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 [terminé] Learning is not attained by chance, it must be sought for with ardor and diligence. (Kabukichô )

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Kabukichô & Almath

     
“Witches seek the sacred knowledge the rest of the world has already forgotten.”   

      Nous continuons à discuter jusqu'à ce que notre destination soit atteinte. Je le savais fortuné, mais je n'avais pas vraiment imaginé à quel point. Nous avons devisé via Skype mais je ne l'ai encore jamais rencontré en personne. Et bien sur je suis loin d'être au point sur tout ce qui relève de l'étiquette en général, déjà en Irlande mais encore plus au Japon. Je vais partir du principe qu'il ne se vexera pas de mon ignorance, de toute façon il est un peu tard pour y remédier.

Je souris au commentaire de mon interprète et précise

       

▬ " La magie je ne sais pas, la médecine oui. Nous avons beaucoup en commun le professeur et  moi-même.  "».

Enfin il a mieux réussi que moi, clairement. Je ne suis pas moitié si riche qu'il en donne l'impression et il ne m'a pas frappée comme quelqu'un d'ostentatoire donc j'aurais tendance à croire qu'il est deux fois plus riche qu'il n'en a l'air. Au bas mot. Nous nous avançons dans l'allée et lorsque la voiture s'arrête je l'aperçois qui attend de nous accueillir. Je souris en l'apercevant. Nous ne sommes pas "amis", mais nous avons, donc, beaucoup en commun et avons beaucoup parlé, par lettre, à l'ancienne, et quelque peu par internet mais ni lui ni moi ne trouvions cela satisfaisant. Je le sais plus âgé que moi, en âge d'être à la retraite même s'il a choisi de ne pas en profiter. Je sais qu'il a des enfants et des petits-enfants, dont certains vivent avec lui. au vu de la taille de sa demeure cela a du sens, chacun doit pouvoir vivre indépendamment.

Je sors de la voiture et attrape mon sac et un porte-document contenant le plus précieux de mes grimoires. Etant davantage adepte des "échanges" comme celui-ci je ne possède pas autant de grimoires que d'autres magiciens, mais celui-ci m'a couté une petite fortune et continent de nombreuses formules que je n'ai jamais vu ailleurs.

Je salue le professeur et lui présente mon interprète avant de le féliciter sur la beauté de sa demeure. Nous entrons et dégustons un thé avant d'entrer dans le vif du sujet. Je lui tends le grimoire tout en expliquant ses origines, tant pour lui que pour Kabukicho

       

▬ "C'est le grimoire de la Sorcière d'Youghal, une célèbre sorcière Irlandaise. Enfin.... Florence Newton, a été reconnue coupable de sorcellerie et nommée ainsi, mais c'est en réalité  son amant qui pratiquait la sorcellerie. Et les faits qui lui sont imputés ne sont que pures coïncidences, comme souvent à l'époque. Mais le grimoire est passionnant."

Je m'emballe, comme toujours quand je parle magie, je ne précise pas que Florence était une réelle beauté et que c'est cela qui a été la cause des accusations, la veuve Jones était ravie que son mari soit décédé, elle le trompait d'après le journal du pasteur et juge, que j'ai apporté avec le grimoire. Mais elle a vu dans son décès une occasion de faire bruler vive la plus belle femme des environs. Par chance son amant a réussi à la sauver malgré le verdict mortel et elle a vécu une longue et heureuse vie à l'autre bout de l'Irlande. du moins je présume que tel est le cas, le pasteur déplorant, pour la forme, la disparition de la coupable avant que le châtiment n'ait pu être mené à bien.


     
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Une fois face au propriétaire du grimoire que voulait découvrir Almath, je me fis introduire, et je le saluai à la japonaise, d’une façon dont j’avais perdu l’habitude, vivant depuis longtemps à Bray, mais que j’avais reprise dès que j’étais arrivé en ville. Après tout, j’avais vu beaucoup de gens, rencontré des membres de ma famille, donc mon dos s’était presque transformé en machine à se pencher automatiquement. Cependant, là où ce fut légèrement perturbant pour moi, ce fut d’entrer dans sa maison, et d’avoir un service de thé réellement à l’ancienne, à la traditionnelle. Même mes parents, attachés comme ils étaient à leurs racines japonaises, avaient abandonné toute idée de cérémonie de thé… Et là, j’en voyais une, sur une table où nous étions assis sur ces coussins durs, jambes repliées sous les fesses. J’avais l’impression de revenir à mon enfance, avec en plus cette discussion autour du grimoire que confia Almath au professeur.

