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 All my sins need holy water, feel it washing over me + Joshiel

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► février 2018, Golden Coast |
All my sins need holy water, feel it washing over me
Joshua & Castiel

T'as l'esprit qui part dans tous les sens, t'as les pensées qui tournent bien trop vite, toujours les mêmes sombres pensées que t'arrives pas à te sortir du crâne. Parce que t'as été trois ans en sommeil, en déni ou tu sais pas quoi encore, et le réveil est brutal. Tu sais plus où donner de la tête, tu sais plus où ça a commencé. Avec la maladie de ton père ? Peut-être que ça a été le début. Le début de la fin pour toi tout comme ton paternel, t'as commencé à devoir envisager un monde où il ne serait pas le pilier. Mais le reste … Le reste ça c'est fait après. L'annonce de la grossesse d'Anthéa, l'agression dont tu connaissais la source bien trop sans en comprendre encore réellement les raisons. Le retour de Margot. Mais tu sais pas encore jusqu'où t'es dans la merde à ce niveau-là, t'as bien trop à côté pour t'en soucier plus que d'ordinaire. Tu devrais sans doute. Et le retour de Niamh. La bonne nouvelle qui s'est teintée de macabre quand t'as pensé au corps de ton frère que tu viens juste de faire déterrer. T'es en train de péter les plombs, t'en as conscience. L'attente c'est le pire encore. Pas savoir ce qui va t'arriver ou quand on va te tomber sur le coin de la gueule. Mais c'est ce que tu voulais, pas vrai ? Comme si te dénoncer t'apporterait un peu de paix. C'est ce que tu recherches parce qu'au fond, t'es toujours ce connard égoïste. T'as beau te dire que tu fais ça pour ton frère, pour que justice soit faite, c'est ta culpabilité qui te ronge et c'est à ça que tu veux mettre fin. Alors passer le reste de ta vie en taule, si ça peut te soulager un peu, t'es pas contre. Gidéon, lui, il peut plus te sauver maintenant. Il en a déjà beaucoup trop fait à ton sens, et s'il t'a laissé transformer la réalité au point que tu ne sois plus que spectateur de ton propre fratricide, c'était bien pour une raison. Quelque part tu commences à comprendre qu'il faut que tu t'éloignes de tout, qu'il faut que tu arrêtes de donner la famille comme excuse dès que quelque chose ne tourne pas rond, dès que tu commets l'irréparable. Parce que faut voir les choses en face, Castiel, le plus gros problème des Ò Murchù, maintenant, c'est toi.

Mais le fait est que tu peux pas rester chez toi à t'apitoyer sur ton sort dont t'es la seule cause. Alors tu vas au bar, tu t'enfermes dans ton bureau et t'essaies de bosser comme tu peux. Parce que jusqu'à ce que tu puisses plus l'assumer, il est toujours à toi ce putain de bar. Alors tu fermes les yeux sur tout le reste et tu fais tes comptes. Bizarrement la seule façon que t'as de te calmer un peu. Ça suffit pas longtemps, mais assez pour que tu sois plus aussi fébrile. Tu sais que t'as besoin d'en parler. T'as essayé avec Hécate, mais ta sœur … ça reste ta sœur. Celle qui te protégera toujours quoiqu'il arrive, celle qui arrive pas à voir la monstruosité qui a pris le pas sur toi. A ton sens c'est bien trop tôt pour que les autres l'apprennent. T'essaies encore de gagner du temps, t'essaies encore d'éviter le regard de ta jumelle quand elle comprendra que t'es le pire des enfoirés. Et quelque part, t'as besoin qu'on te croit. Parce que tu le sais, que lorsque le procès aura lieu, la première chose qu'on voudra c'est enterrer ta famille. Peu importe les circonstances, peu importe ce qu'il s'est passé, tu vas prendre pour tout le mal que ton père a fait. T'es pas blanc non plus dans l'histoire, si on regarde, triton, t'as toujours Charlotte, ou ce qu'il en reste, pour te le rappeler.

C'est au bout de quelques heures, alors que la nuit a installé sa noirceur, que tu te décides à bouger. Le bar devient trop bruyant, t'en peux plus du bonheur des autres quand toi tu sais pas ce qui est advenu du tien. Tu prends ta caisse et tu roules. Pas jusqu'à chez toi, ça t'en est incapable. Affronter ta femme, devoir la prévenir, c'est pas dans tes plans immédiats. Alors tu te diriges vers Golden Coast, tu passes devant le manoir de ton père sans y prêter attention pour t'arrêter devant l'hôtel. Tu sais plus dans quelle suite se trouve Joshua alors tu te bats avec la réceptionniste pendant une bonne dizaine de minutes. De toute évidence, elle déteste son boulot autant que les clients. Puis tu finis par monter, frapper deux fois à la porte. T'es dans un état misérable, en vérité. Pas tant dans l'ensemble, mais ça se voit beaucoup trop que tu dors plus, que tu manges à peine et que tu travailles trop. T'as dû perdre cinq kilos en une quinzaine de jours, t'as des cernes incroyables et t'arrives plus à tenir en place. Ouais, si y a bien un moment où tu peux mettre ta fierté de côté et demander de l'aide, c'est maintenant.
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Can you see the human spirit, Is there emptiness inside, Can you see the human spirit, Is there lonelyness inside ?  Castiel & Joshua
       

