sacrée merde où faut se battre avec les charognards de producteurs, et les suceurs qui rêvent d’un feat pour gagner en postérité. Nan-nan, là tu lui proposes un petit truc posé, qu’est juste là pour la déconne. Et si tu trouves ça viable, ok, tu vas le balancer sur Youtube. T’as bien l’idée d’un clip qui te traverse l’esprit, mais tu ne veux pas que les chiens viennent squatter Bray pour te retrouver. T’es là pour te stopper, pas pour te prendre la tête.

T’entâmes ta démo, tout seul. C’est chaud, parce que tu n’as pas le réflexe de chanter les lignes que t’as gratté pour ton frère. Mais tu fais de ton mieux, parce que s’il se base sur ce que tu fais, faudrait pas que tu lui montres les boulettes. C’est long, c’est rythmé, ça n’a aucun sens. Mais c’est pour ça qu’elle est géniale. C’est le genre de truc qu’on écoute juste pour rire. Pas pour philosopher pendant trois plombes. Toi-même, tu lâches quelques rires quand t’as le temps de les laisser s’échapper, et tu enlèves le casque une fois que tu as fini. «Ça va aller ?» Faut débiter, et tu ne sais pas si Dagda va réussir à te suivre. Mais bon, c’est pas comme si tu t’étais posé la question juste avant, hein ? Alors autant se lancer. Il balance l’enregistrement, et tu te concentres. T’as l’air d’un sportif qui s’apprête à faire un marathon, pourtant tu te contentes de faire du surplace. Tu joins tes mains, tu sais même pas où tu regardes à cause de ta foutu condition. Peut-être le plafond, peut-être le sol, peut-être le micro, rien à foutre. Le noir, c’est ton best friend. T’as fini par t’y faire depuis le temps, c’est pour ça que tu n’es pas largué dans le vide.
Contre toute attente, putain, il t’épate. Y a deux trois couac, surtout quand c’est les changements de couplé et d’interprètre, mais en vrai, c’est passé tranquille. Comme papa dans maman. Y aura même pas besoin de rebosser, avec le montage, ça sera pas la peine. Bam, les dernières notes passent, et tu finis par éclater de rire. «Wouah, mais ... Attends, c’tais beau là. Énorme, j’la garde. Va falloir couper le début, histoire de pas nous entendre causer au début, mais c’est niquel.» T’es tellement épaté que ça te fait rire nerveusement. Ça valait bien la peine de jouer les vierges effarouchées.

Tu ranges ton portable, t’as aucune idée de quel heure il est, ni même de combien de temps ça vous a pris. Tout ce que tu sais, c’est que tu as envie d’en refaire une autre maintenant. Rapper tout seul, c’est pas drôle. Mais à deux, c’est mieux. «On en fait une autre ?» Tu réfléchis, tu ne sais pas quoi lui proposer. Alors, tu demandes à Google de te trouver ta chaîne Youtube, et tu lui donnes ton téléphone. «Tiens, choisis. Cette fois-ci, improvisation. Pas de sample, juste de l’enregistrement et de la déconnade.» Tu souris, faiblement, difficulté. Le sourire d’un type fatigué qui est victime d’un stupide réflex.

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ok, simple, basiquebasique. « Ouais ça va aller t’inquiète ! » A moi les poulettes ! J’étais chaud, dégourdi comme le sportif que j’étais, paré à donner tout ce que j’avais. Et visiblement, à la réaction de Ar’ quand on s’arrête, ça s’était réellement bien passé. Même moi j’étais plutôt content, et si y’avait eu des couilles de prononciation, tant pis, que les frenchies mouillent dessus. Nan sérieux, j’étais rengorgé comme… Non, j’vais pas finir cette phrase, et me contenter de faire un gros sourire de beauf content. « Ouais, j’couperai ça, ça prendra pas longtemps. » J’écouterai juste en avance rapide, je saurai reconnaître les moments où ça parle et les autres où ça rappe, c’était pas bien compliqué.

Lorsqu’il demanda si on en faisait une autre, je lui répondis tout en passant la tête hors du studio, vérifiant que personne n’était entré dans la boutique. Pas un chat, pas étonnant… A moins que la personne ait perdu patience et se soit tirée. Quand il m’donne son téléphone parce qu’il veut en faire une autre, j’suis super chaud, à un tel point que finalement je me fiche bien que des clients viennent dans le quart d’heure. Je pique donc le smartphone, en fouillant un peu au hasard mais ne comprenant rien aux titres qui, évidemment, étaient en français. Bon, il avait l’air d’avoir sa notoriété, vu le nombre de vues sur ses vidéos, donc ça devait pas être totalement de la merde hein… « J’regarde ça et j’vais vite fait couper la première chanson, tu pourras la choper direct. » Et comme je venais de le dire, je me dirigeai vers la platine pour couper rapidement les morceaux de parlotte, puis j’enregistrai le morceau histoire de le donner après à Ar’. Fin, s’il arrêtait de faire sa tête de je sais quoi.

« T’as une sale gueule, Ar’. » J’aurais pu prendre un peu plus de gants, mais voilà, s’il revenait régulièrement, c’était qu’il s’était au moins habitué à ça, au mieux qu’il appréciait. Donc, j’allais pas changer pour autant, c’était crevant de changer, bien plus que juste exister. Alors, autant se contenter de ce qu’on avait pas l’choix de faire. « Bon t’as pas toujours l’air frais, mais ouais, t’en tires une tronche. » Il pouvait pas l’voir, que je faisais un regard suspicieux, mais ouais, il était quand même passé du type excité par ma performance – y’a quoi ? Si j’me jette pas des fleurs, personne le fera hein. Bref, excité par ma performance, à un type avec le sourire de traviole, comme si un chat venait de lui pisser sur la godasse. Et c’était arrivé d’un coup en vrai, sans prévenir, limite j’aurais été moins surpris qu’il ait un énorme bouton qui lui pousse sur le front, d’un coup. M’enfin, ça allait pas m’empêcher de vivre, j’continuais à scroller jusqu’à ce que mon instinct finisse par faire tilt.
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ok, simple, basique (dagda&arsène)
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