"Any situation of oppression generates a movement, either of mutiny, or of revolution."
Cela fait peu de temps que le nouveau maire avait été élu. Mais en peu de temps, nous créatures magiques, avons eu le temps de nous sentir menacées. Mon père n'ose plus se transformer par plaisir et je me sens obligée de fermer les stores de ma chambre pour manipuler le sable du bocal posé sur mon bureau. Ma mère n'ose plus utiliser son contrôle sur l'encre pour parfaire ses tatouages. Bref, ce sentiment est partout, les tensions sont palpables dans les milieux où les créatures étaient maîtresses avant. Nous évitons même d'être trop au même endroit.
En ce moment, vous l'aurez compris, l'angoisse est palpable. J'ai donc besoin de me détendre, surtout qu'il y a les examens qui approchent. Je dois me calmer avant la prochaine crise. 2 mois sans crise autistique, ce serait bien dommage qu'un connard voulant mettre sa merde y mette fin, non ? On m'a parlé de fleur de Bach. Que ça aide à détendre. 2 gouttes d'huile et tu arrive à mieux gérer tes angoisses. Pile ce qu'il me faut. Par chance, mon père connaissait un gérant de boutique ésotérique qui avait ce genre d'article. L'ami de mon père est décédé il y a près de deux ans. Mais sa fille a repris la boutique. Nous nous sommes vues quelques fois mais sans plus.
Je me dirige donc vers sa boutique, Halestorm à fond dans les oreilles. Mes mains font discrètement les accords de guitare, signe que mon anxiété est bel et bien là et qu'il faut que je la contrôle, sinon je vais exploser. Il ne faut pas que j'y pense. J'arrive à la boutique et je tique méchamment. Des djinns sont postés à l'entrée. Ils surveillent la boutique, qui rentre, qui sort... Merde ! Je sens l'hyperventilation arriver. J'ai beau me dire que je ne peux être qu'une humaine attirée par la magie, je n'arrive pas à me sortir de la tête qu'ils vont savoir qui je suis et penser que je prépare quelque chose. Et après, ils vont m'enfermer, me torturer et me tuer... Ou pire... Je vous l'ai pas dit ? En tant qu'atteinte du syndrôme asperger, mon imagination est débordante. Réellement débordante ! J'ai les images de plein de façon de me torturer. Je tremble maintenant.
Pour me calmer, je tapote sur ma cuisse en rythme de la musique. Ca me calme. On me regarde bizarrement, mais j'ai l'habitude. J'entre finalement dans la boutique, baissant la tête. Une fois la porte passée, je me calme instantanément. J'arrête la musique sur mon portable. Je regarde vers le comptoir et remarque qu'Aoife est occupée avec quelqu'un d'autre. J'en profite pour jeter un oeil aux bijoux, sensés aider à des rituels soit disant magiques. Je trouve un sublime collier qui s'ouvre, où je pourrais y mette quelque chose à l'intérieur. Il est plaqué argent avec une améthyste dessus. Je le retourne et vois un "H" gravé au dos. Je ris doucement. Si j'avais été humaine, je me serais sans doute dit que le destin voulait que l'on soit réunis, ce collier et moi. Mais comme je suis tempestaire, tout ce que je me dis, c'est que je pourrais mettre du sable dans ce collier. Je me sens toujours plus puissante quand j'ai du sable près de moi, moins vulnérable et plus sûre de moi. La personne qui occupait la tenancière de la boutique sort et je prend sa place. Je souris assez maladroitement, posant le collier sur la surface devant moi.
Salut ! Je sais pas si tu te rappelle de moi... Je suis la fille de Vemund. La dernière fois qu'on s'est vues, j'avais moins de tatouages.
La dernière fois que je l'avais vue, mon père était venu lui présenter ses condoléances et lui avait proposé son aide. Ce ne devait pas être un souvenir très joyeux, même si je pense que se savoir soutenue dans ce genre de situation, ça doit aider.
Tu sais, je pense que mon père peut faire quelque chose pour les djinns devant la boutique... Enfin si tu en as envie...
