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 A big mistake - Castiel

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Mon cœur battait la chamade. J’allais défaillir, mes jambes peinaient à me porter. J’étais à fleur de peau, d’une sensibilité extrême, frôlant presque la caricature. Mes doigts martelaient nerveusement le canapé. La seule bonne chose de la journée était l’absence de Castiel. Je n’avais même pas le cœur à plaisanter là-dessus, en ayant plus qu’assez de l’ironie de cette situation. Je regardais frénétiquement mon portable : mon dernier espoir allait me passer un coup de téléphone dans peu de temps. Il était neuf heures et quelques minutes. Il était déjà en retard. Je voulais rester dans cette illusion qu’il y avait encore un espoir, même si celui-ci était infime. Les six petits plus précédents, la sensibilité aux odeurs et mes sensations de malaise n’étaient pas vraiment de bons augures. Mais s’il y avait une infime petite chance : je voulais y croire. Je me voilais la face. Comment une chose pareille avait-elle pu arriver ? Oui je savais parfaitement comment ce genre de choses arrivaient, mais tout de même : pas à moi ! Pas à nous !

La sentence venait de tomber. Je me sentais totalement démunie face à une situation pour la première fois de mon existence. J’allais devoir l’accepter : j’étais enceinte de Castiel. Depuis notre mariage, je prenais toutes les précautions nécessaires. C’était presque un accord sous-entendu, ni lui ni moi ne voulions d’un enfant. Notre relation était bien trop « destructrice » pour en arriver là. Et pourtant il y avait fallut d’une fois un peu plus volage. Le ton était monté une énième fois entre nous, alors qu’au contraire les vêtements disparaissaient. Le sexe était vraiment l’un des meilleurs moyens de relâcher la pression, de remettre à plat une situation tendue, sans oublier le côté totalement récréatif. Et bien à cet instant, ca ne m’amusait plus du tout.

Mes parents allaient être fous de joie, chose qui m’agaçait encore plus. Ils attendaient le fruit de notre mariage depuis bien trop longtemps déjà. Je ne serai même pas étonnée de découvrir que ma mère avait quelque chose à voir là dedans. Je ne voulais même pas y penser. Je me levais du canapé et pendant un court instant, je réfléchissais à une façon de me venger. Encastrer sa merveilleuse voiture dans un mur n’aurait certes pas arrangé les choses, mais ca m’aurait détendu. Je renonçais à ce projet, pas besoin d’en rajouter. Je commençais déjà à être raisonnable. Mon dieu, j’allais vivre l’enfer.

Je quittais le salon pour la salle de bain. J’avais une sainte horreur de trainer en pyjama mais je n’avais pas eu le courage de m’habiller en me levant. Je me préparais rapidement, glissant parfaitement dans mon jean préféré et enfilant mon petit haut noir en dentelle que j’affectionnais tant. J’allais bientôt ressembler à une baleine échouée. Un comble pour une sirène. J’attachais mes cheveux en un chignon simple et distingué. Mon ventre se mettait à gargouiller, je descendais dans la cuisine. De façade je semblais parfaitement calme, je me surprenais moi-même de n’avoir encore rien cassé… Non pour ça j’attendais mon très cher mari. Lui casser un vase sur le crâne serait bien plus jouissif que sur le sol. Moi j’étais déjà puni, lui pas encore assez !
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T'aimerais ne pas y penser, ce serait beaucoup plus facile, plus reposant. Te dire que c'est rien, que vous avez traversé pire que ça, vous, les Ò Murchù. Mais tu sais que c'est pas vrai, pas comme ça. A contrôler le monde, on commence à se croire immunisé contre l'humanité. Pour toi, t'aurais pu ne plus en faire partie que ça ne t'aurais pas choqué. Vous êtes bien plus que ça. Et pourtant... Une putain de maladie bien trop banale. Il y a bien des façons dont Gidéon aurait pu mourir. Le coup de couteau en était d'ailleurs un parfait exemple. Un meurtre, probablement. Un suicide, pourquoi pas. Après tout, vivre au bord des limites ne pouvait qu'engendrer son dépassement. Mais pas un cancer. T'as jamais imaginé ça, ça rentre pas dans tes plans. De la tristesse ? Non c'est pas ce que tu ressens. De l'incompréhension, comme si ton cerveau se faisait pas à la nouvelle. Comme si t'arrivais pas à y croire, attendant d'une seconde à l'autre un appel de Gidéon te disant que ce n'était qu'une vaste blague visant à s'assurer de tes capacités d'adaptation. Mais non, c'était bien réel, là, devant toi. Peut-être qu'il en mourrait, peut-être pas, mais quelque chose en toi était certainement brisé. Il n'était pas invincible. Il n'était pas ce Dieu intransigeant et cruel, il n'était pas cet être au-delà de tout que tu te figurais, quelque part, inconsciemment. Tous les enfants, en grandissant, se rendent compte que leurs parents ne sont pas parfaits. Mais toi, toi t'as jamais pensé qu'il l'était, c'était même tout l'inverse. Mais t'as toujours vu sa puissance, son invulnérabilité. Tu le prenais comme un défi, celui de l'être autant que lui. Et depuis quelques années, peu importait les conséquences, c'était ton but. Un but que tu réalises teinté de mensonges. A trop vouloir le respect, on en oublie de mentionner ce que l'on veut cacher. Et ce que t'as vu de ton père, jamais il ne l'aurait souhaité. Combien de fois, dans ton lit, le corps couvert de bleus, dans les bras de Niamh pansant tes blessures, tu avais espéré qu'il meure. Que la folie finisse et qu'il disparaisse totalement. Partir n'était pas suffisant, tu ne voulais plus qu'il respire. Mais maintenant, maintenant que ce « rêve » que tu avais est sur le point de se réaliser, tu te rends compte de l'étendue que ça représente. Tu te rends compte que ça fait un moment que tu n'es plus à ce stade. Ton père, ce repère. Celui qui ne peut disparaître sans t'entraîner dans sa chute. T'es pas un héritier, t'es juste une béquille.

