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 Won't you spare me over ‘til a another year? Galian

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Sayanel Z. Pritchard
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496
RACE : Humain
MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels



Won't you spare me over ‘til a another year?

Ian & Galaad

Well what is this that I cant see ... With ice cold hands taking hold of me

J’écrase ma cigarette sur le gravier face à la maison. Si j’en avais pas déjà vu des dizaines du genre, elle me ferait sans doute flipper comme pas deux. Du vieux bois, typique des fausses maisons hantées avec des poutres qui grincent et le vent qui passe par les fenêtres ouvertes, un silence de plomb qui semble dérangé par les animaux qui ont sûrement élu domicile dans le grenier de la vieille bâtisse. Elle se trouve au milieu de la forêt, j’ai eu un mal fou à la trouver, je dois l’avouer. Même si le maître de maison m’a plutôt bien guidé. C’est un vieillard du nom de … Phinéas, quelque chose dans le genre. Un nom assez étrange, si vous voulez mon avis. Je ne sais pas comment il a trouvé le numéro de Myst&Co, je dois dire, au téléphone, il m’a très clairement fait comprendre qu’il ne regardait pas la télévision, et vu l’endroit où je me trouve, je doute qu’on ait aucune réception du genre. Encore que j’arrive à avoir, difficilement, une barre sur mon portable. Je me dirige vers la porte d’entrée d’un pas décidé. C’est toujours comme ça que ça se passe, en premier lieu je prends rendez-vous avec la personne qui veut que l’on s’occupe de son affaire, je l’écoute parler, je hoche la tête, compatissant, puis on commence  à bosser. C’est plutôt banal comme façon de procéder, en réalité. Je suis pas souvent seul cela dit, y a toujours Malia ou Morgane avec moi, mais ni l’une ni l’autre n’étaient disponibles alors je me suis dévoué. Non pas que ça me dérange particulièrement, je suis entre deux rôles, c’est pas comme si j’étais très occupé ces derniers jours. A part jouer de la gratte dans le duplex et me faire engueuler par mes colocs ou par mon clébard, je perds pas grand-chose. Il n’y a aucun bruit de l’autre côté du battant, je fronce les sourcils. Le vieux me semblait pas être le type à aller se faire une balade, surtout pas après avoir pris rendez-vous, le pauvre avait l’air totalement paniqué par ce qui lui arrivait. Mais on ne sait jamais. Je frappe, encore et encore, sans réussir à obtenir aucune réponse. Génial. Si je me suis déplacé pour rien, je vous jure que je gueule. Okay j’étais pas vraiment occupé, mais ça ne veut pas dire que j’aime spécialement perdre mon temps. Je lève les yeux au ciel après une énième tentative. Je peux même pas tenter de l’appeler, son numéro c’est un fixe, s’il n’est pas chez lui, je risque pas de réussir à le joindre.

Il me faut quelques minutes pour peser le pour et le contre de ce que je veux faire. Je ne compte pas repartir d’ici sans un minimum d’informations ni sans avoir fait le tour du domaine mais … Personne ne me laisse entrer. Puis je finis par hausser les épaules. J’aurais qu’à dire que j’ai entendu un cri et que je me suis précipité, après tout ils font ça souvent dans les films … Que je devrais probablement arrêter de regarder. Je tente de tourner la poignée de la porte qui s’ouvre sans vraiment de difficulté. Bon, c’est déjà ça, j’aurais pas à passer par une fenêtre, ce qui pourrait être, pour le coup, très mal vu. Non pas que je ne l’ai jamais fait, mais si je pouvais éviter de me retrouver en taule … Ce serait con pour un détective privé en herbe. J’entre avec précaution dans la maison. L’air empeste la poussière et l’obscurité me fait plisser les yeux. Tout semble vieillot, de la décoration à tout ce qui encombre le couloir. Des livres, presque du sol au plafond, des babioles également. S’il ne sortait pas beaucoup de chez lui, il n’avait pas non plus à cœur d’entretenir sa baraque, ça c’est un fait. Alors que je m’apprête à entrer dans ce que je pense être le salon, une odeur me prend à la gorge, une odeur tellement forte que j’ai qu’une envie, partir aussi vite que possible, vomir dans un coin et plus me relever. Pourtant je continue, par peur de ce que je vais trouver, peut-être parce que j’ai déjà une petite idée derrière la tête. C’est là que je le vois, le crâne explosé contre la table basse, le sang séché tout autour de lui, et cette odeur de mort, de pourriture et de sang. « Holy shit. »

Il ne m’en faut pas plus pour que je me rue à l’extérieur, prenant une grande inspiration, un grand bol d’air frais. Ça ne suffit pourtant pas et je commence à vider mes tripes à côté des marches. Il me faut quelques minutes pour reprendre contenance alors que je commence à redouter le fait que je suis peut-être pas seul dans cette maison. Mais techniquement, si quelqu’un était là, je serais sûrement déjà mort dans un coin, pas vrai ? Et je suis pas un lâche. Je peux pas partir comme ça alors que c’est sûrement le plus gros scoop que j’aurais. L’idée de filmer le corps m’a traversé l’esprit, mais je peux pas retourner dans la maison tout seul. Je suis pas suicidaire ni inconscient. Alors je choppe mon téléphone pour parcourir mes contacts. « Je veux parler à Ian Craig. Non … IAN, I-A-N, c’est qui ça Cillian ? Non sans déconner passez-le moi ! » Je suis au bord de la crise de nerfs, alors le temps que la standardiste se sorte les doigts du cul, je soupire pour me sortir une nouvelle cigarette. Jusqu’au moment où une voix masculine me répond de l’autre côté du combiné. « C’est Galaad, mec, faut que je te montre un truc, c'est insane, je flippe ma race. 456 Clint Avenue, West wend. Je t’attends. » Et je raccroche. Bon, certes, c’est pas spécialement mon pote, mais je vouvoie pas grand-monde, pas que j’ai de respect pour personne mais vous connaissez les jeunes … On prend tout le monde pour des collègues jusqu’à ce qu’on se fasse violemment envoyer chier. Encore heureux que ce soit pas spécialement le genre de Ian. Du moins je pense, je le connais pas tant que ça, je l’ai croisé quelques fois sur des enquêtes, assez pour savoir que c’est à lui que je dois refiler des pistes quand j’en ai.
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ft. Galaad M. Delaunay
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Tu te retiens de soupirer. Au bout de trente-quatre ans de carrière, c’était peut-être une des choses les plus difficiles à faire. Eviter de vomir en posant le pied sur une scène de crime passe encore, ne pas avoir les yeux mouillés devant un gosse qui vient de finir orphelin aussi. Non pas que ce soit facile, mais les années de service aident à vous endurcir cette carapace, à empêcher l’émotion de faire flancher la raison - fallait vous cuirasser le coeur et l’estomac pour pas vieillir trop vite. Mais se retenir de soupirer ? Se retenir de soupirer devant un suspect répétant les mêmes bobards, ou rien que devant un proche ou un témoin qui n’arrive pas à trouver ses mots et passe vingt minutes à constituer sa phrase, quand cela fait quatre heures que la même histoire est ressassée en boucle, et que cela en fait trente autres que tu n’as pas dormi ? Le voilà, l’effort qui relève de l’impossible, et il suffit d’une seconde d’inattention pour que le souffle las passe les lèvres - après, c’est trop tard : le type en face, il a compris que t’en avais ras-le-bol, et c'est foutu pour les aveux.
Cillian est à côté de toi, c’est lui qui interroge, qui appuie son regard sur cette pauvre femme, le temps qu’elle apporte son point de vue détaillé sur l’affaire, qu’elle exprime ses soupçons, qu’elle apporte ses données, histoire de faire avancer ce bordel. Toi, t’es à côté, t’es d’appoint, tu prends des notes. Vous le faites à deux, mais t’as eu un moment de fatigue et Cilly a pris le relais avant que tu montres tes faiblesses. C’est pas si simple - ah, voilà, t’as craqué. T’as soupiré, comme si ton âme te sortait par la bouche, et t’aurais juré que celle de ton partenaire s’était pincée, à moins que ce ne soit toi qui l’interprète de cette manière. Dure journée hein ? En plus, tu le sais, que t’as une flasque juste là, dans le tiroir. Mais sous le regard de madame, t’es obligé de t’en priver. T’es trop sobre pour être bien, tu te passes les mains sur le visage, la nuit blanche te cogne de plein fouet. Vivement que ce soit fini, que tu aies enfin l’occasion d’un café.
La porte s’est entrouverte à ce moment, laissant passer la tête d’une collègue avec le téléphone en main. « Cillian c’est pour toi » elle a appelé, et après une protestation à peine audible en provenance du combiné, elle a rectifié : « Ian ». Et toi, devant la perspective de sortir de cette pièce, t’as pas hésité à planter ton binôme dans sa prise de témoignage. « Je m’en occupe, excusez-moi » avec un salut de la tête à madame, et tu as refermé la porte derrière toi.

