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 Serait-ce le bruit de la haine ? [Castiel]

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Serait-ce le bruit de la haine ?ft. Castiel

Tobias arpentait les couloirs. Le bruit de ses pas résonnant dans les corridors et se faisant échos les un et les autres. Bizarrement aujourd'hui les QG de Dux Tenebris était étrangement vide, pas tout fait désert mais beaucoup moins fréquenté que d'habitude.  Comme si tout le monde avait décidé qu'aujourd'hui, provisoirement, la chasse aux monstre s'arrêtait. C'était étrange, ce n'était pas du tout le genre de Dux Tenebris qui était plutôt du genre ''le devoir ne dort jamais'' mais il fallait croire que même les plus zélés des zélés aimaient parfois se reposer.A vrai dire, en cette matinée de dimanche, la plupart des adhérents de Dux Tenebris devaient être à la messe. Ce qui expliquait les couloirs déserts et les absents.

Cliché ? Oui mais le fait était que la majorité des chasseurs ou autres détracteurs des créatures ou du surnaturel étaient des croyants pratiquants. Voir des fanatiques. Tobias aimait se dire que ces derniers étaient assez rares mais il avait conscience qu'il s'aveuglait sur la situation & la mentalité des chasseurs. De sa famille aussi. Pas que sa famille était bigote cependant il était clair que celle-ci avait largement du sang de créatures sur les mains. Tobias lui même ne pouvait nier qu'il n'était pas impliqué dans cette lutte acharnée. Juste qu'il essayait un maximum de garder son humanité et de percevoir celle des surnaturels. Guerre il avait mais Tobias espérait chaque jour que le massacre soit éviter et qu'au final un terrain d'entente soit trouvé. Oui il était naïf et crédule. Son guide restait toujours le devoir des Tetras et il ne pouvait pas croire que celui-ci était fondamentalement mauvais… Puis de nombreuses fois les créatures avaient aussi montrer les aspects sombres de leur nature. C'était un fait : les chasseurs n'étaient pas des saints mais leurs ennemis non plus. La chasse avait au départ un sens et Tobias ne croyait pas que cette raison était dorénavant caduque.

Le jeune homme laissa son regard parcourir les murs froids et gris, aucune décorations ou quoique soit qui aurait pu égayer les lieux. Le QG baignait dans une atmosphère martiale ce qui n'aidait pas à voir les chasseurs comme des être sympathiques. Ce qu'ils n'étaient pas du moins pas au travail. Si normalement Tobias aurait du se sentir à l'aise dans cette ambiance au contraire il avait la chair de poule. Un peu de couleurs ne tuerait personne, un tapis à la rigueur mais non à part un défilé de portes blindées et métallisées il n'avait rien d'autre. Il fallait le comprendre c'était un poil déprimant -l'atmosphère militaire- pour un dimanche matin qu'on avait prévu de passer avec un bon bouquin et un délicieux chocolat chaud… Il avait guère le temps entre son boulot et la chasse la semaine pour se reposer & se vider la tête  alors les dimanches étaient réservés normalement à la détente. Cependant ses plans avaient été contrariés quand sa grand-mère avait débarqué dans sa chambre.

**

- Tobias, je peux te parler ?!

La voix de sa grand-mère, si elle avait résonné jusqu'à ses oreilles d'un ton interrogatif, tout le monde savait dans le manoir des Tetras que quand Bérénice demandait elle obtenait. Seul un fou ou un suicidaire oserait lui opposer un refus. Ce qui n'était pas son cas ni celui du reste de la famille, ils avaient été élevée à la dure et ils avaient appris à faire avec l'autorité de la figure parentale… Seul Jude ces derniers temps, en pleine crise d'ado, faisait des sienne sur ce plan là.

- Oui mamie ?
- Tu es libre aujourd'hui, rien de prévu ?


Par rien de prévu il était sous-entendu ''pas de chasse prévue''. Sa grand-mère n'était pas du genre à accorder une place vitale au loisir ou à ce genre de chose. Le devoir et tout le baratin avant tout. Il se retint de soupirer, il n'avait aucune envie de subir une remontrance ou le regard sévère de sa grand-mère. Valait mieux éviter si on voulait que les jours prochains soient tranquilles.

- No granny, pourquoi ?
-Tant mieux j'aurai quelque chose à te demander… Cela concerne Dux Tenebris, comme tu le sais peut-être on accueil un nouveau conseiller, je n'ai pas encore eu le temps de le voir et comme je suis occupée en ce moment j'aimerai bien que tu ailles lui souhaiter bienvenue de la part des Tetras. Tu veux bien ?


Avant même qu'il puisse répondre, Bérénice tourna les talons, un léger sourire aux lèvres, le laissant  en plan dans sa chambre. C'était bien sa granny, le laisser seul face à son ordre déguiser. Il avait grandement la flemme de bouger mais il ne semblait pas avoir voix au chapitre. Il était partagé entre énervement mais aussi un peu de fierté. Lui représenter les Tetras, l'idée était cocasse. M'enfin… Pour la peine il ne se raserait pas. Oui, la rébellion était bien loin.

**

Voilà comment se retrouver un dimanche matin dans un QG austère : avoir une grand-mère abusant un peu trop d'autorité. Au fond c'était étrange, d'habitude elle ne rechignait pas face au mondanité, elle était même plutôt douée pour ça. Tobias secoua la tête, il ne fallait pas qu'il se pose trop de questions, au contraire il devrait être content que sa grand-mère lui fasse confiance… Pourtant il avait un mauvais pressentiment. De toute façon, il était temps de finir de gamberger, il était devant la porte du fameux conseiller. Il toqua et se décida à ouvrir après avoir entendu un simple ''oui'' et un moment d'hésitation. Ce qu'il vit de l'autre côté de la porte le glaça de la tête au pied.

Le bienvenue des Tetras n'aillait peut-être pas de dérouler en toute amabilité.

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T'as jamais vraiment aimé dormir. Passer des heures à te prélasser dans ton lit, ça n'a aucun intérêt. Ta femme est pareil, alors ça n'aide de toute manière pas à agir comme une marmotte. Lorsqu'elle se lève, elle tient à le faire savoir à toute la maison, et ne supporte en aucun cas que tu fasses agir ta flemmardise alors qu'elle ne rêve que de te tourmenter pour les quelques minutes que vous allez passer devant votre café. Alors, comme tous les dimanches, t'es debout aux aurores, même avant elle, t'en profites pour jeter son maquillage à la poubelle, non sans l'avoir imbibé d'eau auparavant pour qu'il soit définitivement foutu. Tu ne sais plus vraiment où ces rituels, ces jeux destructeurs ont commencé. Peut-être par accident, ta voiture rayée, elle ne sachant pas se répandre en excuses, et vous voilà partis pour une vengeance qui durera toute une vie. T'as retrouvé toutes tes cravates lacérées, la dernière fois, alors elle va pas se plaindre pour un mascara et un rouge à lèvres. Tu vas te préparer ton café puis t'asseoir à la table de la cuisine, ton ordinateur portable ouvert à côté de toi pour regarder les informations. Ça fait des années que tu prends même plus la peine de lire un journal papier. Ta mère t'aurais sans doute engueulé pour ça, mais de toute façon, avec son physique, elle a rapidement été transférée au journal télévisé, alors elle pourrait parler. Mais l'hypocrisie dans la famille, c'était ce que vous gériez le mieux. T'arrives même pas à faire la gueule quand tu l'imagines étendue, du moins ce qu'il en reste, dans un cercueil froid et orné d'or. Elle est morte dans l'opulence mais la vérité, c'est que personne ne prend jamais la peine d'aller poser un regard sur sa tombe.

Des bruits de pas se font entendre dans le couloir, et tu lèves à peine la tête jusqu'à ce que les cris t'empêchent de lire. Tu l'écoutes même pas, tu te fous juste de sa gueule. Puis à la fin tu fais mine d'en avoir marre, tu prends ton pc pour éviter qu'elle le brûle, et tu te casses. Tu te mets au volant de ta bagnole, et t'aurais bien conduit jusqu'au bout du monde, mais le fait est que tu sais même pas où aller, et qu'à toi il te faut un but. Tu restes comme ça derrière ton volant pendant dix minutes, avant de te résigner à te mettre en route pour le Drunk Mermaid. Le bar est fermé le dimanche. Aussi tôt le matin, y a de toute manière jamais personne, et lorsque tu rentres dans l'établissement, t'as presque l'impression que c'est un lieu fantôme tellement il te semble vide. Tu regardes pas l'état du comptoir, tout simplement parce que tu veux pas t'énerver et que tu sais que ça va se produire si tu commences à lorgner sur les moindres détails. T'as perdu ta meilleure serveuse, et pour être honnête, elle était irremplaçable. Tu te retrouves avec des bras cassés, des connards qui savent rien faire, qui comprennent pas qui tu es, et tu te sens seul, putain ce que tu te sens seul.