Heureusement, je n’avais pas à faire la traduction orale, n’ayant pas été engagé pour ça mais bien pour la traduction du grimoire. Cependant, je trouvais cette explication tout à fait fascinante. Cela me pousserait presque à partager la passion d’Almath, un jour, pour ces livres de magie, qui faisaient tout de même un peu rêver. Si le quart seulement de ce que contenaient ces reliques du passé étaient vrai, alors ma conception du monde serait chamboulée !

Ah si je savais.

Enfin, après une discussion autour du grimoire d’Almath, il y en eut une nouvelle à propos de celui du professeur japonais. Il expliqua lui-même qu’il s’agissait d’un document venant d’une magicienne autrefois au service d’un seigneur durant l’ère Edo. Cela me permit au moins de situer que le japonais n’allait pas être trop différent, bien que j’allasse certainement devoir me souvenir d’anciennes formulations afin que cela soit compréhensible une fois traduit. Par ailleurs, il nous tendit l’ouvrage, que je pris avec précaution étant donné qu’il allait avoir l’air lourd et que j’allais probablement être celui qui le tripotera le plus.

« J’en prendrai grand soin. »

Je promis ceci au professeur, qui avait tout de même l’air de s’inquiéter un peu. Il sembla un peu rasséréné, alors il nous guida vers une pièce qui allait visiblement nous permettre de travailler au calme, surtout qu’au loin, j’entendais des cris d’enfants qui s’amusaient. C’était adorable, certes, mais pour se concentrer, c’était légèrement compliqué, en effet. Et une fois Almath et moi-même installés, j’ouvris soigneusement le grimoire, afin de faire comme on avait dit : je lui donne les titres rapidement des « chapitres », et elle décidera de ce qui l’intéressera le plus. J’attendis donc qu’elle soit prête, en me préparant moi-même : lunette ronde, longue chevelure réunie dans un chignon haut afin de ne pas être gêné.

« Alors, nous avons… Là, j’ai un chapitre de présentation de plusieurs… génies ? Je suppose que ça doit être ça le mot, il s’agirait d’esprits que ces dessins permettraient d’invoquer. Ils sont classés par spécialités, du soin, de la protection, de la… torture, et de l’enseignement. Des sortes de professeurs, de puits de savoir. Par la suite, nous avons… Des dessins à nouveau, classés par utilité aussi. Retenir le génie… »

Je continuai ainsi durant un long moment. Jusqu’à arriver vers la fin du grimoire, où je me rendis compte que ce n’était plus une continuité d’informations sur des dessins étranges ou des créatures, sortes d’esprits étranges. A vrai dire, cela semblait être une partie journal intime, comme un carnet de bord pour la tenue d’un génie…

« Juste à la fin, il y a l’auteur qui raconte qu’il a eu des problèmes avec un génie qui semblait… résister. Et qui explique de ce fait tout ce qui est arrivé. Ensuite, une écriture différente raconte la mort de l’auteur… »
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Kabukichô & Almath

     
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      Le grimoire qu'il me propose en échange a, lui aussi, une histoire ancienne et prestigieuse. C'est le cas de la plupart des grimoires intéressants, même s'il y a surement eu de par les époques et le monde des gens comme moi, des inconnus discrets dont les grimoires sont pleins de sorts plus puissants qu'il n'y parait. Comme nombre de magiciens j'écris en effet mon propre grimoire, une sorte de mémoire de tous les sorts que j'ai pu voir, de ceux que j'ai testé et des autres. Une façon de garder tout ce que j'ai appris. J'ai une excellente mémoire (et un très bon appareil photo, ça aide) et la main sure, recopier les runes ou mémoriser les formules n'est donc pas un souci. Je me plais à croire qu'un sorcier le découvrira un jour et le lira avec autant d’intérêt que je lis ceux que je trouve. Enfin encore faudra-t-il que ce soit un "bon" sorcier, fort peu de sorts d'attaques ont réussi à trouver leur chemin vers mon grimoire, je les laisse aux autres. Je me concentre sur la connaissance, le soin et la protection.

