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 Blues | ft. Utah & Dagda

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❝ Blues ❞Rod & Dag' & Utah

Cette situation n'est pas simple. Je l'ai rapidement compris quand j'ai vu la tête de Rod et que ce dernier n'a rien voulu dire sur ce qui lui était arrivé. Me mentant même, le salaud ! Comme si j'étais le premier abruti du coin qui croyait tout ce qu'on lui disait. Mais on ne me l'a fait pas à moi. Y'a pas de "j'ai glissé, je me suis cogné ou une connerie dans le genre i" J'ai suffisamment pris de coups dans ma vie pour savoir à quoi ça ressemble et Dag' aussi. On n'est pas nés de la dernière pluie, faut pas nous la faire à nous. Mais c'est un peu vexant quand même de voir que mon meilleur pote ne veut pas cracher le morceau. Je veux dire, qu'il ne le fasse pas avec des gens qu'il ne connait pas ou très peu, ça je veux bien le croire. Mais merde, c'est moi ! On en a vécu des choses tous les deux, alors pourquoi il ne me fait pas confiance ? Alors wouhai, peut-être que c'est pour me protéger, mais à la différence de lui, je suis un grand garçon, je sais me défendre tout seul, je sais me battre un minimum, je sais prendre des coups et j'ai des bons potes qui viendront m'aider au besoin. J'crains pas grand chose ! Alors wouhai, peut-être que je ne prends pas conscience du vrai danger derrière. Je ne suis encore qu'un gamin inconscient face au danger et à la mort potentiel, mais franchement, je pense que je peux me débrouiller tout seul. Et puis je suis pas con, si je dois faire une descente chez un enfoiré de premier ordre, j'y vais armé et accompagné, juste histoire de ...

T'es un putain de cachotier toi ! Tu balances jamais rien ! Et après on prétend que je suis ton meilleur pote ... mon cul wouhai ! D'accord, c'est certainement pas le moment de jouer les mecs blasés ou vénères contre son pote, mais quand même. Cette histoire elle date d'il y a longtemps et même pas je suis au courant que ça les concerne tous les deux. Bon d'accord, ils ne sont pas censés savoir que je les connaissais tous les deux et si ça se trouve, Rod ne connaissait même pas le nom du mec en question, mais c'est pas une raison, j'ai envie d'être vénère alors laissez moi tranquille. Je ne sais jamais rien, je suis toujours le dernier couillon à être mis au courant, et il ne me parle jamais. Ca me gonfle, voilà ! Alors je vais bouder comme une adolescente et on ne va pas me casser les couilles parce que je fais ce que je veux ! Et évidemment que Rod partira d'ici dans le même état qu'il est arrivé. On ne fera pas des merveilles quant à son état - encore que si j'étais plus informé sur mes dons en tant que fée, j'aurais peut-être pu faire un truc - mais au moins on ne l'aggravera pas. Je suis peut-être en colère contre mon meilleur pote, parce qu'il m'énerve d'être une tombe vivante ... dans tous les sens du terme d'ailleurs parce que vu sa gueule, on dirait un cadavre en décomposition ... mais il n'est pas né celui qui lui fera du mal devant moi !

Toute cette histoire me gonfle vraiment et je ne le cache pas. Je demande un joint à Dag' qui me demande quelques instants, le temps de finir de le rouler. En attendant, j'ouvre la fenêtre pour aérer la pièce et offrir un compromis à Rod. Ce dernier se fout à croupit, à moitié en PLS ou c'est l'impression qu'il donne, à faire des vas et vient comme un teubé. Qu'est-ce qui m'a foutu un handicapé pareil dans les pattes ? Ah oui ... Alaska ... je lui toucherais deux mots quand elle reviendra à Bray, si elle revient un jour ! Tous des courants d'air dans cette famille. Depuis qu'elle est remontée sur un voilier, elle a décidé de partir faire un tour en solitaire ou un truc du genre. Besoin de se ressourcer, se retrouver seule, arrêter les conneries pour un temps, retrouver ses racines, blablabla. Entre elle qui s'est barrée sur son voilier et Yukon qui fuit sa paternité, je suis bien barré dans cette famille. Il n'y avait que Dallas qui était vraiment équilibré et évidement, c'est les meilleurs qui partent en premier. A cette pensée, je sens une vague de nostalgie m'envahir et c'est pile à ce moment là que Dag' me jette le joint et le feu. Je le remercie intérieurement, il ne le sait pas, mais il vient de m'éviter un gros bad. "Merci bro !" Dis-je en allumant le joint et en prenant quelques taffes. J'écoute Dagda d'une oreille tout en allant me poser sur le canapé. J'observe Rod qui me fait vraiment pitié, tout en balançant l'air de rien. Boarf ! il a encore ses genoux intactes, peut-être qu'en jouant avec on aura plus de résultat !

Evidemment que je plaisantais, jamais je ne toucherai à un cheveu de mon meilleur pote, mais ça ne faisait pas de mal de faire semblant que si. Et puis il finit par sortir de sa torpeur pour parler et ce qu'il a à me dire ne me plait pas vraiment. Qu'est-ce que tu racontes ? Comment ça il va falloir qu'il te retrouve ? Ok donc j'aime pas cette discussion. Genre vraiment pas. Il parle comme s'il allait bientôt crever, que c'était écrit quelque part. Et ça, ça ne me plait pas du tout. Et qu'est-ce qu'il se passe si je décide de te coller au cul jusqu'à ce que les autres connards se pointent ? Parce que ça j'en étais capable ! J'en ai rien à foutre que ça ne lui plaise pas, si pour connaître l'identité de ces baltringues, il faut que je ne le lâche pas d'une semelle, je vais le faire. Et qu'il l'ouvre, je lui dirais le reste !

