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Shura & William
Kochtcheï & Marchombre
Son maître l'aurait certainement étripé s'il avait su ce que son apprenti avait prévu. Un rendez-vous dans un lieu public, à visage découvert, seul face à un nombre inconnu de potentiels ennemis. Pourtant le professeur avait été bien clair : Il ne devait être qu'une ombre, mouvant au gré de la lumière, toujours proche, mais sans vraiment qu'on fasse attention à lui. Sauf que William découvrait que si en théorie c'était bien sympa, en pratique, cela était une autre paire de manche. Il avait bien tenté ! Mais avait failli. Son premier instinct en arrivant à Bray avait été de se renseigner sur les trafics illicites, car s'il y avait bien un endroit où il pourrait en apprendre plus sur un magicien et son djinn de feu meurtriers, c'était dans le monde de l'illégal. Laisser traîner ses oreilles à l'insu des autres n'avait pas été bien compliqué et dans un premier temps, sa récolte d'informations fut fructueuse. Mais très vite, la source se tari. Les simples dealers ne semblaient rien savoir concernant son histoire. Il fallait monter plus haut dans la hiérarchie. Malheureusement, les dealers ne semblaient pas pouvoir l'aider pour ça non plus. Un nom était ressorti. Kochtcheï. Mais personne ne paraissait en savoir plus. Un nom d'emprunt ? Probable. Quelqu'un n'existant pas vraiment, un être inventé pour mieux cacher le groupe de ceux au pouvoir ? Il commençait à croire cela possible, personne ne l'ayant semblant l'avoir jamais vu. Peu importe la vérité, du moment qu'il trouvait quelqu'un de réellement influent dans cet empire.

Et Dieu sait qu'il avait essayé. Usant de son pouvoir pour se fondre dans les recoins sombres de la Dragon Alley, lieu de prédilection pour ce genre de commerce, il avait recueilli chaque information possible. Avait filé les individus lui semblant suspects. Regardé l'argent changer de main. Mais sans jamais pouvoir remonter en haut de la chaîne. Difficile, quand on ne sait même pas vraiment quelle est la cible. C'est à peu près à ce moment qu'un autre plan germa dans son esprit. " Lorsque l'ombre t'est refusée, choisis la lumière puisqu'être visible est souvent le meilleur moyen de ne pas être vu." Il doutait que cela fonctionne vraiment, mais tenter le coup valait la peine. C'était avec un dealer de base qu'il avait commencé. Lui achetant sa marchandise de manière régulière, dans le but d'être vu comme un client régulier. De confiance. Bien sûr, il ne consommait pas. C'était contraire à sa façon de vivre, il se refusait à abîmer son corps et engourdir ses sens avec de telle substance. Mais tant qu'il payait, on ne s'y intéressait pas. Assez rapidement, il annonça à son dealer qu'il souhaitait voir le chef. Qu'il avait pour ce dernier des propositions intéressantes et que, prévoyant d'acheter plus gros, il souhaitait s'entretenir avec lui pour des négociations. Si au départ le dealer s'était montré hésitant, il n'avait pas été difficile de lui souffler à l'oreille, sans même qu'il ne s'en rende vraiment compte, qu'amener un tel consommateur pourrait lui valoir une promotion. Que si les propositions que William faisait à Kochtcheï lui plaisaient, ce dernier saurait certainement remercier celui lui ayant apporté cette opportunité. Dylan (le dealer) s'était laissé convaincre, affirmant qu'il allait voir ce qu'il pourrait faire. Deux semaines plus tard, William avait été informé que le rendez-vous aurait lieu au Smooth Criminal, samedi, 23h.

