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 Comme on rêve d'une vie de château quand on vit dans le ghetto - Rodag

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Dans la vie y a les tapes au fond et les tapes à côté, Les "T'as pas un euro?" ou la tape à l'arrachée, Y a l'Etat, les R.M.istes, les "T'as qu'à taffer", Si t'es en bas faut cravacher, t'as qu'à pas lâcher. T'as pas connu ça toi, l'envie d'empocher les patates, Être à gauche droite face à la mer loin des galères.Je devais certainement avoir un talent caché pour les situations pas possibles. Un vrai talent, je veux dire. Parce que croyez-moi, j’avais vécu pas mal de choses que le crétin lambda ne saurait pas imaginer. Comme par exemple, finir par tuer de sang-froid mon meilleur ami. Me rendre compte qu’une savonnette en prison, ça ne devait certainement pas tomber. Que les cafards pouvaient être partout, même dans les endroits les plus insoupçonnés. Grosso modo, j’avais fait le tour de pas mal de situations et ce que je retenais surtout, c’était que j’avais survécu. A chaque moment totalement pourri de mon existence, j’avais survécu. Enfin, je n’étais pas un fantôme n’est-ce pas ? Vu le cri de douleur de Rod quand je lui tombai dessus, clairement, j’en n’étais pas un.

Bien. Faisons le point sur la situation. Nous avions… Un ascenseur bloqué. Des portes fermées. Deux zigotos qui ne sont ni agents secrets ni techniciens. Ni Hercules d’ailleurs. Le tout mijotant sur le toit du dit-ascenseur, parce que j’avais voulu tenter de sortir de là. Avec en fond musical une alarme incendie. Et accessoirement les larmes qui coulaient sur le visage de mon cher compagnon. Si j’avais eu l’occasion de compatir, je lui aurai serré l’épaule afin de le consoler, mais là, je n’avais en tête qu’une seule idée, chercher à sortir de cet enfer. Cet enfer oui, parce que mourir englouti par les flammes, ça figurait pas vraiment au top five des morts les plus douces. Enfin, il s’était mis à dire qu’il voulait pas mourir, et pas brûler non plus, ça tombait bien parce que moi non plus ! Même si j’avais un peu de mal à me lever…

« Bon ça va bien oui ? On va se sortir de là, j’suis sorti de prison c’est pas pour clamser deux jours après ! »

En fait, même si j’étais sorti de prison depuis dix ans, je n’avais pas envie de passer l’arme à gauche. Je voulais profiter de ma famille, des amis que je me ferai dans le futur, foutre une nouvelle dérouillée à Trevor, toucher à une fille un jour à nouveau. En somme, je n’étais pas prêt pour ça, pour rien, pas pour l’inconnu encore. Et tandis que je me servais de mes bras pour revenir en station debout, je l’entendis soudainement changer de discours. Il passait du classique « je ne veux pas mourir » au « en fait si, je veux mourir ». Il se fichait de moi le con ou quoi ? Et il se serrait contre moi en plus ! Ah mais non, crétin des Alpes, tu vas pas mourir, ça je te le dis, et tu vas vite te retirer cette idée de merde de la tête. Et fallait qu’il arrête de trembler, sinon il fera vibrer carrément toute l’installation.

« Ta gueule ! »

Ouais j’étais assez brutal sur ce coup-là, mais j’avais besoin que ça sorte, qu’il la boucle un peu, parce que ce fond sonore n’était pas vraiment propice à la recherche de solution. Et après un peu de calme, parce qu’il l’aura fermée évidemment, je pus me redresser… Plus sereinement. Vraiment plus sereinement. Et debout, je pouvais réfléchir, vraiment. De façon plus productive. Bien que rien ne vienne là, de suite, maintenant.

« Désolé pour le cri, mais tu m’as pas trop donné le choix. T’es pas calé en gestion de situation de crise hein ? »

Je regardais cette porte qui me séparait du reste du monde, comme si la solution était gravée là-dessus. Comme si je pouvais lire dans les rayures la façon de faire pour survivre dans ce monde de fou où un incendie d’une taille et localisation inconnue pouvait bien mettre fin à mes jours. Si j’avais été idiot, j’aurais pensé Brûler vif ? Pas tant que je serai vivant ! pour ensuite me foutre en l’air, d’une façon peut être plus rapide, moins douloureuse. Si tant était que je trouvais de quoi me suicider ici. Il y avait les câblages mais si on les coupait, on mourrait, et ce serait pas agréable. Ou pire, on finissait paralysés par nos blessures. Il y avait aussi des boutons. Une odeur d’huile. Un levier qui ressemblait à un pied de biche, la tôle de la trappe qu’avait poussée Rod… Wait… Un levier qui ressemblait à un pied de biche.