       
All my sins need holy water, feel it washing over me

       
Installé dans les fauteuils confortables de la suite, Joshua survolait les journaux du jour que le service d'étage venait de lui apporter. On y relatait les dernières affaires politiques concernant le nouveau maire de Bray et ses récentes actions pour la protection des citoyens. Toutefois, Joshua avait bien du mal à se concentrer sur sa lecture, ses pensées divaguant au loin et ses yeux ne parvenant pas à s’attacher aux mots. Il délaissa alors le papier sur la table basse pour s’emparer du verre de vin déposé là. Il en but distraitement une gorgée pendant que son regard se perdait dans la pénombre. Les quelques bougies déposées sur la table étaient bien suffisantes pour lui permettre de lire, mais il ôta ses lunettes et se massa l'arrête du nez. Dans la chambre voisine, sa fille dormait profondément, surveillée par sa nounou qui profitait du calme pour surfer sur internet. Tout ce silence était un cadeau inestimable pour le jeune homme fatigué. Roxane lui paraissait toujours aussi effrayante, un bébé trop fragile dont il était incapable de s'occuper et qu'il osait à peine approcher. Au moins, il n'était plus obligé de le faire depuis qu'il avait trouvé des baby-sitters compétentes, autant pour les jours que pour les nuits.

Laissant là ses journaux, il ramassa son téléphone, dans l'espoir ridicule d'y découvrir un message de son frère. Depuis qu'il avait laissé sa carte de visite à Zachary, il n'avait pas reçu de ses nouvelles et il imaginait qu'il n'en recevrait sans doute jamais plus. Ce type avait été extrêmement clair avec ses manières rustres de cambrousard : il ne voulait pas d'un autre frère, il se satisfaisait de sa famille adoptive qui était la seule qu'il désirait autour de lui. Et Joshua n'avait plus qu'à dégager pendant que ce frère dont l'absence avait créé un tel gouffre dans sa vie reprenait le cours de la sienne. Il soupira profondément, pour expulser la sensation douloureuse qui pesait toujours sur son coeur. Mais il pouvait pousser des soupirs à fendre l'âme toute la nuit s'il le désirait, que cela ne changerait absolument rien à la cruelle réalité. Alors Joshua se redressa, hésitant à se choisir un livre pour aller lire dans sa chambre ou bien à s'amuser un peu avec son gecko. un animal au sang froid qui n'avait pas d'autres problèmes dans la vie que de bouffer des sauterelles. Il passa devant le vivarium où l'animal se reposait mollement sur une branche et frappa doucement contre la vitre. Ce fut à ce moment que des coups résonnèrent contre la porte de la chambre, comme un écho.

En quelques pas, il alla ouvrir et se trouva nez à nez avec un visage blafard qu'il connaissait trop bien. Un visage creusé de larges cernes noirâtres, sans doute encore pire que les siennes. Joshua fronça les sourcils alors que son regard surpris dévisageait l'ami qui se tenait sur le seuil de sa porte. « Castiel ? Euh... est-ce que ça va ? Mais rentre... » Il s'effaça, reculant d'un pas pour permettre au jeune homme de rentrer avant de refermer doucement la porte derrière lui. Il ramena ses cheveux en arrière avec incertitude, ne sachant pas s'il devait se réjouir de la visite de son ami ou s'inquiéter. Sa mine était horrible, il avait perdu ses joues et quelque chose dans son regard le rendait hagard, exactement le visage d'un type qui n'avait plus dormi ni mangé depuis des jours. Joshua ne savait pas trop quoi en penser et même s'il avait envie de presser son ami de questions sur son état, il se contenta d'abord de la politesse la plus élémentaire en lui désignant un siège confortable où s'asseoir. Dans le coin salon de la suite – décorée d'une manière luxueuse mais impersonnelle – le vivarium du gecko était la seule lueur qui éclairait l'ambiance tamisée, avec les bougies sur la table basse. Aucun bruit, ni télévision ni radio n'était allumée. Il offrait à Castiel une vue sur le vide cruel de sa vie sociale mais n'y pensait pas spécialement.

