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 Dian -Please, I need help! I'm lost.

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Tu es là depuis quelques heures déjà – combien ? Tu n'en sais rien du tout – frappant le sac de frappe de toutes tes forces. Aujourd'hui, tu es énervée. Parce que tu n'arrives à rien en ce moment. Ni à trouver un indice sur le meurtrier de ton père ni à te sortir de la tête cette belle blonde qui te fait tant d'effets. Tu n'en peux plus. Tu es même à bout. Tu passes tes journées à travailler au stand de tir et tes soirées/nuits à courir partout ou rêver de cette demoiselle que tu aurais déjà dû tuer. Tout ça parce qu'elle est une métamorphe. Parce que c'est la pire espèce au monde et qu'ils t'ont pris ton père. Parce que, même si elle n'y est pour rien dans tout ça, les métamorphes doivent mourir pour ce qu'ils t'ont fait. C'est aussi simple que ça. Et dans ce cas-là, la raison laisse place à la vengeance et tu ne réponds plus de rien.

Pourtant, quand vos regards se sont croisés, tu n'as pas pu appuyer sur la gâchette. Parce qu'elle a su te captiver, te surprendre et te supplier de ne pas le faire. Cela fait bien longtemps que cela ne t'est pas arrivée et cela t'a perturbé pendant des jours. Elle a réussi là où beaucoup de personnes ont échoué : elle t'a touché au plus profond de ton âme. Et à cause d'elle et du peu d'indices engrangés, tu ne dors plus. Alors le moindre petit truc te met sur les nerfs et tu te retrouves donc vite énervée. Comme aujourd'hui. C'est pour ça que le sac de frappe prend cher. Tu as besoin d'évacuer toute cette pression, cette haine et cet amour. Tu pousses un râle d'énervement. Tout se mélange dans ta petite tête alors que tu donnes un dernier coup dans le sac. Le plus fort possible, quitte à te casser la main au travers du gant et des bandages. Tu n'es plus à ça près, loin de là. Tu souffles un bon coup, retient le sac pour le remettre en place et retires tes gants. Tu pars boire un coup d'eau et te détendre un peu. Ta séance n'est pas finie, tu le sais, mais bizarrement tu te sens un peu plus légère. Énervée mais plus légère.

Étrange dualité. Complexité quand tu nous tiens. C'est le maître mot en ce moment. Ta vie est sans dessus-dessous actuellement et il n'y a personne à qui en parler. Quoique. Il y a bien Tobias, ton ami d'enfance, mais tu sais qu'il ne comprends pas ton aversion envers les métamorphes, bien qu'il soit au courant de la mort de ton père. Il a été là pour toi, pour te soutenir. Mais même, il ne comprendrais pas ce que tu vis en ce moment même. Et puis, il y a bien Diane avec qui tu as énormément accrochée ici. Diane, c'est la personne qui te fait sentir à l'aise dès le départ, qui prend soin de toi alors que tu n'as rien demandé, t'écoute vraiment jusqu'au bout et te donne son avis si seulement tu lui demandes. Diane, tu pourrais lui en parler de tout ça, de tout ce qui te tracasse. Elle trouverait une solution en moins de deux. Tu pars t'installer au niveau des appareils de musculation, prenant le premier venu.  Tu regardes autour de toi si tu ne peux pas la trouver. Tu espères qu'elle soit là aujourd'hui. Tu as vraiment besoin de parler. C'est primordial ou tu vas virer chèvre. Tu ne donnes pas cher à ta survie mentale en ce moment.
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En poussant la porte d'entrée du gymnase, je jette un regard en biais à l'horloge au mur. 13H58, quel talent ! Juste le temps d'entrer dans le bureau et de lancer la bouilloire pour me faire un café. J'avoue que pendant un moment, j'ai cru que je n'y arriverai pas. M'enfin que voulez-vous ? Quand on est douée, on s'épate parfois soi-même !
J'entre dans le bureau et me laisse tomber dans ma chaise plus que je ne m'assois sous le regard de mon collègue. Avec haussement de sourcil, il me dit être surpris que je ne sois pas arrivée avec mes habituelles dix minutes d'avance. Tu m'étonnes qu'il s'en préoccupe ! Il va me laisser gérer le gymnase seule cet après-midi donc il ne devait attendre que mon arrivée pour filer.
Je me contente de lui dire qu'au moins je suis à l'heure mais à vrai dire je me surprends moi-même pour ce retard. D'ordinaire, j'arrive toujours à me débrouiller pour me pointer suffisamment en avance pour avoir le temps de boire une tasse sans avoir à me stresser, vieux réflexe d'une période où j'ai bossée comme serveuse dans un café. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, je suis toujours en avance d'une dizaine de minutes mais ce midi je me suis arrêtée dans un parc devant une petite famille. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a prise. Ils n'avaient rien de spécial : juste un petit couple de mon âge probablement avec une belle fillette d'à peine trois-quatre ans. Ils jouaient. Pourquoi je me suis arrêtée comme ça ? Pourquoi je suis restée figée pendant un quart d'heure à les regarder ? Je n'en ai aucune idée. Ces derniers temps ça m'arrive de plus en plus pourtant. Je déprime en voyant des jeunes couples, il m'arrive de regarder des films très moyens jusqu'au bout simplement pour certains des jeunes acteurs qui y jouent et je me suis même surprise à trouver un bébé mignon hier !
Décidément, il y a des fois où je ne me comprendrais pas moi-même. Il faudrait que j'en discute à l'occasion mais bon, tel que je connais les gens, ils me diront tous que j'ai qu'à me mettre en couple et à en avoir des gosses. Il faut bien admettre que je me suis jamais trop posé la question jusqu'à maintenant. Peut-être que de voir des gens plus jeunes que moi ayant des enfants me fait avoir une sorte de déclic ?