T'as failli pas te lever ce matin, pourtant toi si matinal, mais t'as quand même décidé d'aller bosser au bar. Ils ont pas besoin de toi à l'entreprise pour le moment, alors que ton père commence à revenir, et c'est mieux ainsi. Tu t'es toujours senti plus à ton aise au TDM de toute manière. Pourtant, quand les premiers serveurs sont arrivés, t'as laissé les clés à Jack et tu t'es barré. Pas capable de bosser, tu faisais rien si ce n'était t'enfiler des pintes dès le matin. L'alcool t'a jamais aidé en rien et pourtant tu t'obstines. A croire que toi aussi, t'attends la maladie. Si c'est pas le poumon ce sera ton foie. T'as eu le bon sens d'arrêter avant d'être soûl, cela dit. Parce que tu sais que tu vas retourner chez toi, et tu veux pas que ta femme ait une raison de plus de t'en vouloir. Non pas que ça l'ait arrêtée par le passé, mais t'es pas d'humeur. Tu lui en as pas parlé d'ailleurs, t'en qu'à faire elle aura qu'à le deviner ou tu pourras tout bonnement le lui annoncer quand vous commencerez à vous engueuler. Ça part toujours comme ça de toute manière.

Tu gares ta voiture dans l'allée, pour finir par la remonter beaucoup trop lentement. Les journées enfermé chez soi, c'est pas ton truc, mais c'est au-dessus de tes forces de sociabiliser avec le monde entier maintenant. Alors tu passes le pas de la porte. Vous aviez reconstruit une maison presque identique à la précédente. Vous aviez bossé dur les premiers plans, ce n'était pas pour les abandonner. Seul le quartier changeait. Anthéa était assise dans la cuisine. Tu lui passais devant en la saluant à moitié pour allumer la machine à café, et finalement tu te tournes vers elle. « Je vais me faire un café, t'en veux un ? T'as l'air fatiguée.» Fatiguée ou complètement défaite, tu ne saurais pas dire. En tout cas elle semblait presque malade. T'espérais juste qu'elle ne te fasse pas remarquer que ta place était au boulot à l'heure qu'il était.
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Enceinte. J’avais un bébé qui était en train de se développer dans mon ventre. J’allais devenir maman. Le père n’était autre que Castiel. Je me répétais ses phrases en boucle pour tenter de leur donner du sens. Ca ne fonctionnait pas spécialement. J’avais l’impression que mon petit monde venait de s’effondrer. Mon quotidien n’était pas parfait, je ne vivais pas dans un conte de fées, mais j’avais une belle maison, un super travail, mes parents étaient retournés en France, et mon mari s’occupait dans son coin.  Mais maintenant : j’allais avoir tout le monde sur le dos, j’allais devenir énorme, faire une pause dans ma carrière… Si l’enfer existait, je venais d’y faire mon entrée et en grande pompe.

J’avais faim. J’avais envie d’un bon steak avec des pâtes, et peut être même une sauce Cranberry. Une tonne de chocolat aussi, le tout en même temps. Pourtant, je m’asseyais et ne faisais rien. J’attendais en soupirant. Il était encore très tôt et je n’avais vraiment pas le courage. Je collais mon front contre le marbre de la table. Je restais comme ça, un bon cinq minutes avant de me décider à bouger. J’allais dans le congélateur pour prendre une glace à la vanille et noix de pécan. J’attrapais une cuillère et commençais à dévorer. Ca ne m’était pas arrivé depuis une rupture amoureuse lorsque j’étais adolescente. J’étais retombée bien bas. Mais qu’est-ce que ca faisait du bien !

J’entendais une voiture remonter l’allée. Je me penchais pour jeter un coup d’œil par la fenêtre : mon cher mari. Je plissais les yeux, sceptique : il était encore très tôt pour le voir faire son apparition. Ce n’était pas dans ses habitudes. J’hésitais un instant. Je n’avais pas vraiment envie de l’affronter. D’autant plus que sa présence m’énervait au plus haut point alors qu’il n’était pas encore rentré dans la maison. La porte d’entrée s’ouvrait, je le voyais passer devant moi. Il ne s’intéressait pas une seule seconde à ma personne, me saluant tout au plus comme on le fait pour un chien. Je sentais la colère monter en moi. Il n’était pas en train d’arranger son cas.