Nous commençons la lecture, j'observe à coté de mon interprète les runes qui ornent les pages. Elles sont si différentes des nôtres que je réussis rarement à deviner de quoi parle le sort avant qu'il ne me le dise. C'est étonnant réellement. Cela porte à croire  que les génies et djinn ont une nationalité d'origine, même si cela ne se voit pas quand on les invoque. Moon a beau avoir l'air asiatique je ne l'ai pas invoqué avec un sort étranger. Il faudra décidément que j'apprenne à invoquer l'un de ces génies, comprendre s'ils sont différents des nôtres et en quoi.

       

▬ " Concentrons-nous sur les enseignants s'il te plait. C'est dans ce domaine que j'ai le plus d'expérience et que je ferais le plus facilement des parallèles utiles.  "».

Quant à la fin.... C'est un cas classique. Il n'est pas rare qu'un magicien surestime sa puissance et invoque un djinn qu'il ne peut maitriser. Je prends le temps de l'expliquer à mon interprète, après tout il n'y croit pas et appréciera surement le "conte".

       

▬ " Une sorcière n'a pas, techniquement, de pouvoir magique. Je ne remue pas mon nez pour faire la vaisselle ou une baguette magique pour soigner une blessure mortelle. Les formules et runes permettent d'invoquer un Génie qui est ensuite à notre service. Lui a des pouvoirs magiques plus ou moins importants. Et....Et bien il n'est pas toujours ravi d'être invoqué. Donc si on dessine mal l'une des runes, si on n'est pas assez clair sur un ordre, si un seul détail nous échappe... Ils tendent à se retourner contre nous et à l'emporter.".

Pour ma part c'est un risque que je prends peu, n'invoquant quasiment que des génies et prenant très vite la peine de leur demander leur avis. Ça en a surpris plus d'un déjà, mais je les ai renvoyé dans leur monde, quel qu'il soit, dès qu'ils ont manifesté leur inconfort dans le notre. Je sais que notre monde ne leur convient pas, mais je sais aussi que malgré tout certains l'apprécient, Moon entre autre, à cause des sucreries dans son cas. D'autres apprécient de partager leurs connaissances, ou de découvrir les humains. Peu importe leurs raisons, certains acceptent de rester. Il me faudrait trouver un sort d'invocation qui ne leur impose pas de venir, mais jusqu'ici je n'ai rien vu de tel. Peut être devrais-je l'inventer ?

       

▬ " Au final les sorciers ne sont que des humains comme les autres qui ont fait assez de recherches pour maitriser un élément naturel potentiellement dangereux. Des chimistes du surnaturel donc, en quelque sorte. Enfin si l'on croit en tout cela bien sur. Mais je crois que la magie est une science qu'il nous reste à découvrir et étudier. Comme le feu, l'électricité, l'électronique ou encore le nucléaire ont pu sembler l'être avant leur découverte. ".

Je souris légèrement, confuse de parler encore autant et le laisse retrouver les chapitres qui m'intéressent. Pendant qu'il traduit je recopie les runes, comparant sans cesse l'original et mon dessin afin d'être sure de ne rien modifier.
     
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Je notai donc qu’elle voulait se concentrer sur les enseignants, pour ensuite lui expliquer ce qui se disait sur ce côté journal intime du grimoire. C’était assez impressionnant comme histoire – je n’y croyais pas une seule seconde, cependant, Almath si. Sa façon de parler avait quitté le domaine de l’hypotéthique, pour aller dans la foi pure et dure. Cela me faisait vraiment bizarre, comme si elle invoquait réellement des créatures, pour leur soutirer des services. Je n’y croyais pas, mais elle… C’était comme si c’était une réalité, vraiment. Qu’elle s’était vraiment trouvée face à eux. C’était intéressant, mais plus ça allait, plus j’avais une impression que… Que je loupais quelque chose. Ainsi, durant son laïus sur les esprits, leurs invocations, et une précision sur les pouvoirs des sorciers, je m’étais montré légèrement circonspect. Difficile de ne pas la prendre pour une folle sur le coup, mais enfin… J’allais rester l’esprit ouvert.