Je secoue la tête. Il vaut mieux que je me concentre sur mon boulot et que je laisse ça de côté. Voilà l'un des bons côtés du boulot. Ça permet de se changer les idées quand on a autant de question dans la tête...
Je me repasse rapidement en tête les différentes choses à faire aujourd'hui. Vu qu'il n'y a pas de cours avant 17 heures, il ne devrait y avoir que quelques abonnés venus s'entraîner seuls au calme. Je ferais mieux de profiter de ça pour m'occuper de gérer quelques détails ici et là avant qu'il n'y ait du monde et que je sois obligée de rester au bureau au cas où pour  les différentes demandes de renseignements ou d'adhésion. Pour commencer, pourquoi pas aller voir au niveau du tableau d'affichage s'il n'y aurait pas quelques affiches à enlever. Avec tous ceux qui annoncent des concours, des reprises ou qui punaisent des petites annonces, tous les papiers se chevauchent et on peine à croire qu'il y a un tableau en liège en dessous...
Je sors donc du bureau à la suite de mon collègue. C'est à ce moment que du bruit venant de la salle de musculation me fait tourner la tête. Laissant l'homme qui se dirige vers la sortie, je m'éloigne pour jeter un coup d'œil rapide, découvrant la silhouette familière de Milàn sur un appareil de musculation. Elle est plutôt impressionnante ! Elle doit être en train de soulever la moitié de son poids avec une cadence que je ne frôlerai pas même avec une barre pesant 5 kilos... Pourtant, il y a quelque chose dans l'expression de son visage qui m'interpelle ; comme une ombre dans son regard, un pli soucieux dans ses traits. On dirait que je ne suis pas la seule à être chiffonnée aujourd'hui. Ça a beau être assez discret, j'ai une vraie intuition pour repérer ce genre de détails. Reléguant les tableau d'affichage au second plan, je vais à la rencontre de la jeune femme. De toute façon, c'est aussi mon travail de prendre soin des abonnés de cet endroit !
Focalisée sur son exercice, je ne suis pas sure qu'elle m'entende approcher. Tranquillement, je m'assied sur un appareil de musculation à côté dont je ne saurais dire le nom avant de lancer tranquillement :

-Beaucoup dirait que pour te donner comme ça, tu dois être en sacrée forme ! Moi, j'aurais tendance à dire que c'est justement parce que ça ne va pas fort que tu enchaînes comme ça... Tu es là depuis combien de temps ?

