[Là où c’est trop fort c’est que je savais pas que Shura était né le 21 décembre quand j’ai décidé que Ster’ soit née le 21… (vu que c’est le jour d’une constellation, Alban Arthan)]
L’étoile secoua la tête, pour le 25, mais n’eut pas le temps de préciser qu’Alban Arthan était le 21. En fait, elle eut un arrêt. L’étoile se sentit tourner, briller, s’illuminer. Cette personne, ce Shura, qui semblait bizarrement si proche d’elle d’une façon qu’elle n’arrivait pas encore à saisir, était né le même jour qu’elle. Sterenn se sentit sourire si fort, qu’elle aurait pu attraper une crampe sur l’instant, et qu’elle manqua de ne pas écouter le reste des paroles de l’homme. Les points qu’il avait perdus à fumer, il les avait regagnés.
Elle entendit Shura parler de la façon dont il parlait de son anniversaire, et Sterenn se surpris à penser qu’il faisait comme elle. Il se laissait dériver. Mais ça ne faisait que la faire sourire plus.
- Je suis née le 21 décembre aussi. Alban Arthan, c’est le solstice d’hiver. Moi aussi, mon anniversaire et Noël c’était pareil.
Et au vu de la tête que tirait l’étoile, elle aurait pu s’en aller dans le ciel, tellement la joie l’envahissait. Elle se sentait toute fleurie. Etait-elle marguerite ? Ou même plus, tournesol. Elle n’était pas sûre.
Shura s’exprima encore, daignant lui répondre, et elle hocha doucement la tête, intéressée. Sterenn aimait la connaissance. Et apprendre des vérités sur les mots c’était encore mieux. Pour elle, les mots avaient de l’importance. Tout comme beaucoup de choses qui ne semblaient pas importants aux humains « normaux ».
- Ca ne brise pas le mythe, c’est intéressant.
Ca créeait une nouvelle histoire. Pourquoi les japonais avaient piqué Shura aux grecs, par exemple. C’était intéressant. Ensuite, elle apprenait que Shura était russe, mais s’imaginait qu’il avait donc déjà été en France.
Mais enfin, plus important que sa date de naissance, plus important même qu’un mot ayant changé d’origine par simple envie de signification, il y avait ce que le fumeur lui raconta. Elle l’entendit parler, de ses voyages, et de son halte en France. Et plus spécifiquement, dans sa région. Elle l’entendit parler de l’aventure qu’il avait pu avoir. Elle l’entendit parler de ce qu’il avait pu faire, de l’amour qu’il n’avait pas voulu voir naître. Mais surtout, elle l’entendit parler de la gourmette. Et l’étoile se sentit univers. C’était un fait rare, un moment étrange, ou il changeait totalement, ou Sterenn était si large intérieurement, qu’il avait l’impression d’être infini. Toutes les connaissances qui se liaient entre elles, tous les liens qui se faisait. Et la vérité. Surtout la vérité. Celle qui pointait le bout de son nez, celle qui tournait autour de lui. Sterenn la sentait. Elle lui soufflait dessus comme un vent spatial, comme une aurore boréale.
Sterenn voyait cet homme d’une façon différente. Sterenn avait l’impression que l’univers qu’il avait l’impression d’être, avait voulu relier le hasard entre eux. Sterenn, petit, avait toujours voulu une famille. Pour avoir une consistance, quelque chose où poser les pieds, au lieu d’avoir l’impression d’être dans le ciel, loin de ceux qui chérissaient la terre. Sterenn, avait longtemps pleuré, pauvre étoile abandonnée. Seule. Malheureuse. Se demandant, pourquoi, mais pourquoi, n’avait-elle personne à qui se raccrocher pour être quelqu’un de plus que Lucy l’orpheline.
Même Shura le reconnaissait. Même Shura le disait. Trop de coïncidences. C’était un coup de l’univers. Univers que Sterenn sentait être, tant il se sentait au centre de tout, tant il se sentait si grand. Il n’arrivait même pas à ouvrir plus la bouche, en fait. Sa main se tenait sur sa gourmette. Qui n’était pas la sienne.
L’histoire de l’étalon défila sous ses yeux. Bien que ses souvenirs restaient vagues, il s’adaptait. Sterenn faisait avec l’histoire de celui dont elle n’osait prononcer l’identité. Trop d’informations, tant de connexions, et pourtant, se sentir univers semblait le rendre si fort. Mais Sterenn était plus fragile qu’il ne voulait bien le penser.
- D’accord.
C’est la seule conclusion que Sterenn parvint à énoncer après tout ça. Parce que sa gorge semblait sèche, quand le café qu’il tenait dans sa main refroidissait à vu d’œil, parce qu’il ne le buvait pas. Il sentait tout son corps trembler, ses pensées défiler. Il aurait besoin de quatorze milles anecdotes futiles, inutiles, sans rapport pour se calmer. Il n’était même pas sûr de savoir s’il était si univers que ça, ou s’il était autre chose. Il se sentait Sterenn, et être Sterenn c’était très bien aussi. Il se sentait exister. Consistant. Il se sentait être quelqu’un. Quelqu’un avec un papa. Une maman. Le schéma qu’on n’avait pas arrêté de lui cracher à la figure comme si c’était la meilleure de ses solutions.
Alors l’étoile redevint ce qu’elle fut, simple étoile, mais si heureuse que sa chaleur se lisait sur son visage, sourire grand comme le soleil.
- Je sais ce que tu es alors. Si c’est ta gourmette. Tu es plus qu’un simple compagnon au cheval qui m’a aidé. Tu es plus que juste un fumeur qui salit ses poumons. Tu es plus qu’une étoile du Serpentaire.
Elle avait presque peur de le dire. Elle mourrait d’envie de le dire. Daniel serait-il jaloux ? Soudain, l’existence de son père adoptif lui revint en tête. Tant pis, elle ferait quelque chose.