T'ouvres la porte du bureau, au fond de la pièce, et tu t'y assois. Y a pas de fenêtres, juste une lumière vive qui finit par te donner la migraine. Tu commences à trier tes papiers, à noter ce que tu devras faire cette semaine, les commandes que t'as à passer. Puis tu finis par en avoir marre, t'as pas passé une heure là que t'as envie de te barrer. Mais pas de repos pour les riches, comme on dit.

Alors tu reprends ta caisse et tu la gares à l'orée de la forêt. Là, y a une nature imposante, qui aurait pu te faire peur si t'y avais pas passé toute ta vie, une dague à la main et ton chant comme blessure mortelle. Tu te fais vite un chemin jusqu'au bunker. Pour dire la vérité, tu connais la route par cœur depuis le temps. Il est bien caché pourtant, ressemble à un creux, directement enfoncé dans les arbres, mais toi t'y décèles une porte. Tout a été remis à neuf, automatisé.

D'un pas presque automatique, tu te diriges vers ta pièce, ton bureau si gentiment assigné. Si on t'avait dit qu'un jour tu serais là, conseiller chez les Dux Tenebris, tu leur aurais ri au nez. Tu leur aurais craché dessus, même. Parce que toi, tu te battais pour l'OBCM, et tu pensais toujours le faire, malgré tout, malgré la folie que tu voyais chez certaines de ces créatures, malgré la haine que tu portais aux métamorphes. T'étais de leur côté, du côté de ta race mais aussi de toutes les autres. Et pourtant … Tout a changé lorsque Nathan est mort, pas vrai ? Au fond de toi, sans que tu t'en rendes compte, tu veux être contrôlé. Tu te laisserais mourir avant que ça arrive, mais tu veux plus agir comme ce jour là, laisser ta colère et ta peur des conséquences ternir ton jugement. Commettre l'inévitable. Alors t'as quitté l'organisation peu après le départ de Skye. T'as passé des semaines à réfléchir, à peser le pour et le contre, pour en arriver à la conclusion que tu ne pouvais pas ne rien faire. Passer à l'ennemi, faire du pire ton nouveau credo, c'était la solution. Et te voilà là, après avoir oeuvré dans le silence, dans le secret, l'annonce de ton poste. Tu te détestes autant que tu te comprends, Castiel, c'est un peu ça le souci.

Tu restes des heures avec les compte rendus des réunions que t'as manqué devant les yeux. Tu veux tout savoir, où ils en sont, ce qu'ils font, ce qu'ils ne devraient pas faire. T'es pas déçu, y a quand même des timbrés dans cette organisation, des chasseurs qui connaissent pas leurs limites et qui finiront par être tués, par toi ou par bien pire. Un coup à la porte te fait relever brusquement la tête. T'attends pas de visite, alors tu te demandes ce que ça peut être. Si tu viens le dimanche, c'est pour pas être emmerdé toutes les deux secondes. " Oui ? "   La porte qui s'ouvre, tes yeux qui s'agrandissent de stupeur un millième de secondes, avant que ton visage reprenne son air impassible. Tobias Tetras. Sans doute la pire erreur de ta vie, celle que tu comprend pas encore assez. Comme disait Gidéon, l'amitié est un poison, débarrasse-t-en. Il était loin d'avoir tort dans ce cas là. Tu ne prends même pas la peine de te lever. " Qu'est-ce que tu fais là ? "  Tu te maudits de pas t'en être douté. Après tout, les Tetras étaient partout, rien de plus logiques qu'ils fassent partie des Dux.  
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Serait-ce le bruit de la haine ?ft. Castiel

Lui. Le voir c'était comme se prendre d'un coup un seau d'eau glacé. Lui. Un déluge de souvenir l'assaillit. Lui. Le regret, le chagrin et la colère tout ces sentiments ce mélangèrent et lui brouillèrent la vue. Lui. Il avait juré de ne plus jamais le voir.

Il n'avait qu'une envie qu'il disparaisse de sa vue. De se réveiller dans son lit et que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve. Ou encore une plaisanterie de mauvais goût de sa grand-mère. Oui il ne pouvait pas être là. Cela n'avait aucun sens. Pourquoi Castiel O Murchù serait-il conseiller à Dux Tenebris ? Tobias était encore une fois de plus perdu, avait-il des hallucinations ou devait-il accepté le fait absurde que Castiel se trouvait devant lui ? Il n'avait pas changé du moins physiquement il était très reconnaissable mais pourtant il avait comme quelque chose de différent. Comme si quelque chose clochait. Comme si ce n'était plus le Castiel qu'il avait connu. Non ce n'était pas son ancien ami. En même temps comment il pouvait-il l'être. Tout le monde changeait. C'était un fait. Seulement lui, Tobias, restait coincé dans son évolution. Éternel paumé parmi les paumés.

Lui. Il avait été son meilleur ami. Lui. Il l'avait trahi en quelque sorte. Lui. Il avait voulu s'excuser mais cela avait mal fini. Lui. Ils avaient massacrer leur amitié. Lui. Il ne restait entre eux plus rien si ce n'est un soupçon de haine qui n'attendait plus qu'à exploser.

Castiel, rien que le fait que ce prénom renvoie à une réalité concrète était étrange. Il l'avait oublié, du moins il avait essayé. Il avait aussi promis, promis que cette amitié était finie et enterrée. Que c'était de l'histoire ancienne. Qu'il n'avait jamais accordé la moindre importance à ce triste personnage. Bien sûr c'était faux mais une fois de plus il avait été faible. Bérénice Tetras avait une fois de plus gagné. Ses souhaits avaient été exaucés et il avait perdu toute chance de dévier du chemin qu'on lui avait tracé.

Lui. Lui. Lui. Lui. Lui. Il n'était plus sans sensé exister, il devait renvoyer au néant.

Tobias ferma les yeux pour faire cesser le déluge de pensée qui encombrait sa tête. Il fallait qu'il se calme, il ne pouvait pas se montrer faible. Tout ceci c'était sûrement une épreuve de sa grand-mère. Tout s'expliquait : son comportement étrange notamment. Il aurait du s'en douter. Un chasseur ne doit jamais se reposer sur ses laurier Tobias, jamais. Une épreuve, une évaluation, cela ressemblait que trop bien à ce que pouvait lui faire subir sa grand-mère. Tester son mental, tester sa loyauté, tester si il était enfin devenu adulte. C'était ça, ça ne pouvait être que ça. Oui valait mieux penser de cette manière. Faire en sorte d'avoir un objectif, sinon il allait s'écrouler, se barrer en courant ou sauter à la gorge de Castiel. Il avait l'impression de se réveiller en pleine guerre et de faire face à un soldat ennemi. Il sentait la tension monter en lui, comme si il avait été jusqu'à maintenant sous anesthésie. C'était délirant, grotesque, il allait devoir se calmer tout de suite. C'était pathétique de réagir comme ça, de s'affoler d'une telle façon. Absolument ridicule. Après tout ce n'était qu'une ancienne connaissance non ? Alors pourquoi paniquer, décidément il n'était pas bien réveillé. Pis rester immobile à rien dire, même quelques secondes de rien du tout, ce n'était pas trop poli. Il fallait qu'il présente la bienvenue des Tetras après tout. Oui voila ce centrer sur cet action là, être concis, simple et efficace. Celui qu'il avait en face de lui n'en valait pas la peine.

Sourire froid, expression neutre si ce n'est un regard glacial. Il n'avait jamais été doué pour cacher ses émotions et il n'avait aucune envie de le faire. Tobias voulait montrer qu'il ne ressentait rien, si ce n'est de l'indifférence et un certains mépris. Conseiller ou pas il allait certainement pas faire semblant d'être content de le voir. Il s'avança légèrement, notant que Castiel ne prit même pas la peine de faire le moindre geste. Ce pauvre type. C'était déjà un miracle que monsieur daigne lui adresser la parole.

- Oh voir notre nouveau conseiller à tous, lui présenter la bienvenue, lui dire que les Tetras sont ravis de le comporter dans les rangs de Dux Tenebris je suppose. 

Non il ne voulait pas s'adresser à lui directement. Il n'en valait pas la peine. Il préférait crever plutôt que de donner l'impression que Castiel avait un tant soi peu d'importance à ses yeux. Non ça lui ferait beaucoup trop mal.

- Et vous que faîtes vous dans notre base en ce dimanche matin ? »

Sourire froid, insolent. Le vouvoiement ? Une manière de lui montrer qu'il était comme un inconnu. Pas de la politesse, surtout pas. Il ne le méritait pas. Non il fallait qu'il se calme, qu'il attende au moins sa réponse, il était ignoble, il ne voulait pas l'être. Lui donner une chance, se contenter de l'ignorer, partir ? Tobias espérait encore au fond que Castiel n'allait pas le décevoir. Naïf parmi les naïf. Il n'allait pas être déçu, ironie bien sûr.