« Oh putain ce que je suis con. Rod ! On va s’en sortir ! »

Je pris le levier entre mes mains, pour l’arracher de là où il était. Le bout du levier était plat, il pourra certainement se glisser entre les portes. Et si je tirais de toutes mes forces dessus, je parviendrais sûrement à ouvrir ces portes assez pour nous faire passer ! Je parvins à arracher le bâton, oh bordel une chose qui allait comme je voulais ! Précautionneusement, je calai le levier entre les deux portes, pour ensuite commencer à tirer vers moi. C’était comme ça que, petit à petit, je pouvais mieux enfoncer le levier, et commencer à voir ce qu’il se passait dans le hall d’entrée de la mairie. Je transpirais à grosses gouttes, et j’avais même l’impression qu’il faisait chaud – il faisait chaud ou pas ?

« Hey, Rod, regarde ce qu’il s’y passe, et voit si tu peux appeler à l’aide ! C’est la cata ou pas là bas ? »
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Comme on rêve d'une vie de château quand on vit dans le ghetto
Dagda & Rod

« DANS LA VIE Y A LES TAPES AU FOND ET LES TAPES À CÔTÉ, LES "T'AS PAS UN EURO?" OU LA TAPE À L'ARRACHÉE, Y A L'ETAT, LES R.M.ISTES, LES "T'AS QU'À TAFFER", SI T'ES EN BAS FAUT CRAVACHER, T'AS QU'À PAS LÂCHER. T'AS PAS CONNU ÇA TOI, L'ENVIE D'EMPOCHER LES PATATES, ÊTRE À GAUCHE DROITE FACE À LA MER LOIN DES GALÈRES. »
T’as toujours été l’ombre de Roderich. Ce nom complet qu’on t’a affublé étant bambin, et un deuxième à la suite que t’utilises jamais. Roderich, c’était le nouvel humain qui présentait sa bouille au monde, du temps où il avait encore une maigre place dans les bras de sa mère. Dès que t’as quitté ses bras pour toujours, que t’as été capable de comprendre sa haine et ses insultes, t’as plus jamais, plus une seule fois, été Roderich. T’étais juste Rod, l’ombre de ce que t’aurais dû être. Mais là, là tout de suite, t’étais même plus Rod - t’étais plus qu’une projection, une image, un râle, une douleur. Y’avait plus d’homme et plus de conscience : que de la peur. Faire un topo de la situation ? T’avais pas la tête pour ça, t’étais pas capable de te calmer, de penser, de raisonner. T’étais en pleine crise d’angoisse, alors qu’est-ce qu’on pouvait bien attendre de toi ? Y’avait plus rien à faire, plus rien à espérer. Fallait juste te laisser là, attendre que tu t’épuises jusqu’à perdre connaissance, et peut-être qu’à ton réveil, y’aurait eu de nouveau un peu de Rod en toi. Y’avait plus d’ascenseur, presque plus de feu, presque plus de Dagda - même l’obscurité ressemblait plus à grand chose, et c’était déjà un concept abstrait à la base. Plus de prénom, plus d’âge, plus de date. Plus de corps, plus de voix. Rien que des sensations, les pires qui soient. T’aurais aimé qu’on vienne te sauver, mais dans l’état où t’étais, même en te mettant hors de danger, on aurait rien pu faire pour toi. Sinon, peut-être, te tuer.