- Si les coïncidences sont trop énormes, c’est qu’ils désignent la vérité. Tu es mon père.
Elle l’avait dit, et en sentit un étrange frisson. C’était différent encore que d’appeler Daniel « papa », c’était plus étrange, c’était fascinant. C’était encore mieux que d’apprendre le nom d’une nouvelle étoile.
- C’est étrange. C’est amusant. C’est fabuleux. Je ne sais pas ce que je ressens, mais c’est comme au planétarium quand les étoiles tournent.
Tournent pour montrer l’univers, avec explication incluse. Mais ça va lentement. Là, dans sa tête, à Sterenn, ça allait si vite.
- J’ai deux papas.
Fut la seule chose qu’elle parvint à conclure. Trop abasourdie, et bien trop heureuse. L’étoile scintillait.
[…Ok je me suis laissé emporter Oo]
Ely
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Dim 31 Déc - 14:51
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sterenn & shura
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H-RP:
Alors pour la petite anecdote, je l'ai pas du tout fais exprès En faites, j'étais persuadé d'avoir mis l'anniversaire de Shura le 13 Décembre comme je fais pour tous mes perso avec BJA -habitude que j'ai prise-. Et en faites, en allant relire sa fiche, je me suis rendu compte que là non, j'ai pas fais comme d'hab'. Je l'ai mis le 21 Donc voilà, là c'est de la faute au hasard vraiment
Le temps semblait s’écouler différemment autour de lui. Il ralentissait, il essayait de l’aider à s’y retrouver dans ses émotions. Le slave n’aimait pas ce sentiment. Celui de la faiblesse, de la vulnérabilité. De la dépendance tout simplement, mais à quoi ? A quoi était-il dépendant ? Il n’en avait aucunes idées. De la cigarette et des drogues en tout genre bien sûr, ça se n’était pas une nouvelle. Cela faisait même partit de son quotidien maintenant, donc ça ne l’étonnait plus. Mais là, c’était autre chose. Une autre forme de dépendance, celle à cause de qui il se fourrait souvent dans des situations que peu envieraient : la curiosité. La voilà encore, saleté. Il grognait intérieurement contre elle, elle qui retenait ses pas pour qu’il daigne à écouter cette fille jusqu’au bout. Du moins, c’était plutôt l’inverse, c’était elle qui devait l’écouter et lui apporter les réponses. Il avait fait un signe de la tête pour faire comprendre qu’il avait bien compris l’objet de sa correction. Le 21 Décembre, comme lui alors. C’est plutôt cool, ça ne risque pas d’être une prise de tête au cas où ils auraient à fêter leurs anniversaire ensemble. Il continuait de parler, d’évoquer ses souvenirs, répondre à ses questions, même celle qu’elle n’avait pas posé. Puis il s’était tût de nouveau. Il ne voulait pas parler plus, il en avait déjà trop dit. Shura maintenait le silence et regardait à ses pieds le bitume qui était plus intéressant d’un coup. Il ne saurait dire s’il se sentait bien, soulagé. Ou alors, si au contraire, il craignait la réponse de Sterenn. Quoi que, elle n’a pas l’air très violente, donc il n’avait pas grand-chose à craindre. Un simple d’accord était tombé et il avait relevé le regard vers elle. Elle avait l’air de frétiller intérieurement, ses yeux bleus étaient illuminés. Maintenant qu’il la regarde avec intention, il se souvient de ce regard. De ces yeux océans, c’était les mêmes qui l’avaient fait flancher pour cette fameuse femme. Son visage lui revenait petit-à-petit, ce qui avait pour effet d’adoucir son jugement à son égard. Peut-être que si, peut-être qu’il l’avait aimé cette femme. Peut-être que c’était autre chose qu’un simple coup du soir. Qu’une petite mésaventure. Elle était trop loin pour vérifier, mais son souvenir était trop prêt pour l’ignorer. Qu’est-ce qu’elle savait ? Elle semblait entamer une annonce, celle de la vérité et elle énonçait tout ce qu’elle avait pu remarquer. Alors, à la mention de père, Shura avait manqué de s’étouffer avec son café et sa cigarette. Merde, c’est bien ce qu’il craignait. Et elle a eu le cran de le dire avant lui. Il tapotait du poing sur son torse pour faire passer cette toux soudaine, ayant recraché sa gorgé sur le bitume qu’il observait un peu plus tôt.
« Dans ce cas, je sais de qui tu tiens ton tact » lança-t-il avec une petite plaisanterie. Re-merde, on dirait lui dans un miroir quand il a décidé d’arrêter de tourner autour du pot. Il avait fini par s’essuyer la bouche d’un revers de la main en l’écoutant attentivement. Heureusement que Shura était pâle d’origine, sinon ça se serait vu. Sa soudaine crainte, son air blafard par la peur et l’angoisse. Lui, papa ? Putain, c’est la fin du monde qui s’annonce. Il la fixait du regard, ne pouvant se résigner à décrocher celui-ci d’elle. Elle était si … Si heureuse. Il n’avait pas envie de gâcher ça, mais il aimerait bien que cette joie soit partagée. Il ne savait pas comment s’y prendre, et c’est tout un panel de question qui défilait dans son esprit. D’où le fait qu’il n’affichait aucun sourire contrairement à elle. Qu’il se contentait d’enfiler les bouffées de sa cigarette sans détourner son regard d’elle une seule fois. Ce n’est pas possible, c’est invraisemblable. Il le saurait s’il avait laissé un enfant derrière lui, non ? C’est encore lui qui met le petit jésus dans la crèche. La compassion pour sa vieille conquête s’était envolée, la haine avait pris le dessus. Et si c’était vrai ? Et si elle ne lui avait rien dis ? Et si elle l’avait abandonné sans rien lui dire ? Il la méprisait, il la détestait. Il sentait son sang bouillir au fur-et-à-mesure que ses pensées posaient de telles questions.