Tandis qu'elle repose sa barre, je m'adosse à l'appareil sur lequel je suis assise. J'aime bien Milàn. Je ne sais trop comment ou pourquoi on a commencé à discuter toutes les deux mais nous avons vite pris l'habitude de nous avouer nos petits tracas. Peut-être est-ce du au fait que je me revois un peu en elle ?  Parce que nous sommes deux célibataire endurcies ? Ou simplement parce que ces temps-ci nous sommes toutes les deux en pleins conflits intérieurs, confrontant ce que nous pensions être et ce que la vie nous envoie dans la tronche en ce moment.Toujours est-il que sous son calme apparent, je la sens pleine de doute, au bord de l'explosion même. J'aimerais pouvoir l'aider. Être pour elle, ce confident dont j'aurais tant besoin ces temps-ci.
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Tu es autant à fond sur le développé couché que face au sac de frappe. Concentrée sur ta respiration et focalisée sur cette barre que tu soulèves et descends, tu comptes … Un, deux, trois …. Quinze, seize, dix-sept … Vingt … Tu n'arrêtes pas. Tu te dois te penser à autre chose. Tu reposes la barre après une dernière traction. Tu ne sais pas ce qu'il t'a pris de mettre autant de poids aujourd'hui, vu la difficulté pour faire l'exercice comme il se doit et la douleur que tu ressens dans les bras et les épaules mais une fois n'est pas coutume, tu n'as pas été dans la demi-mesure. Tout ce que tu sais, c'est que demain, tu vas avoir des courbatures et pas des petites. Mais peut importe, tu as besoin de te défouler alors un poids en plus ou en moins, cela ne change pas tellement la donne. Tu bois de nouveau un peu d'eau vitaminée et tu repars dans une série de vingt.

Mais alors que tu pensais que personne traînait dans le coin, tu entends une voix plus que familière. Cette voix, tu la reconnaîtrais entre mille parce qu'il n'y a qu'avec elle que tu discutes ici. Diane. Elle a compris ce qu'il se passait. D'ailleurs, sa seule voix trahit son inquiétude envers toi. Tu finis ta série tranquillement tout en réfléchissant à ce que tu vas lui répondre. La vérité ou un petit mensonge ? Tu pourrais lui mentir, lui dire que tu es arrivée il y a une petite heure à peine mais elle n'est pas dupe. Elle est du genre à comprendre à la seconde que tu ne dis pas tout. Tu poses la barre tout en soufflant. Pourtant, plutôt que de te relever, tu restes allongée et tu jettes un œil à l'horloge accrochée non loin de vous.

- Je dirai quatre heures environ. Peut-être plus, tu dis d'un ton las, entre deux respirations saccadées. J'en sais trop rien. J'ai pas spécialement fait gaffe à l'heure à laquelle je suis arrivée.

Tu te relèves tandis que tu la regardes. Tout d'un coup, ta colère et ton désarroi reviennent se poser sur tes épaules, comme si ils n'attendaient que ça pour t'emmerder un peu plus. Tu avais réussi un tant soit peu à oublier ce pourquoi tu étais venue aujourd'hui ici. Mais il faut croire qu'ils te suivent partout où tu vas. De vraies sangsues. Tu souffles de nouveau. Tu te rends compte que tout ce qu'il se passe dans ta vie ces derniers mois t'a déjà rendue chèvre au point que tu ne sais pas par où commencer. Tu as besoin de vider son sac une bonne fois pour toute. Mais comment faire ? Il y a tellement de choses qui te trottent dans la tête que tu ne sais plus où tu en es.

- Ne pas aller fort est un euphémisme vu l'état dans lequel je suis en ce moment, tu râles en faisant référence à ce que ton amie avait dit avant de te demander à quelle heure tu étais arrivée.

Machinalement, ta jambe se met à bouger toute seule. Tu es au bord de l'explosion – ou de l'implosion, peut importe –, tant tu es en manque de sommeil. Et moins tu dors, plus tu deviens aigrie et cassante dans ta façon de parler.

