I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?
L’université, c’est un peu comme les métros parisiens. Quelque soit l’heure, quelque soit le moment de la journée, quelque soit le jour, il y a toujours du monde.
Une véritable fourmilière qui regroupe tous les élèves ayant réussi à s’élever au top du top, à passer les examens avec brio et à bousculer le voisin pour décrocher la meilleure place. Ouai, l’université, c’est plus sauvage qu’on ne le croit. C’est même un milieu impitoyable aux yeux de Sammy. Ils sont tous grands, ils ont tous des jambes opérationnels, ils ont l’air d’une bande de géants pendant que lui, il est cloué dans son fauteuil roulant, le sac sur ses genoux et ses bras s’attelant à faire tourner les roues. Quand on se fout pas de lui, on le traite de chouchou. Parce qu’il n’a que 16 ans dans un monde réservé aux jeunes adultes. Parce qu’il a la clé de l’ascenseur pour se rendre aux étages supérieurs pendant qu’eux galèrent à monter les escaliers. Parce qu’il a des félicitations des professeurs, parce que c’est un petit génie. Pouah, à ce rythme, ils vont le faire culpabiliser d’être balaise. Ce qui est terrible, c’est que Sammy lui, il n’a pas plus d’ambition que ça. Depuis la mort de Han, et son entrée au Myst&Co, il ne rêve plus d’aller dans l’espace. Déjà parce que ça va être compromis en fauteuil, mais surtout parce qu’il s’est prit de passion pour une toute autre chose : le surnaturel. Alors oui, il n’a plus touché à un grimoire depuis le fameux accident, mais il en a encore en réserve. Et puis, cela ne l’empêche pas de connaître un petit rayon par le biais de ses amis. Ils ne sont pas aussi banals que lui pour la plupart, et à ce rythme, il va pouvoir compiler une véritable base de données concernant les différentes races.
C’est un peu comme une chasse aux Pokémons à ses yeux, mais version IRL. Cette pensée le fait sourire tandis qu’il se dirige vers le réfectoire. Une jeune femme se tenait juste devant elle, et l’avait doublé à la dernière minute, mais ce n’est pas grave. Il a deux heures de libre devant lui, il peut bien attendre un peu. Jonglant entre les roues de son fauteuil, son plateau et toutes la vaisselle à attraper, le fils Murphy avançait du mieux qu’il pouvait avant que le ton monte une fois arrivé à la caisse. Il penche sa tête sur le côté pour voir ce qui se passe, et il remarque que cette fille espère manger gratuitement. Houlà, elle parle bizarrement en plus. Il relève un sourcil, attends que l’orage passe, et il se permet d’intervenir. “Hm, hey … Eeeh… M’sieur, j’peux payer pour elle sinon.” Sammy entends déjà son portefeuille crier à l’aide, surtout que la demoiselle n’a pas choisi le moins cher dans ce qui était proposé, mais ce n’est pas grave. C’est pour la bonne cause.
Le caissier grogne, peste, fusille du regard la jolie blonde et daigne à le laisser passer. Quant à lui, son cœur a manqué de faire un bond en entendant le prix du menu de la demoiselle plus le sien. Il pleurt intérieurement, le Sammy, mais il force son sourire à rester sur son visage. Merci, bonne journée. Ouai, elle allait être bonne, ça c’est sûr, vu comme c’est partit. Accrochant son sac à dos sur les poignets de son fauteuil, il avait posé le plateau sur les deux bras, en équilibre, et il se mit à avancer vers elle. “Oh si ça a de la valeur. Si t’as pas d’argent, tu manges pas. Je sais pas d’où tu viens, mais ça a toujours été comme ça. Le système monétaire ne date pas d’hier. Ah ! Au faite, j’me suis pas présenté, tu peux m’appeler Sammy.” Ses mains étant prises, il n’allait pas lui tendre l’une d’entre elles pour conclure sa présentation. D’autant plus qu’il trouvait ça un peu trop bobo dans une université.