Il devait les taire et penser à autre chose. Kochtcheï avait enfin détourné son regard. Ses pensées s’envolaient ailleurs quand elle avait annoncé avoir deux papas. Il ne saurait pas expliquer pourquoi, mais il avait eu un pincement au cœur à tel point que ses phalanges écrasaient son mégot. « Et c’est comment, planétarium quand les étoiles tournent ? ». Shura n’en savait rien. Il n’avait pas été préparé à tout ça, c’était un peu trop brutal pour lui d’ailleurs. « J’sais même pas comment je suis censé m’y prendre ». Une pensée qu’il avait soufflé, elle avait été dite un peu trop fort. Ses dents serrées, il avait de nouveau baissé la tête. Il éprouvait une certaine forme de jalousie dont il ne saurait même pas expliquer la provenance. Ce deuxième papa… Il ne le connaissait pas, mais il ne pouvait pas le blairer d’office. Celui qui avait pris sa place, celui qui l’avait prise tout court en faites. « T’en as pas deux, t’en as qu’un. Et c’est à toi de choisir avec lequel tu veux faire ta vie…J’sais pas c’est qui ton “père”, mais il doit avoir la vie facile avec toi ». Ce n’était pas ironique. Shura avait penché la tête en arrière pour regarder le ciel. Les nuages l’apaisaient, d’une certaine manière. Les fixer lui permettait de penser à autre chose, notamment en essayant de leur donner des formes. Des scénettes se dessinaient automatiquement avec ces fameuses formes, mais il ne pouvait rien y faire. Aujourd’hui, il avait appris qu’il était papa, et que sa fille était là, assise à côté de lui en train de nager dans le bonheur pendant qu’il se noyait dans la perte la plus totale. Y a plus qu’à encaisser tout ça. De toute façon, elle est grande. Elle est sûrement majeure, avec sa propre vie. Ce n’est pas comme s’il avait des couches-culottes à payer en fin de mois dorénavant.
(c) DΛNDELION
Invité
Ven 5 Jan - 19:22
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[Mais moi j’aime ce hasard c’est merveilleux]
Sterenn se sentit sourire toujours plus – si c’était possible -, quand son apparent père, lui parla de son tact. Elle savait elle-même qu’elle était parfois trop honnête – toute rêveuse qu’elle était, certaines personnes lui avait déjà fait la remarque -. Mais elle aimait ça. L’honnêteté. C’était d’une couleur qui lui plaisait. En tout cas, elle n’arrivait pas à s’empêcher d’être heureuse, ne se rendant même pas compte que Shura n’était pas autant la joie qu’elle. A la question de l’homme, elle se replongea dans l’astronomie, même si la joie qui l’envahissait de se sentir constante ne la lâchait pas.
- C’est beau. Ça brille. C’est fascinant. C’est très rose.
Exprimant une couleur qui n’avait rien à voir avec le ciel que lui montrait au planétarium, Sterenn savait que parfois, pour s’exprimer, ne trouvant pas les mots suffisants, elle utilisait les couleurs. Au fond il n’y avait sûrement qu’elle qui comprenait comment ça fonctionnait, mais ça lui allait.
Soudain, elle comprit enfin, que si elle héritait d’un second père, plus vrai, plus biologique, celui-ci restait confus. En un sens, elle pu le comprendre sans mal. Un instant, elle s’imagina découvrir un enfant non prévu… Comment aurait-elle pu réagir ? Aurait-elle été aussi heureuse qu’avoir un père de plus ?
Néanmoins, elle ne put s’empêcher de corriger Shura :
- J’ai deux papas. Un adoptif, un biologique. Mais je ne peux pas choisir, ce serait idiot. Et j’ai une maman biologique quelque part. Je l’ai toujours su, mais connaître ma vraie famille… C’est très bien. J’en ai toujours rêvé.
Parce que l’étoile avait l’impression que c’était la solution pour se sentir mieux. Mais elle s’était rendu compte qu’elle n’avait pas besoin de ça pour se sentir bien. Seulement, Sterenn adorait savoir, et savoir qu’elle avait un père était merveilleux.
- On peut faire connaissance alors, tu sais. J’adore faire connaissance des choses que je ne connais pas mais qui me semblent intéressantes. Comme les étoiles inconnues.
Elle disait des évidences, mais Sterenn aimait s’exprimer.
- Et puis, je suis sûr que Daniel ne sera pas contre. Enfin je crois.
A nouveau, elle se rendait compte qu’elle n’en savait rien. Par réflexe elle but une gorgée de son café. Froid. Tant pis, son cœur battait toujours à la chamade, et l’étoile était trop heureuse pour songer à ce genre de détails.
- D’ailleurs, si tu es vraiment mon père, je dois t’avouer une chose : je m’appelle Lucy. En fait. Mais je préfère Sterenn.
Parce que Sterenn avait l’impression que son vrai père avait le droit de connaître son vrai prénom, elle lui avait dit.