« Installe-toi, tu as l'air épuisé. Je peux t'offrir un verre de vin ? »

IIl s'en était déjà servi un qu'il avait à peine entamé, la bouteille étant logée dans un seau, préparé à son intention par le service d'étage. Non pas qu'il avait eut l'intention de la descendre à lui tout seul mais il n'aimait pas commander au verre. Au moins, maintenant que Castiel était là, c'était l'occasion de savourer. Il se dirigea vers l'armoire dans le but d'aller chercher un deuxième verre avant de se retourner. « J'ai du whisky si tu préfères un truc plus fort mais... vu ta tête, je ne sais pas si ce serait très prudent. » Peut-être bien que l'alcool fort le ferait rouler sous la table en moins de deux mais à la fois, ça pouvait aussi bien le revigorer, surtout vu la pluie glaciale qui n'en finissait pas de tomber dehors. Il attendit la réponse, scrutant le visage de son ami d'un regard interrogatif et clairement inquiet.
       
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► février 2018, Golden Coast |
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Joshua & Castiel

Aller voir Joshua, c'est sans doute la chose la plus logique que t'ait faite depuis longtemps. On peut pas dire que t'aies beaucoup d'amis, depuis quelques années t'as même plutôt tendance à défaire tes amitiés plutôt qu'à en créer de nouvelles. T'y peux rien, ou plutôt à l'heure actuelle t'y peux plus rien. C'était y a trois ans qu'il aurait fallu te réveiller, maintenant ça a l'air d'être beaucoup trop tard pour toi, à tous les points de vue. Mais faut dire que ces valeurs là, tu les as enterrées en même temps que ton frère. Pour ton père, elles n'ont aucune importance, et tu l'as pensé aussi. T'as été obligé, parce que quel ami pourrait mentir comme toi tu l'as fait, sans en ressentir le remords, en t'anesthésiant avec le travail et la soumission ? Ce que tu te reçois, maintenant, c'est de ton fait, et ça t'essaies même pas de le nier. On se couche dans le lit qu'on a fait, c'est indéniable. Et toi … Toi même si t'as pas envie de te coucher, même si tu veux pas voir la fin, tu la sens arriver. Y a la culpabilité qui t'aide à assumer ce qu'il va se passer dans quelques jours, dans quelques semaines, tu sais pas encore trop quand. Lorsqu'on va enfin lever le voile sur tes actes, ce moment où t'auras plus nulle part où te cacher. On aurait pu te croire noble. Avouer tes erreurs alors que rien ne t'y oblige. Mais on sait bien que c'est pas ça, pas vrai Castiel ? On le sait que toi tu veux juste la paix, tu veux que cette culpabilité elle te quitte parce qu'elle te ronge, elle t'empêche de dormir et quand t'y arrives enfin, tu ne vois que des morts, du sang et des fantômes. T'en peux plus de te réveiller en criant, t'en peux plus de faire semblant que tu ne sais rien, voir l'espoir de Phoebe quand elle pense que Nathan finira par revenir. Alors non, c'est pas les bons sentiments qui te font faire la chose juste. Certains pourraient dire que si le but est atteint, l'intention n'importe pas, mais c'est sûrement tout le contraire, pas vrai ? T'es pourri jusqu'à la moelle, mais ça, tu penses encore, naïvement, pouvoir y échapper. Mais quelques bonnes actions, un acte de piété envers Charlotte, un éclat de conscience pour ta famille, ça, ça ne rattrapera pas tout le reste. Tu t'es enfoncé trop loin et tes cauchemars finissent par te rattraper sans que t'aies plus besoin de fermer les yeux.

La porte s'ouvre, et tu vois l'inquiétude, ou peut-être la perplexité sur le visage de Joshua. Dans l'état dans lequel tu es, tu saurais pas faire la différence entre les deux. Tu souris brièvement et accepte son invitation. Ton regard se porte quelques secondes sur la fenêtre à travers laquelle tu observes la pluie. T'as eu de la chance d'y échapper à celle-là, il manquerait plus qu'une transformation surprise et quelques chasseurs à tes trousses pour compléter le tableau. Tes yeux scrutent chaque détail de la pièce, sans doute une habitude jamais partie du temps où ton observation était ton plus grand outil de survie. Mais la voix de Joshua te ramène directement vers lui, un peu honteux d'avoir perdu ta concentration. « Un whisky ira très bien, merci.» T'as besoin de sentir l'alcool te piquer, t'as cette impression que sans ça, t'es déjà mort. Et tu sais même pas quoi dire, en réalité, t'as ta fierté qui bloque les mots dans ta gorge, mais finalement, tu sais que s'ils sortent directement, ils risquent de se mélanger pour en perdre leur sens. La vérité, Castiel, c'est que tu sais pas si t'as besoin d'aide ou si t'as simplement besoin de te confesser. Parce que des solutions, y en a pas. T'as beau retourner le problème dans tous les sens, tenter d'en explorer chaque recoin, au fond, tu sais que t'as besoin que ça te tombe dessus, t'as besoin de payer pour ce que t'as fait, et sans doute que c'est pas la solution que Gidéon a choisie pour toi, mais c'est celle que tu prendras. Mais y a tout le reste, ce fabuleux bordel qu'est devenu ton esprit.