L’euphorie a duré deux secondes, ensuite tu as appris que c’était Galaad à l’appareil et le soupir a repris de plus belle. Il était pas méchant, Galaad, c’est juste qu’il était trop souvent synonyme de problèmes - que ce soit de son fait ou non. Il avait ce don pour être toujours, toujours au mauvais endroit au mauvais moment, et t’étais jamais à l’abri que ses alertes ne soient qu’une grosse farce. Et puis, bien sûr, il ne fait rien dans les formes : pas d’indication précise sur sa situation, seulement une adresse, et il raccroche avant que tu ne lui en donnes l’autorisation. Tu n’as même pas le temps d’en placer une, mais même si rien de tout cela n’est conforme, tu n’as pas vraiment le choix : quelque chose se passe au 456, Clint Avenue, West End ; c’est donc là que tu vas. Tu expliques rapidement la situation à ta collègue, et tu vas faire signe à Cilly par la fenêtre du bureau que tu t’absentes sur le temps long, avant de prendre la porte, direction le parking, sur un dernier commentaire : « Tu touches pas à la voiture de fonction. » Evidemment, c’est pas comme si tu avais failli l’emboutir la semaine dernière. T’as de la chance d’être flic, sans quoi t’aurais plus de points sur ton permis depuis belle lurette, avec tout ce que t’ingurgites. D’ailleurs, avant de partir, t’as pas loupé de te requinquer à la bouteille de whisky de ta boîte à gant. Vaut mieux, parce que tu sais jamais quand t’auras droit à ta prochaine gorgée.

Voilà, t’y es. C’est mal desservi et pas le moins du monde urbanisé : isolé, au milieu des bois, et tu remercies le GPS pour la direction. Tu te gares dans l’allée et tu descends après avoir situé Galaad non loin de l’entrée - t’es parti directement, on peut pas dire que tu l’aies tellement fait attendre. « Galaad, quand c’est le commissariat que tu appelles, il faut vraiment que tu arrêtes de raccrocher en premier. Et que tu sois précis. Et tu ne peux pas juste exiger que ce soit moi qui réponde à chaque fois. » Tu lui dis avec une sorte de lassitude en allant vers lui, parce que ça te démange depuis que tu as mis le pied dans ta voiture. Tu regardes la maison, puis ton homme, et la maison encore. Tu es en uniforme, tu as une arme à ton côté - mais tu espères bien ne pas avoir à t’en servir. Comme il ne t’a rien dit, tu ne t’attends pas à ce qu’il y ait un véritable danger. « Pourquoi tu m’as fait venir ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’il y a là dedans ? » A bien y regarder, il a l’air d’avoir pris un coup, d’avoir vu un fantôme : en d’autres termes, il est livide. Et ce qu’il a vomi près des marches ne t’échappe pas non plus, même si tu n’es pas forcément à l’apogée de ta concentration. Tu as des idées qui te viennent, mais selon ce qu’il y a là dedans, il n’y a peut-être pas de temps à perdre.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Sayanel Z. Pritchard
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Ian & Galaad

Well what is this that I cant see ... With ice cold hands taking hold of me

Le temps que Ian arrive, j’en profite pour fumer tout ce que je peux, histoire de me calmer. Je peux pas imaginer l’état de mes poumons à l’heure actuelle, ils doivent être aussi noirs et bouffés que possible, ce serait pas étonnant que je crève d’un cancer avant quarante ans. Mais là, j’ai une excuse, et une bonne en plus, par rapport à d’habitude. L’image du corps en train de se décomposer ne veut plus quitter mon esprit, et il y a de grandes chances pour que je doive y retourner une fois le flic sur les lieux. Rien que l’idée me donne la nausée, mais cette fois j’arrive à tout garder en moi sans le rejeter à côté des escaliers. Je fais les cent pas, en attendant, comme si ça allait me soulager de quoique ce soit. Je suis impatient d’ordinaire, mais là, j’ai l’impression que ça fait une heure que j’attends. Pourtant ça doit pas encore faire un quart d’heure, mais je flippe, je dois l’avouer. Vu l’état du corps,  y a pas de raison pour que le meurtrier soit resté depuis, mais on ne sait jamais, j’ai l’impression que des dizaines d’yeux me fixent peu importe où je me cache, qu’on va me sauter dessus d’un moment à l’autre. Honnêtement, je songe carrément à me barrer, prendre ma bagnole et m’enfuir, Ian trouvera bien ce qui cloque sans moi… Mais je suis pas comme ça, pas assez courageux pour totalement gérer la situation, mais pas lâche au point de ne rien y faire et de partir en le laissant seul dans cet endroit plus que flippant. La maison seule a de quoi vous faire douter, c’est d’ailleurs pour ça que la perspective de tourner ici m’enthousiasmait assez. Tu parles … Je sais pas de quoi le vieux voulait me parler, je pensais qu’il délirait, comme toute personne qui se serait enfermée en dehors du monde sans la moindre technologie pour s’y raccrocher. Pour moi c’était juste un mec bizarre, ça m’étonnerait à moitié qu’il soit magicien, ces mecs là peuvent vraiment foutre les jetons. Mais je dois bien avouer que j’ai fait l’erreur, cette fois, de croire que ce serait quelque chose pour nous. Est-ce que j’allais être considéré comme un suspect ? Je dois être la dernière personne avec qui Phinéas ait parlé, compte tenu de sa situation, je pense pas qu’il reçoive du monde tous les jours, et le pompom, c’est que je suis celui qui découvre son corps. Si j’étais flic, je me rayerais pas du tableau facilement. Mais dans quelle merde je me suis encore foutu ? Les mains encore tremblantes, j’attrape mon téléphone rangé dans ma poche pour envoyer un message à Morgane. Il faut que je la prévienne que je risque de pas rentrer tout de suite, ça me change quelque peu les idées tout en m’empêchant de penser à la suite des événements.