Un café ? Il était vraiment en train de me proposer un café. « Non je ne veux pas de ton café à la con. » Je grognais presque, lui lançant un regard noir. Je n’allais plus pouvoir boire mes cafés et mes latte quotidiens. Encore une chose sur laquelle j’allais devoir faire une croix. « Oh puis tu m’insupportes ! » Je me levais d’un bond et donnais un léger coup de pied dans la chaise sur laquelle j’étais assise. Je me préparais à quitter la pièce, folle de rage. Je me retournais vers lui, ouvrais la bouche. Il me semblait totalement absorbé par le fonctionnement de la machine à café. C’était la goutte qui faisait déborder le vase. J’attrapais un verre, qui n’avait d’ailleurs rien à faire là, et lui balançais. Heureusement pour lui, j’étais nulle pour viser. Le verre s’écrasait sur le mur à quelques centimètres de lui. « Ca te tuerait de t’intéresser deux secondes à moi ? » Je plongeais mon regard dans le sien et fondais en larmes. Je détestais être cette petite chose fragile. "Pour une fois..."
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Tu te concentrais sur la machine à café, te concentrant d'une oreille sur la réponse de ta femme. C'est pas que tu l'écoutais pas, c'était le contraire en fait, c'était rare que tu lui proposes quoique ce soit, mais t'as l'esprit ailleurs. Avec la maladie de ton père, t'as du mal à penser à autre chose, à t'intéresser à ce qu'il se passe autour de toi. Pourtant t'es doué pour ça, en général, au moins doué pour feindre, mais là même ton regard est vague et tes paroles incertaines. T'es plus un gosse pourtant, tu devrais pas être comme ça, tu devrais pas attendre que les choses se résolvent d'elles-mêmes, tu vaux mieux que ça. T'encaisses et tu fais avec, comme t'as toujours fait, comme lorsqu'Hayley est morte, comme lorsque t'as appris que Gidéon l'avait tuée dans un excès de rage. Et pourtant qu'est ce que t'aimais ta sœur, elle était tout pour moi, comme la mère qui, elle, a daigné s'occuper de toi. Pourtant t'as enfermé ça dans un coin alors que le corps de Nathan gisait à tes pieds. Parce que t'es lâche, en dépit de toute autre chose, t'es lâche et t'as jamais su assumer. Là encore, tu préfères nier, croire que ce n'est qu'une farce.

T'es prêt à penser que le personnel de l'hôpital a une dent contre ton père, parce qu'il faut avouer que c'est un connard, qu'ils lui ont tout monté juste pour lui foutre les jetons. Mais au fond, tu sais que c'est des conneries ce que tu te dis. Que personne autre que ta propre famille pourrait monter quelque chose dans le genre. Le café coule dans la tasse alors que tu soupires en entendant Anthéa derrière toi. T'avais pas envie de gérer ça maintenant. Tu sais pas ce que t'as encore foutu pour qu'elle s'énerve comme ça, et peut-être que cette fois c'est pas ta faute mais qu'elle a fini par perdre la tête. Vivre avec toi, en même temps, ça a sûrement cet effet là sur les gens, y a qu'à voir Hécate.

Le verre venant se briser à côté de toi, cependant, te fait sursauter. C'est enfin là que tu te retournes pour découvrir ta femme les larmes aux yeux. Mais tu le vois pas tout de suite. Toi tu vois son accès de rage, tu vois le verre brisé au sol et ta tête qui est pas passé loin. Tu vois que t'en as ras le bol et que t'aimerais juste que le monde s'arrête de tourner une minute pour que tu puisses respirer, et tu commences à élever la voix. « Mais ça va pas ?! Qu'est ce qui tourne pas rond chez toi ? Je t'ai proposé un café, je te l'ai pas envoyé dans la gueule si ma mémoire me fait pas défaut. » Tu comprends pas trop ce qu'il se passe et plus encore qu'avoir raison, ça te fout en rogne. L'incompréhension se lit sur ton visage et tu sais pas trop comment réagir face aux larmes d'Anthéa.