J’avais donc hoché la tête avec un petit sourire, montrant que j’entendais bien ce qu’elle m’expliquait, pour ensuite me remettre au boulot, pour un temps qui allait être plutôt long. D’un côté, il y avait moi qui prenait les traductions des chapitres qu’elle m’avait demandé – le travail d’une bonne journée, heureusement que nous étions partis au matin – et peut-être même du lendemain, si elle comptait revenir pour terminer. De l’autre, il y avait elle qui recopiait les dessins avec une exactitude qui me laissait légèrement pantois. Enfin, je me concentrai surtout sur mon travail, heureux de pouvoir mettre en marche mon cerveau. Ce fut parfois compliqué et j’eus à utiliser internet pour traduire certains caractères, mais dans l’ensemble, j’étais plutôt content de moi, pour un boulot tout de même à l’arrache.

Et après plusieurs heures penché sur le travail, je finis par me redresser, m’étirant, craquant pratiquement chaque os rouillé de mon corps, à rester dans cette position. J’avais besoin de prendre l’air un peu, de boire un peu.

« Almath, j’ai terminé l’avant-dernier texte. Je vais prendre l’air un peu, ça te dit ? »

J’avais commencé à marcher dans la pièce, élançant mes bras pour retrouver toute ma motricité. J’avais oublié combien le fait de rester quasi immobile, à écrire, faisait mal au corps dès qu’on s’animait de nouveau. Cela me rappelait aussi quand ma femme se moquait de moi car on aurait dit que je marchais comme un petit vieux après des heures posé sur les fesses. D’ailleurs, je me rendis compte que j’avais des fourmis dans ma jambe droite, vu que j’avais croisé mes jambes pour être plus à l’aise.

« Ca ne ferait pas de mal de nous aérer, je pense… »

J’ignorais si elle était comme moi à se plonger dans le boulot jusqu’’à tout oublier, mais en tout cas ça y ressemblait. Juste, après ces années à bouger partout, je n’étais plus aussi endurant et j’étais donc présent pour lui rappeler que le corps avait besoin de sortir de cette pièce histoire de mieux fonctionner par la suite. Sans compter qu’elle devait avoir une crampe à la main, d’avoir dessiné tout ce temps.

« Ca va la main, au fait ? La mienne est un poil engourdie. »
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Kabukichô & Almath

     
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      Le grimoire est passionnant, ces runes, ces schémas. Je pourrais passer des heures, des journées, des semaines même à l'étudier. D'ailleurs je suis bien partie, semble-t-il. Comme toujours lorsque je me plonge dans le travail la notion de temporalité m'échappe. Il faut avouer que c'est un concept purement humain et totalement manufacturé. C'est pourquoi je m'amuse en science fiction de voir tous ces livres qui parlent de remonter le temps et de ne surtout rien changer par crainte de le détruire. Comme si le temps pouvait être détruit, surtout par quelque chose d'aussi insignifiant au final que l'histoire humaine, quand bien même on parle de l'Histoire avec un grand H, les guerres mondiales, les épidémies de peste, le Titanic... Qu'importe cela pour le temps ? Ou plutôt, à quoi sert le temps, en quoi cela serait-il si grave de le détruire, qui en serait affecté à part nous ? Dans ces livres avec le temps s'écroule l'univers, mais honnêtement à moins que vous ne remontiez le temps pour éviter le big bang... Ou éventuellement la première cellule sur Terre comme dans un livre de Douglas Adams... Détruire le temps, changer le passé, cela ne pose aucun souci dans la trame complexe et riche qu'est l'Univers. Bref je m'égare, quand mon interprète me propose de prendre l'air j'ai l'impression de ne travailler que depuis quelques minutes. Mais en interrompant mon geste je remarque que ma main est raide, que le soleil a tourné et que nous avons travaillé déjà un bon moment. Une pause sera donc salutaire et je hoche la tête avant de poser mon crayon pour le suivre.