C’est au moment où j’appuie sur le bouton « send » de l’appareil que j’entends une voiture arriver. Mon premier réflexe c’est de me demander si l’assassin revient pas sur ses pas, de me dire que c’est sans doute la dernière fois que je respire, jusqu’au moment où je reconnais Ian au volant. Un soupir de soulagement que je contrôle pas plus tard et je le vois sortir de la voiture. Il a pas l’air super ravi de me voir, mais je sais même pas si je l’ai déjà vu ravi de quoique ce soit, d’un autre côté. Aussi, je me familiarise pas spécialement avec ses mots, me contentant de hocher la tête, comme si j’intégrais parfaitement tout ce qu’il me raconte, alors que j’en ai plus ou moins rien à foutre et qu’il y a de grandes chances que je ne change pas de façon de procéder d’ici au prochain appel que je lui passerais. En espérant que ce ne soit pas pour un cadavre, cette fois. Il faut dire que je n’aime pas spécialement les flics. Pas que j’ai eu de gros soucis avec eux, parfois ils viennent mettre un peu trop le nez dans Myst&Co et ça m’agace. Je sais pas d’où ça me vient, c’est pas forcément de la haine mais pas vraiment de l’amour non plus. Alors je préfère en rameuter qu’un, quitte à le faire chier au maximum. « Promis je le ferais plus. Mais c’est important ! » Je sais pas trop ce que j’ai promis, mais de toute manière ce serait pas la première fois que je respecte pas mes engagements, il a l’habitude. Je suis un enfoiré de première sans même le vouloir, j’essaie de me soigner mais bon … Les habitudes ont la vie dure comme on dit.

Il finit par me poser la question que j’attendais, et je prends une grosse inspiration. « La maison est à Phinéas, un vieux lunatique qui vit reclus depuis des années, quand il m’a appelé je pensais que ce serait une bonne histoire à raconter, alors on a fixé d’un rendez-vous, tu sais. Puis j’ai sonné, encore et encore, et j’aime pas spécialement attendre, et je sais que c’est un truc que je dois pas faire mais j’ai jeté un œil à l’intérieur. C’était pas fermé, techniquement je suis pas entré par effraction … Si ?» La pression, ça me fait parler. Beaucoup trop. Pour développer des détails qui sont totalement inutiles et qui n’intéressent personne. Sans doute que je l’agace déjà mais j’y prête plus attention, je suis plongé dans mon histoire, concentré, essayant de n’oublier aucun détail. « Je pensais qu’il m’avait juste oublié, qu’il était allé se faire une balade ou quelque chose du genre, je voulais jeter un œil en somme. Mais il est là. Ce con est mort avant que j’ai pu avoir l’histoire complète. » C’est pas sorti de la bonne façon. Mais alors vraiment pas. « Je veux dire … Il est MORT. Y a un cadavre là-dedans, mec !  » Mieux. Mais j’ai encore des progrès à faire sur mon empathie. L’histoire est sortie à l’envers, de façon pas très cohérente, et j'ai sans doute pas mal bégayé, mais j’attends impatiemment sa réaction. Choc, désespoir, pleurs, impassibilité, crise, joie, qu’en sera-t-il ?

(c) DΛNDELION
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ft. Galaad M. Delaunay
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En venant ici, t’étais pas certain à quoi t’attendre. Il faut dire que Myst&Co n’avait pas très bonne réputation au commissariat, et même toi, tu avais du mal à les défendre sur le fond. Ce sont que des gamins, tu disais, quand tu voulais pardonner leur connerie, mais la vérité c’est qu’ils vous avaient déjà collé de sales bâtons dans les roues, à force de jouer des scènes pour le succès. Ils vous brouillaient des pistes, ou ils vous faisaient perdre votre temps sur des histoires surnaturelles qui n’avaient pas lieu d’être. Tu ne comprenais pas le principe, l’objectif - ces choses-là, c’était pour les enfants, il fallait être un enfant ou un type trop crédule pour y croire. YouTube, ou ce genre d’inventions qui te dépassaient totalement : faute de comprendre, tu te contentais de désapprouver à distance, de leur donner des conseils de prudence quand vos affaires s’entremêlaient. Quand ça les concernait, ça pouvait être des mensonges et des conneries, comme ça pouvait être quelque chose de très sérieux. C’était un peu comme l’enfant qui crie au loup, c’était ce qu’il s’était passé aujourd’hui - peut-être que s’ils avaient gagné une image plus mature, tu te serais pas pointé tout seul sur une possible scène de crime. Pourtant cette fois, ça a l’air sérieux. Galaad est un bon acteur, tu n’en doutes pas, mais tu es un peu naïf sur les bords : quand tu le vois si pâle, tu te doutes qu’il a vu quelque chose qui l’a secoué, qu’il fait pas semblant. Sa voix, quand il te dit que c’est important, ça suffit pour appeler toute ton attention.

Tes questions n’ont pas tardé à tomber, et tu as attendu d’en apprendre un maximum avant de te permettre d’entrer dans la maison (de toute façon, les morts pouvaient attendre). Tu gardes en tête les informations qui importent, dans le feu de l’action il est toujours important de faire un premier tri. Le prénom, tu t’en fous : Phinéas, ça ne te disait rien, il aurait pu tout aussi bien s’appeler George ou Clement. Un vieil homme, un ermite, un peu illuminé de ce que tu comprends. Et pas de réponse. La question de l’effraction était le cadet de tes soucis : s’il était arrivé quelque chose au vieil homme, personne ne viendrait porter plainte alors que Galaad avait tâché de lui porter secours. Surtout s’il vivait seul : il n’y aurait en fait personne pour porter plainte, l’aveu ne pourrait lui porter préjudice que si la suite le mêlait plus étroitement à une sale affaire. Et plus ça va, plus tu comprends que c’est peut-être bien ce avec quoi tu te retrouves sur les bras. Il est mort, et ta première réaction, c’est d’être scandalisé par le peu de priorité que junior avait eu à te donner l’information. « Tu m’appelles pour un corps et tu oublies de le mentionner ? » Il aurait du commencer par là avant de faire tout son speech - non, il aurait dû te le dire sitôt qu’il t’avait eu au téléphone. Incroyable, mais où avait-il la tête ? Ceci dit, depuis le temps que tu traites avec des victimes, tu sais comme le choc peut rendre momentanément stupide. Tu soupires et fais un pas vers la porte, sortant ton téléphone de ta poche. « Quand a-t-il appelé la dernière fois ? Il y a plusieurs jours ? » La plupart des informations pouvait attendre la déposition, mais celle-ci au moins pouvait s’avérer prioritaire - si l’appel ne remontait qu’à quelques heures, que le décès était à ce point récent, et s’il s’avérait qu’il ne s’agissait pas d’un accident, il fallait aller jusqu’à envisager que le coupable se trouve encore à proximité. Il allait falloir que tu fasses un état des lieux au plus vite, mais avant toute chose, il fallait dépêcher une équipe pour sécuriser le périmètre. « J’ai un corps au 456, Clint Avenue, West End. Pot. criminel. » Tu as expédié le message à tes collègues. Ce pouvait être un bête accident bien sûr, mais si Galaad était aussi secoué et avait eu pour premier réflexe de venir te chercher, tu doutais que le Phinéas se soit contenté de faire une crise cardiaque.