- Désolée, ce n'est pas contre toi, tu souffles encore alors que tu baisses la tête. C'est juste que … tu as deux minutes ? J'aurai besoin de te parler et de quelques conseils, tu la supplierais presque tandis que tu viens de planter ton regard dans le sien. Un regard qui en dit long.

Et pour que tu en arrives à demander de l'aide, c'est qu'il était grand temps d'ouvrir ton cœur. Toi qui préfère écouter les autres plutôt que de parler de toi, il est évident qu'aujourd'hui, tu vas devoir faire le contraire. Pour le bien de tous et surtout du tien.
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Quatre heures... C'est à se demander comment elle arrive à encore tenir une telle cadence avec une barre aussi lourde. Milàn a beau être sportive, si elle s'impose un rythme pareil depuis son arrivée, elle doit être à bout de force. En fait, à voir comme ses bras tremblent et restent crispés même après qu'elle ait reposé sa barre d'altère elle a déjà du dépasser sa limite depuis un moment. Je me demande ce qui a pu la contrarier pour qu'elle en soit rendue à se surmener comme ça.
Si mon instinct ne m'a une fois de plus pas trompée, il n'a en revanche pas estimé le degré de détresse de la situation. Le ton râleur avec lequel elle me répond me surprends un peu et bien qu'elle s'empresse de s'excuser après, il renforce la pointe d'inquiétude que j'ai ressentie en la voyant se démener sur son appareil de musculation. Je n'aime pas la voir dans cet état là. Elle qui est d'ordinaire si calme et pleine d'énergie.... Lorsqu'elle se redresse, je remarque comme ses épaules sont affaissées et à quel point ses traits crispés par l'efforts se relâchent en une moue fatiguée et lasse. Quant aux tremblements que je croyais dus à l'effort, en les voyant se propager jusqu'à ses jambes, je me demande s'ils ne sont pas nerveux en fait. Ce n'est pas si étonnant quand on y réfléchit. Entre le boulot qu'elle doit avoir pour gérer son stand de tir et tous les problèmes qu'elle a en tête, c'est même impressionnant qu'elle arrive à tenir ça au quotidien sans exploser.

Quand finalement, elle me demande d'une petite voix si j'ai un peu de temps à lui accorder pour parler en plongeant ses yeux épuisés dans les miens, ça me touche à tel point que mes paroles en viennent à doubler mes pensées et avant que je ne le réalise vraiment, je réponds :

-Ne t'en fais pas, j'ai amplement le temps pour une amie. Raconte-moi, qu'est-ce qui te tracasse ?

Le temps d'une fraction de seconde, je me fige mentalement. Depuis quand ai-je de tels réflexes ? Je suis loin d'être insensible au malheur des autres et je m'efforce d'être là quand ils ont besoin de parler mais généralement, il y a toujours une base de réflexion derrière cela. J'essaie toujours de savoir si je suis bien placée pour pouvoir aider ou de savoir dans quel genre d'affaire je mets les pieds mais là, quand son regard a croisé le mien et que j'y ai vu toute la peine, toute la rage sourde et les tourments dont il était empli, ça a été plus fort que moi. Bien sur, Milàn m'a déjà parlé d'une partie de ses tracas et j'ai une vague idée d'une partie de son problème et je ne sais pas si je serais d'un grand secours compte tenu de la quasi-inexistence de ma vie sentimentale. Pourtant, je veux essayer... l'aider du mieux que je peux.

Sortant de cet instant de stupeur auto-infligée, je me concentre à nouveau sur le visage de la jeune femme. C'est là que je remarque sa pâleur amplifiée par la lumière du néon. Mince ! C'est vrai que si elle a enchaîné les exercices comme ça depuis ce matin en ne buvant que de l'eau, son corps va réclamer le repas qu'il n'a pas eu à midi. C'est arrivé plusieurs fois ici de voir des gens faire des malaises après s'être un peu trop dépensé lorsque l'adrénaline du sport retombe.