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Tu te serais pas attendu à voir Tobias débarquer, pas vrai ? T'aurais dû pourtant, c'était dans la logique même des choses. Après tout, toutes les chances étaient à prendre pour te déstabiliser, surtout venant de la part des Tetras. T'aurais même dû espérer pire de la part de la grand-mère. Tu te rappelles qu'à une époque, elle te faisait presque peur, cette femme qui ressemblait étrangement à ton père, le même regard calculateur, la même attitude froide, cruelle. Même sans bouger tu pouvais sentir tout ce qu'elle pouvait faire, tout ce qu'elle n'hésiterait pas à faire. Puis tu t'étais endurci, t'en avais plus peur, tu t'en méfiais. Et si c'était son jeu, de t'envoyer son petit fils en espérant que tu recules, peut-être que la vieillesse commençait véritablement à la toucher en fin de compte, peut-être qu'elle n'était pas ce vampire qui pourrait aspirer la vie partout où elle passait. Tu l'aurais tellement bien imaginé en monstre de Disney, faisant faner les fleurs sur son passage. Parce que Tobias, dans ton bureau, ça ne pouvait venir que d'elle. Le souvenir de ce que vous aviez été, de votre passif, peut-être bien que tu y penses, peut-être bien que c'est ce qu'elle veut. Pour quelle raison, t'en sais rien, peut-être qu'elle te juge mal si elle croit que tu as encore des sentiments à ce sujet précis. Dans ton arrogance, t'arrives pas à te dire que c'est peut-être ce qu'elle veut. Que celui que tu es maintenant est plus difficile à descendre que celui que tu étais, et que te mettre sous les yeux tout ce que t'as perdu au fil des années juste pour plus montrer aucune faiblesse t'as coûté plus cher que si tu t'étais pris une flèche en pleine gorge. Plus que ça, même si l'idée t'effleure l'esprit, jamais tu te douterais que ça pourrait marcher. Tu t'es peut-être pas enterré assez profond, parce que t'as toujours cru que la surface, ton moi conscient, était de toute manière bien suffisante. T'aurais dû aller plus en profondeur, mais les gens ne changent pas, il paraît. Tu peux essayer ce que tu veux, celui qui a dit qu'on pouvait fondamentalement changer celui qu'on était est un gros con. Il y aura toujours cette part de toi prostrée, affligée, celle qui n'admet pas que tu aies pu commettre l'impensable juste pour sauvegarder ton nom.

Cette part de toi qui était encore là lorsque t'es allé chasser, alors que t'aimais pas ça mais que quelque part, t'y prenais déjà du plaisir, sans vouloir te l'avouer, et que t'es tombé sur Tobias. Tu sais plus, c'est flou, est-ce qu'il t'a sauvé la vie, ou alors t'as sauvé la sienne ? De toute manière, à un moment, vous comptiez plus, vous étiez là et c'était le principal. Mais tu pouvais pas avoir d'amis, pas vraiment en tout cas. T'y as cru, t'avais même cru que tu pouvais tomber amoureux, et pourtant t'as brisé le cœur de tout le monde quand tu t'es réveillé. Ton meilleur ami, la fille que t'aimais, mais comment tu voulais faire, avec tous ces secrets ? Tu pouvais rien dire mais t'en pouvais plus, t'étais en train de briser ton mariage, comme Niamh, parce que t'avais pas envie de dire adieu à ta vie. Ta vie tu l'aimais, tu la trouvais sincère, malgré tout. Puis il y a eu les enchaînements, ce tourbillon qui n'en finissait plus, pour se finir sur le sang de ton frère imbibant le tapis du bureau de Gidéon. C'est là que ta vie s'est finie, pas vrai, c'est là que t'as dû mettre fin à la mascarade qu'était ton existence pour t'en construire une nouvelle, te protéger derrière un mur que personne ne pouvait vraiment traverser, même pas ta femme.

Tu lèves un sourcil, sortant de tes pensées qui n'avaient plus aucune utilité à l'heure actuelle. Tu sais pas à quel jeu elle joue, la Tetras Senior, mais ça ne te plaît pas. Il n'y avait aucun moyen qu'elle ne sache pas qui était le nouveau conseiller. Mais il pouvait montrer qu'elle n'était pas la seule à savoir jouer aux échecs. " Famille honorable que celle des Tetras. Je suis honoré de l'attention, je m'en souviendrais. Un Ò Murchù n'oublie jamais rien, Bérénice le sait. "   T'aurais pu y aller plus subtilement mais ton ton n'avait aucune once d'ironie. Parce que tu croyais chaque mot qui passait tes lèvres, quelque part. Tu te souviendras, toujours. Tu accuseras, encore, les autres d'avoir gâché ton existence, alors que t'as jamais été que le seul coupable. Un petit sourire, rien de rassurant, naquit sur tes lèvres. " Rien dont un conseiller puisse discuter avec un simple soldat... Tu es bien juste un soldat ici non ? "  Prendre le contrecoup du vouvoiement pour montrer le peu d'importance que tu y accordes. C'est un jeu plus qu'une conversation, où les non dits ont plus d'importance que tout ce qui peut s'entendre. " Tu ne devrais pas être là non plus, de ce que j'en vois. Les ordres de mission ont été donnés en début de semaine, pas de réunion à ce sujet ici. "  Pour une fois, pas forcément une remarque, seulement une interrogation. T'es un mec curieux, t'y peux rien. Si c'était juste pour lui souhaiter la bienvenue, il aurait fait le chemin pour pas grand chose.  
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Serait-ce le bruit de la haine ?ft. Castiel

Plus il réfléchissait, plus il était évident que sa grand-mère avait tout prévu. Elle voulait le tester ou même autre chose. Mais quoi ? Tobias se mit à jurer intérieurement, que voulait-elle vraiment ? Le faire souffrir , non, du moins pas seulement. Bérénice Tetras n'était pas du genre à commettre des actes, quel-qu’il soit, sans avoir dix idées de ce qu'ils  pourraient lui apporter. Elle avait toujours été comme ça, il ne voyait pas pourquoi cela changerait. Tobias se remémora le jour où sa grand-mère avait appris qu'il fréquentait la famille O Murchù, de son sourire glaciale quand elle lui avait annoncée qu'il allait devoir briser une des rare amitié qu'il avait pu noué. Il lui avait désobéit, une des seules fois, mais il l'avait amèrement regretter. Cela ne lui avait apporter que souffrance et déception et absolument rien d'autre. Ils s'étaient sauvés la vie, ils avaient ris et vécu les pires moments comme les meilleurs ensembles et pourtant Castiel avait tout balayé d'un seul geste. Déjà cette époque il s'était comporté comme un monstre. Tobias ne regrettait qu'une seule chose : ce n'était de ne pas l'avoir  compris. Peut-être que la matriarche Tetras souhait-elle qu'il le tue, qu'il s'en débarrasse, que cette tâche lui revenait car il avait commit l'erreur d’associer Tetras et O Murchù. Non ce n'était pas sans doute pas le cas, Bérénice Tetras rêvait de voir les tritons O Murchù crever la bouche ouverte mais elle n'était pas inconsciente pour autant. Elle ne tenterait rien avant d'être sûr de pouvoir gagner. Cette prudence lui avait permis à elle et à la famille des Tetras d'être au sommet. Il était plus vraisemblable qu'elle utilise Tobias comme une arme, un avertissement, un moyen de dire à Castiel qu'elle avait sous la main tout un tas de moyen de lui nuire. Oui il était un instrument comme un autre au service des plans des Tetras. Étrangement cela ne le gênait pas, il avait un but, quelque chose auquel s'accrocher face ce qu'il avait crut être son ami. Croyance depuis longtemps disparue mais les derniers fragments qui subsistaient étaient en train de disparaître.