Y a pas trente six moyens de le dire. T'as pas le temps de tourner autour du pot, de chercher une jolie tournure de phrase. Faut que ça sorte. Et Joshua, il doit probablement déjà savoir de toute manière qu'on a retrouvé le corps de Nathan. Ça fait pratiquement une semaine maintenant, et les journaux s'en sont donné à cœur joie, t'en aurais presque eu envie de gerber. Alors c'est là, au fond de ta gorge, et pourtant ça veut pas. Jusqu'à ce que ce soit plus le cas. « C'est moi qui ait tué mon frère. » Pas de contexte, pas d'explication, juste cette déclaration blanche. La douleur, tu la sens. Parce que c'est la première fois que tu le dis à haute voix. Ceux qui savent … Savent. T'as jamais eu besoin de le dire. Une vérité dont on parle à demi mot puis dont on ne parle plus, un sujet tabou, interdit au sein des tiens. T'as tué ton frère. Nathan est mort de ta main. Y aurait sans doute eu moins abrupt. Mais là t'arrives plus à réfléchir avec tact.
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Can you see the human spirit, Is there emptiness inside, Can you see the human spirit, Is there lonelyness inside ?  Castiel & Joshua
       

       
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Non, Joshua ne pensait pas qu'il serait prudent d'offrir de l'alcool fort à un homme qui ne s'était visiblement pas nourri correctement depuis un bon bout de temps. Il n'opposa pourtant aucun commentaire à la demande de son ami. Castiel lui avait offert un sourire froid, dénué de toute joie. Il paraissait prostré, presque fantomatique, comme si la vie s'était échappée hors de ses yeux pour ne laisser que deux gouffres vides. Et même alors que Joshua lui parlait, Castiel lui semblait ailleurs, ce qui ressemblait clairement au comportement d'une personne en état de choc. Sans plus rien ajouter, Joshua alla chercher une de ses meilleures bouteilles de whisky dans le mini-bar, ramassa un verre au passage et déposa le tout sur la table basse. S'y trouvait toujours le journal du jour qu'il avait délaissé quelques instants plus tôt. En dehors des événements politiques, il avait également lu les derniers articles concernant la découverte du corps de Nathan Ò Murchù. Les journalistes en parlaient depuis une bonne semaine, évoquant l'enquête de police qui devait rester secrète mais sur laquelle ils avaient toujours énormément de commentaires à faire. Ces sales scribouillards prenaient plaisir à étaler le drame de la famille Ò Murchù sur toutes leurs pages et Joshua s'était bien douté que Castiel devait en souffrir. Avec ses propres problèmes familiaux, il n'avait pas eu beaucoup de temps pour lui mais il avait malgré tout essayer de contacter Castiel plusieurs fois, sans jamais réussir à le joindre. Il n'avait pas voulu laisser de message sur un répondeur, ni se contenter de sms pour quelque chose d'aussi grave et ainsi, il avait toujours espéré lui parler de vive voix. Une semaine s'était écoulée déjà mais Castiel avait fini par se décider à venir le voir lui-même, ce qui était une bonne chose.

Joshua était en train de remplir le verre de whisky, lorsque soudain, des mots furent prononcés d'une voix blanche. Des mots qu'il ne fut pas sûr de comprendre, sur le coup. Sans le vouloir, il épancha un peu de liquide sur la table, redressant un regard troublé vers Castiel. « Tu... quoi ? » Il avait pourtant bien entendu. Et alors qu'il le dévisageait durant les quelques secondes qui lui furent nécessaires pour intégrer cette nouvelle, il fut à nouveau conscient de l'extrême douleur qui s'imprégnait dans les yeux de son ami. Joshua délaissa la bouteille pour s'avancer vers son ami et poser ses mains contre ses épaules, un geste spontané qui lui vint sans y penser. Sans prononcer le moindre mot supplémentaire, il l'attira contre lui et l'étreignit quelques instants. Il n'y avait pas à réfléchir, pas à penser, pas à poser la moindre question. Dans l'immédiat, c'était l'ami qui répondait avec chaleur au désarroi qui ébranlait tant Castiel qu'il ressemblait à un spectre.