J'en oublie presque mes achats. Je ne suis pas très à l'aise. Les relations sociales, ce n'est pas mon truc. Je tapote nerveusement sur le comptoir.
propulsed by VANKA
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Dim 11 Fév - 16:57
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Dim 11 Fév - 20:20
Oppression's feels
"Any situation of oppression generates a movement, either of mutiny, or of revolution."
Le handicap... Il peut être visible ou invisible. Mais parfois, un handicap visible peut être rendu invisible. C'est le cas de certains aveugles. Et Aoife fait particulièrement bonne impression. Surtout que je ne regarde personne dans les yeux donc je n'aurais pas pu voir qu'elle avait le regard dans le vide. Mais étant moi-même handicapée -un handicap invisible- je ne devrais pas oublier celui des autres. La jeune femme et moi n'étant pas très proche, je doute qu'elle m'en tienne rigueur. Mais un sentiment de culpabilité m'envahit.
Pardon... J'avais oublié...
Elle me dit qu'elle voudrait bien un tatouage mais qu'elle a peur de ne pas le sentir. Je souris doucement et pose mon avant bras sur le comptoir.
Tiens... Tu peux toucher mon bras, si tu veux. C'est là que j'ai certains de mes plus anciens tatouages. Tu pourras sentir si tu les ressens ou non.
Elle pouvait sentir les reliefs que l'encre fait sur ma peau. Je n'aime pas particulièrement que l'on me touche. Mais c'est sa seule façon de percevoir.
Lorsque j'évoque les djinns, je sens qu'elle aussi, elle est mal à l'aise en leur présence. Mais elle me demande si mon père pourrait être discret. Comment dire que mon père et la discrétion ça fait deux ? Je grimace. Elle a raison, il vaut mieux faire profil bas et ne pas attirer l'attention.
Je vais donc éviter de lui demander. Mais s'ils t'embêtent trop... Je serais ravie de demander à mon père de venir leur botter les fesses... En plus ils semblent... Flippants. Beaucoup plus que les autres djinns, je veux dire... Les autres sont étranges... Mais eux... Me font froid dans le dos, brrr...
Je frissonne. Puis il me revient qu'elle m'a demandé des nouvelles de mon père.
Papa va bien, merci. Il a la chance d'être tranquille, pour le moment. Il gère son bar dans son coin et fait profil bas, comme nous tous. Je pense qu'il observe ce qu'il se passe et analyse si y'a danger ou non...
Ses mains se mettent à parcourir le bijou. Elle se met à sourire et me dit qu'elle a un modèle qui pourrait me plaire. Elle fouille donc derrière le comptoir et j'attends patiemment.
Elle est sympa, cette boutique... J'étais jamais venue ici avant. On s'y sent apaisé et en sécurité. C'est plutôt agréable.
Elle se redresse et me montre un autre collier. Pas d'améthyste ni de H gravé mais il est tout de même sublime. Il a un signe que je ne connais pas gravé sur lui. Aoife m'explique que c'est un triskelion et à quoi il sert. Et je ris doucement lorsqu'elle me parle de changement et d'évolution.
Je suis autiste... Pour vulgariser les choses, je suis, entre autre, comme allergique aux changements... Ils m'angoissent. Mais l'idée d'avoir quelque chose autour de mon coup qui symbolise des choses qui m'angoissent, je l'avoue, ça me tente ! Tant que je peux mettre du sable dedans pour me sentir moins vulnérable lorsque je me balade seule...
Elle me demande s'il me fallait autre chose et je me rappelle de la raison de ma venue. Je grimace quand elle évoque les examens qui avaient une grosse part dans mon angoisse. Et grimace à nouveau quand elle pointe du menton mes doigts qui tapotaient.
Désolée... Effectivement, j'ai besoin d'un truc pour me détendre et gérer l'angoisse. On m'a parlé de fleur de Bach, mais si tu as autre chose, ça me va aussi. Entre la situation actuelle, les examens qui approchent, et mon hypersensibilité qui me joue souvent des tours...