Il jeta un regard, détaillant chaque recoin de la pièce, tout autour de lui. Comme les reste des locaux de Dux Tenebris tout y était sobre, seul le bureau et ses quelques dossiers étalés donnaient une once de chaleur et d'humanité à l'endroit. Il avait aucune source d'eau, bien sûr, Castiel n'était pas devenu arrogant au point de s'exposer volontairement au danger. Tobias sourit, si son ''meilleur ennemi'' voulait donner l'impression qu'il jouait dans la cours des grand, il se trompait lourdement. Il se croyait peut-être puissant mais les puissants, eux, n'avaient plus peur de rien. Craindre c'est être faible. Un souvenir lui revint en mémoire. Un jour sa grand-mère avait reçu un de ses espions, celui-ci récalcitrant avait cru pouvoir se servir de l'arme posée négligemment sur le bureau de la matriarche contre sa maîtresse. Erreur fatale le pistolet lui avait explosé à la figure. Il se souvenait encore des gémissements du mourant et de la leçon du jour que Bérénice Tetras avait alors dicté à ses petits-enfants ''les puissants n'ont jamais peurs car ils sont intouchables quoiqu'il puisse arriver''. Avoir peur c'était être faible mais c'était aussi être terriblement humain. Castiel avait beau être un odieux connard il n'en restait pas moins lui aussi faible. Il était humain et si cette conviction n'atténua pas sa colère, Tobias en fut soulagé. Celui qui lui faisait face n'avait rien d'un obstacle insurmontable. Ses sourires froids, son dédain et tout le reste ce n'étaient que des tentatives pathétiques de lui faire du mal.  Il voulait être puissant mais il se berçait d'illusions, un puissant n'aurait même pas pris la peine de lui accorder ne serait-ce que du mépris. C'est ce qu'avais fait sa grand-mère, elle avait estimé que Castiel ne méritait même pas qu'elle lui accorde une visite, un regard… Non elle lui avait juste envoyé une présence désagréable. Juste ce qu'il fallait pour qu'il comprenne qu'il ne lui échappait pas même si il était pour elle. Dans toute autre situation Tobias aurait haït sa grand-mère, comme cela lui était arrivé bien souvent, mais exceptionnellement il s'en fichait. Il voulait s'en foutre, il avait ressentis de la souffrance en revoyant Castiel, il avait espéré durant une micro seconde un retournement de situation mais en entendant le venin de Murchù junior il ressentit juste une profonde fatigue. Décidément il n'avait que Castiel qui pouvait le faire passer par tout un tas d'émotions aussi rapidement pour au final ne lui inspirer qu'une profonde sensation de désagrément. En quelques secondes Castiel lui avait montré son visage, il n'avait pas envie de croire ou de penser que ce n'était qu'une façade. Il était juste fatigué de tout ces jeux pervers auquel il était forcé de se livrer. Fatigué, lassé et en colère.

Il avait été, lui aussi, faible de croire que Castiel pouvait être chose que synonyme d'ennui, de tristesse et de colère. Faible  oui. Souhaiter la bienvenue, bien sûr non, il devait se confronter à ses faiblesses. Sinon il avancerait jamais, il resterait toute sa vie coincée dans ce quotidien morne et minable. Bray il voulait fuir cette maudite ville mais tant qu'il n'affronterait pas ses problèmes. Il resterait enchaîner à Bray et tout ce que ça impliquait. Castiel, le Castiel arrogant et distant qui lui faisait face lui renvoyait un reflet désagréable de lui même. Il ne savait pas vraiment pourquoi il était là  mais il fallait avancer. Quoiqu'il lui en coûte.

Lui, lui, lui il n'en avais plus rien à foutre. Lui, lui, lui il voulait juste lui faire du mal à son tour.
- Oui simple soldat, je dois rien à mon nom figurez vous mr le conseiller.

Retomber dans le jeu, le continuer, pour éviter de lui sauter à la gorge et en finir. Tobias aurait tout simplement lui tourner le dos et partir . Non cette alternative était trop simple, il avait besoin d'expulser tout ces années de non-dit, de silence, à faire comme si rien n'était. Castiel était sans doute aussi paumé que lui mais il n'avait pas envie de l'envisager. Il voulait juste le haïr, juste le détester, et l'accuser de tout les maux. Ensemble avec leur amitié ils auraient put s'en sortir, du moins il l'avait cru. C'est à cette période, grâce à lui, qu'il s'était permis d'aimer, de croire que tout pouvait être possible. Nathan, rien que de penser à lui le faisait souffrir, lui avait eu le courage de tout laisser, du moins il l'espérait.  Ne pouvaient-ils pas enterrer la hache de guerre avant qu'il soit trop tard ?  Non ce n'était pas possible. Depuis ils étaient fait pour se faire du mal. L'amitié lointaine n'avait été présente que pour que leur haine soit plus douloureuse.

- Vous n'êtes pas au courant de tout ? Ils ne vous font pas confiance j'imagine, compréhensible.

Il se rapproche, il sent disparaître Tobias, il sent  le chasseur prendre le dessus. Finis de rigoler , il est temps d'en terminer. Il est las, rien ne sert de tourner autour du pot, ça ne peut que finir mal.

- En même temps personne ne peut te faire confiance, tu le sais ça Castiel ?! Je suppose que oui vu que même ta famille te fuis.

Il était passé au tutoiement, à quoi ça sert de jouer, de faire semblant quand on a qu'une seule envie c'est d'enfoncer son poing dans la gueule de l'autre. Oui, il ressentait rarement l'appel de la violence mais là il était présent, dangereusement présent. Trop de non-dits accumulé, trop de haine, trop de ressentiment, trop de tout, trop de trop.

Le bruit de la haine lui vrillait les tympans.

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T'es arrivé que depuis quelques années dans les Dux. Et encore, un an et demi tout au plus. Avant ça, t'étais ailleurs, à l'opposé, comme le contrecoup du miroir que tu pouvais t'empêcher de regarder. Puis t'as décidé de tout abandonner, tu le valais plus, et tu le savais. Avec le départ de Skye, t'avais même plus de quoi faire, tout t'emmerdais, ces bien pensants, et surtout la folie du chef, celui que tu pouvais plus aider, passer un moment. Il avait passé le cap, il avait perdu l'esprit, et tous ces gens qui le suivaient les yeux fermés, ça t'avait rendu fou, parce que tu pensais bien faire, avant, ton arrogance, elle a toujours été là, mais tu la mettais à leur service, et tu faisais les choses bien. Tu te souviens de l'acier presque contre ton visage, tu te souviens de la guerre entre vos deux êtres, puis tu te souviens lui avoir sauvé la vie. C'était pour elle, finalement, que tu restais. Pour tes convictions, et pour elle. La liberté, c'était tout ce que tu recherchais et que t'avais jamais eu, alors t'espérais qu'avec eux, tu réussirais à l'atteindre. T'émanciper de ta famille, de l'effet nocif de ton paternel. Penser par toi-même, tu le faisais déjà, tu voulais t'enfuir de ton mariage sans pour autant tout perdre. Le perdre lui, mais pas les autres, parce que tu les aimais, les autres, même ton petit frère, cet emmerdeur de première, cette relation de conflit perpétuel, mais que tu chérissais autant que l'amour que tu portais à ta jumelle, malgré tout. T'aimais déjà le danger, à l'époque, tu t'es jamais senti autant vibrer que ce jour là, ce jour où Ò Murchù et métamorphes avaient vécu côte à côte le pire défi de leur histoire, sans savoir si quelqu'un finirait accidentellement poignardé durant le combat. Ce jour où tu lui avais sauvée la vie, et où elle t'avait sauvée à son tour, cette amitié qui avait commencé par un couteau enfoncé dans du bois, cette rage face à ce dédain, ces deux mondes qui entraient en collision sans pouvoir réellement s'intégrer l'un à l'autre. Puis elle était partie, et tu avais changé. Toi aussi tu t'étais barré. Trop de contradictions, l'OBCM qui perdait son maître, l'autre qui ne voulait plus de liberté depuis qu'on la lui avait enlevée. T'avais mis bien une année et demie avant de savoir quoi faire. Tu ne pouvais pas rester inactif, c'était en dehors de ta portée. Tu savais pas faire, regarder les choses de loin sans faire de vagues, c'était pas ton truc. Alors tu avais réfléchi. T'avais aucune envie que ton implication où que ce soit ne soit connue. T'avais assez donné.

Alors tu t'étais rapproché. T'étais allé voir Keenan O'Dwyer, cet oracle que tu connaissais, que tu avais vu à l'oeuvre. Il avait à peine accepté de te recevoir, il voulait à peine te voir. Il savait tout de toi alors que la seule chose que tu avais jamais pu retenir de lui, c'était sa canne blanche et son œil perçant. Aveugle mais pas démuni, le visage sec et dur, il avait vu. T'as aucune idée de comment il t'avait sondé ni quel démon lui susurrait à l'oreille, mais s'il avait commencé au plus bas de l'organisation, sa dévotion n'avait jamais été entachée. Il était de ceux qui priaient un Dieu qu'aucune preuve ne montrait réel, alors même que les esprits lui apprenaient les secrets de l'univers. Être complexe, ou juste un être que tu ne comprendrais jamais, tu ne pouvais le savoir. Le fait est que de la froideur de votre entretien, il accepta de t'introduire plus haut encore. Il comprenait. Cette envie de rester anonyme, inconnu des fichiers, des autres. Il avait besoin que tu fasses tes preuves, aussi. On ne prenait pas les traîtres sans conditions. Et tu assumais ta position, t'avais pas vraiment le choix. Alors t'étais entré chez les Dux, t'avais livré tes secrets aux oreilles les mieux placées, tu t'étais caché. Jusqu'à la semaine dernière. T'avais entendu de loin le pas net de Keenan, ce bruit caractéristique de sa canne heurtant le sol froid. Les coups frappés à la porte et sa voix t'annonçant que tu ne serais plus de ceux qui viennent en pleine nuit susurrer leurs conseils à ceux assez grands pour les écouter. Si tu as l'air d'un arriviste, tu ne l'es pas.