Tu te tournes vers Galaad, tu hésites assez peu. Il n’a rien de plus à faire sur une scène de crime, et il est hors de question de le mettre en danger, qui plus est alors que ce qu’il a vu à l’intérieur lui a fait autant d’effet. De toute façon, il ne s’agissait pour toi que de regarder. « Reste ici, je vais jeter un œil. » Tu faisais preuve de prudence, mais si lui était entré et sorti tu doutais de te retrouver face à un quelconque danger. Tu es entré, et tu n’as pas mis bien longtemps à retrouver le corps - l’odeur était puissante, outre le sang il y avait la chair en décomposition, en dépit de l’absence d’exposition au soleil. En fait, tout indiquait qu’il n’était probablement pas mort dans les dernières cinq minutes. Tu te couvres le bas du visage, prenant quelques secondes. Même en dix ans de métier, ce n’était pas chose facile de mettre les pieds dans un bain de sang, de se retrouver confronté à une scène semblable, de ne pas être pris de nausée même si ton estomac avait appris à l’endurer. Et puis tu approches le corps - le crâne est fracassé contre la table basse, c’est franchement pas beau à voir. Ce pouvait être un accident - une attaque, les pieds dans le tapis, la chute, et le crâne fragile du vieil homme s’était ouvert en percutant le meuble. Ou alors, on aurait pu écraser le crâne à répétition contre celui-ci, vu l’état dans lequel il se trouvait, c’était hélas presque l’évidence. Au terme de cette constatation, tu as rejoint Galaad - qu’il ait décidé d’être obéissant ou non - posant une main sur son épaule pour lui donner du courage : « Je vais faire le tour de la propriété. Comment tu te sens ? Ça va aller ? ». Comme quoi, des années passées à s’occuper des victimes et des proches, ça laissait des traces, même dans une urgence qui laissait peu de place à la compassion.
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Ian & Galaad

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L’arrivée de Ian me soulage un peu. J’avais jamais vu de réel cadavre auparavant. On pense ce que l’on veut, que si ça nous arrive, avec tous les films, séries et jeux vidéos qu’on avale, on saura réagir correctement, parce que ce n’est que du sang. Mais c’est bien plus que ça, en réalité. C’est la décomposition d’un corps, une scène de crime brute, sans détours, sans protections pour ceux qui pourraient la voir. Ce n’est pas quelque chose de fabriqué pour l’audience, c’est réel. La mort, elle ne m’a jamais réellement touchée. J’ai pas eu beaucoup de monde autour de moi, de proches tout du moins, ayant passés l’arme à gauche. Je l’ai jamais vraiment expérimentée, et si le vieux n’était pas forcément devenu mon meilleur ami, le peu de fois où j’ai été en contact avec lui, c’est quelque chose de se souvenir d’une personne bien vivante pour observer ensuite ce que la vie lui a réservé comme finalité. C’est l’horreur, le sang, partout, le danger que l’on ressent jusque dans ses tripes, la peur qui paralyse. La réalité qui frappe, surtout, de se dire qu’on est pas si protégés que ça. Qu’il peut arriver la même chose à n’importe qui, ou presque. La fragilité de l’être humain qui m’a sauté aux yeux, moi qui ait beaucoup trop tendance à me croire au-dessus du monde, comme si j’étais pas destiné à un sort aussi minable que celui de Phinéas. Mais qui sait, peut-être que c’est moi qui finirait le crâne explosé contre la table basse un jour, sans avoir accompli le tiers de mes objectifs, juste parce que je vais trop inconsciemment aux devants du danger comme s’il existait pas. Pendant un moment, j’avais oublié que j’habitais à Bray, là où une adolescente s’est retrouvée crucifiée en place publique, où une lunatique a mis le feu à la moitié de la ville tuant 34 personnes, là où le dernier maire s’est fait mettre une balle dans le coin du crâne. Mais tous ces événements … Tout ça ça n’a jamais eu d’impact sur ma vie, jamais. Plus que ça, ça a propulsé Myst&Co. Plus de gens apeurés, plus de profits, c’est toujours ça quand le business principal c’est de jouer sur les peurs pour les rendre encore plus réelles. Mais là … Là c’est moi qui l’ait trouvé, c’est moi qui ne suit peut-être pas arrivé assez vite, c’est moi qui aurait pu faire quelque chose au lieu de penser qu’il commençait juste à perdre la tête, le vieux libraire, à se plonger la tête dans ses bouquins sans aucun contact avec le monde extérieur. Pourtant il avait peur, mais si la mort est un domaine que je n’ai frôlé que trop peu, la peur me rend maintenant insensible pour ne l’avoir que trop vue dans les yeux des gens, pas forcément pour des raisons valables.



Je ne réponds pas vraiment à Ian, me contentant de sortir mon téléphone. Oui, j’aurais pu le mentionner par téléphone. Mais j’y ai pas pensé, j’ai pensé à rien, c’est le chaos dans ma tête, alors je me raccroche à l’idée de mon film pour pas tomber définitivement dans l’angoisse. Mais qu’est-ce que je peux bien lui répondre ? Que je suis con mais que je viens de voir un mec crevé au milieu de son salon alors que j’ai plutôt le droit de pas penser normalement ? C’est sûr que lorsqu’on est flic à Bray, on a assez de taf pour plus gerber dès qu’on voit un corps, il a dû en trouver des pires que celui-là dans le coin, mais c’est pas mon cas, alors j’encaisse la remarque, elle m’intéresse plus de toute façon, il est pas là pour me faire des reproches. Je vais dans le journal de mes appels, non pas que je le snobe mais je veux être le plus précis possible, on sait jamais que le détail puisse aider. « Il a appelé mardi à huit heures trente-trois. Il avait l’air préoccupé, apeuré, mais c’est plutôt banal comme truc quand t’appelles pour libérer ta maison des fantômes.» Comme une tentative ratée de justification. Pourquoi t’as pas appelé directement les flics hein ? La question est légitime. Parce que des appels comme ça j’en reçois des dizaines par semaine, et que je préviens les flics seulement quand je pense tomber sur une affaire qui les concerne plus que moi. Parfois c’est l’inverse, ceux qui ont perdu espoir avec la police viennent vers nous en désespoir de cause … Ou quand Evie est pas disponible. Mais c’est surtout pour des cas de disparitions qui ne sont pas la priorité des forces de l’ordre, pas vraiment pour des meurtres ou des attaques quelconques. On a seulement aidé à retrouver quelques animaux et une fois une gamine, par pur coup de chance, que son père avait décidé d’enlever à sa mère, histoire de garde partagée qui avait mal tourné. Autrement dit, c’est pas pour moi ce genre d’histoires, beaucoup trop glauques. Réellement glauques. Si c’est pas moi qui badigeonne le faux sang, je considère généralement que c’en est trop. Surtout s’il est plus que réel.