Cela lui avait laissé peu de temps pour faire de la reconnaissance. Le Smooth Criminal était tout près de son appartement, ce qui lui posait problème. Il refusait de se rendre directement de l'un à l'autre, au cas où quelqu'un le surveillait, désireux d'en apprendre plus sur le rendez-vous de Kochtcheï. A chaque fois, William mettait un point d'honneur à se perdre dans les rues de Bray pour vérifier qu'il n'était pas suivi après avoir quitté ou avant de rentrer à son domicile. Parano ? Certainement. Mais il préférait ça. Très vite, William avait compris pourquoi ce lieu avait été choisi. Si Dragon Alley offrait tout un tas de possibilités à qui voulait se cacher ou fuir, ce n'était pas le cas du bar. Il n'y avait qu'une seule entrée, gardée par un vigile peu avenant mais très professionnel. Une fois à l'intérieur, il ne pourrait plus fuir. De plus, il était à prévoir qu'on le fouille avant de le laisser rencontrer le chef, ce qui excluait les diverses lames qu'il avait toujours sur lui, cachées à des endroits stratégiques. Cela promettait d'être difficile. Voir impossible. Un exercice parfait. Et possiblement mortel.

Le soir venu, William était prêt. Il se sentait nu, sans ses armes. Il avait longtemps hésité à amener avec lui un scalpel, le dissimulant sous une couche de latex collée à sa peau, dans le creux de ses reins. Cela aurait suffit s'il était sûr que le garde se contente de le palper en guise de fouille, la texture du latex sous les vêtements se confondant avec celle de la peau, cachant ainsi l'arme. Mais si un détecteur de métaux était utilisé, il risquait de perdre la vie avant même de rencontrer le boss. Puis de toute façon, si tout se passait bien, il n'aurait pas à utiliser d'arme de toute façon. Une longue expiration pour calmer son cœur qui commençait doucement à s'accélérer. Peur ? Excitation ? Certainement les deux. S'armant d'un sourire bien plus assuré qu'il ne l'était vraiment, il s'avança jusqu'à l'entrée. Le vigile darda sur lui un regard inquisiteur avant de lui faire signe d'entrer. La clientèle habituelle était présente. Quelques-uns, occupés à boire. D'autres, roulant des mécaniques, semblaient mettre au défi quiconque de les défier. Son regard continua de parcourir l'assistance. Au fond, dans ce qui semblait être un coin VIP improvisé, se trouvait un groupe. Certainement le groupe. Toujours souriant, il avança de sa démarche souple et féline. Il mourrait d'envie de manipuler la lumière pour cacher son visage et garder son anonymat, mais c'était inenvisageable. Une fois plus près, il attendit respectueusement qu'on lui fasse signe d'approcher et se laissa fouiller sans broncher. Un détecteur de métaux. Il avait eu raison de ne pas tenter le diable. Parmi l'assemblée, Dylan, le dealer lui ayant obtenu le rendez-vous était là. Si ça tournait mal pour William, ça tournerait aussi mal pour le garçon, bien que cela importait peu au tempestaire. Au centre, un homme. Son cou tatoué d'un serpent. Lui qui avait en horreur ces reptiles, était-ce un mauvais présage ? Sans rien laisser paraître de ce qu'il pensait, comme il avait été formé à le faire, il s'inclina légèrement devant l'homme au serpent, ignorant volontairement jusqu'à l'existence des autres. Avec un peu de chance, ils n'étaient là que pour intimider et partiraient une fois que le chef et lui parleraient affaires.

- Monsieur Kochtcheï, je présume ? C'est un honneur de vous rencontrer. Je tiens tout d'abord à vous remercier de m'avoir accordé cet entretien.

Il se laissa glisser dans le siège faisant face, confiant. La partie commençait.