-On serait plus à l'aise dans le bureau, non ? On pourra s'installer autour d'un café et de quelques trucs à grignoter ! Si tu es là depuis tout ce temps, ça devrait te faire du bien !


Je n'ai clairement pas envie de voir Milàn tomber dans les pommes. Dans le bureau on a toujours un petit stock d'urgence composé de barres de céréales, de chocolats, de fruits secs et de jus de fruits. Rien de bien glorieux comparé à un vrai repas digne de ce nom mais il n'y a rien de mieux dans ce genre de cas pour donner une bonnes dose de calories et éventuellement un  bon coup de fouet à un corps qui en aurait besoin.
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L'entendre dire qu'elle a du temps pour ses amies te fend le cœur. Parce que tu espérais qu'elle accepte, malgré son boulot. Intérieurement, tu te sens un peu soulagée. Enfin pas énormément mais c'est toujours mieux que rien. Elle te propose d'aller dans le bureau pour être plus à l'aise et pour manger un peu, même si tu n'as pas réellement faim. D'ailleurs, tu ne sais plus trop quand tu as mangé un vrai repas. Quoique c'était peut-être hier soir quand tu as sorti une soupe de ton placard et que tu en as avalé la moitié de la mini-brique, chauffée au micro-ondes. Bon ok, c'était pas un vrai repas mais c'est autre chose que les boissons énergisantes et les barres céréalières que tu t'enfiles ces derniers jours. C'est que ces derniers jours, tu n'as pas spécialement envie de te faire à manger et encore moins envie de manger. Tu sais que tu joues avec le feu et qu'il peut t'arriver n'importe quoi quand tu ne prends pas soin de toi. Mais les circonstances font que tu n'as envie de rien.

- Je ne sais même pas par où commencer, tu dis en la suivant dans le bureau. Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma vie que je suis constamment submergée par les émotions et totalement perdue aussi.

Même ta phrase est un peu sans dessus dessous. C'est pas spécialement français ce que tu viens de dire mais tu n'as pas la force de reprendre et de dire quelque chose d'un peu plus français dans le texte. Quoique, c'était peut-être totalement correct ce que tu as dit. En fait, même là, tu es perdue. Tu te laisses tomber sur la chaise comme une grosse merde avant de te pincer l'arrête du nez et de souffler. Tu n'en peux plus. Tu es en manque de sommeil, en manque de nourriture et aussi en manque d'affection. La dernière fois que tu as couché avec une nana remonte à des mois. Tu ne saurais même pas dit quand c'était. Et puis, ce n'est pas en te faisant plaisir seule que ça t'aidera. Enfin, ça te soulage un peu mais il n'y a rien de tel qu'une nuit partagée avec une demoiselle.

- Je t'ai déjà parlé de cette fille qui hante mes nuits mais tu ne sais pas tout la concernant, tu commences tandis que tu acceptes la barre céréalière qu'elle te propose. Tu sais qu'elle ne te lâchera pas si tu refuses. Parce qu'au fond, elle sait que tu n'as rien avalé de la journée. Et pour comprendre réellement ce que je traverse réellement, il faut que je te raconte tout depuis le début.

Tu respires un bon coup, prenant conscience qu'en cet instant précis, tu allais parler de toi dans les moindres détails. Chose que tu ne fais que très rarement, préférant que ce soit les autres qui te parlent d'eux et de leurs problèmes plutôt que ce soit le contraire. Déjà sur les nerfs avec tout ce qu'il se passe dans ta vie en ce moment, tu deviens encore un peu plus stressée et sur les nerfs de devoir parler de toi. Pourtant, tu sais que cela ne te fera que du bien. Qu'une fois libérée de ce poids, tu pourras peut-être enfin reprendre un rythme de sommeil un peu plus normal. Ou au moins passer une bonne nuit.