Tu continuerais bien à crier mais ça ne paraît plus vraiment juste alors que tu l'as jamais vue comme ça. Tu l'as jamais vue … Faible. Toi t''as banni les larmes, parce qu'on t'a toujours dit que c'était pas fait pour toi, montrer tes sentiments. Et elle, elle est faite du même bois. « Tas gagné, regarde, je suis en face de toi, je te regarde, je t'écoute. Alors calme-toi, on dirait une hystérique. »  T'es pas tendre dans tes mots non plus, ni dans le ton de ta voix, mais ça te frustre de pas savoir si elle te joue la comédie, et pourquoi elle le ferait. T'es pas d'humeur aux jeux tordus, pas aujourd'hui. Mais pour sa défense, elle ne peut pas vraiment le savoir non plus. Pourtant, au fond, tu sais qu'elle feint pas. Tu t'approches en soupirant pour la prendre par l'épaule et la forcer à s'asseoir en face de toi. Tu te radoucis un peu, tout en gardant une certaine distance. Tu sais pas vraiment si le verre n'était que le début, et t'as déjà réduit les chances qu'elle te rate, faudrait pas abuser. « T'as eu ta mère au téléphone ?  » T'aurais pu tenter de deviner un peu plus fort, mais la seule chose qui te vienne à l'esprit c'était ça. S'il y avait bien une chose qui la mettait à fleur de peau, c'était bien ses parents. Pas comme si tu pouvais pas compatir sur le sujet.
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Je regrettais de lui avoir lancé un verre. Je m’étais laissé emporter par ma colère, ma frustration et sentiment nouveau : ma peur. Je me jetais dans l’inconnu, moi qui avais l’habitude de tout contrôler, particulièrement depuis mon mariage.  Je m’engageais véritablement. Les liens du mariage ne représentaient pas grand-chose dans notre couple, et même si dans notre condition d’enfants de grandes familles, le divorce n’était qu’une solution d’extrême urgence, ca en restait une. Avoir cet enfant me lierait pour toujours à Castiel et par extension au O’Murchù ce qui était loin de m’enchanter. Et je devais reconnaître que ça commençait à m’effrayer. J’étais toutefois rassurée par cette petite voix qui râlait de l’avoir manqué de si loin. Je n’avais pas totalement perdu mes habitudes. Sa réaction ne se fit pas attendre très longtemps, il n’était pas vraiment ravi. Je pouvais le comprendre. Les larmes commencèrent à me monter aux yeux. Je luttais, mais il n’y avait rien à y faire : je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps.

Je n’étais pas faible. Mes parents m’avaient appris à être digne dans n’importe quelle situation, d’arborer un grand sourire plutôt que des yeux rouges et un visage fermé plutôt qu’un rictus de colère. Montrer mes sentiments ce n’était pas mon truc : sauf que là j’étais une boule de nerf, un condensé d’énergie et d’émotions prêt à tout dévaster sur son passage. Castiel me regardait, semblant ne pas trop comprendre ce qui était en train de m’arriver. Voilà très longtemps que je n’avais pas eu totalement son attention. Un petit sourire s’afficha sur mon visage entre deux sanglots alors qu’il me traitait d’hystérique : « on dirait un idiot à me regarder comme ça, je te le fais pas remarquer pour autant. » Je levai les yeux au ciel, avant d’agiter mes mains devant mon visage comme pour les sécher plus rapidement. C’était peine perdue : mon maquillage était certainement éparpillé sur mon visage.

Castiel posa ses mains sur mes épaules m’obligeant à m’asseoir devant lui. Il me semblait être bien plus calme. Plus que moi. Je prenais de grandes inspirations pour retrouver le contrôle de moi-même. J’avais dix ans de yoga et compagnie derrière moi,  c’était maintenant que ça devait me servir. Castiel tenta une explication qui me laissait perplexe, d’où un léger haussement de sourcil. D’accord, j’étais toujours énervée lorsque j’avais ma mère au téléphone mais je ne m’étais jamais mis dans un état pareil ! Je secouais négativement la tête avant de soupirer lourdement. « Tu es vraiment nul aux devinettes. » En même temps, il ne pouvait pas savoir. Il devait être à mille lieux de se douter de ce qui était en sur le point de lui tomber dessus. Habituellement, je n’aurai pas hésité à lui balancer de but en blanc, mais là j’avais un peu de scrupule. Je me mordillais la lèvre inférieure. Finalement exaspérée, j’attrapais l’une de ses mains et la plaçais sur ma poitrine. « Il n’y a rien qui te choque ? » Moi j'avais rapidement vu la différence avant même de voir ce foutu petit plus. je me mettais à rire nerveusement, de façon un peu folle. J'allais finir par perdre la tête.
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T'es pas vraiment un homme qui comprend les femmes. Enfin, c'est comme tout, tu penses cerner certaines personnes, puis tu te rends compte que t'es à côté de la plaque. Avec la gente féminine, c'est en version décuplée, tu sais pas vraiment pourquoi. Plus complexes, pour toi elles le sont, ce qui n'est pas foncièrement une mauvaise chose, mais parfois, t'aimerais bien qu'elles soient livrées avec un manuel. C'est le cas d'Anthéa. Au départ, t'avais cette sensation que t'en avais vu des dizaines comme elle. Matérialiste, un brin superficielle, une envie de pouvoir. C'est pas pour rien que tu voulais pas l'épouser, t'avais la sensation de te marier avec ta mère, et tu la détestais presque autant que ton père à l'époque. Mais finalement, plus t'apprenais à la connaître, à la cerner un peu que tu te rendais compte que t'étais dans le faux. Mais ça t'empêche pas de te sentir décontenancé et surtout très agacé quand tu vois pas où se trouve le problème et qu'elle semble en faire une montagne. Elle est intense, ta femme, y a qu'à voir la crise de nerfs qu'elle s'est tapée juste pour des fringues, alors tu sais pas s'il y a un vrai problème ou si c'est un drame pour une petite chose. Ironiquement ça l'est, mais tu le sais pas encore. Alors tu la regardes, et tu sais que t'as l'air con, mais tu peux pas deviner ce que tu pourrais pas imaginer.