- Comme votre employé a du vous le dire, vous pouvez m'appeler Marchombre.
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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

En temps normal, il ne se mêle pas de ce qui se passe en bas de son immeuble. Question de sécurité, et d’anonymat. Parce que, pour quelqu’un qui était censé se racheter une conduite, on peut dire que le plan s’avère être foireux. Qui peut lui en vouloir ? C’est une ville de fou. Mais c’est justement parce que c’est une ville de fou qu’il y reste. Au moins, il ne s’ennuie pas. Ces derniers mois, il avait autre chose à penser qu’à cavaler après un homme qui était –depuis le temps- probablement mort. Quelques traces demeurent encore, notamment dans son cou où une cicatrice nouvelle tenait compagnie à ce serpent tatoué en collier. Kochtcheï n’a pas oublié ses objectifs ; il s’est juste estimé en droit de se poser un peu. Fidèle à lui-même, allongé dans le canapé comme un adulescent rattrapant le temps gaspillé en le prenant, ses pieds perchés plus haut que la tête, il somnolait doucement avec son chat sur le ventre. Aussi endormis l’un que l’autre, son téléphone sonnait toujours à la même heure depuis quelques temps. Un petit gars qu’il avait enrôlé pour avoir le moindre effort à faire. Un parmi tant d’autres. Très sincèrement, il ne se souvenait plus de son nom. Il l’avait renommé ‘’boulet5’’ dans son répertoire, et résultat : il n’avait pas d’étiquette à poser sur son visage. Bon, cela dit, il n’a jamais aussi bien porté son nom qu’à cet instant.
Parce qu’une fois de plus, un appel et un grognement émanant de la bouche du russe. Pourquoi il a dit oui déjà ? Il en avait parlé avec ses plus vieux collaborateurs, et ces cons ont tenu à l’accompagner. Ça se serait s’il était un assisté, non ? Bon. Cela doit être pour une des raisons pour laquelle il n’est pas plus motivé que ça à faire le déplacement. Outre le fait que le visage de Kochtcheï serait connu par un parfait inconnu, il a tendance à se méfier avec les nouveaux arrivants. Ça a toujours été ainsi depuis que ce magicien et son djinn avaient foutu le feu à son chez-lui, il ne faut pas que ce Marchombre prenne son cas pour une exception.

Cela dit, Kochtcheï n’est pas encore suffisamment parano pour poser un lapin. Et même si ça le faisait chier, il y avait quand même une belle proposition qui méritait d’être étudiée. Il avait attrapé son portable avec un geste las, preuve qu’il s’était encore atomisé le crâne pour faire taire ses vieux démons et son impulsivité. L’efficacité des drogues en tout genre était remise en cause ces derniers jours, mais elles avaient le mérite de le détendre au moins. Un peu trop d’ailleurs. Au lieu d’attraper son portable, il l’avait poussé. Du coup, ledit portable s’était viandé par terre. Le russe avait grogné quelques jurons dans sa langue natale, et son chat avait relevé la tête. Ça se sent que ce coursier n’avait pas encore beaucoup d’expérience avec Kochtcheï. Entre sa mauvaise volonté, et son état défoncé quasi-quotidien, il y a plus vite-fait de lui envoyer un SMS que d’essayer trente-six coup de l’appeler. Ce n’est pas faute de vouloir lui faire comprendre en plus, vu qu’il répondait toujours par message. Un simple “ok”, et le slave avait daigné à se lever sans ménager de dégager Sans au passage qui n’avait pas l’air enclin à se pousser. Il allait lui faire la gueule pour le restant de la journée, mais tant pis. Fidèle à lui-même, il avait pris le temps de s’affairer correctement. Ne serait-ce que pour être présentable. Il va discuter affaire, pas cambrioler une maison. Toujours aussi feignant pour finaliser le tout avec une cravate, Kochtcheï avait juste dévisagé cette dernière avant de la jeter par-dessus son épaule. C’est ainsi qu’elle est partie aux oubliettes. La porte verrouillée, il était descendu. Comme prévu, des espèces de gorille l’attendaient. « Non mais… Non. Les gars, j’ai pas besoin de babysitteur. » Ça puait le piège, disaient-ils. Shura les dévisageait sans ménager le déni et l’arrogance dans son regard. Et alors ? Ça ne sera pas le premier dans laquelle il allait tomber. Sûrement pas le dernier non plus. « Vous m’cassez les couilles. » Simple, efficace, c’est la façon du “boss” de dire d’accord, mais pas de bruit.