Hypersensibilité. C'est un mot que peu de personne connaissent. Mais il paraît que lorsque l'on perd un sens, les autres s'aiguisent. Peut-être qu'Aoife voit de quoi je veux parler. Ces bruits qui te vrillent la tête, ces sensations qui te donnent l'impression de milliards d'aiguilles qui s'enfoncent dans ta peau lorsque tu mets de la laine ou que tu touche une texture qui est juste super désagréable. Genre la peau de kiwi... Beurk !
propulsed by VANKA
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Dim 11 Fév - 21:06
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Mar 13 Fév - 23:38
Oppression's feels
"Any situation of oppression generates a movement, either of mutiny, or of revolution."
Nous sommes toutes deux d'accord. Ces Djinns n'ont rien de rassurant. Ils sont angoissants, effrayants.Il me font penser à "Ca" dans le film éponyme... C'est le film qui m'a fait le plus fait flipper au cours de ma courte existence. J'aurais pu lui en parler. Je pense qu'elle a sans doute au moins lu le livre de Stephen King.
Ils me filent des sueurs froides... J'ai l'impression qu'il vont m'aborder pour me dire "viens flotter en bas".
J'avais pris une voix effrayante et nasillarde. Elle a raison de préférer l'analyse. Moi-même c'est ce que j'ai choisi avant de demander à papa de m'escorter où que j'aille. C'est pas que ça le dérangerait, lui, d'avoir sans cesse un oeil sur moi. Mais j'ai besoin de ma liberté.
On a toutes les deux besoin de penser à autre chose. Et elle me propose du sable noir de Tahiti, qui est un faux porte-bonheur. Je ris un peu.
J'en veux bien, s'il te plait. Enfin, j'espère que je pourrais le manipuler comme du sable blanc... Les éléments des tempestaires sont tellement spécifiques... Je me sens plus forte en présence de sable. Je me dis que si j'ai du sable constamment sur moi, ça peut m'aider à gagner en confiance en moi... Mais si c'est du sable qui ne me répond pas...
Elle me parle des couvertures lestées. J'en ai une et quand je sens une crise arriver, je la mets sur moi. Le poids me permet de m'apaiser. Mais sinon, ce n'est pas quelque chose qui fonctionne sur du long terme comme les huiles essentielles ou la phytothérapie.
La couverture lestée n'est pas très esthétique et pas pratique à transporter. Et c'est plus des choses me permettant de faire un travail sur mon axiété qu'il me faudrait. Un traitement de fond. Mais le Xanax ne me va pas, je me prends tous les effets secondaires. Tout comme l'Alprazolam. Je cherches donc de la médecine douce. Les huiles essentielles dont tu me parle, elles sont à boire ou à mettre sur mon oreiller ou le col de mes vêtements ? J'ai l'odorat très sensible et je ne supporte pas les fortes odeurs...
En revanche, elle m'intrigue avec tout ce qui est médecine douce. C'est vrai qu'en tant qu'autiste, beaucoup de molécules ne me vont pas et je me retrouve généralement à ne pas me médicamenter quand je devrais l'être. Peut être que ça pourraît être une bonne alternative ?
Fais moi un mélange alors, s'il te plaît. Et si tu as un ouvrage sur les médecines douces, je suis preneuse aussi. Ca m'intrigue...
En vrai, je sens la passion commencer à m'emparer. Je sais déjà que dans 2 mois je suis une encyclopédie sur les plantes médicinales et autres médecines dites douces à moi seule. Je sens aussi que mes parents vont devoir mettre les holà sur ma fièvre acheteuse sur les livres portant, de près ou de loin, à ce sujet. Mais c'est plus fort que moi. Une idée, un peu farfelue, me vient. Heureusement qu'Aoife ne peut pas voir ma tête en ce moment, car elle pourrait prendre peur : mes yeux sont écarquillés et brillants. Intérieurement, je bouillonne d'excitation. D'ailleurs ma vois se fait un peu plus aigüe.
Dis, tu crois que c'est facile de faire des huiles essentielles maison ? Ou alors de faire pousser des plantes chez soi et d'en faire des tisanes ?
Bon, ok. Jardiner est beaucoup plus cher, en argent et en temps, que de lire. Mais au final, on apprend mieux. Et en apprenant la théorie et la pratique, je suis sûre de bien tout assimiler.