La seule chose à faire pour toi maintenant c'est juste d'attendre qu'elle se calme. Ça a le bon côté de te faire un peu oublier la maladie de ton père, t'es pas vraiment contre en réalité. Mais tu sais que ça règlera pas le problème, que t'y penses ou pas. La réalité te fait peur actuellement, alors tu te dis que t'occuper des problèmes de ta femme pourrait pas être pire. Tu sais pas à quel point t'as tort mais laisse-toi le temps, tu vas bientôt le découvrir.

Tu grinces un peu des dents. T'as essayé de deviner, mais faut croire que tu la connais pas encore assez bien pour prévoir ce genre de choses. Si c'est pas sa mère, alors c'est quoi ? Toi t'en as pas la moindre idée, faut dire que tu l'as jamais vue comme ça, et ça commence légèrement à te faire flipper. Tu sais pas comment réagir avec une femme en larmes. A une époque t'aurais su exactement quoi dire et quoi faire, mais là t'as perdu l'habitude, t'as perdu la main des émotions. Toi t'es qu'un vide, t'aurais du mal à combler celui des autres de cette façon. La brutalité avec laquelle elle plaqua ta main sur sa poitrine t'aurait presque fait sursauter. T'avais toujours ce regard d'incompréhension qui devait lui donner envie de te mettre une claque, mais c'est pas comme si tu pouvais y faire quelque chose. Finalement, tu commençais à voir. Le symptôme, pas le problème. « Tes seins ont grossi, non ?» T'es pas si con, t'aurais sans doute pu tout aligner ensemble si t'avais voulu y réfléchir deux minutes. Mais faut dire que pour toi, c'est impossible. Ça te vient pas à l'esprit parce que t'as pas pensé au fait que ça pouvait arriver dans ton monde. Toi t'es bien trop pris, t'as pas le temps pour envisager la possibilité d'un héritier. Ou d'une héritière, pour ce que ça changerait. Alors t'hésites, tu bafouilles, tu secoues la tête. Ça commence à pointer mais peut-être que tu refuses de l'admettre tant que tu l'as pas entendue le dire. Tu retires ta main, et maintenant, y a de l'appréhension dans ta voix. Parce que ouais, t'es pas si con, et tu la vois bien, pleine de larmes, et t'arrives même pas à le formuler dans ta propre tête. T'es pas prêt pour la sentence, et tu voudrais juste lui dire pour Gidéon, juste pour qu'elle n'en parle pas, égoïstement qu'elle garde ça pour elle, parce que t'es pas certain de pouvoir en supporter les conséquences. Mais t'as pas le choix. Tes vœux, c'était peut-être pour faire bien le jour du mariage, mais on pourra pas t'enlever que t'es un homme d'honneur. Du moins tu le penses, c'est déjà ça. « Qu'est-ce que t'essaies de me dire Anthéa ? » Parce qu'à un moment, va falloir que ça sorte. Et t'as l'impression qu'y a une épée au-dessus de ta tête, et sans doute que l'attente de savoir si elle va tomber est bien plus oppressante que la douleur de la chute qui s'avère forcément inévitable.
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L’annonce d’une grossesse était souvent vue comme un moment de joie et de bonheur – du moins lorsque l’enfant était  voulu – mais pour moi à cet instant, c’était une véritable épreuve. J’avais les nerfs à fleurs de peau, je m’emportais facilement, allant jusqu’à envoyer un verre au visage de Castiel, je fondais en larmes. Je détestais perdre le contrôle à ce point, même si j’étais connue pour être une véritable tempête : aussi soudaine qu’intense. Il aurait été beaucoup plus simple de lui dire franchement. Le problème aurait été réglé en partie, mais pour une fois je ne voulais pas le blesser. Je  n’avais pas de raison de le faire. Ce mariage, aucun de nous n’en avait réellement voulu, c’était comme ça que ça se passait dans nos familles, aussi folles soient-elles. On se mariait pour s’élever. Les O’Murchù avaient été l’occasion de voir haut, de m’éloigner de chez mes parents… Un joyeux bazar.