Kochtcheï, lui, il ne s’était pas gêné. Le port d’arme est interdit en Ireland, mais s’il respectait les lois, ça se serait. Du coup, il avait son Nagant accroché à sa ceinture, planqué sous sa veste. Le même qui a servi à butter Ethan il y a quelques mois maintenant, et qui a été utilisé pour refroidir Vali. C’est qu’il commence à avoir la gâchette facile le quarantenaire. A force d’aller au Smooth Criminal, le vigile ne cherchait même plus à lui barrer la route. Il pensait plutôt à ce pourboire généreux, ce pot-de-vin, ce billet que le russe allait lui donner en guise de passe VIP. Ce mec est sûrement un des rares ravis de voir Kochtcheï débarquer dans l’établissement. Une patte graissée plus tard, il s’était installé à sa table habituelle. Seulement, cette fois-ci, il n’était pas tout seul. Les quatre brutes épaisses qui, semblerait-il, allaient lui servir de Dobermans pour le restant de la soirée ne lui avaient toujours pas lâché la grappe. Putain, il se croirait en plein GTA, ou tombé dans les gros clichés, à voir. Cachant un soupir d’agacement dans son col, ça allait être long cette virée, il le sent. Déjà qu’on l’a extirpé de son trou, et qu’on l’a fait se déplacer. Si en plus il se fait remarquer comme ça, ça ne va pas lui plaire. Un jeune homme arrive, et boulet5 lui tape doucement sur l’épaule pour lui faire signe que c’était lui. Pourquoi il reste planté ? « Vous voyez, vous lui faites peur. Allez, viens, ramènes-toi. » Et aller que l’autre sort le détecteur de métaux. Carrément ? Oh puis, tant pis, ils font ce qu’ils veulent. Koctcheï balance juste sa main vers l’arrière en voyant ça, à mi-chemin entre dépité et touché que ses gars se fassent du souci à ce point. Cela dit, ça lui permet de relativiser : ce n’est pas le pire de la ville en matière de paranoïa finalement.  
Monsieur Kochtcheï, je présume ? C'est un honneur de vous rencontrer. Je tiens tout d'abord à vous remercier de m'avoir accordé cet entretien. Monsieur ? Il le brosse dans le sens du poil, ou il rêve ? Le plus terrible : c’est que ça fonctionne. Le russe est plus enclin à l’écouter subitement, plus détendu même si sa méfiance naturelle est toujours présente. Elle est juste mise en veille, préférant être attentif. « C’est bien ça. Fais pas attention aux molosses, ils m’ont rien demandé. Ils m’aiment trop pour me laisser prendre le risque de me faire planter visiblement. » Une petite pique presque gentil si elle ne transpirait pas le premier degré. Comme votre employé a du vous le dire, vous pouvez m'appeler Marchombre. « Ouai, il me l’a dit. » Il a dit beaucoup de chose d’ailleurs, trop. Il s’était accoudé à la table, et il s’était penché vers un des types qui l’accompagnait. Bon, comme ils n’ont pas l’air de vouloir bouger de là, autant les rendre utile. Il lui avait demandé de ramener de quoi boire, avec un Black Russian de son côté, et molosse1 –les prénoms, c’est visiblement trop difficile pour lui- avait fait le tour de la table pour savoir qui voulait quoi. Y compris Marchombre. On peut être des criminels, et savoir recevoir. « Bon alors, qu’est-ce que tu me veux, et qu’est-ce que tu as à proposer ? » Ils ne vont pas tourner autour du pot pendant X temps après tout. Puis les politesses, ça lui passe au-dessus de la tête.

(c) SIAL ; icons chrysalis


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