       

▬ " Engourdie aussi, je n'avais pas remarqué, j'ai une certaine tendance à me perdre dans le travail.  "».


Honnêtement si mon corps ne me rappelait pas à l'ordre par des grondements d'estomac à réveiller un mort, je crois que j'en oublierais de me nourrir. Ce n'est pourtant pas faute d'être gourmande.

       

▬ " Comment se passe votre plongée dans le monde surnaturel ? On est bien loin d'Harry Potter, pas trop déçu ? "».


Je souris légèrement, je me souviens l'avoir été, à l'époque, mais j'avais 10 ans alors j'avais des excuses. Je rêvais de marcher dans un jardin en voyant les fleurs s'épanouir derrière moi (notez que déjà on sent l'incohérence, voir derrière soi étant compliqué) comme dans certains livres. Bref j'avais des rêves de gamine de 10 ans. Ça et soigner les gens par la force de ma volonté. Je le fais finalement mais la science, la magie et un travail acharné restent nécessaires, ce que je n'avais pas prévu. Sans compter que je n'ai pas de remède miracle aux maux du monde... Bref à 10 ans j'étais déçue. Aujourd'hui je suis émerveillée par tout ce que j'ai appris et plus encore par tout ce que j'ignore encore. La magie est un sujet tellement complexe, je crois bien que je n'en ferais jamais le tour. C'est peut être ça que j'aime le plus à son sujet.

Nous nous dirigeons vers le jardin, de l'air frais venu de l'extérieur nous feras du bien. D'autant que, comme le reste de la maison, l'endroit est magnifique. Apaisant il appelle à la relaxation et à la méditation. Mais tous les espaces verts ont cet effet là sur moi, donc je ne suis pas objective.


▬ " Vous aviez raison, il fallait faire une pause. "».

Je ne l'avais pas réalisé avant de prendre le temps de le faire, mais c'était nécessaire, la fatigue me tombe dessus sans prévenir maintenant que la concentration du travail s'estompe. Je soupire, ferme les yeux un instant et respire profondément. Je suis épuisée. Mais je sais que cela ne durera qu'un moment, d'ici peu la soif de découverte reprendra le dessus.
     
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LEARNING IS NOT ATTAINED BY CHANCE it must be sought for with ardor and diligence.Je constatai qu’il était réellement temps que je signale qu’une pause était nécessaire… J’avais la sensation de trouver un miroir en décalé dans le temps de moi. Une sorte de copie de l’homme qui travaillait à en oublier tout le reste. Est-ce que c’était quelque chose de courant dans le monde, ou bien juste de Bray ? Cela m’amusa, et je répondis même à sa question avec un certain entrain :

« Très loin d’Harry Potter, ça oui ! A se demander qui avait raison au final, Rowling ou bien ce livre, ou peut-être aucun des deux. Mais ça reste intéressant malgré tout, c’est un pan de l’histoire japonaise que mes parents ne m’auraient certainement jamais raconté. »

A mon sens, ce n’était probablement aucun des deux, mais enfin, je me prêtais au jeu. Je me sentais comme lorsque je travaillais sur ces textes anciens de geste, ces histoires de troubadours sur les exploits de chevaliers, émerveillé par les histoires, mais n’y croyant pas un seul instant. Tout comme ces histoires de samouraï que mon père me décrivait avec force d’imitation et de bruits, allant parfois jusqu’à récupérer son vieux Katana de famille et me montrant des mouvements que je ne pourrai probablement plus faire aujourd’hui, puisque je n’avais pas pratiqué depuis longtemps.

La suivant dehors, je récupérai tout de même la théière de thé, heureusement thermos, avec deux tasses, histoire de pouvoir boire quelque chose. Une fois arrivé dehors, face au jardin, je n’eus qu’à m’asseoir sur le bout de la terrasse plate en bois, après avoir retiré les chaussons d’intérieur. Heureusement ma plante des pieds ne touchait pas totalement le sol, je n’aurai pas à les relaver avant de remettre les chaussons. Et Almath semblait bien contente d’être sortie.