Je devais me calmer. C’était beaucoup plus simple à dire qu’à faire. J’avais arrêté de pleurer, même si quelques larmes s’échappaient par-ci par-là de mes yeux. J’étais assise face à Castiel qui ne comprenait rien de rien. Il me demandait s’il s’agissait de ma mère : il n’était pas toujours des plus perspicaces. J’attrapais sa main et la plaquais contre ma poitrine qui avait effectivement pris du volume. Je voulais lui faire comprendre, je ne voulais pas avoir à lui dire. Prononcer ses mots rendrait les choses beaucoup trop réelles. Je me passais la main sur le visage en l’entendant faire une remarque sur la taille. Je mourrais d’envie de le secouer, de lui enfoncer la tête entre mes deux seins en lui hurlant que c’était sa faute et que c’est ce qui arrivait lorsque l’on était enceinte. Je lançais ironiquement : « Bravo Sherlock ! Une autre déduction peut-être ? » pourtant, je lisais dans son regard qu’il y avait quelque chose qui s’était décoincé. Était-il dans le déni comme moi ? Encore dans l’idée que ça ne pouvait pas nous arriver ? Je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir.

Sa voix était bien moins assurée que d’habitude. Il y avait de l’appréhension. Je m’emportais facilement, mais je ne pleurais jamais. Ce qui était en train d’arriver ne pouvait être que grave. Ça allait bouleverser définitivement nos vies. Je n’étais pas au courant que ce n’était pas la seule chose qui se passait. J’allais devoir me lancer. Il était temps de lui dire. Notre vie allait basculer à cet instant. Ma gorge était totalement nouée, j’avais l’estomac sans dessus dessous, et je sentais une forte chaleur d’inconfort grandir en moi. Je baissais les yeux. Je craignais sa réaction. « C’est arrivé… » Je prenais une grande inspiration et plongeais mon regard dans le sien. Je voulais qu’il me croit du premier coup, je ne voulais pas avoir à le répéter. Ma voix se faisait plus maternelle pour l'annonce « Je suis enceinte. » La bombe venait d’être lâchée.  J'avais une lame qui me transperçait le coeur à cet instant : je venais de le dire. C'était pour de vrai. Je me sentais terriblement mal, et inquiète.  Adieu vie tranquille.
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Le fait est que tu voulais pas croire ce que tu aurais pu voir depuis le début. Pour toi, c'est tellement plus facile de fermer les yeux plutôt que te rajouter de quoi alimenter tes insomnies, que t'as préféré l'ignorer. Mais t'es pas si con, t'aurais dû voir les signes. Pourtant, l'annonce te fit autant de choc que si tu n'avais rien vu. Tu pourrais penser qu'elle se fout de toi, si elle était pas dans tous ses états. Une vengeance après une autre, mais le fait est qu'elle est pas aussi bonne actrice. Feindre l'amour fou était une chose, te sortir un truc pareil c'en était une autre, surtout si ça n'avait rien de vrai. Et il arrive un moment où se raccrocher à une possibilité invraisemblable n'est plus, et de loin, une solution pour continuer à faire comme si elle n'avait rien dit, ou comme si ça n'aurait aucune incidence sur toi ou ton futur.

Là tu te vois te lever, passer la porte et ne plus revenir, parce que tu le sais, malgré ce que t'en as dit à Tobias, que tu n'es rien qu'un lâche. Après tout, t'as préféré ignorer ce que t'as fait plutôt que l'affronter, qu'est ce qu'on peut attendre de toi dans une situation comme celle-ci ? Tu restes interdit, encore et encore, et sans doute Anthéa attend-t-elle une réponse de ta part, mais t'es pour le moment incapable de la lui donner. Parce que tu sais pas quoi dire, tu sais pas quoi faire, t'aurais aimé avoir quelque chose qui te vienne, mais pour le moment c'est le chaos. T'es pas le plus sage, t'es pas le plus fidèle, mais t'as toujours fais gaffe, t'as toujours voulu éviter ça, que ce soit dans ton adultère ou avec ta femme, la seule chose qui t'importait c'était de rendre les chances d'une grossesse équivalentes à zéro. Et tu t'es planté quelque part, mais où est-ce que tu t'es planté ? T'aurais pu l'accuser elle, lui dire qu'elle t'a piégé à un moment donné, une pilule pas prise ou qu'est-ce que t'en sais encore, mais là, tout de suite, tu sais que c'est pas une bonne idée, tu sais que là tu la reverrais plus, et même si l'idée t'as traversé l'esprit, elle est repartie aussi vite qu'elle est venue, parce qu'elle en a aussi peu envie que toi. Quelque part t'irais même plus loin en te disant que si vous avez merdé ni l'un ni l'autre, y a sûrement sa mère ou ton père qui est pas étranger à l'affaire, tellement leur désir d'héritier surpasserait le bonheur de l'enfant. Mais ton père il a jamais vu le bonheur de ses enfants de toute manière, ça lui importe pas, alors ça te choquerait à peine. Mais tu dis toujours rien, y a pas de bonne phrase après ce genre de nouvelles.