L'inquiétude transperçait le cœur de Joshua mais il devait vite se reprendre. Il se détacha doucement de Castiel, lui faisait signe de ne plus parler. Ils n'étaient pas seul, la baby-sitter se trouvait dans la pièce voisine et Joshua lui désigna la porte de la chambre pour le lui faire comprendre. Rapidement, Joshua rejoignit la pièce pour échanger quelques mots avec la nounou et lui demander d'emporter sa fille chez elle pour cette nuit. Elle ne tarda pas à rassembler les affaires du bébé qui fut placé dans un sac kangourou et ainsi Joshua les regarda partir en silence. Durant ces instants, il garda le silence et se rebattit sur son verre de vin dont il but une profonde gorgée. Sa gorge lui paraissait si sèche. Il ne songea même pas à embrasser sa fille avant de partir, ses contacts avec Roxane restant toujours si distants, tant il se sentait mal à l'aise en sa présence. Pourtant, il savait qu'elle était entre de bonnes mains et une fois que la nounou fut partie avec le bébé, Joshua put à nouveau respirer librement. Il se tourna vers Castiel qu'il avait été obligé de délaisser en compagnie du whisky et revint poser une main fraternelle sur l'épaule de son ami.

« Désolé, je préfèrais que nous soyons seuls, au cas où. Bon sang Castiel. J'ai appris dans les journaux pour Nathan, j'ai essayé de te téléphoner, mais... Pardonne-moi, j'aurais dû être là plus tôt pour toi. Il faut que tu m'expliques... Tu es sûr de ce que tu avances ? C'était un accident... ?»

       
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Joshua & Castiel

Les journaux s'étaient toujours régalés du malheur qui avait tendance à s'abattre bien trop souvent sur ta famille. Le seul fait qui avait évité que tout ça soit également étalé sur la chaîne de télévision locale était que ta mère en était à l'époque l'heureuse propriétaire et que son successeur avait un minimum de respect pour elle – ou de crainte pour ton père. Mais sur papier, sur les torchons publiés chaque jour, ça ne manquait pas. Un nouveau drame pour les Ò Murchù, l'empire qui s'effondre pierre par pierre, même si en réalité, la démystification servait juste à rassurer le peuple, et ta fortune, et ton pouvoir lui, n'allait pour le moment nulle part. Ça avait commencé avec Hayley, toi qui n'avait que onze ans à l'époque. Toi qui n'avait échappé aux assauts des journalistes que grâce à la main de fer d'Hécate qui les avait viré à coups de talons aiguille. Mais la riche héritière qui se fait la malle pour finir par être assassinée en pleine forêt, forcément que ça en intéressait bien plus que les pauvres citadins lambda tués à coups de balles dans le torse. Puis il y avait eu l'incendie, la mort de Marian, ta mère. Ça aussi tu l'avais subi, t'avais même fait une interview propre, larmoyante, mais comme une envie de tous leur casser la gueule. Alors Nathan … Ils avaient sauté dessus. La malédiction de ta famille, qui sera le prochain ? Pas toi, la mort serait trop douce pour toi, alors qui, Niamh ? Anthéa ? Elle, elle avait déjà failli y passer à cause de ton ex devenue cinglée, ce serait pas étonnant que ton futur môme parte avec elle, comme un lot funeste. Ils ne s'arrêtaient pas, tous les yeux étaient rivés sur vous de toute manière. Et toi, toi tu n'en peux plus de mentir, de faire comme si tu découvrais la mort de ton frère. Des larmes que t'as jamais versées qui s'écoulaient de tes yeux, mais ta souffrance elle est réelle. Elle aurait simplement jamais dû exister, et pour une fois, une seule fois et la plus fatale, tu pouvais pas blâmer Gidéon. Est-ce ça qui te tuait plus qu'autre chose ? Dans ce néant d'honnêteté tu savais même plus quoi penser de ton propre cas. Désespéré, il l'était sans doute, impossible à sortir de l'eau où t'as enfoui ta tête, prêt à te noyer alors que t'en es physiquement incapable.