« J’ai souvent raison. »

J’avais pris cet air assez suffisant, plus pour la plaisanterie qu’autre chose. Puis, après avoir servi la tasse de thé et l’avoir tendue à Almath, je m’en pris une, pour ensuite regarder un peu dans le vide. J’aimais beaucoup ce voyage, finalement. Ce qui aurait dû être un simple mariage devenait extrêmement intéressant, d’autant plus que mon cerveau continuait à tourner, et que j’avais la sensation que mon imagination était de retour. Car tout ça, ce grimoire, cette histoire de femme sorcière qui s’est laissée porter à aller trop loin dans la magie… Ca pourrait tellement être une idée pour un nouveau roman, une suite dans cette saga que j’avais commencée, publiée, puis abandonnée avec ma séparation avec ma femme, deux ans auparavant. Je me sentais vraiment bien. Et je tins à en remercier cette femme rencontrée par hasard dans l’avion.

« Vous savez, j’ai publié des livres, en Irlande. Une petite série d’aventure sur un samouraï… Il y a quelques années, j’ai arrêté d’écrire. Et puis tout ça, cette traduction, le fait de remettre mon cerveau en marche, et de lire ça… Mon imagination revient. Du coup, je tiens à vous remercier. Vous, et aussi le hasard qui nous a mis dans le même avion ! »

J’eus un léger rire. Si je n’avais aucune tenue, j’aurais pris des feuilles déjà et commencé à écrire.
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      Je souris et le remercie pour le thé. L'endroit est magnifique, paisible, dépaysant, si différent de Bray. C'est agréable d'être ici, si loin de chez moi, si loin de toutes mes préoccupations habituelles. J'apprécie cette évasion, tout autant que j'ai apprécié les heures de traduction et de dessin. Je suis une adepte de l'instant présent, il est rare que je fasse quelque chose sans y prendre plaisir d'une façon ou d'une autre. Je ne suis pas fan de ménage mais j'ai plaisir à savoir qu'après ma maison sera propre. J'adore étudier et rechercher et j'en ai fait mon métier, donc me plonger dans des livres abscons pendant des heures est un réel plaisir pour moi aussi étrange que cela puisse sembler.

La magie et la tradition, voire la religion et bien sur l'histoire sont très liées comme le dit mon nouvel ami :

       

▬ "Oui, la magie donne un nouvel éclairage à l'Histoire, à certaines traditions, à certains préceptes religieux. Les magiciens sont souvent des gens puissants, pas tant grâce à la magie en soi que parce qu'étudier la magie demande une certaine force de caractère au départ.  ".

Je ne m'envoie pas de fleur en disant cela, après tout si j'étudie la magie je ne la pratique quasiment pas. Donc ma force de caractère reste très relative comparée à celle de nombre d'autres magiciens. Je récompense sa blague d'un rire léger et je précise, sur le même ton un peu exagéré de l'humour :


▬ " Je n'aurais jamais osé en douter ! ".



Je l'écoute ensuite me raconter qu'il a écrit un livre, autrefois.

       

▬ "Vraiment ? Il faudra que je le lise. C'est étrange d'être passé d'une profession aussi culturelle à une profession beaucoup plus terre à terre avec votre hôtel. Vous partez de littérature vers de la gestion, c'est presque des maths. Non que les deux soient mutuellement exclusifs, mais c'est une combinaison rare.  ".

D'une certaine façon je suis mal placée pour dire ça puisque, techniquement, je suis littéraire et scientifique. Sans compter que j'adore l'histoire et....Bon d'accord, l'école en général.

       

▬ " A moins que le temps ne vous fasse vraiment défaut peut être vous serait-il bénéfique de consacrer quelques heures par semaine à l'écriture, la lecture, la traduction, la recherche, toutes ces choses qui semblent vous manquer.   ".

Je sais à quelle vitesse la vie quotidienne s'impose et nous prive de "loisirs" ou nous oblige à les sélectionner. On se retrouve finalement frustrés parce qu'il est toujours difficile de donner des priorités aux loisirs qui nous attirent, surtout s'ils sont nombreux ou chronophages.