Je grimace lorsque Ian me demande de rester sur place. Je tourne en rond, j’ai déjà fumé trois clopes depuis que je suis arrivé sur les lieux et y a moyen que je défonce mon paquet avant d’en partir. Sans compter qu’y a le reste de la cavalerie qui est sur le point d’arriver et que je suis pas en état de répondre à trente mille questions et d’être baladé comme si je faisais chier au milieu du bordel que ce sera inévitablement dans une quinzaine de minutes. Alors je respire, j’attends que le flic ait passé le pas de la porte, puis je me dirige vers celle de derrière. Comme celle de devant, elle n’est pas fermée. Grande ouverte, même. C’est légèrement étonnant de la part d’un paranoïaque, mais admettons, l’endroit est plutôt reculé, c’est pas les voleurs qui courent dans ce coin là. Je sais que je serais d’aucune utilité si je revois le corps, alors je me contente de rester à l’abri des images qui me hanteront quand même, au fond, regardant un peu dans les placards pour voir ce que je peux y trouver, et même sur les étagères. Même là il y a la masse de bouquins, comme s’il n’avait que ça. La maison en est remplie, des livres, des babioles, de l’ancien, de la poussière. J’en attrape un pour le feuilleter, comme s’il allait m’apprendre réellement ce qui s’était passé. Donnez moi la réponse, ô esprits pour que je puisse enfin me casser de cet endroit horrible … Malheureusement ça ne marche pas comme ça et je comprends un mot sur deux du livre que j’ai entre les mains … C’est du latin, et j’ai beau l’avoir étudié, mes souvenirs ne sont plus très frais depuis le lycée. Ma main de Ian sur mon épaule me fait tout de même sursauter. J’étais prêt à l’attaquer s’il avait fallu ! « La vache, tu m’as fait peur ! ça va, je sais que tu m’as dit de rester dehors mais l’endroit est flippant. Puis faut que je m’active pour pas penser à … » Ma voix se serre alors que je sens encore quelque chose coincé dans ma gorge. Je secoue la tête. « Enfin bref. Il avait des lubies étranges le mec. » Je lui montre d’un signe de tête les livres aux symboles inconnus. « Ou alors il était passionné de langues anciennes. » Je hausse les épaules en reposant le livre, soulevant un nuage de poussière dans le processus.


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Mardi, huit heure trente-trois. A moins que cela ne fasse déjà une semaine, la communication remontait donc au matin même. Le vieil homme n’avait pas semblé dans son état normal, et tu ne pouvais pas l’affirmer de rien mais il fallait envisager très sérieusement qu’il ait été conscient du danger qu’il encourait. S’il se sentait menacé, pourquoi ne pas s’être rendu au poste directement, pourquoi ne pas t’avoir appelé toi au lieu d’une tribu d’adolescents chasseurs de mensonges ? Tu serres les dents, avec cette impression que tout cela aurait pu être évité. Pour peu que Myst&Co ait réagi plus vite, que les choses se soient déroulées dans le bon ordre, que la police inspire mieux confiance. En vérité, il aurait probablement été impossible de le sauver de toute façon - si le meurtre avait eu lieu dans les minutes suivant l’appel vous n’auriez pas fait plus de miracles. Mais la frustration, la frustration de n’avoir rien pu faire pour sauver cette vie laissait malgré tout un petit goût amer.
Pour libérer sa maison des fantômes, t’avait-il dit, le gamin, et c’était un peu pénible à encaisser. On l’avait appelé pour de l’irrationnel d’accord, des gens crédules il en fallait, mais pour toi, il n’y avait rien d’inhumain là dedans. Pour tuer un homme, il fallait un homme. Le fantôme, que l’on prenne la peine d’y croire ou non, était de l’ordre de l’immatériel et ne tuerait jamais personne. Tu n’y croyais pas, toi. Bien que, quand venait la nuit, quand tu étais seul avec ton propre souffle glacé, quand il y avait des bruits dans ce genre de vieille bicoque qui grince, le doute revenait toujours poindre. Les histoires de fantômes en Ecosse, c’était pas ça qui manquait, pour peu que la maison soit un peu vieille et tu peux être certain qu’il y traine ce genre de légende urbaine. Chaque village avait les siennes, le tien n’y faisait pas exception, et tu croyais probablement davantage aux fantômes qu’aux extraterrestres, aux fées, ou toute autre ineptie de l’enfance. C’était peut-être pour ça que tu détestais autant entendre ce mot ressurgir dans ce genre d’affaire, et que tu mets à présent toute ton âme à rationnaliser ce que tu as sous les yeux. D’autant plus que ça te ferait mal de laisser courir un coupable en accusant quelque chose qui potentiellement n’existait pas. Et Galaad, il y croyait aux fantômes ? Tiens, voilà quelque chose que tu voudrais savoir. Il faudra que tu le lui demandes, mais ce n’était pas le moment, et certainement pas l’endroit. Le pauvre était assez secoué comme ça.