Alors tu le dis, sans remarquer la réaction que cela suscita chez Joshua, le liquide ambré légèrement déversé sur la table. T'étais capable de rien voir de toute manière dans ton état, faut être honnête. Manque de sommeil, manque de nourriture, manque de clarté d'esprit. Ou peut-être un peu trop, pour cette dernière chose alors que t'avais plongé la tête jusqu'aux épaules dans un sable dont tu sortais plus, la lumière du jour fait forcément mal aux yeux une fois qu'on émerge. Tu réponds toutefois à son étreinte alors que tu pleures, et que Gidéon à une époque t'aurais sans doute frappé pour ça. Parce qu'on ne pleure pas, on ne montre pas ses émotions, on tente de ne pas en avoir, parce que la douleur rend faible, quelque part. Si sa seule peur demeure la mort, la tienne réside en la conscience de la vie qui t'attend à partir de maintenant. Tu profites de son absence pour vider ton verre, d'une traite, et te resservir. Le liquide t'aidait, avant qu'il ne te fasse perdre la raison, mais heureusement t'en es pas encore là. T'avais même pas eu la présence d'esprit de te demander s'il y avait quelqu'un d'autre ici, t'aurais pourtant dû t'y attendre. Tu observes la baby-sitter s'en aller, le bébé dans les bras, et tu souris un peu distraitement. Tu lui réponds pas tout de suite, à Joshua, t'as toujours cette image dans le crâne, celle dont tu te sors pas non plus, parce que tout arrive putain d'en même temps. « Anthéa est enceinte. Ça lui fera un copain de jeu. » Parce que t'es persuadé que c'est un garçon, ton bébé à venir, tu sais pas pourquoi et peut-être que ça le sera pas, mais tu le vois comme ça, pour le moment.

Mais c'est pas de ça dont t'es venu parler. Pas directement en tout cas. Parce qu'il faut que tu lui expliques, il faut que tu te reprennes. Tu reprends une gorgée, tu vides pas ton verre cette fois, on peut appeler ça un progrès. « Oui je suis sûr, j'étais là.» Tu tentes l'humour mais ça tombe un peu à plat. Le macabre c'est pas ton domaine, c'est plutôt celui de Basil Egerton, et loin de toi l'idée de le lui voler. C'est pas comme si tu lui avais pas déjà pris assez. « Evidemment que c'était un accident. On a toujours eu des problèmes Nathan et moi, on s'entendait sur rien, jamais, mais je lui aurais jamais fait de mal consciemment, je te le jure. » Tu le fixes, comme si t'avais besoin de voir qu'il te comprenait, qu'il te croyait, et finalement c'est sûrement ça. « Il s'est mis à hurler, comme un hystérique, il a voulu attaquer mon père alors je … Je l'ai attrapé et … » Mais même le raconter, t'as du mal. Alors tu t'arrêtes. « Il a trébuché et sa tête a tapé contre le mur, j'ai rien pu faire, j'ai essayé mais … » Mais c'était trop tard. Tu te souviens du sang qui s'écoulait de son crâne, de son corps inerte alors que tu hurlais à tenter de le réveiller, ton père tentant bien que mal de t'arracher à lui. Et cette culpabilité trop longtemps restée endormie enfin remontée à la surface.
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Can you see the human spirit, Is there emptiness inside, Can you see the human spirit, Is there lonelyness inside ?  Castiel & Joshua
       

       
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C'est moi qui ai tué mon frère. Une déclaration choquante, tout autant que le ton glacial qui avait été employé et qui résonnait comme un écho sinistre dans l'esprit de Joshua, tandis qu'il contemplait son ami avec inquiétude. Il y avait de nombreuses années qu'ils se connaissaient, à présent, et ils avaient appris à compter l'un sur l'autre, à se faire confiance, jusqu'à devenir véritablement proches. Leurs relations n'avaient pourtant pas toujours été amicales, loin de là, les adolescents qu'ils étaient ne pouvaient tout simplement pas se supporter. A cette époque, Josh ne comprenait pas ce que ce gamin avait en tête, ni sa façon de voir les choses. Peut-être qu'il le jalousait inconsciemment de sa grande famille alors que de son coté, il n'avait ni frère ni sœur et qu'il ressentait ce manque cruel au fond de son âme, comme si on lui avait arraché un bout de lui-même, sans qu'il ne sache pourquoi. Sans connaître l'existence de son frère jumeau, Joshua avait toujours souffert de son absence dans sa vie. Ainsi, dans son esprit torturé d'adolescent, il estimait que Castiel possédait une chance infinie qu'il n'appréciait pas à sa juste valeur. Plus tard, il s'était rendu compte des malheurs qui n'avaient eu de cesse d'accabler la famille Ò Murchù et il avait compris que la vie de Castiel était bien loin d'être parfaite. Et aujourd'hui, encore une fois, il semblait que le destin s'acharnait sur eux.

Les joues trop pâles du jeune homme étaient à présent plus roses, probablement à cause de ce verre de whisky qu'il venait d'écluser d'un coup. Ses yeux brillaient de larmes derrière le faible sourire qu'il affichait et en l'écoutant lui annoncer cette nouvelle, Joshua cilla un peu. Anthéa était enceinte ? Ne sachant comment réagir à cette annonce, ni si elle était positive ou négative dans l'esprit tourmenté de Castiel, Joshua hocha doucement la tête, dans un sourire hésitant. « C'est plutôt une bonne chose. Félicitation ? On se serrera les coudes. » De son coté, il ne se faisait toujours pas à l'idée d'être père et la venue de ce gosse dans sa vie le bouleversait complètement, mais au moins pouvait-il compatir au sort de son ami.