Et ça, ça c'est un pouvoir que tu as entre tes mains. La connaissance contre ceux qui ne savent pas. Comme Tobias qui t'offre cette visions de celui qui veut faire mal mais qui donne un coup dans l'eau. « Bien naïf quand on voit qui t'as envoyé ici, si je peux me permettre. Le nom, c'est l'assurance que tu ne seras pas oublié, peu importe ce que tu fais. Ça ne t'ouvre pas de portes que tu ne peux pas franchir. Pas chez moi, en tout cas. » Tu réponds comme si tu n'avais pas le choix, alors même que tu aurais pu l'ignorer. Mais c'était un jeu auquel tu n'avais jamais pu dire non, si puéril que ce soit. Tu le regardais dans les yeux, toujours assis dans ton fauteuil. L'irrespect mélangé au reste, ou plutôt le fait que quoi qu'il soit passé par cette porte quelques minutes plus tôt, ce ne soit pas assez pour que tu fasses le moindre effort. Le calcul, tu ne connaissais que ça, c'est sans doute ce qui te permettait de tenir autant, depuis si longtemps.

Tu revois la blondeur des cheveux de Skye alors qu'elle souffre à tes pieds. Ta mai qui se tend et qui la récupère. T'as pas encore fini avec elle, inlassablement, tu l'aides, tu la forges pour que personne ne puisse jamais lui enlever sa liberté, celle que tu chéris. Tu le caches au monde, ce lien, cette chose incassable pour qui tu donnerais ta vie. Celle qui te raccroche encore à celui que tu étais. Pourtant, tu l'as trahie aussi, même si tu n'en montreras jamais rien. Ça te fait mal, quelque part, de te sentir tiré, mais tu l'as choisi. Et elle n'était pas là pour te mettre une droite quand t'aurais dû te réveiller. Il était trop tard maintenant. « Il y a trois ans j'étais membre de l'OBCM, tu ne dois pas l'ignorer et je ne le cache pas. S'ils me faisaient entièrement confiance, je les traiterais d'idiots. » Et c'est quelque chose que tu penses, tu es bien le premier à regarder constamment derrière ton épaule.

Mais tu commences à serrer les dents, ton esprit lui hurle, au loin, de reculer. Et tout devient trop. Sa tentative de te mettre les nerfs à fleur de peau, est-ce qu'il sait réellement ce que tu pourrais faire ? Est ce qu'au moins il s'en doute ou son aveuglement lui enlève tout instinct ? Alors tu te lèves pour lui faire face. «  Sors de ce bureau. Je le demanderais pas deux fois. » Touché en plein cœur si tant est que tu en aies un, pas vrai mon triton ? Tu revois le regard de Niamh, cette détresse, cette souffrance, la déchirure qui l'a faite partir. Tu essaies de te convaincre que ce n'est pas de ta faute et tant que personne n'en parle, tu arrives encore à y croire. Mais lui, lui, Tobias, il n'avait pas le droit d'en parler, il n'avait pas le droit de faire comme s'il connaissait sa famille, sa sœur, son frère, ceux qui ne concernaient personne sauf eux-mêmes.

Mais il ne reculait pas, il continuait à avancer, doucement, vers lui, et tu te sens suffoquer, comme i on te privait de ton espace vital, et là, tu disparais derrière ta colère, et d'un coup tu montres ta voix, ta vraie voix, ce son rauque, juste pour le faire reculer. Tu pourrais le tuer, là, maintenant, et t'es à deux doigts de le faire, avant que l'image de Gaïa, le souffle coupé par ton envoûtement, recroquevillé au sol alors que le vent manque de te brouiller la vue, tu revois son corps couvert de sang après que tu aies perdu la raison. Tu le fais reculer jusqu'à la porte, et tu sais qu'il se bat mais il a aucune chance contre toi, pas maintenant, pas alors qu'il n'est qu'humain. Tu arrêtes de chanter, tu parles, mais ta colère ferait presque vibrer les murs. «  Tu n'as aucun droit de parler de ma famille. Tu parles de confiance mais tu n'en es pas plus digne que moi. » T'arrives pas à te calmer alors tu recules. Non pas par peur, mais parce que tu ne sais plus ce que t'es capable de faire. Pas après Gaïa. Pas après Nathan. « Tu n'es plus rien Tobias. Mais tu respires encore, alors estime-toi chanceux et casse-toi. »  
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Serait-ce le bruit de la haine ?ft. Castiel

Les O Murchù cette famille maudite. Qu'est-ce-qu'il n'aurait pas donné pour ne jamais les connaître. Une bonne partie de ses souffrances n'auraient jamais existé sans eux. Pas de Nathan, pas de Castiel et aucun sentiment d'abandon et de trahison pour le ronger de l'intérieur. Aucune nostalgie, aucune mélancolie, aucune colère pour lui pourrir la vie.  Il aurait été heureux sans les O Murchù, presque du moins. Il était un tant soi peu honnête avec lui même, au fond, il savait que tout ces malheurs et le mal-être qui le bouffait n'incombait pas entièrement aux O Murchù… Mais il était humain et parfois il ressentait le besoin de trouver un coupable. Un grand méchant loup. Quelqu'un ou quelque chose à détester de tout son soûl. Quelqu'un sur qui il pourrait décharger tout ses griefs. Quelque chose à détruire. Les O Murchù correspondait parfaitement à cette envie. Cette terrible famille, toute la population de Bray devait avoir une raison plus ou moins fondées de les détester. C'était facile : riche et odieux le mélange parfait pour haïr un groupe d'individu. Les Tetras fonctionnaient aussi sur le même principe mais comme ils possédaient nombre de médias, y compris le journal principal de la ville de Bray, il était facile pour eux d'enjoliver discrètement leur réputation. Tout était une question de perception et de choix. Croire et vouloir. Deux mots qui résumaient bien la vie de Tobias.

Il savait, bien sûr, que ce n'était pas aussi facile. Il le savait que lui aussi était grandement coupable dans le merdier qu'était Bray. Du moins qu'il était responsable du merdier qu'était sa vie. Il le savait, il l'assumait en partie mais il n'était pas encore foutu de réagir, de tout envoyer balader. Tout partait à la dérive mais il était incapable de réagir. Il se contentait d'être spectateur. Une victime tout au plus. Il s'était contenté de vivre, ballotter par les événements, selon les diktats familiaux et le voila dans une situation des plus absurdes. La haine, la colère et le chagrin le rendait peut-être aveugle mais le peu de lucidité qui lui restait lui criait que tout ceci était vain. Il n'avait pourtant aucune envie d'écouter cette petit voix, se consumer dans la haine lui semblait être une meilleure option. Le choix le plus facile à croire et la croyance la plus réconfortante.  Il se détestait, il s'était toujours détesté, il était faible et cela lui donnait envie de vomir. Vomir son chagrin et cette colère factice qui le faisait tenir. Tout vomir dans cette pièce immaculé, vomir dans ce temple dédié à la haine. Dux encore une image de sa lâcheté. De leur lâcheté à tous au fond.

Castiel. Un désagréable reflet. Une leçon de sa grand-mère pour lui rappeler qu'il y était. C'est-à-dire pas grand-chose si ce n'est un Tetras. Castiel lui non plus n'était pas grand-chose si ce n'est un O Murchù. Ils étaient sensés se détester de principe mais pourtant ils avaient forgé une amitié. Une amitié sincère, quelque chose de vraie, au-delà du bordel qu'était leur vie. Un pantin consentant en rencontrant un autre. La vie avait un drôle sens de l'humour. La vie était une garce, elle lui avait donné un peu de bonheur pour mieux lui retirer. Elle l'avait renvoyé à sa place, celle du lâche, roseau résistant mais qui se plie face à la volonté du vent. Toujours debout envers et contre tout mais pitoyable. Il aurait pu ne serait-ce que tenter. Tenter de s'opposer au joug familial, tenter de continuer à voir Castiel, tenter de rester son ami… Si il avait tenté peut-être que sa vie aurait été bien différente. Avec des si on change le monde mais les si n'avaient aucun impact. Le mal état fait. Le passé était le passé et il allait devoir en assumer les conséquences.