Ely
Invité
Mar 9 Jan - 20:57
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sterenn & shura
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Le flot de bonheur qui traversait les yeux de sa fille nourrissait son mal être. Il ne grimaçait pas, il ne montrait aucuns excès de réactions –hormis rendre le contenu de sa bouche à la nouvelle. Shura était pris de court, et il n’appréciait pas en temps normal. Pourtant, la voir ainsi, si lumineuse et si joyeuse apaisait le choc. Ses mains avaient cessé de masquer son visage et il se concentrait de nouveau sur elle. Allons bon, ce n’était pas la fin de l’univers non plus. Il devrait être heureux d’avoir une fille. Surtout qu’elle n’avait pas l’air du genre rancunière. Elle l’avait plutôt bien pris. Lui qui n’était au courant de rien, qui apparaissait comme ça, telle une fleur dans sa vie. La culpabilité calmait petit-à-petit sa nervosité. Si bien qu’il avait retrouvé son air stoïque habituel. Il avait une responsabilité maintenant. Il devait faire attention à elle. Il n’était pas encore totalement dépourvu de famille. « Faudrait que je vois ça de mes propres yeux alors … » avait-il simplement répondu en se redressant et en s’adossant sur le banc. Il avait jeté son mégot un peu plus loin, et il avait remis ses mains au chaud dans ses poches. Shura semblait être plus calme. Il pesait le pour et le contre. Ça allait lui faire un point faible en plus et cette perspective n’était pas très plaisante. Pourtant, il avait bien plus à y gagner. Cela n’allait pas lui faire du mal de s’occuper d’une personne. Le russe avait fermé les yeux, prenant ses aises pour digérer la nouvelle. C’était une bonne nouvelle. Puis, elle avait l’air tout aussi perché que lui, sa fille. Ils faisaient une belle paire. Kochtcheï avait rouvert un œil quand elle l’avait corrigé. Il n’avait pas l’air très enclin à accepter cette vision des choses. Pourtant, il ne grognait pas, il ne cherchait pas à la contredire. Il n’était pas le mieux placé pour le faire de toutes façons, pas après vingt-ans d’absence. « Si tu le dis, j’vais pas te contredire. C’est toi qui vois. Mais ta mère ne m’a rien dis et je ne sais pas ce qu’elle est devenue. Je ne pourrais pas t’aide pour elle… ». A cette dernière phrase, la voix du slave était noircis par la haine et la rancœur. C’était de sa faute à elle. Pas de la sienne, ou bien celle de Sterenn. Celle de cette femme. Il préférait ne pas y penser. Il préférait la remettre dans un coin de son esprit et de la laisser où elle était.
Shura la laissait parler, s’exprimer et exposer ses ressentis. Il avait beau tirer une gueule de six pieds de long, il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un petit sourire en coin éclairé par la satisfaction. « Je pense que ça sera mieux… Qui est Daniel ? ». Première question qui lui est venu à l’esprit. Le russe se doutait qu’il s’agissait du prénom d’un proche pour qu’elle s’inquiète autant de sa réaction. Puis de fils en aiguille, il en avait déduis que ça devait être le fameux deuxième père. Oui, c’est le premier. Ce “Daniel” ne vient qu’en second dans son ordre des priorités. Peut-être une future cible ? Un futur ennemi ? Qui sait ? En attendant sa réponse, Shura avait écouté attentivement sa fille. Il souriait un peu plus. Il avait toujours autant de mal à s’en rendre compte, mais c’était de moins en moins terrifiant. D’accord, peut-être qu’il allait arrêter de se la jouer Grumpy Cat. « Lucy, hein … Je préfère Sterenn aussi » avait-il conclu en avalant le restant de son café tout aussi froid. Dégueulasse, mais il s’était abstenu de recracher encore une fois. Kochtcheï avait simplement tiré une grimace de dégout avant de jeter le gobelet dans la poubelle. « Quitte à faire les aveux, faut que j’te dise aussi un truc. Shura, c’est un prénom que j’ai choisi. J’m’appelle Vlasi en faites, mais y a trop de mauvais souvenir autour de ce prénom alors j’préfère l’oublier et qu’on m’appelle Shura ». Un petit morceau de vérité sur son prénom, telle une introduction pour l’ouverture d’un chapitre. Il ne savait pas comment faire connaissance avec elle. Ce n’était pas un grand bavard, ni le genre d’homme à fouiller dans la vie des autres. Les questions ne fusaient pas, il préférait observer en silence tout en apprenant. Pourtant, il avait donné son accord, il devait faire un effort. Il réfléchissait à ce qui pourrait vouloir connaître d’elle. Hormis ce fameux Daniel déjà évoquer. « Jusqu’à quel point tu aimes les étoiles ? » Pas besoin de lui faire un dessin, il avait bien compris que la petite était une mordue des constellations. Elle lui avait attribué directement la constellation du Serpentaire à cause de son tatouage dans le cou, c’est qu’il y avait une raison.
(c) DΛNDELION
Invité
Ven 12 Jan - 11:34
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A l’idée d’emmener ce nouveau père au planétarium, l’étoile vibra encore de lumière. Du moins, c’est ainsi qu’elle se sentait. Mais il était évident que ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas sentie heureuse. Quand elle pensait qu’il avait fallu qu’elle déménage de Bretagne et qu’elle insulte un fumeur pour rencontrer son propre père. S’imaginant le raconter à son actuel père, l’adoptif, elle se dit qu’il allait croire encore que c’était une des choses que Sterenn avait imaginé. Mais Sterenn aurait bien les pieds posés sur Terre cette fois-ci. Bien qu’en un sens, elle soit toujours dans l’espace lointain.
Elle entendit Shura lui parler du fait que sa propre mère n’avait pas parlé de son existence à son propre père. Sterenn ne s’interrogea pas trop sur les raisons, vu ce qu’avait dit l’homme peu avant. Réfléchissant à ça, elle se dit que sa mère avait du penser ne pas pouvoir gérer l’enfant. Elle n’arrivait pas à en vouloir à cette mère inconnue et sans nom, en vérité. Alors, elle haussa les épaules :
- Ce n’est pas grave. Peut-être qu’elle apparaîtra dans ma vie comme toi.
Elle se laissa sourire, la tête pleine de rêves sûrement impossibles. Qu’un coup de chance arrive une fois, certes, mais deux…
- Oh, et Daniel est mon père adoptif. Il m’a adopté quand j’avais neuf ans.