Il l'écouta poursuivre avec attention, se mordillant les lèvres devant son humour noir, une défense comme une autre devant une situation aussi dramatique. Pendant un moment, Joshua avait pensé que Castiel parlait peut-être au sens figuré, qu'il se croyait responsable de la mort de son frère indirectement, comme on pouvait l'être lorsqu'on laissait une personne ivre prendre le volant ou ce genre de chose. Mais en écoutant la suite, il comprit que son ami était mêlé au décès de Nathan de façon bien plus directe. La nervosité et l'horreur étaient palpables dans la voix de Castiel alors qu'il se déchargeait de ce poids et, lorsqu'il sentit son regard s'accrocher au sien, Joshua le rassura d'un signe de tête. Sans l'interrompre, il le laissa continuer jusqu'au bout, la gorge nouée en se représentant le théâtre des événements et surtout l'effroi et la douleur que Castiel avait dû ressentir.  

Lorsque la voix éraillée de Castiel se brisa à nouveau, Joshua secoua la tête, et essaya de s'adresser à lui d'un ton aussi doux et rassurant que possible. Habituellement, il se savait un peu trop abrupt et dénué de délicatesse, aussi il s'attacha à faire attention pour ne pas brusquer son ami. « D'accord, c'était un accident, un horrible accident, mais c'était pas ta faute. Tu l'as dit, il a trébuché. Maintenant, calme toi et assied toi, okay ? » Tout en lui parlant, Josh l’entraîna vers un fauteuil confortable pour l'y installer avant de s'asseoir à ses cotés. Se pinçant les lèvres, il l'observa attentivement tout en réfléchissant. A présent, il se rendait compte que depuis tout ce temps, son ami avait été obligé de faire comme s'il ne savait rien, comme s'il ignorait la mort de son propre frère. Comment avait-il pu faire pour garder ce secret au fond de lui-même ? Joshua se mortifia à l'idée qu'il n'avait rien deviné. N'aurait-il pas dû ressentir que son ami n'allait pas bien ? N'aurait-il pas dû être plus attentif ? Dans l'immédiat, il devait essayer de comprendre ce qui s'était réellement passé et il opposa une attitude calme et un ton posé au désarroi de Castiel. « Donc, ton père était avec vous ce jour là... et vous n'avez rien dit à personne pendant tout ce temps ? Est ce que quelqu'un d'autre est au courant ? Tu aurais dû m'en parler, Cas, j'imagine même pas comment tu as pu garder un secret aussi lourd.» Tout en lui parlant, Joshua ne cessait de réfléchir et d'essayer de s'imaginer les épreuves que Castiel avait dû endurer ces derniers temps. Le corps de Nathan n'avait été découvert qu'une semaine auparavant. L'horreur de la scène se dessina dans son esprit, allumant une lueur d’appréhension dans ses prunelles. Castiel lui-même avait-il dû faire disparaître le corps de son propre frère ? Dans ce cas, même si la mort de Nathan était un accident, il s'était mis dans de graves ennuis... Il poursuivit d'un ton plus grave, regardant son ami au fond des yeux. « Est-ce que les flics pourraient remonter jusqu'à toi ? » une question un peu trop directe sans doute, alors que Castiel était visiblement désorienté mais il fallait savoir...
       
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All my sins need holy water, feel it washing over me
Joshua & Castiel

Il y avait sans doute d'autres moyens de lancer une bombe pareille. De manière plus douce, moins abrupte, mais t'as pas réussi à y penser, il fallait que ça sorte, alors tu l'as dit. T'as voulu te le sortir de l'esprit, le partager avec quelqu'un d'autre, et c'est un poil égoïste, ça, tu penses pas, Castiel ? Vouloir donner ton fardeau à quelqu'un d'autre comme si ceux qui étaient déjà au courant n'étaient pas assez nombreux. Bordel, ta propre sœur a fini en asile psychiatrique à cause de ces conneries, et pourtant t'as besoin que Joshua soit au courant, t'as besoin que quelqu'un te croit quand le scandale te tombera dessus, parce que tu sais exactement comment ça va se passer. Comment tu vas te retrouver derrière les barreaux sans aucun moyen de t'en échapper, et t'en chercheras pas, s'il y a une chose dont tu es sûre, c'est bien celle-ci. Mais tu les connais, les journalistes. Ceux qui ont toujours jalousé ta fortune et ont mis un point d'honneur à vous mettre plus bas que terre dès que l'occasion s'est présentée. Et des occasions, il y en a eu bien trop. On ne souhaite pas grand malheur aux autres, d'ordinaire, mais vous, vous êtes différents. Aucune sympathie pour le père alors comment pouvaient-ils en avoir pour les enfants ? Vous n'êtes qu'une extension de ce qu'il est, et ce fait là te frappe plus que les autres parce que si à une époque ça n'avait rien de réel, tu as démontré le contraire ces dernières années. Tu te rends compte, petit à petit, de ta connerie, tu te rends compte que t'aurais jamais dû lui faire confiance comme tu l'as fait, parce que t'as toujours été qu'un compte à rebours, une bombe qui finirait par exploser. Et des circonstances atténuantes, maintenant, t'en as plus, pas avec le secret que t'as gardé si longtemps. Mais échapper à la justice ça a jamais fait partie du plan.