- Il y a trois ans, mon père a été assassiné, tu lui lances tout en essayant de faire attention à ta voix, qu'elle ne trahisse pas ta tristesse. D'ailleurs, la date anniversaire de sa mort est dans quelques jours. Et dans ces moment-là, je ne suis pas tout à fait tranquille. Étant donné que je n'ai jamais connu ma mère, mon père a été le seul parent à s'occuper de moi. Ta jambe se remet à bouger toute seule. Tu n'es vraiment pas bien. Parce que repenser à tout ça fait remonter des émotions que tu pensais avoir enfoui au plus profond de toi. Il était vraiment tout pour moi. Si j'en suis là aujourd'hui, c'est en parti grâce à lui. Il a tout fait pour que je sois heureuse et épanouie. Sauf que …

Tu fais une pause. Tu ne sais pas si elle est au courant de la nature de certaines personnes, si le monde surnaturel lui est familier ou pas. Vous n'avez jamais parlé de tout ça. Il est donc délicat de lui avouer toute l'histoire sans qu'elle te prenne pour une folle alliée.

- Sauf qu'il a été tué alors qu'il n'avait rien demandé. Les larmes te montent aux yeux et tu fais tout pour te retenir te pleurer. Cette histoire est encore bien trop présente dans ta vie pour pouvoir en parler tranquillement. Désolée, tu dis en essuyant une larme qui vient de couler. En fait, je ne sais pas pourquoi je t'embête avec tout ça, tu souris. Tu en ris presque, même si tes yeux disent le contraire.

Tu ne dis plus rien, lui laissant un certain temps de digérer tout ce que tu viens de raconter. Et puis, parler de ton père est encore difficile pour toi, même si cela fait déjà trois ans qu'il n'est plus là, à tes côtés. Il a vraiment tout fait pour que tu sois au mieux dans cette vie et que tu ne manques de rien.

- Suite à un manque cruel de preuves, l'enquête a été enterrée, me laissant un arrière-goût amer d'abandon et d'injustice, tu reprends. Malgré l'état dans lequel tu es, tu as envie de finir de raconter cette histoire. Juste pour qu'au moins une personne sois au courant et qu'elle sache que tes agissements ne sont pas toujours contrôlés, que tu peux être à fleur de peau plus souvent qu'à l'accoutumée. J'ai cru mourir quand ils m'ont annoncé vouloir arrêter les recherches. Pour moi, ce n'était pas normal qu'on arrête au bout de deux mois. Qu'on arrête même tout court. Mon père méritait – et mérite toujours – qu'on lui rende justice.

La déception et la rage que tu as ressenties à cette époque-là te reviennent en pleine figure comme si elles ne t'avaient jamais quittée.

- Ce qui fait que depuis l'arrêt de l'enquête, je suis à la recherche de son meurtrier. Je dirai même que je le traque. Jour et nuit. Ce salop m'a volé mon père et il mérite la même chose : qu'il meurt. Et dans d'atroces souffrances, si possible. Tu es de nouveau remontée contre celui ou celle qui t'a volé ton père. J'ai pas mal de pistes dont la fameuse demoiselle. Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'elle me cache des informations qui pourraient m'être précieuses. Et ça me saoule. Et plus je la vois et plus mes sentiments envers elle se transforment en de l'amour. Et ça m'énerve encore plus.

Quand tu repenses au fait qu'elle est une métamorphe et que tu détestes ces derniers au plus haut point, tu te détestes d'être tombée amoureuse d'une des leurs. Tu ne pouvais pas tomber plus bas que ce que tu étais déjà.

- Tout ça fait qu'en ce moment, rien ne va plus. Je dors mal, je mange presque pas et je fais tout pour ne pas rester seule chez moi, de peur de tomber dans un tourbillon malsain dont je ne reviendrai jamais.

Tu la regardes pour la première fois depuis que vous êtes entrées dans le bureau. Elle semble aux prises entre diverses émotions et cela te fait du mal de la voir comme ça.

- Désolée de t'avoir raconté tout ça. Comme je te l'ai dit, je ne sais pas ce qu'il m'a pris de tout te raconter. Tu dois aussi avoir tes problèmes à gérer.