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❝ let’s smoke weed everyday ❞bluesLorsqu’Utah déclara que j’étais un putain de cachotier, disant même que je n’étais pas sérieux quand je le qualifiais de meilleur ami, je fus totalement outré – pas vraiment, mais j’en exagérai du coup mon expression faciale :

« Voyons, mon lapin en sucre, tu me blesses ! »

Enfin, je continuai en essayant quand même de calmer le jeu entre mon dit meilleur ami – car il l’était, ce con, vu que j’avais tué l’autre – ahah – et que Trev’ était pas vraiment ce genre de type qu’on pourrait appeler un meilleur ami. C’était un peu ça, mais autre chose en même temps. Enfin, bref, j’essayais de calmer le jeu entre Utah et Rod, histoire que ça ne finisse pas en interrogatoire digne de ces gros barges du Dux Tenebris. Quoiqu’il avait effectivement les genoux en bon état. C’était déjà ça, n’est-ce pas ?

Mais quand il expliqua un peu mieux la situation, en vrai, j’en étais presque à me dire qu’il exagérait. Woh, la mafia à Bray, un coin perdu que même les habitants de Dublin devaient avoir oublié ? Il était pas sérieux quand même ? J’avais l’impression qu’il parlait du parrain tellement ça suintait le film d’horreur, ses explications. Même Utah devenait mortellement sérieux, ça s’voyait qu’il aimait pas ce qu’il racontait, l’autre drama queen. J’voulais bien qu’il se soit fait salement amocher, mais bordel, ça flanquait des frissons son histoire.

« Bon ça commence à faire beaucoup ton truc là, Rod. »

Je me redressai sur mon lit histoire de mieux le regarder. Il allait pas m’voir hein, vu qu’il n’avait plus grand-chose dans ses yeux façon qui fonctionnaient. Mais c’était pour mieux me mettre à l’aise, et j’aimais bien regarder en face ceux que je regardais. C’était un peu une façon de montrer que j’étais pas un type qui fuyait. Et là, ce type, c’était exactement ce qu’il faisait. Il était quoi, un oracle, pour savoir son avenir ? Genre, c’était marqué dans des visions qu’il allait crever de la main de ce type ?

« T’es bien mignon, tu flippes, j’suis bien d’accord, mais j’peux te dire d’expérience que si l’mec est en taule, il risque pas des masses de te toucher. P’is t’as l’air vraiment salement amoché, donc il risque d’y rester un bail. Donc t’es bien mignon à dire qu’il va te buter, mais c’pas marqué dans le livre du destin, donc plutôt que d’y risquer ta peau comme t’as l’air de le penser, tu f’rais mieux de radiner chez les flics et d’aller l’dénoncer. Et si tu donnes le nom de celui qui lui obéit, y’a moyen qu’il trouve l’aut’. »

C’était complètement con ce qu’il racontait, l’autre. Et puis, j’voulais pas dire, mais pour s’attaquer à un pauvre morceau comme Rod, il devait pas avoir grand-chose dans les couilles, son agresseur. C’était pas Al Pacino, c’était Al Pas couillu. Un p’tit machin qui devait pas valoir grand-chose, grosses pulsions destructrices dans un tout petit corps.

Je soupirai bien fort, et dire que deux secondes avant j’disais que j’allais pas l’forcer à ouvrir sa grande gueule, maintenant j’lui conseillais justement de faire exactement ça. Aller d’un contraire à l’autre, c’était tout moi ça. Mais voilà, qui ne réagirait pas comme ça ?

« Et là, ça impliquerait pas Ut’, juste des flics qui ont des flingues, t’sais, ce truc qui est super pratique et qui sert à buter un type qui résiste quand on l’arrête. T’crois qu’il résisterait ? Ce serait méga coool, qu’il résiste, pour toi. »

Une fois cela dit, je repris une autre taffe, parce qu’en vrai, il en rajoutait tellement que je me demandais si je devais croire ce qu’il racontait. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure, mais est-ce qu’il balançait pas des craques pour pas dire la vérité ?
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Le beau gosse, le taulard et le raté

« I'm blue da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa »
Un drame à gérer, c’était déjà pas mal - d’un côté, ça t’obligeait à relativiser le deuxième. Le grand amour entre ces deux mecs, quand y’en avait un qui te tenait à coeur et l’autre que tu pouvais pas encaisser. Y’a quelques semaines, ça aurait probablement été suffisamment dramatique pour te justifier une rechute de dépression, même si t’en sortais jamais au fond. Faut dire que la moindre excuse passait, la maladie avait cette propension à aggraver tout et n’importe quoi, t’aurais pleuré pour une assiette cassée. Mais du coup, tu le vivais un peu moins mal. Tu te disais après tout que Utah et toi, vous aviez toujours été très différents, que t’avais toujours su que t’étais pas vraiment le genre de profil avec lequel il avait l’habitude de sympathiser. Et Dagda, même s’il te mettait super mal à l’aise, il devait coller assez bien avec cette image, le voyou qui se défonce en soirée, pas méchant dans le fond mais quand même le genre à faire des conneries assez grosses pour finir en prison. Avec le recul, ça devait pas t’étonner trop, et pourtant - pourtant tu avais eu un de ces pincements au coeur, quand Utah s’était mis à parler de son meilleur pote, et que c’est Dagda qui avait répondu. Un pincement, et un peu de jalousie, mais tu n’as rien voulu dire. Tu avais de l’embarras d’avoir voulu le prendre pour toi, d’avoir osé croire que tu étais plus proche de lui que Dagda à ce moment. Tu t’es senti confus, et assez seul, tu t’es pas dit que ça devait être une incompréhension - tu l’as accepté comme ça, tu t’es dit : tant pis. De toute façon, Utah méritait mieux. Il méritait le monde, pas vrai ? Une crème comme ça, qui arrivait à te supporter, fallait quand même le faire. Bon par contre, s’il pouvait éviter de te péter les genoux, ça te plairait bien. Tu sais qu’il est pas sérieux bien sûr, mais même en sachant ça, tu peux pas t’empêcher d’avoir un tout petit doute, le genre de doute qui revient dans les heures les plus tardives quand on se retrouve entouré d’idées noires et de solitude. Mais bon c’était Utah, il allait pas te casser les genoux. …Pas vrai ?