Tu avais fait un tour de la scène de crime, visage couvert. Tu n’avais touché à rien, évité au possible de mettre tes empreintes de doigts et tes traces de pas un peu partout. Tu n’avais pas pu t’empêcher d’être étonné de l’état de la scène qui était presque trop lugubre pour ne pas être un coup monté. L’obscurité, le sang, la poussière, dans une maison perdue dans les bois - un cliché de film d’horreur, un peu trop romancé, un peu trop typée Myst&Co. Ils auraient pu faire quelque chose de grandiose ici, si l’homme n’avait pas été mort, si tout n’était pas devenu trop sérieux. Ce n’était pas très clair - commençais-tu à les soupçonner ? Tu te contentais sans doute d’être prudent, d’envisager la possibilité. Mais ce n’était que des enfants. S’il y avait un coupable dans leur joyeuse bande, ce n’était sans doute qu’un accident qu’il te faudrait démêler. Tu ne pouvais en aucun cas imaginer aucun d’eux se prêter à ce genre d’horreur, encore moins avec cet acharnement. Et tu étais prêt à les défendre corps et âme sur ce point d’ailleurs - ils étaient sans doute largement plus stupides qu'ils n'étaient méchants. Tu as pris quelques photographies avec ton téléphone. On n’y verrait sans doute pas grand chose, mais tu apprécieras que Cilly puisse y jeter un oeil avant que la pièce ne devienne un chantier.
Et puis tu avais rejoint Galaad, qui t’avait d’ailleurs désobéi. Tu n’es pas son père d’accord, mais tu représentes l’ordre, et tu n’aimes pas qu’il se balade sur une scène de crime. Qui plus est alors que celle-ci l’affecte autant, tu ne manques pas son sursaut lorsque tu t’adresses à lui et poses la main sur son épaule. Il a peur, mais trop peur pour rester dehors seul à rien faire, ce que tu peux comprendre. Tu raffermis ta prise sur son épaule et lui frictionne un peu le bras pour le rassurer, lui laisser une impression de protection, sur un ton plutôt paternaliste. « Excuse-moi, j’aurais dû signifier ma présence. Qu’est-ce que c’est ? » Tu te penches sur l’ouvrage qu’il a dans les mains, et en parcoure la page ouverte. Tu n’y comprends rien, mais vraiment rien, et c’est tout juste si tu reconnais le latin dans ses lignes, pour ne l’avoir jamais étudié de ta vie. Les symboles, les illustrations, tout semble assez obscur, et ce n’est pas vraiment pour te mettre à l’aise. Les illuminés, tu les as dans le collimateur. « Mouais. Mieux vaut toucher à rien, j’aimerais garder les lieux inta- »
Tu t’étais interrompu, un bruit mat avait attiré ton attention, puisqu’il ne venait d’aucun de vous. En fait il venait de l’étage, et ton sang n’a fait qu’un tour. Tu as aussitôt couvert la bouche de Galaad de ta main, juste au cas où, tu es resté figé, et tu as tendu l’oreille. Tu n’entendais plus rien, mais tu avais désormais la quasi certitude que vous n’étiez pas seuls. Et si tel était le cas, il se pourrait bien que le coupable se trouve juste au dessus de vous. Tu as attendu quelques secondes, mais rien, plus rien - alors tu as retiré ta main lentement, fait signe à Galaad de se taire, et tu as saisi ton arme. Une paume de main, pour lui indiquer le calme, un geste vers toi puis vers l’étage pour exprimer ton intention. Et à pas lents, tu t’es mis en quête de trouver l’escalier, vraisemblablement un escalier aux marches grinçantes. On ne pouvait pas dire que vous soyez très avantagés par la situation, mais si le coupable était là, il était hors de question de lui laisser l’opportunité de fuir.
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Sayanel Z. Pritchard
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Ian & Galaad

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Occuper mon esprit, me focaliser sur autre chose, surtout ne pas penser au cadavre qui trône dans le salon. Mais comment le pourrais-je? Alors j’essaie de penser à autre chose, de trouver des indices sur l’origine du meurtrier, sur un mobile. Je suis pas flic, je suis même pas réellement un détective privé mais on apprend quelques trucs au fur et à mesure des années. Je ne dis pas que je ferais mieux que Ian, ça m’étonnerait, mais ça me permet au moins de garder mon esprit clair, alors qu’il est au bord de la crise et que je pourrais presque le sentir vaciller du mauvais côté. Mais si je commence à vriller, qu’est ce que je pourrais tirer de bon? La panique, c’est peut-être ce qui a amené Phinéas à se retrouver dans cet état. Alors j’observe, je cherche. Peut-être que la réponse est proche, peut-être que la solution est là. Est-ce que ce vieil homme qui avait perdu tout contact avec la société avait quelque chose qui aurait pu conduire à son meurtre? Avec tout ce qu’il se passait en ville ces dernières années, je ne serais pas vraiment étonné qu’il ait eu des informations compromettantes, par rapport au maire peut-être? Mais c’était impossible qu’il le connaisse ou qu’il ait assisté au meurtre … Quand je parle d’ermite, je déconne pas, ce mec-là ne sortait jamais de chez lui. Alors quoi? Si la réponse se trouve dans les livres que j’ai trouvé, je ne risque pas de la dénicher. C’est du charabia pour moi. Peut-être que Sammy pourrait m’en dire plus, mais je me vois mal l’appeler maintenant pour lui demander de l’aide alors que je serais certainement obligé de mentionner le putain de cadavre qui se trouve dans l’autre pièce. Je sens que je commence à repartir, que les images me reviennent. Un cauchemar que je garderais longtemps à n’en pas douter.

Trop concentré sur ce que je fais, sur mes pensées, je n’entends pas Ian revenir, et sa main sur mon épaule me fait sursauter. Je m’en remets plutôt vite, quitte à me faire surprendre, je préfère effectivement que ce soit lui. Cet endroit est macabre, il empeste la mort et le mystère, quelque chose que j’aurais sans doute adoré pour un de mes films … Si je n’avais pas moi-même trouvé le corps. C’est le genre d’histoires qu’on aime entendre lorsque la mort a eu lieu des décennies auparavant. Quelque part, c’est plus autorisé de s’intéresser à ce moment-là. Autrement, la fascination peut vite devenir morbide, et j’ai peut-être beaucoup de défauts, je suis peut-être un peu trop curieux pour mon propre bien, mais si j’ai réellement envie d’avoir le fin mot de l’histoire, je suis surtout mort de peur. Je suis pas vraiment assez fort pour faire face à la mort avec dignité, si jamais je me retrouve dans une situation qui peut me coûter la vie, j’ai bien peur de me rouler en boule dans un coin en attendant que ça vienne. Et si l’assassin revenait sur les lieux du crime? Et s’il m’avait vu frapper à la porte? Et s’il avait décidé que je serais le prochain sur la liste, juste pour avoir été là au mauvais moment? La question du flic me sortit brutalement de mes pensées. Je bégayais un peu, le temps de reprendre mes esprits. “ Je … Je sais pas vraiment, des livres en latin, ça me fait un peu penser aux bouquins de magie dans les films. Peut-être qu’il était juste fan d’Harry Potter.” Je connais beaucoup du surnaturel, mais la magie est un terrain inconnu, pour moi ça reste des rumeurs, des histoires qui n’ont pas de sens, dont je n’ai jamais eu la preuve et qui donc n’existent pas. Je tente un trait d’humour qui tombera sûrement à plat, mais il faut dire que dès que je vois un petit vieux avec un bouquin poussiéreux, ça me ramène quand même très rapidement aux films devant lesquels j’ai grandi. J’ai toujours été un amoureux du cinéma, mais surtout, j’ai commencé à grandir autour du fantastique, du fantasy. Harry Potter, le Seigneur des Anneaux, les téléfilms que personne ne regardait à la télé mais toujours emplis de magie … Et de niaiseries mais on peut pas trop leur en vouloir, c’était l’époque. Alors forcément, certaines choses me restent.