Castiel et sa verve, son assurance de connard patenté, voila la réalité, sa réalité, celle que son inaction a participé à construire. Quelqu'un à détester, il devait le détester, c'était son rôle. Le rôle qu'il s'était attribué tout seul comme un grand. Le chasseur essaye de garder le contrôle cependant, de se cantonner aux mots. Un jeux où il n'est pas le plus fort mais un jeux qui ne risque pas de les tuer tout les deux. Un contrôle qui, malgré tout ses efforts, s'effondre au fur à mesure que les mots sortent. La méchanceté la vraie, celle qui fait mal, celle qui vise juste, celle bien trop vraie pour être dite sort de sa bouche. Les mots se font violent et la soif de sang aussi. La violence appelle la violence, les mots appelle les coups. Il se  rapproche du bureau, il ne sait pas vraiment ce qu'il va faire. Non il ne peut pas, il n'est pas comme ça, il faut qu'il mette un stop à cette situation qui n'a pas de sens… D'un coup il ne contrôle plus rien, il n'est plus rien, plus qu'une poupée de chaire vidée  de toute volonté. Un automate à qui on aurait remonté la clé pour qu'il fasse demi tour.
Soudain tout s'arrête. Comme si il avait été en apnée il reprend son souffle.Le chasseur en lui comprend ce qui lui est arrivé. Le jeune homme se sent une dernière fois trahie. Il sent la fureur la plus totale se déverser à l'intérieur de lui. Il n'est plus lui.

- Pas le droit ? Mais pas le droit de quoi Castiel ?! De te dire que tu es un pauvre connard, qui est assez con pour croire que son enfoiré de père ne lui ouvre que les portes qu'il mérite! Rassure moi tu n'y crois pas au fond ? Dis moi que non sinon t'es qu'un pauvre type, une merde, un pauvre con !

Une pause. Il le regarde, brûlant de haine, la colère se déversant sans qu'il puisse s'arrêter. Marionnette de ses sentiments quand il n'est pas contrôlé par sa grand-mère ou par un putain de triton.

- Pas digne ? Mais j'en ai rien à foute de la dignité, je croyais me mettre des œillères mais toi tu t'es carrément crever les yeux. Tu peux jouer au grand dans ton putain de fauteuil, vas y imite ton popa si ta te chante mais assume les conséquences merde ! T'en a pas marre d'être toujours une putain de victime ? Ouin ma famille me déteste, ouiiiin alors je vais jouer au connard, ouiiin personne ne me comprend… Tu me donne envie de vomir !  Je suis peut-être aussi lâche que toi mais au moins j'ai le mérite d'assumer mes actes, de les regarder en face. Alors excuse moi mais si clairement je suis plus digne de confiance que le pauvre type que tu es !

Il se sent exploser ou plutôt il se voit exploser comme si il n'était plus que spectateur de sa colère. Sans même le vouloir il projette tout le contenu du bureau par terre ou en direction de Castiel. Le bruit du verre brisé ne le calme pas, il est trop tard maintenant pour reprendre conscience. Des années de silence, des années à supporter, des années à faire des concessions maintenant il s'exprimait sans plus aucune limite. Il n'en avait plus rien à foutre. Il se foutait de tout.

- M'estimer heureux de respirer ? Hahah mais vas y tue moi, fais quelque chose dans ta putain de vie mais je t'en prie assumes en les conséquences alors ! Non je me casserais pas, ça serait trop facile, je te ferais pas ce cadeau Castiel. Tu le mérite pas.

Le crachat part tout seul. Un acte qui ne lui ressemble pas mais ne pas être sois-même cela fait lui fait du bien. Comme la sensation de sa main rencontrant la joue de celui qui cristallise, à cet instant précis, tout ses malheurs. Les larmes aux yeux, des larmes autant de colère que de tristesse, il laisse la violence le dominer. La haine a gagné. Comme bien trop souvent à Bray.

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Tu sais que c'était une erreur au moment où t'as commencé à chanter. T'as pas pu t'arrêter, l'envoûtement était parti et toi tu voyais de toute manière que ta fureur et la panique de celui qui est endormi mais bien présent, d'encore faire un geste que tu ne serais jamais capable de te pardonner. C'était comme Nathan, c'est les sentiments qui te prennent, peu importe lesquels, ceux que tu peux pas contrôler et que tu ressens malgré toi, malgré cette façade que tu te donnes pour pouvoir survivre. Parce que c'est là toute la question, c'est en ça que l'humain est bien fait. Un instinct de survie qui t'empêche de voir la fin, de voir le bout du tunnel, alors qu'il aurait très bien pu être devant toi. Ce sont tes actes que tu ne peux pas analyser parce qu'ils te feraient perdre la tête. Non pas que tu t'en considères défait, tu sais ce que t'as fait, tu l'as assimilé. Mais en voir toute l'horreur ne ferait que faire ressurgir celui qui n'est pas assez fort pour le supporter. Toi tu l'es. T'es convaincu qu'il a tort, que cette conversation, elle ne fait que montrer à quel point l'amitié que tu as pu avoir, que ce que tu t'es forgé pour te tenir loin de ta famille n'était que vaines tentatives. T'aurais pu être le plus intelligent des deux. T'aurais pu t'arrêter là, t'aurais pu partir, le planter. Mais c'est pas dans tes habitudes. Toi t'as besoin de cette confrontation, t'as besoin de le martyriser, de le vider de toute énergie, de le voir agoniser plutôt que de t'en éloigner. C'est un paradoxe tellement ridicule que t'en aurais presque mal. T'as envie de lui dire que vous êtes seulement deux cons, qu'il faut revenir en arrière, parce que sinon, vous n'auriez de paix que lorsque vous vous auriez détruits. Être la bonne personne, celle qui défait mais qui ne détruit pas. Pourtant tu dis rien. Toi tu ne veux que lui répondre, mais il ne t'en laisse pas le temps. C'est peut-être pour le mieux, alors que tu sentirais presque ton sang bouillir, tes poings te démanger. C'est une partie de toi que t'as pas pu effacer, ta colère. Parce qu'elle te vient d'encore trop haut pour que t'aies une quelconque influence. La pomme ne tombe jamais trop loin de l'arbre, selon les dires de certains. Tu sais qu'ils ont tort. Tous autant qu'ils sont, ceux qui croient te cerner, te connaître, et pouvoir te traiter en conséquence. T'as rien à voir avec ton père, t'as jamais été comme lui, malgré tous les efforts qu'il a toujours employé pour que tu lui ressembles, jusqu'à te faire épouser une femme qui aurait facilement pu être ta mère si elle était née des décennies plus tôt. Il a fait de toi son miroir, sans remarquer les fissures qui semblaient réparées, alors qu'elles n'étaient que camouflées. Mais même toi t'as peur, maintenant, du jour où le miroir se brisera. T'as peur de devoir enfin faire preuve du courage qui t'as manqué des années plus tôt. Alors que tout ce que l'on t'as appris au fil du temps est l'importance de la famille. Mais est-ce que ça vaut quand la tienne n'est qu'une succession de noirceur et de folie ? Sans doute.

Est-ce que tu penses mériter ta place ? La réponse est oui. Tu sais que tu la mérites. Parce que tous ces gens, aveuglés, ils ne voient que ton nom. Ils ne voient pas au-delà, ils ne voient pas que ta présence ici n'a rien à voir avec ton père mais avec ta trahison, celle qui te ferait presque vomir si tu t'arrêtais dessus ne serait-ce que quelques minutes. Voilà pourquoi t'es assis sur ce siège, voilà pourquoi tu diriges le TDM. Parce que t'as su creuser ta place comme un enfoiré, comme un pauvre connard, comme Tobias le dit si bien. Ce serait beaucoup plus simple de te cacher derrière ton paternel, eux ils te donnent l'excuse parfaite, à chaque fois. T'es qu'un fils à papa qui réussirait à rien sans lui, et ils oublient tes diplômes, ils oublient ta force, et ils te laissent sans identité, parce que c'est beaucoup plus simple de haïr quelqu'un qu'on croit vide. La seule place que t'as jamais eu par ton père, tu la hais. Tu ferais tout pour en partir, mais toi tu sais ce que les autres ignorent, toi tu sais que tu serais le premier à te faire buter, parce qu'il ne pourrait pas te laisser partir. Toi t'es pas Phoebe, toi t'auras jamais ses faveurs sans donner ton âme en retour. Toi t'es comme Niamh, tu te ferais bouffer le jour où tu déciderais de le quitter. Mais c'est pas ton excuse, c'est ton choix. Parce qu'on a toujours le choix et tu le sais, et toi t'as choisi d'enterrer tout ce qu'il ne veut pas que tu sois. Mais t'en veux quand même à Tobias, incapable dans sa rage de voir ce que tu peux pas lui dire. Il aurait dû comprendre, il aurait dû faire en sorte de réfléchir, comprendre, et pour ça tu lui en veux. C'est ce que tu devrais te dire alors que son poing heurte ta joue, te faisant reculer de quelques pas. Mais finalement, vous êtes pas mieux l'un que l'autre, et toi tout ce que tu te dis, c'est que t'as assez eu les Tetras sur le cul, et que t'as juste envie qu'il te lâche, qu'il retourne faire de la lèche à celle qui finira par le faire buter par son égoïsme. La famille, elle est pas mieux ni chez l'un ni chez l'autre.