Mais bon, c’est du détail, y’avait plus pressant. Tu t’étais mis à leur raconter un peu, juste histoire de les contenter, en te disant bêtement qu’ils iraient pas chercher plus loin et qu’au moins Utah serait content. Sauf que comme d’habitude, c’était un point de vue de débile qui a une vue vachement étriquée du monde, et les deux boss du bac à sable là devant, ils avaient une opinion assez tranchée sur la question. En gros, fallait que tu balances à la police, t’avais pas de raison d’avoir peur, et t’avais pas à être convaincu que tout allait mal finir. Même si bon, quand on sortait de là où tu sortais, on avait quand même de bonnes raisons d’avoir peur quand même, et t’avais pas souvenir que les flics t’aient beaucoup aidé par le passé pendant que tu te faisais marcher dessus, alors c’était pas vraiment le réflexe qui te venait en premier. Tu comprends leur point de vue, mais tu sais aussi qu’ils savent pas tout, et tu restes convaincu que si c’était le cas, ils seraient de ton avis. Il y a peu, t’aurais probablement pu te dire que trois flingues auraient eu raison de ce gars, d’ailleurs. Mais ça, c’était avant que son homme de main te brûle à allez-savoir-combien-de-degré juste parce qu’il te touchait. Maintenant, t’aurais plutôt eu l’impression d’envoyer les flics à leur mort, et s’ils se foiraient, c’est toi que l’homme voudrait buter en premier. Bizarrement, t’étais pas trop chaud pour vivre ce scénario. Et puis, tu sens qu’ils ont du mal à te croire - Utah te demande des précisions, et tu peux presque renifler la moquerie de Dagda dans ses dernières phrases. « Je sais pas si j’devrais vous parler de ça. Il m’a pas dit de ne pas en parler, donc ça devrait être bon, je pense... » Tu hésites un peu, et puis tu décides d’essayer. « Je dois avoir l’air parano sûrement, mais si ça m’est arrivé à moi, c’est pas un hasard. C’est le destin, c’est vraiment le destin. Il va me retrouver, je sais que ça va arriver. » Et ça te frustre, parce que t’es sûr qu’ils vont jamais te croire. Mais tu dois essayer pas vrai ? De toute façon, ils te lâcheront pas avant d’avoir compris pourquoi tu déblatérais ces âneries. Tu prends une inspiration, tu te sens nerveux,  tu serres tes cuisses, tu prends ton courage à deux mains. « Ok… Utah, faut que j’te parle d’un truc, mais c’est un peu long. Juste… Sinon vous me croirez pas, vraiment pardon. » Bon sang, ce que tu détestais parler de toi. Et t’essayais de faire abstraction de Dagda, juste parce que ça te gênait d’autant plus de t’exposer en sa présence. « Tu sais que j’ai quitté le lycée trop tôt, j’suis juste parti, à cause d’un truc qui s’est passé mais c’était clair pour personne. J’aimais pas parler de ça, je voulais pas trop en parler, même à toi, parce que… Parce que j’avais vraiment peur d’être… D’être devenu... » T’as fait un geste de la main à côté de ta tête, le mot fou ne voulait pas sortir de ta bouche. « J’voulais plus voir grand monde, j’avais pas envie qu’on m’enferme, parce que j’ai commencé à... voir des trucs que j’aurais pas dû voir. Mais je te jure, je suis pas dingue, je le sais maintenant : parce que j’ai pas arrêté de voir ces hommes là, avant de les rencontrer pour de vrai. Et ça lui a pas trop plu, que je le reconnaisse alors que j’avais rien à voir avec lui - ça lui a pas plu que j’ai l’air de savoir quel genre de personne il était, alors… Il m’a emmené et... » Le reste de la phrase s’est perdu dans l’espace-temps, mais t’as pris sur toi, encore. T’étais peut-être une sacrée baltringue, mais t’avais probablement été rarement aussi peu une baltringue que ces derniers temps. Moins pire quoi, mais t’étais passé par l’Enfer faut dire, tout était plus facile en comparaison. « Je sais, on dirait que c’est la paranoïa qui me détruit le cerveau, hein ? Mais j’me suis pas fait ça tout seul, et c’est pas lui qui m’a rendu aveugle non plus, c’est arrivé parce que ça devait arriver. Et y’a des choses qui auraient dû arriver qui se sont pas encore passées - c’est pour ça que je sais qu’il va me retrouver, et qu’on y pourra rien, que la police y pourra rien, ni personne. Mais t’y seras pas Utah, et il te touchera pas, parce que je te dirai pas qui c'est même si tu me pètes les genoux. » Et puis bon courage pour te faire changer d’avis là-dessus, parce que t’avais pas l’air prêt à reculer, pour une fois t’avais même l’air carrément tête de mule. Tant pis pour tes genoux, de toute façon t’étais déjà handicapé.
(c) DΛNDELION
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❝ Blues ❞Rod & Dag' & Utah