     
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LEARNING IS NOT ATTAINED BY CHANCE it must be sought for with ardor and diligence.Raconter à cette femme que j’écrivais un livre autrefois, ça exacerba encore plus mon envie d’écrire. C’était revigorant, je me sentais presque vivre. J’étais réellement reconnaissant envers cette femme, et qui savait ? Peut-être allais-je m’y mettre au soir, quand je rentrerai après cette journée.

Je souris un peu tristement quand elle mit le doigt sur le fait que les deux métiers, littérature et gestion d’hôtel, étaient une rare combinaison. Elle n’avait vraiment pas tort : « La vie est une combinaison rare à elle-seule… J’ai hérité de l’hôtel par mes parents. Je cherche à le vendre mais disons que les acquéreurs ne se bousculent pas au portillon. »

Je grimaçai, mais fallait vraiment que j’arrête de me plaindre. Je le faisais bien trop souvent, à un tel point qu’on pourrait me surnommer monsieur complainte ! Surtout qu’au final, c’était un peu ma faute. Comme le disait implicitement Almath, j’aurais pu continuer à le faire sur mon temps libre, ou même au boulot quand les clients font leur vie et que je me fais chier à attendre que le suivant se montre à l’accueil. « Je pourrais. Faut dire que je me suis laissé engluer dans une espèce de routine, mettant un peu tout ça entre parenthèse le temps de vendre. Mais si je pouvais au moins reprendre l’écriture… Je pense que ça pourrait déjà être un bon départ. » Un excellent départ, même, quelques lignes par-ci, par-là. Continuer cette saga. Reprendre contact avec cette dessinatrice qui avait fait des miracles pour illustrer mes histoires, voir si mon éditeur était toujours intéressé par une suite qu’il m’avait tant demandée, puis mise aux oubliettes vu que je faisais le mort… Je l’espérais.

Je repris une gorgée du thé que j’avais posé à côté de moi, en profitant pour jeter un œil à l’heure. Il commençait à se faire légèrement tard, je le voyais au ciel qui commençait à s’obscurcir et à ces chiffres sur le téléphone, heure d’Irlande que je convertissais en heure du Japon. Merci les mathématiques… « Il va pas tarder à se faire tard. Mais je pense qu’on a le temps de finir avant qu’il ne fasse trop nuit, histoire de ne pas non plus déranger notre hôte trop longtemps. Prête à y retourner ? » Ce n’était pas que je m’ennuyais, mais la bienséance, au Japon, surtout avec notre hôte qui avait tout du vieil homme traditionnel, rester jusqu’à l’heure du repas était mal vu, ça l’obligeait à nous inviter à sa table notamment… De ce fait, il valait mieux carburer. J’avais montré en tout cas que j’étais prêt en finissant moi-même mon propre thé.

J’étais plutôt fatigué il fallait l’avouer, mais l’idée de me remettre au boulot, de faire ce que j’aimais, ça me donnait une énergie insoupçonnée ;

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      Je l'écoute me parler de son hôtel, qu'il n'aime pas plus que ça, manifestement. Un héritage n'est pas toujours une bénédiction et quand on se retrouve ainsi submergé par des choix appartenant à nos parents c'est sans doute difficile de s'en dépêtrer.

Je termine mon thé rapidement et hoche la tête avec un sourire.


       

▬ "N'abusons pas de l'hospitalité de notre hôte en effet. ".


Je ne connais pas comme lui les règles de bienséance japonaise mais je sais malgré tout que s'éterniser ne serait pas poli. notre hôte est fort aimable et est de son coté occupé avec mon grimoire, mais je ne voudrais pas m'imposer plus que de raison. D'autant que nous avons bien avancé et qu'il serait idiot de trainer bêtement. Nous reprenons donc le travail avec davantage d'entrain après cette courte pause.