Cela t'a fait du bien de tout lui dire – enfin, en occultant quelques détails, bien sûr – mais maintenant que c'est fait, tu t'en veux. Parce que ouais, elle aussi a ses soucis et qu'elle n'a pas besoin de gérer les tiens en plus.
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Une fois arrivées dans le bureau, je laisse Milàn s'installer pendant que je farfouille dans notre armoire pour trouver notre petite réserve de nourriture. Quel bazar là-dedans... Il faudra que je prenne un moment pour y mettre un peu d'ordre dans l'après-midi. Finalement, je repère la boite métallique à moitié cachée sous une pile de papier. Je l'extirpe de là et la pose devant la jeune femme de plus en plus pale avant de nous sortir deux tasses pour le café. Vu que j'ai lancé la bouilloire en arrivant, l'eau est chaude et il n'y a plus qu'à les remplir !
Une fois les préparatifs de cette collation improvisée terminés, je m'assieds en face d'elle. Voyant qu'elle ne se décide pas à manger, je prends une barre de céréales au hasard et la lui tend. Elle met quelques instants avant de se résigner à la prendre. Bien que je n'ai pas spécialement envie de la bousculer, je sais que l'adrénaline va rapidement redescendre et si elle ne se met rien dans l'estomac, elle s'évanouira à coup sur.
Elle commence alors à vider son sac. Comme je le soupçonnais ça concerne cette fille dont elle est amoureuse et vers laquelle elle me disait ne pas oser aller. Cependant, quand elle parle de me raconter tout depuis le début, je comprends tout de suite que le mal est plus profond qu'un simple tracas amoureux. Cela fait partie de ces phrases annonciatrices qui donnent immédiatement le ton que va prendre la conversation.
Ça ne m'effraie cependant pas plus que cela. Ce n'est pas la première fois qu'une amie me raconte des moments difficiles et cette conversation est de toute évidence ce dont Milàn doit avoir le plus besoin en ce moment, même si ce n'est pas facile pour elle. Son visage est crispé et son regard se fige vers le sol, semblant fixer un point lointain avec tristesse.
Quelques secondes passent sans qu'elle ne dise mot. Ils semblent coincés dans sa gorge. Je ne sais pas de quel genre de chose elle s'apprête à me parler mais les souvenirs qu'elle ressasse semble la nouer. En lui adressant un léger sourire, je pose ma main sur son épaule et d'un signe de tête, je l'enjoins à s'ouvrir, essayant de lui faire sentir que je suis là pour elle, pour la soutenir. Qu'elle peux tout me dire.

Une longue inspiration. Et alors, la jeune femme commence, évacuant ses mots qui lui serraient la gorge et le cœur. Elle explique avoir perdu son père il y a plusieurs années, elle raconte quel rôle il avait joué pour elle dans sa vie. Comment il lui a été arraché injustement. Le chagrin, l'incompréhension et le sentiments d'injustice font trembler sa voix tandis que des larmes commencent à embuer ses yeux.

Un frisson me parcoure. Quelle horreur... Je ne peux même pas imaginer à quel point ça a du être difficile pour elle. Je n'ai pas encore eu à vivre la mort d'un de mes parents mais je me doute d'à quel point ce doit être dur. Surtout quand le parent en question est assassiné sans que l'on en connaisse la moindre raison.  L'air amical de mon visage se fige en une expression choquée et désolée . Les excuses avec lesquelles Milàn termine son récit me font l'effet d'un coup de poing. Je recule jusqu'au fond de mon siège. Au coin de mes yeux, de petites larmes commencent à perler. J'aimerai la serrer dans mes bras, lui dire quelque chose. Pourtant, je n'arrive à rien. Mon corps est comme paralysé sous le coup du malheur de mon amie. Aucune parole ne me vient. Ma bouche s'ouvre mais aucun son n'en sort. J'aurais voulu que ça s'arrête là mais elle reprend. Je ressens toute la colère, l'impuissance, la frustration et la peine qu'elle a éprouvé quand l'enquête pour déterminer qui avait tué son père a été arrêtée dans ses mots.
Sa colère serre de plus en plus sa voix quand elle avoue mener sa propre enquête pour se venger du meurtrier de son père et le lien que cette affaire a avec la femme dont elle est tombée amoureuse.