Très clairement, il y a un quiproquo. Enfin quiproquo, peut-être pas tant que ça au final, si on y réfléchie bien. Quand je parlais de meilleur ami, je parlais de Rod, que je connais depuis longtemps. Peut-être pas depuis le bac à sable mais sincèrement, ça remonte malgré tout à très longtemps. On n'a rien à voir tous les deux et pourtant on a fini par se lier d'amitié et j'ai fini par vraiment m'attacher à lui. Et depuis des années, je le considère vraiment comme mon meilleur ami, sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi. Peut-être parce qu'il est souvent incompris ? Parce qu'il est souvent le souffre douleur des autres ? Parce que j'ai la sensation qu'il n'a pas grand monde pour s'occuper de lui et que ça me fais chier ? Peut-être aussi parce que c'est un lien que j'ai avec ma soeur et que ça donne forcément une importance à cette amitié ? Je ne sais pas, mais je tiens quand même à cette tête de mule. Mais au final, je vais avoir bien du mal à détromper Dagda parce qu'au fond, c'est aussi un de mes meilleurs potes. Lui et moi, ça n'a rien à voir avec mon amitié avec Rod. On s'entend vraiment bien, on est pareil sur pas mal de points, notre amitié a vraiment un sens. Et quand il s'est retrouvé dans la merde, avec tout le monde qui lui a tourné le dos, ça m'a fait franchement chier. J'ai pas eu envie d'écouter les rumeurs et de m'en contenter. Je voulais vraiment comprendre ce qui avait pu se passer. Alors oui, peut-être que dans le fond, les termes "meilleurs potes" vont aussi bien à l'un qu'à l'autre. C'est certainement pour ça que je ne rebondis pas dessus, chacun sait que je tiens à lui et connait mon opinion sur le sujet !

Je me contente de rire à la remarque de Dagda et de lui faire un clin d'oeil pour répondre à sa remarque. On est du genre à adorer nous appeler par des surnoms les plus débiles possibles, comme les couples adorent le faire. C'est notre truc à nous, ça nous éclate. On est un peu cons, faut pas trop nous en demander. Je hoche la tête pour confirmer ce que disait Dagda. Ca commence à faire beaucoup. Je ne comprends pas grand chose aux propos de Rod mais j'ai l'impression d'être projeté en plein film, ça en serait presque ridicule. Je suis du même avis que Dagda, aller voir les flics serait la meilleure chose à faire. On n'est pas face à dieu, il n'est pas intouchable le mec ! Et puis si vraiment les flics ne veulent rien faire, il existe d'autres solutions, moins légales mais bien plus efficace qu'on pourrait le croire. Ca a un prix, mais pour sauver les fesses de Rod, je serais capable d'aligner les biftons, quitte à emprunter à gauche à droite pour arriver à la somme demandée. Mais pour le moment on n'y est pas et j'espère qu'on n'y sera jamais et que la solution des flics se passera bien. Je suis d'accord avec Dag'. On va aller voir les flics et ils vont se charger de cette histoire ! Les mecs ne vont pas s'en sortir aussi facilement. Il suffit de voir ta gueule pour savoir que ce n'est pas une histoire d'un simple malentendu ! Tout comme Dag', je ne voyais pas pourquoi Rod réagissait comme ça. Qu'il avait peur, je pouvais aisément le comprendre. Qu'il craigne pour sa vie s'il les balance aussi je pouvais le comprendre. Qu'il soit traumatisé, je pense qu'on le serait tous aujourd'hui au vu de la tronche qu'il a. Mais ils ne vont pas s'en sortir, je ferais tout mon possible pour ça.

Sauf que voilà, on n'est pas au bout de nos surprises aujourd'hui et je me rends compte que Rod n'a vraiment pas joué franc jeu avec moi depuis le début. Bon, il ne sait pas que je suis une fée, certes, mais c'est juste qu'on n'a jamais eu l'occasion d'aborder le sujet. Là, on parle quand même d'un épisode important de sa vie où j'ai essayé plusieurs fois d'en parler avec lui. Alors peut-être que je ne suis pas mieux, mais je ne lui ai jamais menti ... visiblement lui si.  "Qu'est-ce que tu racontes ?" J'avais bien du mal à le suivre. Je n'y connaissais pas grand chose dans le monde du surnaturel. J'ai appris des choses sur les fées, les métamorphes, les sirènes et les tempestaires, puisque dans ma famille, c'était ce qu'on était, mais pour le reste, je suis un peu une buse. J'ai appris récemment qu'il y avait des chasseurs pour nous traquer, alors bon on se rend bien compte de la nullité. "Tu serais quoi ? Une sorte de ... devin ou un truc du genre ?" Une chance pour lui que je savais que le surnaturel existait, sinon je l'aurai vraiment pris pour un taré. Je ne connaissais pas le terme exact et je ne comprenais pas trop l'ampleur de son don, mais je comprenais bien une chose, il avait un don. Sinon comme expliqué tout ce qu'il racontait ? A moins qu'il soit vraiment fou, j'en sais rien ... "Et ça change quoi que tu les aies vu ces types ? Tu prétends que tout est écrit d'avance et qu'on ne peut strictement rien changer au futur ? J'ai un peu du mal à le croire " Wouhai je sais, c'est un peu con. Je suis prêt à croire qu'il a un don, mais j'ai du mal à croire que ce don permet de voir dans un futur qui existe obligatoirement et ne peut être modifié !