Le pire, c’est qu’à souffrir, t’emmerdais ton monde. Le pauvre Dagda, il avait rien demandé, tu crois qu’il avait choisi de se retrouver coincé là ? Tu crois qu’il l’avait choisi, l’incendie, peut-être ? Non, et pourtant il l’encaissait, lui, tu pourrais prendre exemple. Tu lui facilites pas la tâche, franchement tu crois qu’il a besoin de tes pleurnichements en plus ? Il suffirait que tu te lèves, que tu te taises, que tu te calmes, et que tu le laisses faire. Quoi, même ça, t’es pas foutu de le faire ? Comment ça, t’y arrives pas ? C’est à cause de toi, tout ça. A cause de ta malchance, tu le sais. Si t’étais pas sorti de chez toi, y’a peu de chance qu’il se soit retrouvé cloîtré là dans des circonstances pareilles. C’était toi, c’était ta poisse, c’était aussi ta faiblesse, ton immaturité, ta lourdeur, ton incompétence - tout ça, qui lui pourrissait sa journée. Et t’avais beau le savoir et en être désolé, t’étais pas foutu de faire quoi que ce soit pour arranger le tableau. Et tu l’irritais. Son ton montait, parce qu’il en pouvait plus de toi - personne en peut plus de toi, et franchement tu pourrais aussi bien crever. Il a raison, tu lui en veux pas : il a raison de gueuler, de te secouer, de pas te respecter. Tu mérites pas mieux que ça.
Tu le sais, pourtant tu peux pas t’en empêcher : ses cris décuplent ton angoisse, t’as peur - de nouveau t’as peur de lui, autant que du reste. Toi qui avais comme effacé son existence de ta conscience pendant un instant, soudain tu voyais plus que lui (figurativement, parce que tu voyais rien). Je sais pas, t’as dû entendre sa voix plus forte et plus agressive qu’elle n’était, ou alors il était vraiment dur - mais ce “ta gueule”, il t’a secoué aux tréfonds de ton âme, parce qu’il t’a paru comme une menace. T’as eu peur, t’as eu tellement peur - tu t’es étranglé dans des sanglots, t’avais la voix précipitée, angoissée, agitée : « Frappe pas ! Frappe pas ! » t’as échappé, un peu plus fort que le reste, à cause de la panique. Même là, tu réfléchissais pas. T’avais à peine conscience de le dire, c’était plutôt un réflexe, à ce stade. Et sous tes bras toujours pris de tremblements, tu te recroquevillais. Et t’as plus rien dit. T’es resté silencieux, parce que tu t’étranglais, tu t’étouffais, tu t’empêchais de respirer. Pourquoi ? Pour pas sangloter, parce que sangloter ça fait du bruit, parce que faire du bruit, ça l’aurait contrarié. Tu respirais plus, tu changeais de couleur mais c’était une chance qu’on voit pas ta sale gueule. Au moins, recroquevillé, tu prenais moins de place sur la plateforme, et Dagda a pu se relever. Débarrassé de son contact, enfin - ça te faisait au moins une chose de moins dont te préoccuper.

T’avais frôlé l’inconscience, t’avais eu un sursaut de conscience - et voilà que tu revenais vers l’inconscience de nouveau, à force de suffoquer. Ton coeur se déchainait avec une telle puissance que t’avais l’impression d’être assommé et de prendre un coup à chaque battement. La voix de Dagda te parvenait encore - pour la seule raison que tu t’étais mis à craindre des menaces de sa part, avec une telle force que ton esprit s’était focalisé aveuglément sur lui. Désolé qu’il t’a dit, il avait pas voulu crier, il avait pas eu le choix. Tu comprends, Rod : t’avais qu’à te taire, mais continue, continue à retenir ton souffle, et il t’épargnera peut-être. Il est pas méchant, tu le sais, c’est juste toi qui lui pompe l’air, et il faut vraiment que tu arrêtes. Franchement ? L’envie de mourir ne t’avait pas quitté. Je crois que t’as rarement eu aussi violemment l’envie de mourir, même. T’avais envie de te laisser glisser sur le bord, de te laisser tomber, de t’écraser en bas. Pour une fois, t’avais plus peur de vivre que de mourir, t’étais sincèrement prêt à essayer. Mais tu te sentais trop faible, et t’avais les muscles trop crispés pour faire quoi que ce soit. Juste rester conscient t’épuisait, t’aurais même pas eu la force de bouger ne serait-ce qu’un doigt. T’avais pas la volonté, t’en étais plus capable. T’étais plus capable de rien, sinon continuer à maintenir ton souffle - mais tu en étais rendu à durement lutter, parce que ton corps appelait l’air de plus en plus violemment. Pas calé en gestion de situation de crise hein ? C’était le moins que l’on puisse dire. T’étais pas calé en grand chose et si il y a bien une chose que tu savais pas gérer, c’était ta vie entière - et ta vie, c’était quand même une sorte de grosse situation de crise dont tu te dépêtrais jamais.