Tu te jettes sur lui, rien que pour lui rendre la pareille. Tu veux lui faire mal, voir le sang sur son visage, parce que la violence, elle coule dans tes veines. T'es un meurtrier et tu le sais, mais ça, tu peux dire ce que tu veux, que c'est pas de ta faute, que t'as été élevé comme un chasseur, et pourtant lui aussi. Et il le sera sans doute jamais autant que toi alors que ton regard traduit de ta folie. Bientôt tu te retrouves au sol, mais tu continues à frapper. Le goût métallique du sang emplit ta bouche. La douleur, elle t'anesthésie, comme si t'avais besoin d'avoir mal physiquement pour oublier à quel point t'as la rage, à quel point tu te détestes pour ce que tu es, pour ce que les autres n'oublient jamais de te rappeler. T'es phalanges sont rouges, tu confonds son sang et le tien, mais t'en as plus rien à foutre, t'as besoin de le sortir.

Tu finis par reprendre tes esprits, tenter de te relever, échouer. T'as mal partout alors tu te traînes contre le mur, juste pour t'éloigner. T'as l'impression que la colère a juste déserté ton corps, le laissant vide, abîmé, fatigué. Tobias est dans un sale état, mais tu saurais pas dire si c'est pire que le tien ou pas. Sans doute pas. Tu reprends ton souffle. « Va te faire foutre. » Tu craches un peu de sang sur le sol, avant de commencer à rire, nerveusement. Ça fait un moment que t'avais pas eu l'occasion de te nettoyer de ta fureur, de ce dégoût que t'as de tout ton être. Ce serait presque jouissif. Mais tu sais d'où ça vient, en vérité. « Tu t'es jamais dit que peut-être, j'assumais bien plus que tu ne le penses ? Que je pouvais aimer ce que je faisais ? » Tu parlais plus de tes dernières actions, non, tu parlais d'avant, du moment où t'avais commencé à aimer la mort autant que tu la côtoyais. «  Demande toi pourquoi j'ai toujours été meilleur chasseur que toi. Dans le mauvais sens du terme. Je suis devenu complètement insensible, j'avais envie de faire souffrir le monde entier, parce que toi, toi tu penses que ma race ne mérite pas de respirer. » Tu pouvais parler de plaisir de vengeance,  à l'époque, mais contrairement à ce que Tobias pouvait dire, ces oeillères là étaient tombées depuis longtemps. Tu prenais beaucoup trop ton pied à voir des inconnus mourir. Tu sens la colère revenir un peu. «  J'avais besoin de toi et tu t'es barré. Alors pense ce que tu veux sur la relation avec mon père, mais je l'aurais affronté aussi longtemps que nécessaire pour continuer à te voir, alors que toi, il t'a fallu d'un mot pour me tourner le dos. Tu parles de confiance... » Tu fermes les yeux momentanément. «  Demande toi juste à quel degré t'as déconné avant de tout me mettre sur le dos. J'ai jamais dit que j'étais innocent, mais toi tu m'as trahi. » Et on ne trahissait pas un Ò Murchù. Pas celui-ci en tout cas.
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Serait-ce le bruit de la haine ?ft. Castiel

La violence plus que la violence. Ce fut avec un soulagement morbide que Tobias accueillit le premier coup de Castiel. La violence physique était préférable aux mots, aux verbes et aux phrases qui lui faisaient bien trop de mal. Soulagement de se battre contre contre un ennemi de chair et non contre l'ennemi insaisissable qu'était sa psyché. Soulagement de constater qu'il était plus facile de se confronter dans une pluie de  coups que de se confronter à son mal être. Oui quel soulagement de fuir une fois de plus la vérité. Fuir sa triste réalité.

Un coup puis deux.
Le goût du sang dans sa bouche.

Dans ce déluge de violence, il oublia, oui il oublia sa vie pitoyable. Une vie passée à faire des compromis, loin de tout, enfermé dans une prisons dorée en apparence mais qui n'était que noirceur quand on y regardait à deux fois. Une vie qui avait été placée bien loin des tracas normaux d'adolescents. Des tracas qui aurait du être siens mais  il avait eut quoi à la place ? La violence et il avait passé son temps à essayer de l'éviter. Tout ça pour finir par se battre comme un chiffonnier avec nul autre que son  ancien meilleur ami. Il avait de quoi rire, d'éclater de rire même. Si il avait su que cela était aussi jouissif, il aurait céder beaucoup plus tôt aux injonctions familiales, si il avait su que la violence était le meilleur moyen pour s'oublier… Oh que oui il n'aurait pas résister bien longtemps à son appel. Ce doux son qui  l'enjoignait à ignorer la douleur que lui infligeait son adversaire et à cogner toujours plus fort.

Plus fort, plus fort, plus fort.
Seul le désir de lui faire du mal subsistait. Rien d'autre.

Pourtant malgré la joie mauvaise qui animait tout son être, une partie de son esprit ne cédait pas. Sa raison continuait en son fort intérieur à lui parler. Alors que son poing s'écrasait sur la joue de Castiel et que celui-ci lui  massacrait tout autant le visage sa raison lui hurlait qu'ils était pitoyables, , qu'ils étaient tombés plus bas que terre. Oui il savait au fond de lui que tout cela était vain. Encore un moyen de s'aveugler. Il en avait conscience autant conscience qu'il savait qu'il devait arrêter de se battre… Mais la rage était plus puissante que tout. Encore une fois il n'allait pas sauver Castiel. Ni lui d'ailleurs. Une fois de plus il se montrait lâche et faible.  Chaque coups qu'il donnait, chaque coups qu'il recevait étaient autant de concession faîte à ses rêves. Il acceptait, comme toujours, son destin sans même tenter de résister. Un jour peut-être. Oui un jour il se rebellera enfin et ce jour il pourra enfin être là pour les gens auquel il tiens. Présent pour Castiel et mettre fin à ce déluge de haine… Mais ce jour n'était sans doute pas près d'arrivé. Comment l'envisager ? Que restait-il de leur amitié ?

Le néant. La violence.
Et son sang et le sien souillant leurs mains et leurs vêtements.

Enfin tout s'arrêta et Tobias sentit déjà le remord l'assaillir. La triste vérité le frappa : ne fut pas lui qui mit fin à ce moment de haine pure. Si il n'avait s'agit que de lui, il n'aurait pas mis de fin à ce tour de manège obscur et violent. La violence avait été trop grisante. Il était fautif et la culpabilité s'invitait une fois de plus chez lui. Pourquoi souffrir autant ? La réponse était toute simple : il avait fait preuve une fois de plus d'une stupidité sans borne. Tobias se demanda si allait toute sa vie se laisser porter par les événements en laissant ses émotions contradictoires le berner. Il sentit la lassitude se saisir à nouveau de lui. Après la rage et la colère il ne restait plus que la sensation d'être vidé. Allongé, n'osant même pas bouger sentant déjà la douleur de ses blessures se faire sentir, il écouta. Oui il écouta sans rien dire malgré le mal qu'il ressentait autant physiquement que psychologiquement. Sa seule réponse à la diatribe de Castiel ne fut que silence pendant que celui-ci déversait sa verve.

Tristesse. Remord.
Tentative pitoyable pour se relever à son tour et maigre réussite.

Chancelant il se dirigea vers la porte et réussit avec la plus grande peine à s'y appuyer. Il regarda un court instant cet ancien ami qui avait été, durant un temps, un des êtres les plus important de sa vie. Décidément son existence n'était qu'un gouffre sans fond. Que dire de plus ? La haine était partie aussi vite qu'elle était venue. Il fallait pourtant qu'il dise quelque chose, qu'il se réveille et qu'il lui tende la main. Il le devait avant de reprendre son quotidien et obéir inlassablement au sacerdoce du devoir des Tetras. Il le lui devait.

- Tu es pitoyable. Il ricana, il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était plus fort que lui. Autant que moi à vrai dire. Tu peux crier sous tout les toits que tu contrôle ta vie mais on sait toi et moi que c'est pas le cas. Il sentit les larmes lui monter aux yeux, encore une fois ses émotions prenaient le dessus.  Tu n'es qu'un pauvre con qui est incapable de se contrôler. Tu sais même pas envoyer chier les gens quand il le faut. Tu es si aveugle que tu ne vois même pas quand ils ont besoin de toi.

Un torrent de larme coulait sur ces joues. Il ne ressentait plus que de la peine. Il se sentait floué une fois de plus. Tout était perdu. Leur amitié était condamnée même avant qu'elle ne commence et pourtant au fond de lui il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'un jour ils se retrouveraient.

- Tu es faible, pourquoi tu crois qu'on a été amis ? On est aussi lâche l'un que l'autre. Voilà la s réponse.