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❝ let’s smoke weed everyday ❞bluesQuand il avait dit à Ut’ qu’il avait un truc à lui dire, j’avais presque eu envie de lui proposer que je me tire. Non parce que bon, j’étais là aussi hein… J’espérais juste qu’il allait pas faire une confidence genre, hyper déplacée en face de moi, parce que sérieux, je saurai pas où me foutre. Surtout qu’il hésitait sur le terme avec lequel il devait définir ce qu’il était devenu, et ça, c’était louche. Qu’est-ce qu’il allait bien raconter hein ? En plus, de la façon qu’il racontait ça, j’avais l’impression qu’il faisait son coming out, à parler de truc qu’il n’aurait pas dû voir, d’hommes qu’il voyait, bref, c’était hyper confus, mais ouais, on aurait dit ça. Enfin, s’il voulait faire son coming out, disons qu’on s’en doutait depuis le moment où il avait été plutôt consentant pour qu’on se roule une pelle y’a des années. Il était déjà sorti de l’école ? J’sais plus, je savais même pas quel âge il avait, ou même si on avait été en cours ensemble, vu que j’avais suivi des cours professionnels pour être électricien, je n’avais pas été toute ma scolarité avec Utah, genre. Puis, au final, ça ressemblait plus trop à un coming out, et ce fut la remarque d’Utah qui m’aida à mettre le droit dessus, à vrai dire. Quand il demanda s’il était une sorte de devin, un truc du genre. Ce fut comme évident d’un coup.

« Putain, ce type est un oracle. »

Je savais ce qu’étaient les oracles étant donné que je fréquentais la crème de la société surnaturelle à l’OBCM. J’avais pu glaner des informations dessus, ce qui faisait qu’aujourd’hui, je connaissais le terme exact et je pouvais aussi dire que l’avenir pouvait largement être modifié, même si ça pouvait être compliqué et casse-tête à faire.

« Que je sache ouais, les oracles voient qu’une version de l’avenir. C’est un truc un peu chelou de ce que j’ai pu remarquer mais bon… Puisqu’on en est aux confidences… »

Je soupirai un peu, surtout rapport au fait qu’il dira rien même si on lui pétait les genoux. Ca faisait vraiment gosse de dix ans qui voulait pas balancer qui avait renversé le paquet de céréales, ça me gonflait. Et puis, je faisais cette proposition dans l’espoir que ça finisse par régler le problème, parce que sinon, au bout d’un moment, j’allais le laisser dans sa merde. On pouvait pas aider quelqu’un qui ne voulait pas d’une main tendue.

« J’fais partie d’une assos on va dire, de type qui défendent un peu les surnat’. Je peux essayer de parler de ton cas, voir si on peut faire un truc. J’promets rien, j’suis qu’un troufion là dedans, mais si l’un des hauts gradés veut t’aider, voilà, on sait jamais. Et ça sera pas des flics. Ca te va, ça ? »

Bon, y’en avait peut-être un ou deux dans le lot qui étaient des forces de l’ordre, j’en savais rien vu que je ne m’étais pas trop intéressé à eux, dernièrement… Par contre, au moins, nous avons la possibilité, je supposais du moins, de faire quelque chose de sa situation. Je n’étais pas certain qu’ils osent réellement laisser un oracle dans la merde comme ça. Surtout qu’il pourrait servir, j’étais à peu près certain qu’on en avait pas sous la main, d’oracle.
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Le beau gosse, le taulard et le raté

« I'm blue da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa »
T’avais tout raconté comme un grand garçon, sans broncher, sans chouiner, sans bégayer même, et t’essayais de pas trop faire passer ça pour un appel au secours. Y’avait bien une partie de toi qui aurait voulu de l’aide bien sûr, une partie en détresse qui voulait bien d’un bras ou d’une épaule où se raccrocher et pas se retrouver tout seul. Tout ça te dépassait, et les dépassait encore plus, et si t’avais pas eu le visage en lambeaux, on aurait pu se dire que tu avais tout inventé. Mais y’avait aussi cette partie de toi qui ne voulait pas jouer ce scénario, qui ne voulait pas voir l’histoire dégénérer, passer de main en main, gérées par des têtes que tu connaissais pas. Tu savais qu’il y avait des choses à l’œuvre pas très banales, pas très sensées, que tu peinais encore à croire réelles, tu voulais pas que ça puisse se retourner contre toi. Tu savais peut-être pas grand-chose de ton bourreau, mais tu le savais méchant, et fourbe, et dangereux – et sans doute loin d’être stupide. Il te trouverait avant d’être trouvé, et tu passerais un mauvais quart d’heure, tu serais sans doute pas le seul. Si on en parlait pas, quelque part, ça te laissait l’oublier et tourner la page, et tu demandais que ça de tourner la page, t’étais pas le genre à chercher vengeance ou justice, tu savais qu’il fallait payer le prix fort pour des trucs comme ça. Si on en parle pas, ça disparaîtra, tu te dis, et tu faisais taire cette petite voix dans ta tête qui disait : mais ces machines de torture, Rod, elles étaient pas là pour toi, et s’il a appris à s’en servir, c’est que t’es sans doute pas le seul. Mais t’étais pas assez solide sur tes guibolles pour penser que la vie d’autres personnes pouvait dépendre de ce que tu voulais bien raconter.