T'ouvres la bouche pour la refermer quelques secondes plus tard, tu dois avoir l'air stupide, mais c'est plus vraiment ta préoccupation première. « Comment …» Tu finis même pas ta phrase. Elle non plus elle doit pas savoir, c'est pas le genre de questions qui a une réponse en général. La plupart des gens sauteraient de joie à ce genre d'annonce. Le moment dont on se souvient toute sa vie, le bonheur qui vient taper à la porte, mais pas pour vous, vous êtes trop compliqués pour ça, les Ò Murchù. Hécate, c'est un peu l'exception qui confirme la règle si on regarde bien. « T'as eu des ratés avec ta pilule ? » Et c'est quand même sorti, alors que tu voulais pas, la question qui la remet en cause. Tu la regrettes presque aussitôt, tu sais que ça risque de pas bien passé mais t'es encore sonné et pour le moins complètement con. « C'est pas ce que je voulais dire. » Mais c'est beaucoup trop tard pour revenir sur tes mots maintenant, tu vas devoir les assumer. C'est quand même plus facile de se demander pourquoi au lieu de se poser la question de ce qu'il se passera ensuite. C'est pas comme si t'avais eu un grand modèle auquel te référer. Toi ton père il en a fait à la pelle des gosses, mais y en a pas un qui a réussit à s'en sortir. Même pas toi.
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Castiel connaissait maintenant la vérité : j’étais enceinte. J’attendais notre enfant, le fruit de ce mariage si « merveilleux » comme j’aimais le dire à l’extérieur. Le dire à voix haute m’obligeait à en prendre conscience. C’était terriblement effrayant. Je sautais dans l’inconnu et je l’entraînais avec moi. Nos vies n’étaient-elles déjà pas assez compliquées ? Pour en plus y rajouter un enfant ! Le choc était difficile à encaisser : Castiel restait silencieux. Pour une fois que je réussissais à lui couper le sifflet. J’aurai préféré le voir hurler, réagir tout simplement. Je prenais mon mal en patience. Je tentais de me montrer compréhensive. Une grande première pour moi. J’allais surement avoir le droit à beaucoup de questions auxquelles je n’avais pas de réponse : je ne savais pas comment c’était arrivé. Etre mère n’avait jamais été un de mes projets ou de mes fantasmes de jeunes femmes. Je respectais scrupuleusement les prises de ma contraception. Ce n’était pas non plus comme si Castiel et moi passions nos journées à nous sauter dessus… Et pourtant c’était arrivé. Il y avait eu une merde à un moment. Au moins nous étions tous les deux fautifs.

Castiel ouvrait la bouche pour la refermer ensuite. Il avait l’air d’un poisson hors de l’eau. Ca me faisait presque pitié pour lui. Je soupirais lourdement alors que sa première prise de parole était :  « comment ». Je plissais les yeux et plongeais mon regard dans le sien. Il voulait vraiment que je lui fasse un croquis explicatif de la reproduction humaine. « Je te ferai un dessin avec grand plaisir mais il y a des tas de dessins animés pour enfant qui explique la chose de manière simple. » Ce n’était pas vraiment le moment de jouer aux cons. Et pourtant… Mon regard se noircissait alors qu’il émettait l’hypothèse que j’avais eue des ratés. Je passais mes mains sur mon visage, il fallait que je reste calme. Etre accusée de meurtre n’allait pas résoudre mes problèmes. Dans un sursaut d’intelligence et d’instinct de protection, il enchaînait en disant que ce n’était pas ce qu’il voulait dire. « J’espère bien ! Comme si j’avais eu un seul instant envie d’avoir un enfant ! Alors pour répondre à ta question stupide non je n’ai pas eu de raté dans ma pilule. J’ai compté au moins quinze fois. Mais si tu veux vérifier je t’en prie !  » Etant donné l’ironie dans ma voix, mieux valait il pour lui de ne pas suivre cette idée.  