Survie. T’aurais aimé que ton corps humain soit moins bien foutu que les autres, juste pour pas avoir à passer par là : mais tu vois, c’était impossible de s’empêcher de respirer jusqu’à mourir. A force de soubresauts violents, tu t’es remis à respirer malgré toi, t’as pas eu assez de volonté pour résister plus. T’étais presque plus conscient à ce moment là - t’as même plus compris les mots de Dagda, t’as juste relevé ton nom quelque part dans sa phrase, mais t’en avais plus rien à foutre dans l’immédiat. T’étais en train de cracher tes poumons, en conséquences de toutes ces conneries. Ta conscience vacillait encore mais t’as retrouvé un peu de force - assez pour te retourner sur le ventre, sur les genoux, et pour tousser et t’arracher la gorge jusqu’à retrouver une respiration un tant soit peu humaine. T’étais encore plus bruyant qu’avant et ça te faisait culpabiliser, mais tu souffrais tellement du manque d’oxygène que tu t’en foutais qu’il se mette à te frapper. Ton coeur et tes poumons t’infligeaient un tel martyr que tous les autres coups en auraient été inhibés, t’aurais probablement rien senti, et t’étais plus vraiment à ça près.
Tes cuisses tremblaient sous toi, incapables de te porter. Et Dagda qui voulait que t’appelle à l’aide - mais c’était peine perdue. Par contre - par contre la vague de chaleur lorsque ton compagnon a écarté les portes, tu l’as sentie. Tu l’as sentie comme on émerge brusquement d’un cauchemar, comme on se prend un coup de poing dans les tripes, comme une nausée si violente qu’elle te jette au sol. La chaleur du feu - c’était pas n’importe laquelle, tu la reconnaissais, et t’avais l’impression qu’elle te rongeait déjà la peau. Dagda qui voulait que tu te lèves, alors que t’avais plus de jambes, que tu regardes, alors que t’avais plus d’yeux… Dagda, il avait pas compris, après tout ça, à quel point ça servait à rien de te demander quoi que ce soit ? T’en étais pas capable. Même si t’avais voulu - même si t’avais accepté de jeter un coup d’oeil là où il y avait possiblement des flammes, t’aurais pas pu dans ton état. Mais la chaleur, la bouffée de chaleur, la chaleur agressive, menaçante, plus menaçante que n’importe quoi jusque là - elle t’a saisie, elle t’a saisie d’une poigne ardente et ferme, elle t’a saisie par l’estomac, par le coeur, par le poumon, elle t’a écrasé la tête comme une pastèque, elle t’a cogné violemment contre la plateforme - rien de tout ça, mais c’est ainsi que tu l’as ressenti du moins - avant de perdre connaissance.
(c) DΛNDELION
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Dans la vie y a les tapes au fond et les tapes à côté, Les "T'as pas un euro?" ou la tape à l'arrachée, Y a l'Etat, les R.M.istes, les "T'as qu'à taffer", Si t'es en bas faut cravacher, t'as qu'à pas lâcher. T'as pas connu ça toi, l'envie d'empocher les patates, Être à gauche droite face à la mer loin des galères.Parfois, je me demandais si j’étais si effrayant que ça. Disons que mon capital confiance en ma capacité de terroriser en avait pris un coup lorsque j’avais rencontré Trevor et ses surnoms débiles - sans parler de ses allusions à ma taille. Mais face à Rod… J’avais vraiment l’impression d’être un monstre. Je n’avais jamais tenu ma langue dans ma poche, toujours à dire ce que je pensais sérieusement - sauf dans des cas spéciaux qui parvenaient à me tenir muets. Alors, vexer des gens, les énerver, c’était l’histoire de ma vie. Mais à ce point là ? Il était à deux doigts de perdre conscience, le type ! Il m’avait même supplié de pas le taper, alors même que j’avais été plutôt sympa jusque là quand même. Ca changeait des gros bras en taule qui me cherchaient continuellement, vraiment. Okay, j’avais pas été tendre, mais les situations de crise nécessitaient qu’on puisse parler de façon brusque. Non mais, vous me voyez sortir un peux-tu arrêter de hurler s’il te plaît, j’ai besoin de réfléchir ou alors même un bon, alors je pense que nous allons être chopé dans un incendie, mais peux-tu observer à quel point nous sommes dans les ennuis, s’il te plaît ? Qui pouvait se vanter d’arriver à être aussi calme dans un moment pareil ? Même à l’OBCM je n’étais pas certain qu’on y avait des mecs aux nerfs si solides. Pas même le père de James, qui était pourtant un type expérimenté.