D’ailleurs, maintenant qu’elle y repensait, c’était peu après qu’elle eut décidé de son nouveau nom. Ce qui la fit sourire à nouveau. Surtout quand son actuel nouveau mais depuis toujours père, lui annonça qu’il préférait aussi Sterenn. Ca lui fit plaisir de savoir que même lui préférait ça. Ses yeux s’illuminèrent toujours plus. Daniel aussi avait dit qu’il préférait Sterenn. Mais lui, c’était parce qu’il avait trouvé amusant la concordance de ce prénom avec son nom de famille. Holvedd étant l’univers… C’était un fait plutôt drôle. Une étoile appartenant à la famille de l’univers. Sterenn écouta, quand Shura annonça s’appeler en vérité Vlasi. Bien qu’elle s’interrogea sur les éventuels mauvais souvenirs, elle savait qu’elle ne lui demanderait pas, puisque l’étoile elle-même détestait parler de ce qui la contrariait dans sa mémoire. Toujours est-il qu’elle passa vite à autre chose :
- Nous sommes nés le même jour et on a tous les deux changés de prénom.
Et voilà. Elle avait trouvé une connexion qui lui plaisait, et dire qu’elle était heureuse de ça, serait un véritable euphémisme.
- Et je préfère aussi Shura. C’est plus bleu gris, je préfère.
Elle préférait pour la couleur que détonnait ce nom. Comme d’habitude. Enfin, son père lui posa une question, et elle ne sut pas trop quoi répondre. Avouer que mentalement elle se sentait étoile était une chose que même son père adoptif ignorait.
- Je les aime au point d’en être une, fit elle, un sourire léger en coin
Sterenn n’était pas idiote, elle savait que les gens pouvaient prendre ça différemment de « c’est mon genre », du coup, elle le lâchait comme ça.
- Depuis que je suis petite, je les aime. Je me suis toujours sentie comme elles. Et elles sont fascinantes.
Levant ses yeux vers le ciel, elle ne fixait que le ciel gris, puisque de toute évidence, il ne faisait pas nuit, et que ses sœurs ne pouvaient pas apparaître.
- Je me suis toujours senti…Ailleurs… fit-elle, se perdant dans ses contemplations
Un instant, elle resta silencieuse, l’air béat, tourné vers l’immensité du ciel. Mais elle tourna enfin son regard vers Shura :
- On peut dire que les étoiles sont ce que j’aime le plus ! Et toi ? Il y a quelque chose que tu aimes le plus ?
Quitte à faire connaissance, autant renvoyer la question.
Ely
Invité
Mar 23 Jan - 21:12
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L’idée d’allait au planétarium lui semblait … étrange, mais fascinante. Maintenant qu’elle en parlait, et avec un peu de recul, Shura se rendait compte qu’il n’avait jamais réellement pris le temps d’aller dans ce genre d’endroit. Que c’était stupide, l’astronomie faisait partit des choses qu’il aimait. Et il n’avait jamais pris le temps de s’y consacrer. Pendant une demi-seconde, un sourire était apparu sur son visage, comme un tic guidait par ses envies. Ses véritables envies. Cela pourrait être merveilleux d’aller à un planétarium. Prendre le temps d’apprendre et de regarder les belles choses. Plus il vieillissait, plus il avait l’impression de devenir con. Con comme son père, son propre père. Ça ne le rassurait pas. Pas du tout même, il ne voulait pas devenir aussi froid et aussi renfermé que lui. Pourtant, c’est ce qu’il était. La tristesse avait commencé à dérider son visage. Puis il détournait le regard vers elle. Vers sa fille qui se tenait à côté de lui et qui répondait à ses questions. C’est bien ce qu’il pensait. Daniel était celui qui avait pris sa place. Il ne l’aimait pas, mais il retenait ses mots. Pas sûr que Sterenn apprécie s’il dit le fond de sa pensée à haute-voix. Autant se taire sur les sujets qui fâchent donc. Il n’était revenu sur rien. Ni sur sa catin de mère, ni sur son remplaçant miteux. Il se contentait de digérer en silence et d’apprécier la conversation. Elle était agréable mine de rien. Ça changeait des entourloupes et des affaires. Un peu de douceurs dans son quotidien froid et tout juste digérable. Comme le café qu’il venait de jeter à la poubelle finalement. De nouveau, ce micro-sourire était apparu quelques secondes à sa remarque. Point commun amusant en effet. Mais il part du principe que dans ce cas, ils ont chacun des choses à cacher. Shura avait préféré détourné le sujet sur quelque chose de plus agréable. Ce à quoi Sterenn avait répondu par un truc bizarre. C’est un caillou sentimental, il ne comprenait pas la même chose que ce que les autres comprenaient naturellement en temps normal. « Tu es … une étoile ? » Difficile pour le slave de trouver quelque chose à redire là-dessus sans paraître offensant ou bien moqueur. Mais avec le temps –et surtout une mésaventure incluant des fées, des magiciens, des chasseurs, passons, il avait appris à ouvrir son esprit et à ne pas se fixer sur les apparences. Il devait y avoir un sens caché dans les propos de Sterenn, d’où le fait qu’il ne voulait pas contredire sa fille.