Ils aiment pas ce que tu racontes, faudrait être idiot pour pas le remarquer. Tu sens un côté dubitatif, tu sais pas si c’est à cause de ta peur de ne pas être cru ou si c’est parce que ton charabia est vraiment incroyable. Et puis tu t’en veux aussi d’avoir caché autant à Utah, t’étais pas toujours clair avec lui quand ça touchait à des sujets qui te mettaient aussi mal – pourtant, ça restait lui qui en savait le plus sur toi, c’était toujours à lui que tu te confiais le plus. Juste que te confier, t’aimais pas ça, t’aimais pas parler de toi, être au centre de la conversation. Et c’était bien parce qu’il était là que tu t’en sortais si bien. Etrangement, tu t’es pas senti moqué quand tu as commencé à parler de tes visions. Là encore t’étais pas clair, mais Utah a pas l’air de remettre ta parole en question, et ça te soulève d’un énorme poids. Un devin, il demande, et tu sais pas trop comment l’expliquer, mais Dagda vient à ton secours avec le mot magique : oracle, un mot qui te fait réagir aussitôt. « C’est ce mot là ! Il a utilisé le même mot quand il m’a demandé ce que j’avais vu. » Y’avait une part de malaise dû au souvenir, mais aussi une part de soulagement non négligeable, parce qu’on te croyait, parce que tu passais pas pour un fou, même si tu comprenais pas trop pourquoi. Pourquoi on t’avait pas dit, à toi, que c’est choses-là existaient ? Ça t’aurait évité des années de souffrance à te demander si le problème venait de toi. Au fond de toi, t’étais en train d’accuser ta mère, ta mère qui t’expliquait jamais rien, qui te lâchait dans la vie avec une boîte de raviolis dans le ventre et te laissait apprendre dehors tout ce qu’il y avait à savoir dans les coups de poing et les moqueries.

Mais ils soulèvent une question intéressante, à laquelle t’avais pas vraiment pensé. Parce que t’es fataliste toi, pour toi tout est écrit à l’avance, y’a pas de hasard, y’a qu’une seule manière pour les choses de se passer. Une conviction qui te permet de tenir, parce qu’elle t’évite de trop chouiner sur ce que t’aurais pu avoir et que t’as jamais eu, même si ça marche pas à chaque fois. Sauf que maintenant que tu voyais le futur, ça te laissait l’impression de ne pouvoir rien y faire et de devoir attendre ton heure inexorable. Mais Utah doute de ta façon de voir, et Dagda -qui avait l’air d’en savoir plus que toi sur ce que t’étais- a l’air de le confirmer. Y’a pas qu’une version de l’avenir, il dit, et tu te sens gonfler d’euphorie et de remise en question. T’as peur d’y croire trop fort et de voir tes espoirs déçus, et en même temps, t’avais bien besoin d’espoir, avec ta gueule démolie, pour continuer ton chemin. « J'en sais rien, c'est ce que je pensais, personne m'a jamais rien dit. » Mieux encore : il te parle d’une association, et de « surnat ». Sur-natte ? Bon bref, l’important c’est que lui se comprenne. Mais des gens qui devraient te croire, des gens qui devraient savoir quoi faire. Et il te demande si ça t’irait. Il te demande ton avis, non mais c’est quand même incroyable. Un truc pas officiel rempli de gens inconnus, que l’ex-taulard qui t’a traumatisé à vie dans cet ascenseur bloqué est le seul à connaître ? Et tu devrais avoir plus confiance en ça qu’en la police ? Bah… Tu sais pas trop quoi répondre, parce que si tu dis non, c’est bien la police qu’ils vont aller chercher, tu peux pas dire non à tout. Alors tu prends l’option du lâche sous-tutelle. Tu t’en remets à celui des deux en qui t’as confiance, et bizarrement c’est pas Dagda. « Euh, ben… Si... si Utah pense que c’est mieux et si ça risque rien, je veux bien - essayer ? » Dans le pire des cas, eux au moins, ils sauraient peut-être un peu mieux t’expliquer comment ça fonctionne, ce don de voyance, si t’as des chances d’échapper à ton destin, ou si t’es définitivement dans la merde.
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❝ Blues ❞Rod & Dag' & Utah

Un oracle ? Alors ça existe vraiment ? Rien ne devrait m'étonner avec le temps et pourtant, je vais de surprise en surprise. Au fil des années, je découvre de nouvelles choses sur le monde qui nous entoure. D'abord que je suis une fée et que ma soeur est une sirène. Passé le choc de la découverte, on apprend que l'un de mes frères est un métamorphe et que l'autre est un tempestaire. Et tout ça ne s'arrête pas à ma famille, Juliet et Dag sont des méta eux aussi et je découvre maintenant que Rod serait un oracle. Y a-t-il des gens normaux dans cette ville ? Un oracle ? Sérieux, ça existe vraiment ? Mais ça consiste en quoi son don ? Demandais-je, plus à Dagda qu'à Rod pour être honnête, plus parce que j'avais l'impression que Dag en savait plus sur tout ça que Rod lui-même. En vrai, je ne peux pas l'en blâmer, étant un gamin adopté, on a découvert un peu par hasard que j'étais une fée. Le temps qu'on mette le doigt sur ma nature et qu'on comprenne ce que je savais faire, il en a fallu du temps. Ses parents ne lui ont jamais rien dit sur son don ? Est-ce que c'est un don qui hérite de ses parents d'ailleurs ? De ce que j'ai compris, ma mère était forcément une fée, sinon je ne l'aurais pas été, mais elle n'a pas tenu bon de laisser une lettre explicative quand elle m'a abandonné.