J'observe les diverses runes, il y a des similitudes avec certaines de celles que je connais, des fois j'en pointe une du doigt à mon traducteur pour demander sa signification et je m'étonne d'avoir deviné juste, simplement parce que l'apparence se rapprochait assez de ce que je connais. D'autres fois par contre je lui demande une signification parce que la rune m'est totalement et définitivement étrangère et que je ne suis pas capable du tout de deviner son utilité. La magie est une science complexe qui demande une précision extrême, connaitre le sens des runes que je copie m'aide énormément. Et cela m'aide, aussi et surtout à les mémoriser. Parce que les voir une fois c'est sympathique mais si je veux un jour essayer l'un de ces sorts il faut bien que je le mémorise, je ne peux pas toujours avoir le livre sous les yeux. D'autant que je serais alors en train de copier une copie, ce qui n'est jamais une bonne idée. Mieux vaut que ma mémoire soit ma première base de travail et que ma copie ne soit là que pour vérifier.

Finalement après encore une heure de labeur nous arrivons à la fin de la partie qui m'intéresse. Je souris tout en m'étirant :

       

▬ " Merci encore ! J'aurais eu tellement honte de venir ici sans traducteur et je n'aurais probablement pas pu en trouver un si rapidement. Vous m'avez ôté une belle épine du pied. ".

Il faudra que je vois, j'ai bien dans mes connaissances quelqu'un qui s'y connait un peu en immobilier et qui pourrait l'aider avec son hôtel, c'est le moins que je puisse faire. Je range mon matériel et attends avant de sortir, je ne sais pas si cela ne risque pas de presser notre hôte qui traduit peut être encore mon grimoire, la bienséance japonaise est assez complexe quand on n'y est pas habitué. Je ne voudrais pas commettre un faux pas et me laisse donc guider.


     
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LEARNING IS NOT ATTAINED BY CHANCE it must be sought for with ardor and diligence.J’avais été un homme heureux d’avoir travaillé pour quelqu’un, de lui avoir été utile. Surtout qu’elle avait su me remercier, et ça, ça valait tout l’or du monde. « C’était avec plaisir, Almath ! On refait ça quand tu veux. » Et ce n’était même pas des paroles en l’air, le hasard voulait que nous venions du même endroit et si je n’étais pas persuadé qu’elle aurait souvent affaire à des textes asiatiques, au moins j’avais plusieurs cordes à mon arc. « Pour information, je parle aussi brésilien. » C’était après tout ma deuxième langue maternelle, pratiquement. J’avais dit ça avec un petit sourire, avant de me lever définitivement, pour ranger le manuscrit avec délicatesse.

Nous avions assez rapidement pris congé de notre hôte, qui avait lui aussi terminé. J’avais l’impression que si nous avions travaillé à deux, lui avait eu une armée de traducteurs et de petites mains, car il n’avait pas l’air fatigué du tout, alors que pour notre part, nous avions l’air un peu parcheminé. D’ailleurs, après toutes les salutations d’usage, j’avais la sensation d’avoir fait un marathon, et la route pour la déposer à son hôtel me parût bien longue, il m’était arrivé de piquer un petit peu du nez, de temps en temps. Au moins avais-je Almath qui m’avait parlé, histoire de me garder éveiller, et aussi la voix très énervante du GPS japonais, cette espèce de voix de dessin animé que je ne supportais pas du tout – les otakus avaient réellement le pouvoir…

Une fois cela fait, je lui laissai juste mon numéro de téléphone sur un bout de papier. Après tout, j’étais plutôt sérieux quand j’avais dit qu’elle pourrait faire appel à moi quand elle voudrait. Simplement, ça serait certainement pour mon retour, car au vu du mariage de famille, elle allait partir avant moi. J’avais moi aussi l’envie de m’en aller, j’avais la sensation d’avoir accompli le dessein que Dieu m’avait réservé dans ce voyage, que je pouvais retourner à mon hôtel. Une sensation de miracle accompli. Mais non, j’avais ma famille qui m’attendait, cette cérémonie, et je comptais bien y faire acte de présence, aller les voir.

Après tout j’avais bien passé une journée, pour moi, à faire ce que j’aimais faire autrefois.
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[terminé] Learning is not attained by chance, it must be sought for with ardor and diligence. (Kabukichô )
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