Il sentait ses jambes flageoler, il fallait qu'il parte. Autant pour guérir ses blessures que pour éviter d'aller plus loin dans l’abîme qu'était sa putain de vie. Il se sentait remplis d'amertume. Le regret était quelque chose d'atroce et il ne cessait d'en sentir la brûlure.

- Moi aussi j'avais besoin de toi, je n'ai jamais voulu de mal à ton espèce, ni à qui que soit d'autre si ce n'est à moi même. Si tu t''es sentis trahis, désolé. Sincèrement désolé mais  laisse moi te dire que non je ne crois pas que tu aurais pu braver ton père pour moi.

Il sécha ses larmes. Cette fois-ci il n'allait pas être faible. Il savait qu'il était injuste en partie, à faire des reproches alors que oui, Castiel avait parfaitement raison, il était tout aussi coupable que lui. Sauf que cette fois-ci il ne serait pas faible. Ni faible ni sa propre victime.

- Tu sais, ce jour là, quand je t'ai dis qu'il fallait qu'on ne se voit plus ma seule envie c'était que tu me dise que j'étais dans l'erreur, un pauvre con et que tu allais tout faire pour me faire changer d'avis. Il sourit en repensant à ce moment. Ce moment où ils vivaient les derniers moments de leurs amitiés. Mais tu n'as rien fait de tout ça. Insensible et haineux non tu l'étais pas… Tu ne voyais surtout pas plus loin que le bout de ton nez… Et c'est encore le cas aujourd'hui.

Il chancela encore, il sentit son corps lui échapper. Il devait finir. Pour lui autant que pour Castiel. Après adviendra ce qui pourra ce ne sera plus de son ressort.

- Tu vaux mieux que ça Cas'…

Il esquissa un sourire mais son regard se fit plus sévère qui ne l'avait jamais été. Il allait bientôt quitter cette triste scène. Ce n'était qu'un question de seconde.

- Désolé si je  suis confus mais je crois que tu m'as tapé un peu trop fort…

Voile noir.
Il s'évanouit.

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Le goût métallique du sang dans la bouche, t'as envie de cracher tout ça au sol, mais on t'a élevé mieux que ça. Du moins ils ont essayé, tu les blâmes pas trop pour les manques. T'es fier, faut le dire, t'aimerais faire comme si t'étais pas cassé, aussi bien extérieurement qu'intérieurement, mais faut vous l'avouer, vous êtes dans un état misérable, autant Tobias que toi. Ta colère, pourtant, elle est retombée. T'as commencé à plus savoir pourquoi tu lui tapais dessus. Alors même si en y repensant t'arrives à te trouver des excuses, c'est pas assez pour que t'aies forcément envie de recommencer. Te défouler sur lui, c'est bien suffisant une fois, t'as eu ta dose pour le moment. T'aimes beaucoup trop ça, la violence. Tu l'assumes à moitié mais si tu t'étais pas arrêté maintenant, t'aurais sans doute fini par le tuer, pas parce que t'as envie qu'il meure, c'est même tout l'inverse, mais parce que t'as envie que les autres ressentent ce que toi tu te refuses à ressentir. Ta violence, c'est ta fenêtre sur celui que t'étais et quand t'en es rendu là, à regarder à travers sans pouvoir détourner les yeux, t'as qu'une envie c'est t'y accrocher, comme si t'étais en train de te noyer dans tout le reste, dans ce que tu veux montrer mais que t'acceptes pas vraiment. Alors t'as pris ça comme une libération, qui te fait autant de mal que de bien, et tes phalanges qui te lancent, ton sang répandu un peu partout. Mais c'est une scène qui t'apaise, en vérité. Elle t'apaise comme elle te fait mal. Comme si le sang qui s'échappait de toi était nocif, comme s'il participait à ce que t'étais devenu. C'est ton cerveau qui déconne, ton esprit qui t'invente une raison alors que t'en as plus depuis un moment. La rage elle te rend aveugle mais quand elle part, tu te sens incertain, comme un gosse qu'on met devant un croisement. T'as pas le cœur à rester sur place mais tu sais plus quelle route emprunter, celle qui serait la plus sûre. Mais y en a plus de route sûre, pour toi. T'es au bord du précipice, tu joues avec le vide depuis tellement longtemps que c'est quand même étonnant que tu sois pas encore tombé dedans. Tu regardes Tobias, alors qu'il semble tout aussi paumé que toi. C'est fou ce que ce genre de situations peut vous faire regarder bien trop profondément à l'intérieur de vous-même. Qu'est ce qui m'a mené là, aujourd'hui précisément ? Pourquoi comme ça et pas autrement ? T'en es plus à te demander si t'as un remède pour la folie que tu vois percer au travers de ta carapace. Cette envie de tuer qui te servait bien quand t'avais une arme à la main, mais qui te rend encore moins fréquentable que si t'étais seulement le petit con qui sait pas dire non.

Tu lui réponds plus, t'avais plus rien à dire. Toi tes émotions, elles repartent aussi vite qu'elles arrivent, t'as tendance à pas comprendre pourquoi il se met dans des états pareil alors que tu viens de lui casser la gueule parce que tu sais pas gérer les tiens. Tu l'entends plus que tu le vois pleurer, et quelque part t'as cette pointe de regret, mais de la même manière, tu t'obliges à penser que l'amitié que t'avais avec lui n'existe plus que dans le passé. La vérité c'est que t'essaies même pas d'envisager réparer les choses. Toi tu les casses, toi tu tournes le dos, mais tu répares rien. T'en as jamais été capable. C'est pas toi qui a réparé Niamh, Maellyan a joué le rôle pour toi. Parce que de toute manière elle voulait plus te parler avant ça. Tu sais même plus pourquoi d'ailleurs, t'as l'impression que ça fait des décennies que t'as pas vu ta sœur, et si elle revient pas ça risque d'arriver. Mais le fait est que si t'as pas pu la réparer elle, t'avais aucune chance de réussir pour n'importe qui.

T'as un sourire un peu lointain. Personne sait à quel point tu voulais partir loin, contre ce même père qui a fait de toi son disciple. A l'époque, tu l'aurais laissé brûler au milieu des flammes, tu l'aurais bien vendu en échange de ta connasse de mère. Et pourtant, tu la détestais comme t'as jamais détesté personne. Tu te serais barré par amour, t'aurais fait n'importe quoi, pour Niamh, pour Margot, parce que t'étais un gros con, encore plus que maintenant. Mais ça arrangerait rien de se le dire, parce que ce qui t'as fait changer, la seule chose qui a modifié tout ton être est impardonnable. C'est pas comme si tu pouvais t'en servir d'excuse. Avant Nathan, t'étais pas comme ça, et après t'es juste en train de te détruire jour après jour un peu plus en espérant ne jamais te réveiller. T'y penses pas vraiment parce que tu peux plus, c'est un souvenir vague, lointain, parfois même tu te fais croire que t'en étais que spectateur, que c'est l'homme que tu détestais le plus au monde qui a porté le coup fatal. Mais ça a jamais été ça. Ça a toujours été toi. Le fratricide qui te hante, et cette incapacité de l'énoncer, de le voir comme facteur de ton état. Alors tu dis rien, encore, t'encaisses, parce qu'y a plus que ça à faire.

Pourtant, ses paroles, ça t'alerte. Tu te demandes pourquoi il est encore là, qu'est-ce qu'il attend de toi. Tu le serreras pas dans tes bras, t'acquiesces même pas à ce qu'il te dit. Mais non tu vaux pas mieux que ça, il a passé une heure à te hurler toutes les raisons que t'as d'être une merde, qu'il ferme sa gueule. « Va te faire foutre.» Pour une fois c'est dit sans méchanceté, mais avec lassitude. Qu'est ce qu'ils en savent, les autres, ce que tu vaux. T'es même pas certain que quelqu'un t'aies connu assez pour pouvoir en parler. Peut-être Margot mais c'est une pensée bannie de ta mémoire depuis trop longtemps. Tu jettes un œil sur Tobias pour le voir s'évanouir. Avec un juron tu te relèves et t'avances vers lui, essayant de le réveiller. « Tobias ?!» T'y arrives pas alors tu finis par quitter le bureau. Tu sais de quoi t'as l'air mais c'est pas comme si t'avais le choix. T'espères juste pas tomber sur la grand-mère du chasseur, parce que ce serait mauvais pour ta gueule, t'es même pas en état de chanter actuellement. Mais c'est un garde que tu croises, sûrement les seuls du bâtiment. Il se mettrait presque au garde à vous malgré le fait que t'aies l'air de sortir d'un fight club. « Tetras s'est évanoui dans mon bureau. Amène le à l'infirmerie ou ramène le chez lui mais sors le de là. Et trouve moi quelqu'un pour le ménage, c'est un vrai bordel là-dedans. » T'attends pas de réponse, toi tu veux juste sortir du complexe le plus rapidement possible. Un peu d'air frais te fera pas de mal.
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Serait-ce le bruit de la haine ? [Castiel]
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