Soit ! Admettons qu’elle ait raison. Qu’elle soit une étoile, en quoi ça change son quotidien ? Kochtcheï avait plissé son nez face à cette question, ne sachant pas trop comment elle la prendrait. Il avait mis du temps à répondre, si bien que c’était à son tour d’exposer ce qu’il aimait le plus. Difficile à dire, il n’avait jamais pris le temps de réfléchir à la question. Il se voyait mal lui répondre qu’il aimait la marijuana et pioncer 17h par jour. « Hum, je ne sais pas trop … ». Inutile de mentir. Il avait penché de nouveau la tête en arrière, cherchant l’inspiration parmi les nuages. « J’aime … la musique. L’astronomie aussi, les chats … J’ai un chat et je l’aime bien ce cateux. J’crois que ce que j’aime le plus n’est pas matériel. J’aime la liberté. C’est elle que j’aime plus que tout ». Si Sterenn était une étoile, Shura était un électron libre. Un esprit qui supportait affreusement mal l’enfermement et qui aimait parcourir le monde pour voir de nouveau horizon. C’était quelqu’un qui aimait les choses simples, que l’on pourrait rapidement juger comme utopiste, c’est vrai. Qui se contentait d’un rien. Il aimait l’argent, la vénalité faisait partit de son plus gros défaut. Mais il aimait profiter d’un certain confort et de ne jamais rien manquer. Car il affiliait le manque à une entrave, et donc une chaîne. Kochtcheï n’en disait pas plus sur son compte, sur ce qu’il aimait. Il ne voulait pas trop se risquer dans ce terrain. Il préférait attendre pour les révélations un peu plus sordides. « Pourquoi t’as changé de prénom ? Parce que tu aimes les étoiles à ce point. Un peu comme si tu te mariais avec et que tu prenais le nom de famille de l’univers ? ». Changement brutal de conversations, mais pourquoi pas. Il se disait que c’était une façon plus candide de voir les choses. Une passion aussi dévorante que l’amour. Brr, il en frissonnait rien qu’en y pensant. Ce n’était vraiment pas fais pour lui les romans à l’eau de rose, même si ça concernait les étoiles.
(c) DΛNDELION
Invité
Mar 30 Jan - 21:04
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- Oui, exactement ! Voilà ce que c’était exclamé Sterenn sans réfléchir, ravie d’entendre ça, bien qu’elle était persuadée que Shura n’avait pas compris réellement ce qu’elle voulait dire par là réellement. Mais dans tous les cas, ça la faisait quand même sourire, s’illuminant toujours. L’étoile ne s’arrêtait que rarement de briller. Sinon, elle était juste nébuleuse, quand ça arrivait. Elle écouta son père quand celui-ci décrivit ce qu’il aimait. Elle ne put bien sûr pas s’empêcher de sourire toujours plus quand elle l’entendit dire qu’il aimait aussi l’astronomie. Tant de liens entre eux alors qu’ils ne se connaissaient même pas !
Après niveau liberté, Sterenn ouvrit de grands yeux, un peu illuminé, surtout surpris, surtout intéressé aussi. Elle n’avait jamais pensé à ça. A la liberté. Elle avait pensé à son statut parmi les autres à sa façon d’être, mais jamais à ça. Peut-être parce que l’étoile se sentait libre même si elle se sentait aussi ailleurs.
- C’est intéressant. La liberté. Est-ce que tu es libre, alors ?
Sterenn en douta. Elle savait que ceux qui aimaient la liberté, étaient ceux souvent, qui ne l’étaient pas vraiment. Mais au moins, elle fut sûre que Shura devait profiter de chaque instant de liberté possible. Même le plus court.
Par la suite, une autre question surgit. Question différente, question intéressante, et qui fit rire la demoiselle doucement. C’est vrai. Elle était une étoile liée à l’univers. Quel fait intéressant ! C’était aussi ce qu’elle s’était dit.
- Je me suis appelé Sterenn avant d’être adoptée en fait. Même si…Au début les gens pensaient que je jouais.
Elle sembla sérieuse d’un seul coup, malgré son sourire constant :
- Mais je ne jouais pas. Et tu as vu juste. J’aimais les étoiles à ce point. Comme je l’ai dit, je me sentais ailleurs. Alors Sterenn.
Il n’y avait pas d’autres explications. Maintenant quant à son nom de famille :
- Et disons que j’ai trouvé un bon nom de famille au final ! Même si je n’ai pas fait exprès. Oh ! Et ton nom de famille à toi, c’est quoi et ça veut dire quoi, au final ?
Après tout, peut-être que ça pourrait être aussi amusant. Elle ne lui demanda pas pour son vrai prénom, elle avait compris que ce n’était pas un sujet à aborder, alors elle n’y toucherait pas. L’étoile savait respecter les gens, c’était un fait.
- Oh ! Et j’oubliais. C’est quoi ta couleur préférée ?
Question bâteau mais qui passionnait la demoiselle.
Ely
Invité
Ven 2 Fév - 14:44
French ?
sterenn & shura
You don't choose your family. They are God's gift to you, as you are to them.
Kochtcheï digérait la nouvelle petit-à-petit. Il n’était pas encore tout à fait fixé quant à la question de si c’était une bonne ou une mauvaise. Pour le moment, c’était la première option qui l’emportait. Ce n’était pas tous les jours qu’il pouvait parler d’autres choses que du nombre de gramme à mettre sur la table, ou de claque à donner pour sauver sa peau. Il ne comprenait pas, bien sûr, pourquoi elle disait aimer les étoiles. Il se contentait d’être censé et de ne pas imaginer Sterenn en train de faire du rodéo interdit au majeur sur l’une d’elles. Il se doutait bien que ça avait un sens plus poétique. Poésie qui lui échappait totalement d’ailleurs, autant ne pas se mentir. Il laisserait au temps élucider ce mystère. Il avait bien rencontré un amoureux de la mort sordide, alors pourquoi pas une amoureuse des étoiles. C’était quand même plus mignon que de forniquer avec des cadavres. Merde, pourquoi il avait pensé à ça. Ses doigts avaient rejoint son front, encourageant ses pensées à se concentrer sur autre chose. Des choses qu’il aime, des choses qui lui plaisent. La vache, ça s’était un véritable challenge. Parce qu’il n’avait jamais vraiment pris le temps de faire une check liste complète de tout ce qui lui plaisait. Il y avait autre chose que la beuh et l’alcool d’un peu plus honnête, mais c’était un exercice difficile. Pas plus difficile que de répondre à sa question. Shura avait pris un petit temps de pause pour replacer les éléments. Non, il ne l’était pas. Pas depuis qu’il avait posé les pieds dans cette foutue ville. Il y avait toujours quelque chose –ou quelqu’un- pour l’empêcher de revêtir ses sabots et se barrer d’ici vite fait. Les entraves étaient nombreuses, autant sur le plan physique qu’émotionnel, et il ne pouvait pas se prétendre totalement libre. C’est d’ailleurs pour ça qu’il se détestait, qu’il détestait cette ville autant qu’il l’aimait. Parce qu’il aimait. Lui, le grand insensible à la capacité émotionnelle d’une petite cuillère, était amoureux d’un type qui aimait prendre des murs en photo. Sa tête s’était baissée, résigné d’avouer. « Je m’efforce de l’être. Mais je reste un être humain, je ne peux pas l’être totalement. Je n’ai pas de chaînes à mes poignets, mais j’ai des émotions. Je pars du principe que lorsqu’on ressent des choses intenses, on s’enferme automatiquement à l’intérieur. La liberté n’est qu’une utopie. Moi je me contente de frissonner dès que je peux la savourer et l’attraper quand elle s’échappe pour mieux profiter de l’instant ». C’était un objectif, quelque chose dont il pouvait seulement effleurer et savourer le contact.