Mon cœur fait un bond en entendant cette dernière partie du récit. Immédiatement l'inquiétude revient à la charge. Chercher à se faire vengeance soi-même est vraiment une mauvaise idée. Si dans les films et les romans, c'est assez fréquent de le voir, dans la vie réelle c'est une autre histoire ! Je m'exclame :

-Tu ne peux pas faire ça ! Tu te rends compte du danger que ça représente ? Tu ne sais pas ce que tu pourrais croiser. Imagine si tu venais à rencontrer un mé....

Je m'arrête une seconde. Pour ce que j'en sait, Milàn ne connait pas le monde surnaturel. Mais alors, qu'arriverait-il si ses recherches la menaient à croiser la route d'un métamorphe, ou pire, d'un djinn. Si elle ne soupçonne pas l'existence de telles créatures, les dangers auxquels elle s'exposent sont encore plus grands ! Je ne peux pas la laisser aller à sa perte. Mais comment lui expliquer ? Si je lui raconte des histoires de métamorphes, de magie et de démons, elle me prendra pour une malade. Je pourrais bien faire démonstration de mes pouvoirs mais comment réagirait-elle ?

-...un malade mentale. achevé-je.Tu n'imagines pas sur quel genre de type tu peux tomber. Qu'est-ce que tu ferais si tu tombais sur un vrai psychopathe ?

L'inquiétude avait durci ma voix sur cette dernière question plus que je ne l'aurais voulu. Je m'interromps en voyant sa mine basse tordue de chagrin. Ça me déchire le cœur de la voir ainsi. Confuse d'avoir probablement rajouter une couche à son malaise avec ma réaction. Ne sachant trop quoi faire, je commence à bredouiller un timide " D... désolée" mais j'abandonne bien vite pour me lever et la serrer dans mes bras contre moi. Bien que surprise moi-même dans un premier temps par la spontanéité de ma réaction, j'en suis curieusement un peu plus apaisée. Le tourbillon d'émotions est toujours présent en moi mais il semble un peu assourdi. Ce léger regain de calme me permet de poser un peu plus ma voix quand je reprends :

-Je suis désolée Milàn. Mais ne t'en fais pas. Ça va aller... Je suis là.

Nous restons de longs instants ainsi. Mes yeux restent mi-clos alors que j'entends mon amie sangloter contre mon épaule. Des larmes roulent aussi sur mes joues, dessinant de longs sillons salés et assombris par le maquillage qu'elles emportent. Comme pour la bercer, nous oscillons légèrement. Finalement, je me défais de cette étreinte. M'accroupissant pour me mettre à sa hauteur, je saisis ses épaules avant de chercher son regard. Lorsque nos yeux verts finissent par s'accrocher, je reprends à voix basse :

-Milàn... Je ne peux qu'imaginer à quel point tout ça est dur pour toi. Rien ne pourra jamais remplacer ton père ou pardonner celui qui lui a fait ça. Mais tu ne peux pas te mettre en danger comme ça. Je t'en prie. Je sais que tu peux te défendre mais dans ce monde, il y a des choses qui nous dépassent. Tu ne peux pas te jeter dans l'inconnu comme ça toute seule. Imagine s'il t'arrivais quelque chose...

Malgré la tristesse qui empli ses yeux, la détermination vengeresse se lit dans ses iris émeraudes. La convaincre d'arrêter serait peine perdue. Si possible, j'aimerai la persuader de rester prudente. Dans son état, je crains qu'elle ne fonce tête baissée dans des ténèbres plus meurtrière qu'elle ne peut l'imaginer.

En cet instant, j'ai l'impression de tenir une adolescente entre mes mains à qui j'expliquerais qu'il ne faut pas faire le mur ou avoir de mauvaises fréquentations. Je ne suis clairement pas la mieux placée pour lui donner des conseils vu comme j'ai joué avec le feu à Londres mais c'est justement parce que j'ai pris des risques et que j'en ai payé le prix que je ne veux pas la voir subir la même chose que moi, voire même pire. Un peu comme le ferait une mère avec ses enfants... Une mère.... J'ai l'impression de répéter souvent ce mot ces jours-ci...
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