La grossesse d'Anthéa non plus à vrai dire. Que tout te tombe dessus en même temps, ça pourrait paraître gros, mais ça ne l'est pas tant que ça. Parce que c'est ton futur enfant, la maladie de ton père et l'agression de Margot. Tout réuni pour te faire comprendre que tu prenais le mauvais chemin et que tu risquais de jamais pouvoir faire machine arrière. Faut dire que tu sais pas quoi penser de cette nouvelle là non plus. Bonne, mauvaise nouvelle ? Vous vous étiez promis que telle chose n'arriverait pas, et pourtant vous avez lamentablement échoué. Et maintenant tu fuis ton rôle de père dans une quête de justice que t'aurais jamais su lancer. Tu souris légèrement à Joshua. « Ouais … » Mais même là tu le sais que tu le verras sûrement pas grandir ton gosse. Parce qu'Anthéa est ce qu'elle est, mais elle aurait raison de pas vouloir que son enfant soit celui d'un meurtrirer. Comment est-ce que tu pourrais la blâmer ?

Mais ce n'était pas là l'important, pas ce soir en tout cas. T'auras tout le temps du monde pour t'interroger sur ta future paternité quand le dénouement de l'enquête arrivera. Prononcer ces mots à haute voix c'est leur donner une réalité que t'aurais aimé ne jamais reconnaître. C'est pour cette raison que tu t'es enfermé si longtemps dans cet espèce de déni, ce refoulement des émotions qui t'ont coûtés bon nombre de tes relations. Ta voix tremble alors que tu te rends compte que jamais tu ne pourras revenir en arrière. Alors même que quelque part tu en avais oublié ta responsabilité, la cachant derrière celle du père.

Joshua comprend que t'es à bout de nerfs, il te fait asseoir, et tu lâches un « merci » un peu effacé. T'as ces questions qui te tombent dessus et bien sûr que tu t'y attendais, parce que c'est pas l'information anodine que tu viens de lâcher mais une vraie bombe. Mais t'es encore incertain, t'as la voix qui te lâche, alors tu hésites. Sans doute que t'aurais aimé préserver Hécate après tout ce qu'elle a vécu, mais d'un autre côté tu ne peux pas raconter qu'une part de l'histoire. « Je me suis contenté de faire ce que mon père m'a dit de faire. Et je crois que je suis tombé dans le déni.» Jusqu'à récemment, où tout s'est éveillé, où t'as eu besoin d'en parler, où t'as eu besoin de te vendre. « Ma sœur … Elle était présente, elle a tout vu. On en savait rien avant qu'elle … Avant qu'elle entre en HP.» Avant qu'elle tente de tuer ton père. Mais ça, c'est pas ta place d'en parler. Parce que s'il y en a bien une qui ne méritait pas de séjour en psychiatrie c'était bien Hécate, et pourtant c'est la seule à en avoir bénéficié. Tout ça parce qu'elle a eu le cran de faire ce que t'aurais dû tenter y a des années de ça. Il y a quelque chose que tu ne dis pas. Que tu ne peux pas dire. Parce que ça ferait de toi un être encore plus abject. Tu as choisi ton côté, lors de cette dispute qui a coûté la vie de ton frère. Tu as choisi le mauvais. Ton père a tué Hayley et pourtant t'as tenté de raisonner ton frère. T'aurais dû l'aider. T'aurais dû lui enfoncer un couteau dans la gorge, et sans doute que la vie serait beaucoup plus simple maintenant. Actuellement, dans ton esprit, t'as cette rage qui prend place en même temps que ton trouble. Et sans doute qu'elle marque la fin des Ò Murchù. Mais la réponse est là, elle a toujours été là. Gidéon n'a plus sa place sur Terre, et si la maladie ne le tue pas, certainement que tu finiras par le faire.

Sa nouvelle question te fit sursauter, sortir de ton esprit. « C'est moi qui les ai appelé pour leur donner l'emplacement du corps.» Alors s'ils sont pas trop cons, ils finiront bien par remonter jusqu'à l'appel anonyme. Un jour. Te laissant juste le temps de mettre tes affaires en ordre avant de te mettre perpétuité.
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