Le slave avait fermé les yeux, basculant en arrière pour se prélasser. « Pourquoi ils pensaient que tu jouer ? Parce que tu te présentais pas avec détermination sur ton prénom ? ». Shura était interloqué par ses paroles. C’est pour ça qu’il n’aimait pas les enfants, ils sont cruels et trop francs. Si innocents qu’ils ne voient pas lorsqu’une chose est grave ou non. Mais qui était-il pour les juger ? Un gosse de mafieux qui a tenu une arme entre ses mains beaucoup trop tôt ? Personne ne lui a dit que tuer sur les américains, c’était grave. Que voler était un péché et tuer, une faute impardonnable. Il l’avait appris de lui-même en prenant de l’âge et les remords qui vont avec. Il ne se demande si ce n’est pas pire au final, de se rendre compte trop tard de ses erreurs. Ses regrets lui bouffent les entrailles et il est trop con pour l’admettre ou bien chercher à se repentir. Il était né là-dedans, c’est ce qu’il savait faire de mieux. C’était un boulot aussi louable qu’être boulanger ou peintre à ses yeux. Puis, Sterenn avait posé la question de trop. Celle qu’il aurait mieux fallu qu’elle taise et qui l’avait arrêté dans ses songes. La signification de son nom de famille, hein ? « Plus rien » lâcha-t-il presque trop froidement. Ce n’était pas un hasard s’il ne lui avait pas dit encore. Ce n’était rien. Rien d’autre que des souvenirs douloureux, de la culpabilité et un sentiment cuisant d’échec. Rien hormis un arrière-gout de cendre dans la bouche, de remord et un sentiment d’injustice. Sa main était passée sur ses yeux, Shura voulait effacer cette soudaine fragilité en la gommant avec ce geste.
Il avait relevé la tête, puis repris de plus belle à la question suivante. « Le rouge, et toi ? ». Comme c’est étonnant, le rouge était une couleur si complexe. Celle de la passion, de la puissance, de la sexualité et du triomphe. Mais aussi celle du sang, de l’interdiction, du danger et de la colère. Le rouge résumait bien cette boule de complexité qu’était le slave, ce vacillement entre l’ombre et la lumière. Il n’avait rien dis de plus, attendant sagement sa réponse.
(c) DΛNDELION
Invité
Lun 5 Fév - 18:16
Do you speak english or french?
it's interesting no?
S’efforcer de l’être, c’était déjà mieux que pas l’être tout court. Du moins, c’est ce que pensa Sterenn quand Shura s’exprima à nouveau sur la liberté. Elle écouta avec plaisir ce qu’il disait, trouvant cela intéressant. Elle écoutait, l’étoile, et elle comprenait aussi. Les émotions avaient cette force qui nous faisait nous sentir si bien.
- Je crois que je comprends.
Elle n’était pas sûre, mais l’étoile semblait saisir les propos de ce nouveau père. Elle qui se sentait parfois marguerite et constellation quand les émotions l’attrapaient. Elle qui savait que la liberté avait quelque chose de compliqué.
Le sujet tourna ensuite, comme le vent, vers son prénom. Elle haussa les épaules, avec un petit sourire. Sterenn savait pourquoi on ne l’avait pas pris au sérieux sur son prénom à l’époque. La réponse était très simple :
- J’étais enfant. Les enfants sont dans leur monde, j’imagine qu’ils se sont dit que ça serait une passade. Même si j’affirmais m’appeler Sterenn. Mais elle était très sérieuse, et ce nom lui était resté. A y réfléchir, à présent, cela faisait plus de dix ans que peu de gens l’appelaient Lucy.
Après avoir demandé pour le nom de famille de Shura, Sterenn comprit rapidement que décidément pas mal de choses seraient tabous à son égard. Mais elle ne lui en voulait pas. Il faisait bien ce qu’il voulait, et s’il n’avait aucune envie de se raccrocher à son passé, elle le laisserait faire. Là-dessus, Sterenn laissait les gens libres. Elle ne se vantait pas trop de son propre passé après tout. Orpheline délurée, c’était compliqué.
- D’accord.
Fut la seule chose qu’elle lâcha au final à ce moment précis du dialogue. Préférant ainsi revenir sur la couleur préférée, souriant, réfléchissant à celle choisi par Shura. C’est vrai que le rouge lui allait bien.
- En ce moment c’est le bleu gris, un peu le violet, et aussi le rouge.
Sans le dire réellement, elle venait de dire les couleurs qu’elle avait perçus pour le moment chez Shura. Mais bien sûr, elle ne l’avait pas avoué. Parfois, Sterenn savait que les gens pouvaient mal le prendre de savoir leur couleur. Ou ne rien y comprendre, donc… Elle ne disait rien là-dessus. Ou pas trop.
- Mais c’est une bonne couleur le rouge, pour toi, je trouve. C’est beau.
Et l’étoile semblait à nouveau flotter dans son petit univers.