Alors ouais, en forçant sur les portes de l’ascenseur, avec ce pied de biche, je lui avais demandé brusquement de regarder, d’appeler à l’aide. De me dire si on était foutus, si j’allais crever là, ou si y’avait un peu d’espoir. Je devais avouer cependant que lorsqu’il s’évanouit, beaucoup de choses me passèrent dans la tête. En premier, ce fut “putain, sérieusement ?”. Ensuite, un beau “Oh bordel c’était à quel point le feu ? Je regarde ou pas ?”. Je pensai tout de même à ma famille, à ceux que j’aimais, histoire d’avoir une dernière pensée pour eux, avant de mourir. Par la suite, je m’étais remonté un peu les bretelles, histoire de ne pas me laisser mourir pour rien. Sans déconner, j’avais survécu à six ans de prison, je venais d’en sortir, ce n’était pas pour clamser comme un con dans un ascenseur ! Pour quoi j’allais passer hein ? J’voyais déjà Trevor se foutre de ma gueule à mon enterrement, disant des trucs genre Oh bah t’étais déjà pas bien bronzé, fallait protéger ta peau à l’indice 100 ou encore… Oh j’en savais rien et je ne voulais pas savoir ! J’allais survivre !

Cela me donna une sorte de force décuplée qui me fit tirer comme un grand malade sur mon pied de biche, tout en poussant une sorte de hurlement, de cri de guerre pour m’encourager autant que pour attirer l’attention. Je ne parvins pas non plus à forcer de fou sur les portes, mais au moins, je fus repéré par des gens, j’entendis de l’agitation. C'était agréable d'un coup de penser que j'étais bon pour encore quelques instant de vie ! Même que je finis par me retourner vers le Rod endormi à côté de moi, lui parlant quand bien même il serait dans les cuicui d'oiseaux :

[b]”Hey Rod ! Réveille toi, on est quasi sortis d'affaire ! Ou tu peux continuer à dormir aussi.”[b]

Je maintiens ma position jusqu'à ce que des gens viennent m'aider. Des pompiers, qui n'avaient pas l'air d'avoir bravé l'incendie du siècle d'ailleurs ! Quand ils parvinrent à me sortir de là, je pris même un instant de flottement à regarder autour de moi. Tout le monde nous regardait d'un air un peu médusé mais rien qui n'avait à voir avec un traumatisme. En fait je me demandais même ce qu'ils foutaient dans le hall alors que l'alarme s'était déclenchée. Surpris, je les avais laissé évacuer Rod, repoussant les avance d'un autre pompier qui voulait me soigner - mais me soigner de quoi ? J'allais bien ! C'était lui qui avait perdu connaissance ! Moi j'allais parfaitement bien. Aussi bien que ce hall toujours aussi clinquant !

“Hey mais… Y'a pas le feu !
_Non, fausse alerte.
_Et personne n'a pensé à prévenir les deux cons coincés dans l'ascenseur ?!”

Je n’écoutais plus personne. Est-ce qu'ils étaient vraiment sérieux ?! J'avais bien cru crever à cause de la peur de finir carbonisé ! Et même Rod ! Il m'avait fait croire que la situation était désespérée à tomber dans les vapes comme ça ! Je me dégageai de leur emprise afin de rejoindre mon compagnon de galère qui gisait tel un mort sur un brancard, le matant d'un air furibond. Et c'était ce gars que j'avais embrassé en premier quand j'étais adolescent ? Pas quel miracle ?! J'avais envie de le secouer et de lui expliquer le fond de ma pensée. Mais entouré de tous ces gens et surtout de flics venus probablement chercher le con qui avait déclenché l'alarme pour rien, je devais me tenir à carreau.

Ah ! Putain ça valait bien le coup de venir chercher du boulot si c'était pour finir là dedans ! J'aurais pu venir chercher un peu de sympathie auprès d’Emily puisqu'elle bossait dans le coin mais… Franchement je voulais juste me barrer de cet endroit. Tant pis ! Je chercherai du boulot ailleurs. Voire même je n'en chercherai pas en fait. Rien à foutre. C'était bien la peine d'avoir des parents friqués si ce n'était pas possible d'en profiter ! Alors sans chercher autre chose, snobant totalement les gens voulant m'empêcher d'avancer, je rentrai chez moi.

Merde Rod !

Merde l'hôtel de ville !

Merde les pompiers !

Je rentrais chez moi fumer un pétard et ça ira nettement mieux.
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