La véritable question était : Qu’est ce que nous étions censé faire ! Quand je voyais la construction familiale des O Murchù… J’avais énormément de mal à imaginer Castiel en figure paternel. Ma mère n’était pas vraiment le meilleur exemple non plus. Je prenais de grandes inspirations avant de me servir un verre d’eau. « J’ai jamais voulu que ca arrive. » Je me sentais obligé de le préciser. Je voulais dissiper le doute s’il en avait. « Je crois que c’est le moment … de se comporter en adulte. Tu crois que tu peux faire ça ? » Je tapotais mes doigts sur la surface de la cuisine. « Première question : Qu’est ce qu’on est censé faire… » Il n'était plus question uniquement de nous deux.
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Tu vas être papa. T'es sous le choc, t'arrives même pas à parler, t'as besoin de temps pour intégrer la nouvelle. Pas l'accepter, ça tu vas avoir du mal à le faire, tu le sais bien. C'est une question que t'aurais dû te poser bien avant. Que faire, comment réagir si une telle chose arrivait ? Mais non, toi t'es plus fort que tout le monde, toi tu peux passer outre. T'as jamais eu à t'en soucier, on pense que ça n'arrive qu'aux autres, parce que toi tu prends des précautions, Anthéa prend des précautions. Mais t'as pas pensé au facteur familial, peut-être que t'aurais dû, peut-être que la fertilité, c'est dans tes gênes, comme ton père qui a fait six gosses. Ou huit, t'es pas vraiment en état de les accepter, les deux derniers, surtout pas maintenant. Même lors de la naissance des enfants d'Hécate, t'as jamais pensé à toi, tu t'es pas projeté, t'as pas vu comme ça pouvait aller vite. T'étais juste heureux pour elle, et c'était tout. Malgré la pression pour que tu fasses enfin un héritier, parce que la vie est courte et que t'es quand même l'un des mieux placés pour savoir que tu peux crever d'un instant à l'autre si tu baisses ton attention ne serait-ce qu'un minimum. Tu vas être papa. Ça te frappe comme un rien. Ça t'empêche de respirer, brièvement, cette nouvelle qui pourrait rendre heureux n'importe quel homme, toi tu la prends comme un fardeau en plus. Toi tu te dis, d'instinct, que t'avais pas besoin de ça, mais peut-être que si. Peut-être que cette annonce, elle augure la mort du père. Une vie contre une vie, c'est peut-être ça le destin. Tu réponds pas à la pique de ta femme, t'as juste posé une question à la con, parce que t'arrives pas à réfléchir, y a pas besoin d'en rajouter. « Mon père a un cancer du poumon. » Tu sais pas pourquoi c'est sorti, tu sais pas pourquoi tu lui dis ça maintenant alors que t'as d'autres choses à voir. Peut-être le poids de toutes ces informations qui te brûle à l'intérieur, peut-être l'espoir de te dire que si t'en sors quelques unes à voix hautes, elles arrêteront de vouloir t'étouffer. C'est peine perdue, mais de toute manière t'es dans le vague, maintenant, alors tu remarques pas à quel point t'es décalé. Ou alors tu t'en fous, c'est l'un ou l'autre. Elle aussi, elle a pas besoin de savoir ça pour le moment, mais elle, elle sait pas ce que toi tu sais, elle souffrira moins du trop plein, c'est ce que tu te dis. Mais elle est enceinte alors qui sait. T'es pas le mieux placé pour en parler.

Elle s'énerve, avec raison. Tu reprends un peu tes esprits, et tu regrettes tes mots presque automatiquement. Pas avant de les avoir sortis, ce serait trop beau, mais assez vite pour t'excuser immédiatement, chose que t'as pourtant pas l'habitude de faire. Mais tes habitudes, faut bien que tu commences à les mettre au placard. Tu soupires, te prend la tête dans les mains, comme dans une vaine tentative pour te réveiller. Peut-être que c'est ça, peut-être que c'est juste un putain de cauchemar qui n'en finit pas, comme ceux où toute la merde du monde te tombe dessus. Mais tu te réveilles pas, elle est toujours là, la même incertitude dans le regard. « Non, je te fais confiance. » Et pour ça oui, tu lui fais confiance, parce que tu le sais, au fond, qu'elle a pas envie de ce gosse, qu'elle est comme toi. C'était votre accord, au début, au-delà de celui conclut entre ton père et le sien, c'était votre accord, secret, de ne parler d'héritier que la barre des trente ans passée, et pas avant. C'est pas le meilleur moment pour que ça vous tombe sur le coin de la gueule, ça c'est pour sûr.

Tu acquiesces. Te comporter en adulte, c'est une chose que tu sais faire, oui, mais rarement quand ça te concerne. En général tu prends des décisions que tu regretteras facilement toute ta vie, mais qu'est ce que tu veux y faire, si t'es meilleur pour influer sur la vie des gens plutôt que sur la tienne. Tu gardes le silence encore quelques secondes. Parce que tu ne peux rien dire à la légère, tu ne peux pas prendre de décision comme si tu choisissais quel vêtement porter le lendemain. Il y a littéralement une vie en jeu. Une future vie. Et la dernière décision prise avec cet enjeu n'a pas vraiment été bonne pour toi. Mais tu le sais, que c'est pas vraiment ton choix. Ça l'est même pas à moitié. Toi t'as une voix, mais elle, elle prendra la décision finale. « Qu'est ce que tu veux faire, toi ?» Alors tu peux pas lui donner ton avis avant d'entendre le sien. Puis non, vous vouliez pas que ça arrive, mais maintenant que c'est là, vous ne pouvez pas l'ignorer. « Je sais qu'on a jamais parlé d'avoir des enfants. Pas tout de suite du moins. C'est pas comme si on pouvait pas s'entre-tuer avant mais … » Mais toi t'as toujours voulu des gosses. C'est sans doute ça le plus terrible. C'est que tu veux pas avoir à affronter ça, faire subir le monde dans lequel tu vis à un gamin qui a rien demandé. Mais t'as cette part de toi, enfouie, qui remonte. « Mais maintenant que c'est là, il faut que je sache ce que toi tu veux.» Parce que faut se l'avouer, Castiel, tu crois franchement que t'as eu le meilleur exemple à reproduire sur ton fils ? En fin de compte, tu sais pas vraiment ce que c'est que d'avoir un père. Alors te demande pas encore comment en être un.
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A big mistake - Castiel
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