- En tout cas, je suis contente. Je n’aurais jamais pensé que houspiller un fumeur m’offrirait la possibilité de retrouver un bout de famille.
S’illuminant toujours un peu, elle paraissait vraiment satisfaite.
- Tu fais quoi comme travail ? On devrait s’échanger nos coordonnées peut-être. Même si j’ai tout l’après-midi devant moi, peut-être pas toi.
Ely
Invité
Jeu 15 Fév - 10:26
French ?
sterenn & shura
You don't choose your family. They are God's gift to you, as you are to them.
Shura se perdait dans ses explications. Il aimait la liberté pour ceci : parce qu’elle n’était inexplicable. Un besoin que jamais on ne peut atteindre et avec lequel il ne peut s’empêcher de justifier ses actes dessus. Combien d’évasion ? Combien de chaine brisée ? Combien de rages déclenchées juste parce qu’il refusait de la laisser s’échapper ? Il courait et galopait après elle, pour le frisson de la découverte, l’aventure et la route qu’elle engendrait dans son sillage. Elle était insaisissable, mais loin d’être aussi méprisable que la justice. Liberté était une femme poétique, pleine de douceur et de tendresse dont il ne serait pas étonné qu’elle cache également les chaînes les plus solides. S’attacher à la liberté, c’est comme s’attacher à un courant d’air. Il vient, il frôle sa joue, et il repart aussi vite qu’il est arrivé. Sterenn pouvait qu’essayer de comprendre, car lui-même ne comprenait pas son attache. L’étalon prit le dessus pendant quelques instants, faisant lever la tête à Shura d’un geste apaisait, mais fier. Son animal total était le cheval, car il est l’impétuosité, l’envie de liberté, dans tous les domaines. Il ne se métamorphosera pas, bien sûr. Avec le temps, il a su brider l’animal. Cela dit, il est vrai que le simple mot liberté lui donnait envie de se changer et de courir, toujours plus loin et toujours plus vite. Il souriait, apaisé quelque part de pouvoir parler de ceci à quelqu’un. Pas de tout cependant. Son apaisement fut de courte durée quand elle évoqua son nom de famille. Sa sérénité s’était affaissée et la culpabilité noircissait son regard. Il ne pouvait pas cracher sur son nom de famille imprononçable. Il ne pouvait pas le renier. Il ne pouvait pas le détester. Bäckähäst était son histoire, sa famille, son fardeau et sa mission. Vlasi l’avait oublié avec le temps et son étiquette avait pour tâche de le lui rappeler. Alors c’était la tristesse qui l’envahissait et qui durcissait son cœur déjà bien entamé. Il n’avait pas de traces de son magicien, et cette ville… Oui, il avait oublié de se renseigner. C’était comme s’il avait laissé tomber en entrant dans cette ville. Il devait se ressaisir, et ne pas oublier comme il l’avait fait avec la mère de Sterenn. Quoi que, pour cette dernière, elle l’a mérité un peu.
Il avait préféré s’attarder sur la question –plutôt bizarre- de sa fille concernant sa couleur préférée. Il aurait pu dire le noir, ne serait-ce que par rapport à son style vestimentaire. Mais comme quoi, il ne fallait pas se fier aux apparences. Ses doigts avaient glissé le long de son menton, frottant une barbe imaginaire dont il ne sera jamais pourvu. Le rouge semblait être un choix correct selon lui. Sterenn préférait le bleu gris, le violet et le rouge. Il aimait bien également les deux premières, mais le bleu gris était un peu triste selon lui. Bleu tout court, c’est mieux. Quant au violent, il faisait un bon compromis entre fille ou garçon. « C’est un peu triste le bleu-gris, non ? Cela dit, tu aimes les étoiles, alors je suppose que tu aimes les couleurs du ciel ». Shura ne voulait pas lui donner tords, alors il faisait travailler sa logique. Un ciel bleu-gris, comme ces cieux d’où tombaient les flocons de neiges ou bien la pluie et dont le voile cristallin empêchait d’admirer la grande étendue au-dessus. Cela devait être pour cette raison que Shura trouvait la couleur bleu-grise triste, car il l’assimilait à un ciel pluvieux et sans aucunes chaleurs. Le rouge était beau pour lui, et il ne préférait pas étaler toutes les pensées qui lui traversaient l’esprit. Car il n’assimilait pas forcément le rouge à ses plus beaux côtés, mais plutôt aux plus sombres. Le sang qui coule entre ses doigts, les rougeurs d’une peau usée, la colère… Parfois, il se demandait si, inconsciemment, il ne fumait pas pour canaliser cette colère.
Une fois de plus, il avait gardé ses pensées pour lui et il avait écouté. Un petit sourire était apparu. Pour la petite remarque, ou bien la réalité ? Peut-être les deux. Sterenn avait quelque chose d’apaisant dont il ne saurait choisir entre le fait qu’elle ne lui tienne pas rigueur, ou bien son innocence. Mais il prenait son temps avec elle. Si au début, il voulait la fuir maintenant, il voulait en savoir plus sur elle et rattraper vingt années perdues. « Je n’ai pas de travails. Pas en ce moment en tout cas. Je me contente de faire des petits boulots à droite et à gauche ». Il n’avait pas dit l’exact vérité, tout comme il n’avait pas dit un parfait mensonge. Si dealer de la drogue à droite et à gauche, poser pour un photographe et faire la mule pour un trafiquant d’organe en plus d’être sa pute pouvait être considéré comme des petits boulots, soit. Mais rien dont il peut être fier en tout cas, donc autant qu’il se taise à ce sujet. « Et toi ? Tu bosses dans l’astronomie ? ». Vu sa passion pour les étoiles, c’est le premier métier qui lui était passé par l’esprit. Loin de se douter que sous cette attitude de jeune femme frêle se cachait un agent de sécurité capable de le coucher et de l’immobiliser.