Alors que je repose le livre sous la demande de Ian, un bruit retentit à l’étage. Mon sang se fige dans mes veines, mon coeur loupe un battement. Avant que j’ai pu montrer ma panique, je sens la main de Ian se plaquer devant ma bouche. J’ai presque envie de protester mais pourtant je n’en fais rien, je me contente de lui faire les gros yeux pour lui faire comprendre que je sais me tenir. Je tiens à ma vie, je n’ai aucune envie de mourir aujourd’hui, s’il faut que je ferme ma gueule pour ça, je peux bien faire un effort, hein ! Et bien entendu, flic un jour … Ian se dirige vers l’escalier. Bien entendu, au lieu de sortir et d’attendre les renforts, monsieur se la joue héroïque et décide d’affronter seul le tueur du libraire. S’il s’agit bien de lui et non d’un quelconque objet tombé à cause d’une fenêtre ouverte. Etrangement, je prie pour que ce soit l’objet. Il est cependant hors de question que je reste en bas. Qui sait, il est fortement probable que Ian se fasse tuer - sans vouloir porter la poisse - et de toute manière, en bas ou en haut, je risque ma peau, je préfère encore le voir arriver. Alors je le suis, pas à pas, dans l’escalier. Les premières marches se passent sans encombres, j’essaie de suivre le policier comme une ombre sans faire plus de bruits que lui. Ma vie repose sur lui, ce serait con de le mettre en rogne. Les battements de mon coeur ont repris, l’angoisse les amplifiant. J’ai l’impression qu’on pourrait l’entendre dans toute la maison, à ce rythme. Je monte encore, doucement. Mais doucement, apparemment, ne suffit pas, ma jambe traversant le bois dans un fracas retentissant. “ Sa mère je suis coincé !“ J’ai chuchoté mais juré abondamment en français pour faire bonne mesure. Pas que j’ai extrêmement mal mais la panique n’aidant pas, je force sur ma jambe pour tenter de l’extirper. Je n’ai aucune envie de tomber et de me la casser entièrement, ni de me faire chopper là par l’homme qui se trouve un peu plus loin comme si j’étais bloqué par un piège à ours. Pour parfaire la situation, il semblerait que le bruit ait attiré l’invité de l’étage, puisque des pas se mettent à résonner. Je pourrais presque me voir dans Shinning, que quelqu’un me sorte de ce putain de cauchemar !


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Sans doute aurait-il mieux valu que tu joues la prudence. C’était un fait, tu n’avais plus vingt ans, tu n’étais pas assidu dans tes entraînements non plus, et l’alcoolisme n’arrangeait rien au tableau. Si d’aventure tu te retrouvais face au meurtrier armé, tout ton désir de ne pas le laisser s’échapper ne suffirait sans doute pas à lui faire barrage. Et pourtant, tu ne pouvais pour ta bonne conscience quitter les lieux avant de les avoir sécurisés, puisqu’alors à quoi bon se faire appeler inspecteur ou homme de terrain, autant prendre ta retraite ou finir tes jours dans les papiers. Mais tu n’aimais pas beaucoup ce qui vous entourait, c’était lugubre, malsain même, l’ambiance te laissait plutôt froid et amer. Si Galaad arrivait encore à envisager un amour pour le fantastique, tu ne voyais toi dans ces ouvrages que la preuve d’un dérangement de la pensée qui te rendait ravi de ne pas piper un mot de latin. Poudlard et ses joyeux lurons à baguettes n’avaient pas effleuré ton esprit, tu pensais plutôt à ces clubs secrets ou ces sectes qui prétextaient des événements surnaturels pour justifier tueries de masse et rites sacrificiels. La magie, ça n’existait pas, ça n’avait jamais été qu’une excuse pour permettre à l’homme les pires immondices. Tu espérais sincèrement ne te confronter à rien de semblable, le sujet était trop obscur pour toi, mais tu ne pouvais cacher pour autant que tu n’aimais pas cet endroit reculé et trop absurde, et ces ouvrages poussiéreux à l’allure trop authentiques. Par chance, ce n’était que des bouquins, et des bouquins n’avaient jamais agressé personne. Le maître de maison était simplement bizarre, mais c’était de moindre importance maintenant qu’il était mort.

Et puis il y avait eu ce bruit, la pénombre et l’atmosphère avaient de quoi vous dresser les cheveux sur la nuque. Heureusement ton pragmatisme était là pour te ramener à l’ordre, avec tes convictions terre-à-terre, mais il n’en demeurait pas moins que vous n’étiez peut-être pas seuls – c’était même devenu une quasi-certitude. Tu avais commencé à franchir ces escaliers, si lentement et marche par marche qu’ils en avaient l’air interminable. Tu n’avais même pas remarqué, au début, que Galaad t’avait suivi, tant tu avais ton attention focalisée là-haut. Ce qui d’ailleurs en disait long sur tes chances de survie, si l’adolescent échappait à ta surveillance, qu’en serait-il d’un potentiel assassin ? Mais pourquoi te suivait-il aussi, ce crétin des Alpes, tu avais au moins la chance d’être armé là où lui n’était jamais qu’une cible. Tu avais peut-être l’air d’en avoir plus qu’assez de lui et de ses bêtises, mais s’il devait crever ici par ta faute, tu serais probablement la plus grosse madeleine de ses funérailles. Alors tu lui faisais des mouvements de bras, pour qu’il se taise, et ne bouge plus, ou s’en aille. Et tu reprenais ta progression, et tu lui faisais encore signe pour qu’il dégage, et ainsi de suite jusqu’au crac. Et au cri. Enfin, c’était un chuchotement, mais tu ne voyais vraiment pas comment qui que ce soit aurait pu le manquer dans le silence.

Tu t’es d’abord retourné sur lui vivement, alerté par le bruit, tendu comme jamais, et puis tu as braqué ton arme et ta lampe au sommet des marches, pour vérifier qu’il n’y surgissait pas votre mort prochaine. Plutôt que de l’aider ou de lui donner des conseils, tu t’es juste mis à lui dire « chut » pour qu’il se taise et cesse de se débattre, avec presque aussi peu de discrétion que lui. Mais c’était trop tard. Les pas reprirent pour confirmer ta théorie, et s’approchaient dangereusement du palier. Tu aurais aimé dire que tu maîtrisais la situation, que tu avais déjà eu à gérer des dizaines d’autres situations semblables – d’accord, tu avais déjà connu le danger, mais tu n’en restais pas moins un homme, et tu avais peur de ce qui allait surgir. Tu avais retiré la sécurité de ton arme, te plaçant bien devant Galaad comme un bouclier humain. Et tu la vis apparaître là-haut, cette menace qui n’avait pas l’air d’en être une. C’était un homme, enfin pas exactement mais pour toi il l’était, et sans arme par ailleurs, un peu trop calme, à se demander s’il était au courant du carnage au rez-de-chaussée. « Bon ça me fait chier, vous vous dépêchez d’arriver là-haut pour me prendre par surprise ou vous comptez y passer la nuit ? » Vous n’étiez pas tombés sur le plus patient, et son regard s’était posé sur la cheville coincée de Galaad, avec un air d’avoir perdu estime en toute l’humanité.