Heureusement que j'étais assis parce que là, sincèrement je tombais de haut. Un taré en voulait à mon pote parce qu'il avait vu quelque chose, c'est ça l'histoire ? Rod était persuadé que le cours de l'histoire était immuable et que ce qu'il avait vu allait forcément se produire. Mais visiblement Dagda n'était pas du même avis que lui, ce qui étonne Rod mais ça a l'air de le soulager et pour être honnête, je le suis tout autant que lui. Je ne veux pas que son destin soit tout tracé, hors de question qu'un taré le but sous prétexte qu'il a le don de voir l'avenir. Je ne veux pas, je ne suis pas d'accord, je refuse même catégoriquement ! Qu'il aille se faire foutre le destin ! Dag' est un ami en or, il pourrait juste se taire et nous laisser gérer cette histoire. Après tout, Rod n'est pas son pote, il ne lui doit rien. Mais il propose son aide, il ne nous laissera pas tomber. Je sais qu'il fait ça en grande partie pour moi et franchement ça me touche vraiment. Il parle d'une association. J'ignore tout de cette histoire. Je connais la nature de Dagda, mais ça s'arrête là. On ne parle pas souvent de notre nature, c'est pas ça qui définie notre amitié pour être honnête. Mais s'il connait des gens qui sont prêt à aider Rod, franchement moi je suis chaud pour essayer. Qu'est-ce qu'on a à perdre ? "Ben j'peux pas promettre que ça risque rien mais ... En vrai, j'vois pas d'autres possibilités actuellement. Tu ne veux pas aller voir les flics et y'a pas moyen que ce type te retrouve pour te faire la peau alors j'me dis qu'on peut bien essayer auprès de cette assoc' ... S'ils sont là pour protéger le surnaturel, j'suppose qu'ils vont pouvoir nous être utile, non ?" Je ne peux pas promettre à Rod que ça va fonctionner ou qu'il ne risque rien, mais de toute façon on ne va pas le jeter dans la gueule du loup. Dagda va leur parler de son cas, je lui demanderai de ne pas dévoiler l'identité de Rod dans l'immédiat, histoire de tâté le terrain et s'il estime que c'est safe, j'irai avec lui. Est-ce qu'on a un meilleur choix actuellement ? Parce que moi je suis ouvert à toutes propositions. "Ne leur balance pas son nom au début ... Tâte juste le terrain pour voir comment ils réagissent ... J'veux pas qu'il lui arrive une autre merde !" J'aime pas l'idée que des inconnus aident mon pote mais en même temps, s'ils peuvent vraiment l'aider, qui suis-je pour les juger ? ...

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❝ let’s smoke weed everyday ❞bluesBon bah de toute évidence, je m’étais pas planté quand j’avais corrigé pour dire oracle. En même temps, j’étais plutôt sûr de moi, si y’avait un avantage à être de l’OBCM, c’était que j’avais pu apprendre pas mal de trucs sur les créatures qui pouvaient exister. Quand Ut’ me demanda en quoi ça consistait, je restai plutôt laconique à répondre « Bah en gros, c’est un type, il a rien demandé à personne, il voit des trucs du futur envoyé par des esprits de j’sais pas où, et il devient aveugle à cause de ça. Super. Voir des horreurs, perdre la vue des jolies choses. Tu parles d’un don. Sans vouloir te heurter, Rod. » Bon, peut-être pas aussi laconique que ça… En tout cas, la discussion a continué, pour qu’ensuite je finisse par proposer à Rod de voir si l’OBCM – sans la nommer – pouvait l’aider. Bon, on avait surtout comme boulot de lutter contre l’indexation des Dux, la protection des surnaturels pouvait rentrer en ligne de compte, à voir si le cas Rod allait rentrer dedans ? Le contraire m’étonnerait, mais bon, des fois encore les boss m’étonnaient sur certains trucs.

Et il avait l’air chaud, l’aveugle, bon, même s’il demandait l’avis de maman Utah sur le coup. Qui était d’accord, ouf, le monde était sauvé ! Bon, j’étais mauvaise langue. « J’tâterai le terrain ce soir, j’dois aller les voir. J’ferai ça en passant. » Je m’affalai à nouveau à moitié sur le lit, à moitié sur le mur, rallumant mon pét’ avant de le ramener à ma bouche. « T’inquiète, j’suis pas fou, Ut’, j’tâte et ensuite j’vois. Façon, j’connais pas son nom, à Rod. Je me tournai ensuite vers Rod, justement. J’essayai deux secondes de fouiller ma mémoire, savoir si j’avais seulement su un jour comment il s’appelait lui. Bon, en même temps, j’avais pas grand-chose à fouiller, j’avais dû le croiser de façon mémorable deux fois dans ma vie : quand je l’avais embrassé, embrassant un mec pour la première fois de ma vie d’ailleurs, et quand on avait été coincé tous les deux dans un ascenseur. Pas vraiment deux supers moments pour se dire salut, moi c’est Dagda Sionnach, et toi ?. Je me décidai quand même à poser la question parce que bon, mine de rien, j’étais un poil curieux. « Bon, les présentations officielles ont genre, euh, dix ans de retard, je crois, mais ouais, moi c’est Dagda Sionnach, toi ? » Ca aurait peut-être dû arriver avant. D’ailleurs, je me rendais un peu compte que, genre, Utah avait l’air attaché de fou à ce Rod, et ne pas avoir su avant qu’il existait, bah ça me les brisait un poil. Je me sentais légèrement égocentrique sur le coup, du style, il savait absolument tout sur tous mes potes, sur tous les crétins qui avaient pu traverser nos vies – puisqu’il les connaissait aussi, mis à part Trev’, mais j’lui en avais parlé de bro, puisque si j’avais survécu à la taule, c’était grâce à ce bâtard-là. Et lui, il en avait beaucoup, des potes qui sortaient du chapeau comme ça ? Il allait falloir avoir une véritable discussion là-dessus…
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Le beau gosse, le taulard et le raté