La situation te laissait assez confus, il ne se comportait pas réellement comme un coupable en fuite, et de manière générale tu t’es trouvé dans l’incapacité de le cerner. « Police ! » tu t’es contenté de dire, avec un temps de retard, « Vous allez mettre les mains sur la tête sans gestes brusques. » Et les menottes ? Tu viens de te souvenir de les avoir laissé dans la voiture. Merde. De toute façon, ce n’était pas comme si l’homme avait l’air de vouloir t’écouter. « Mais pourquoi vous voulez toujours que l’on mette les mains sur la tête, c’est drôle vous avez l’air convaincus que ça vous évitera de mourir. Sérieusement, c’est ça qu’on m’envoie ? Et bah merde, elle est belle, la sécurité de Bray. » C’est peut-être bien à ce moment-là que t’as compris à quel point t’étais dans la merde. Un quadra et un civil coincé dans une marche, en face d’un meurtrier trop confiant. Pourtant ce n’était encore qu’un homme désarmé, alors tu as répété avec plus de force : « J'ai dit : les mains sur la tête ! » ce qui eut pour effet immédiat de ne pas en avoir du tout. Au lieu de ça, l’homme avait mis ses mains dans les poches, regardant Galaad avec un peu trop d’insistance, peut-être bien pour te montrer à quel point tu ne menaçais personne. « Et c’est qui ce bleu ? » avait-il seulement demandé, c’est vrai qu’il n’avait rien à faire là, il n’avait même pas l’air d’être de la police – un stagiaire, tout au plus. « Non attendez, en fait je m’en fous. Dites-moi juste pourquoi vous êtes là, qu’on ait fini plus vite. »
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Avec Myst&Co, on s’approche souvent de la mort. Pas physiquement, mais disons que l’idée de la mort, que ce soit à travers les soit-disant fantômes que l’on s’invente ou le passé des maisons que l’on choisit est toujours assez présente, voire même prédominante. Pourtant, ce n’est pas une idée qui me fascine, ou que je comprends particulièrement, n’ayant perdu aucun de mes proches pour imaginer réellement la douleur que cela doit être, et celle dans laquelle est plongée un certain nombre de nos clients. Mais voilà, c’était un concept vague, qui était proche de moi mais que je ne voyais pas, comme l’inconvénient invisible que l’on accepte pour pouvoir faire ce que l’on sait faire de mieux. Mais aujourd’hui, j’ai découvert une toute nouvelle facette de ce que je faisais. Bien sûr il nous est arrivés de résoudre quelques mystères, tels le Scooby Gang, un peu par hasard. Des bruits inquiétants dans la maison qui n’étaient en fait que la petite Gallagher, en fugue depuis deux semaines et qui n’avait rien trouvé de mieux que se cacher dans la cave d’un manoir presque abandonnée, ou encore découvrir la planque d’un cleptomane. Des choses sans vraiment de conséquences qui nous ont donné comme un sentiment de fierté. Mais découvrir un corps, un cadavre, c’en était trop pour moi, l’une des rares personnes dans cette ville que le démon n’avait pas encore touchée. C’était bien trop réel, trop loin de ce que je pouvais faire d’ordinaire. Moi j’étais l’illusionniste, celui qui créait et qui transformait la vérité, souvent assez intelligemment pour qu’on continue de me croire. Pas celui qui déterrait de véritables cadavres. Alors pour éviter d’y penser, de voir encore au fond de mon crâne la scène affreuse dont j’avais été le premier témoin, j’ai cherché à m’occuper les mains et l’esprit. Mais l’homme en question n’était pas, et de loin, quelqu’un de particulièrement rassurant. Il possédait un nombre incalculable de livres de magie. Les rumeurs disaient qu’il n’était pas sorti de sa maison depuis des semaines, du moins avant cet appel. Bon magicien ou pas, il n’avait pourtant pas réussi à éviter la mort, et l’appréhension montait. Je ne m’y connais pas beaucoup en magie, mais sans doute que les magiciens peuvent faire plus que moi avec leurs pouvoirs. Ou du moins celui de leur djinn. Tant que je ne suis pas à l’extérieur, il y a très peu de chances pour que je déstabilise qui que ce soit, personnellement.

Pourtant j’avais suivi Ian. Tout simplement parce qu’il m’était d’avis que l’endroit le plus sûr, dans la situation actuelle, résidait quand même à côté de l’homme qui tenait l’arme. J’aurais certes pu réfléchir autrement en acceptant le fait que les pas se trouvaient à l’étage et non au rez-de-chaussée, mais quelque chose me disait que de toute manière, selon sur qui on tombait, on avait, dans les deux cas, peu de chances de s’en sortir, l’un comme l’autre et flingue ou pas. Puis vint le moment où je sentis mon pied partir entre deux lattes de l’escalier. Je pensais, de façon très innocente, que ce genre de scénario n’arrivait que dans les films très mal écrits, et pourtant me voilà complètement bloqué à me débattre, faisant sans doute un boucan d’enfer dans le silence qui régnait, les escaliers grinçants sous mes assauts. Mais lorsque le flic se retourne vers moi, je me fige instantanément. Moi aussi je les ai entendu, ces bruits de pas. Tranquilles, pas précipités, pas paniqués, juste s’approchant. Je ne bouge plus et je crois que ma respiration s’est légèrement coupée, elle aussi, comme dans l’attente de voir la façon dont les choses allaient tourner. C’est là qu’il apparut, l’homme imposant, ou peut-être pas tant que ça, mais le fait qu’il nous surplombe lui donnait une aura quelque peu impressionnante. Et de toute évidence, il nous attendait depuis un petit moment, à la vue de son attitude presque impatiente. J’aurais sans doute pu répondre quelque chose d’intelligent, mais il faut dire que je suis resté complètement tétanisé.

Sans compter que son regard a fini par dériver sur moi. Mais qu’est ce que je foutais là? Qu’est-ce qu’il m’est passé par la tête? Je n’aurais pas pu faire comme on me l’avait demandé? Juste rester à l’extérieur et attendre que Ian revienne? Mais au fond je sais que ça n’aurait rien changé et que Ian aurait eu toutes les chances de ne jamais passer la porte dans le sens inverse. Je me sens comme obligé de regarder le blond qui nous fait face. Sans doute que dans une autre situation, il n’aurait pas semblé si effrayant. Comme quoi le contexte. Mon regard fuit légèrement vers l’étage du bas. “ Je … Il m’a demandé de venir ce matin. “ Sans doute a-t-il compris à qui mon ‘il’ faisait référence puisqu’il hausse les sourcils, presque surpris. “Je lui laisse une  journée pour se préparer et il appelle un gosse pour le sauver? Il avait vraiment perdu la boule le vieux.” J’aurais pu me sentir insulté, mais étrangement, j’étais plutôt d’accord avec lui. Quelle idée de me contacter moi pour quelque chose que, de toute évidence, je ne pouvais pas faire? “ Bon, toi, le flic. Je suis joueur alors je vous laisse à tous les deux une chance de partir maintenant et de me foutre la paix. J’aurais quitté les lieux d’ici ce soir et vous me retrouverez pas. “ Quelque part, avec sa désinvolture, je sentais qu’il avait quelque chose à cacher. Un pouvoir comme le mien, peut-être? Même si celui-là ne protège pas franchement des balles. ” Ian, on devrait partir.” A savoir si c’était la couardise qui parlait ou bien le pressentiment que ça allait empirer. “ Ecoute le bleu, tiens ! “ Mais Ian n’en démordait pas, il ne bougeait pas, et je sentais le moment arriver où le coup partirait et n’aurait pas l’effet escompté. Je l’attrapais par le bras, toujours immobilisé, cependant, par ma cheville. Mais le tueur, en face de nous, était arrivé à sa limite. “ Trop tard.” D’un geste, il saisit Ian pour le projeter en bas des escaliers. Paniqué, je tentais de me dégager tout en essayant de voir si l’ombre du policier bougeait. Mais il ne fallut qu’une seconde pour que je subisse le même sort. Quand ma tête heurta le mur, tout devint noir.



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