« I'm blue da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa, da ba dee da ba daa »
Surnaturel. Surnaturel, c’est ce mot qui avait manqué à sa phrase. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans ce monde ? C’était presque comme si toutes ces choses avaient profité de ta vie de reclus pour émerger dans ton dos, et soudain tout le monde semblait être parfaitement détendu avec ça. Tu avais toujours eu un énorme trou de culture, puisque ta mère ne partageait rien avec toi et tu avais passé une bonne partie de ton enfance tout seul – Utah avait eu un sacré job à faire de ce côté-là, il devait en avoir des trentaines de clichés mentaux de ce visage décomposé que tu faisais dès que tu ne comprenais pas quelque chose sans oser demander davantage de précisions. Quand on te parlait de Britney Spears ou Titanic, toi tu restais bête à regarder le vide et à te demander si c’était vraiment crucial comme information, et pourquoi tout le monde sur Terre avait l’air de savoir ce dont il s’agissait. Ben là, avec le surnaturel, c’était pareil. T’étais pas si dépaysé du coup, t’avais l’habitude d’être vachement à la ramasse et de faire avec, et de cacher ton manque de savoir dans un silence perplexe. Donc les oracles, les esprits, les magiciens, c’était des trucs qui existaient, dans la vie de tous les jours je veux dire. C’était un truc commun, que les gens connaissaient. Si ça t’était pas tombé dessus, tu l’aurais jamais su sans doute, ça a un côté frustrant – mais on s’y fait.
T’as bien écouté d’ailleurs quand Dagda a joué au Larousse pour vous sortir la définition, puisque Utah semblait aussi démuni que toi (pour une fois ! c’était assez exceptionnel pour le remarquer, puisqu’il était un peu une référence pour toi de tout ce qu’il y avait à savoir), mais pas non plus surpris. Toi, en tout cas, tu l’es bien plus. Bien sûr, tu es au courant des visions et de la cécité, mais tu n’étais pas vraiment prêt à accuser un responsable. Sans doute parce que tu étais convaincu que le responsable dans l’affaire, c’était toi, mais il fallait maintenant que tu intègres que tout cela te venait… D’esprits. De fantômes, genre. Le genre de truc qui te ferait chialer de peur quand tu te retrouves enfermé de nuit dans une cave. Voilà, c’est ton destin. Te faire baiser par un truc invisible, pour voir des horreurs et perdre la vue des jolies choses. C’était dur à entendre, mais tu n’apprenais rien, tu as secoué la tête devant les excuses de Dagda, forçant un sourire pour le rassurer. Tu avais déjà bien assez pleuré comme ça, tu te disais. « Non, ça va. Ça me guettait depuis un moment, je comprenais juste pas pourquoi. » Tu te tordais les doigts un peu nerveusement, en dehors de ça tu étais plutôt calme. L’idée que ta mort n’était plus tout à fait inévitable avait agi comme un sédatif et tu te sentais moins au bord de la rupture.
En tout cas, la décision fut actée, et tu fus ravi de ne plus avoir à débattre sur la question. Tu allais t’en remettre à cette association, Utah allait veiller qu’il ne t’arrive rien, et tu préférais ne pas penser trop longtemps aux centaines de dangers que ton cerveau passait en revue dans un coin de ton crâne. Par habitude, presque – parce que le monde était un peu comme une map de RPG hostile bourrée d’élites et toi comme un péon de niveau 1. Tant que t’avais ton mentor avec toi tu risquais rien, et même si tu risquais ta peau, ça serait jamais pire que ce qui t’attendait chez ton tourmenteur de toute façon. Tu les laisses débattre des formalités, de questions de noms dont tu ne veux pas te soucier, étirant tes jambes devant toi parce qu’elles sont trop grandes et qu’à force de les recroqueviller elles te font mal. Et là, Dagda se lance dans des présentations. Attends, quoi ? Tu restes un peu bête encore, et puis t’as un petit rire que tu contrôles pas vraiment, que tu caches dans le dos de ta main de peur de le contrarier, mais qui te secoue sur tes fesses. Et t’as un mal fou à arrêter de glousser, en plus avec le côté un peu râpeux du mec qui rigole pas souvent, et qui t'embarrasse par dessus tout. « Pardon, c’est juste… C’est débile de faire ça après que j’ai tout déballé. » Y'a un petit malaise au fond de toi mais bon, c’est trop tard pour éviter le ridicule, et tu ris encore un peu. Dépêche-toi de lui donner ton nom, ça se trouve il poireaute avec la main tendue en plus ce con. Tu souriais encore, t'avais les joues crispées. « Roderick Wilde, mais personne m’appelle jamais comme ça. » Pas même ta propre mère, ce nom sonnait faux, c’était pas le tien. Même tes profs y renonçaient après la première semaine de cours, il n’y avait qu’à l’hôpital, à la mairie et à Pôle Emploi que tu l’entendais. Et d’ailleurs, tu y étais si peu habitué qu’en général, tu ne répondais pas, attribuant inconsciemment ce nom à quelqu’un d’autre. T’étais même pas sûr que Utah s’en souvienne tellement tu l’utilisais jamais, mais c’était pas faute de l’avoir lu à maintes reprises sur tes papiers d’identité.
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Blues | ft. Utah & Dagda
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