Merry Christmas | Alexander & Aisling

Finissant de me préparer, je mis un peu de gloss avant de refermer ma trousse à maquillage que je glissais dans mon sac à main. Peu de chance que je me refasse une beauté, après toute la nourriture et l’alcool que nous allions ingurgiter, je doutais d’avoir la tête à rectifier mon make-up. Mais par principe, je préférais la prendre avec moi. Après avoir enfilé mon manteau, mon bonnet et mes gants, j’attrapai le grand sac de course contenant les desserts avant de descendre prendre ma voiture. Depuis mon départ de la maison, j’avais pris l’habitude de confectionner les desserts de Noël pour alléger la charge de travail de mes parents – enfin surtout de ma mère – pour le jour de la venue au monde du petit Jésus. Parce que comme d’habitude, c’était un dîner en famille qui était prévu. Sauf que d’après ce que j’avais compris, seul l’un de mes frères viendraient. L’autre étant à l’étranger, pour le travail, ou quelque chose de la sorte. J’avouais lui en vouloir : qui préférait être à l’étranger pour Noël plutôt qu’avec sa famille. Même si je ne le montrais pas trop, le fait qu’il semblait s’éloigner chaque année me peinait et me mettait en colère. Mais je n’y pouvais rien si lui-même ne faisait rien pour restait lier au reste de sa famille.

Avec sursaut d’humeur, je décidai de ne plus penser au membre dissident des Fitzpatrick et de me concentrer sur mes parents et mon frère aînée, Alexander. Puis c’était Noël, et je ne voulais pas arriver chez parents de mauvais poil. Ce fut avec cette idée en tête que je lançai une playlist de spéciale Noël dans ma voiture. En temps normal j’aurais préféré marcher, puisque ce n’était pas très loin, mais pas avec les gâteaux et les cadeaux, le tout étant trop encombrant. Il ne fallut donc pas longtemps avant que je ne toque à la porte de la maison dans laquelle j’avais grandi. C’est mon père qui ouvrit, et je lui sautai aussitôt dans les bras. Un rire se fit entendre alors que je me laissais étreindre comme lorsque j’avais cinq ans. Il m’accompagna jusqu’à la voiture pour m’aider à décharger présents et desserts, alors qu’il me demandait des nouvelles de la boutique, ce à quoi je répondis avec bonne humeur. Je rejoignis ensuite assez vite ma mère qui s’affairait en cuisine, pour mettre mes préparations au frais, et l’embrassait également. Je la complimentai sur la bonne odeur que je sentais, avant qu’elle ne me chasse de son domaine et que j’aille rejoindre mon père dans le salon qui m’offrit un Irish coffee – comme quoi mes proches connaissaient mon addiction au café ! Ce ne fut quelques longues minutes plus tard que la sonnette teinta à nouveau et je décidai de devancer mon père, qui sortait les verres, pour aller ouvrir la porte à Alexander, un sourire réjoui sur les lèvres. A peine la porte ouverte, je précipitai pour le serrer contre moi, avant de me séparer et de lui faire signe d’entrer, tout en lui disant : « Salut frangin ! Entre, il ne fait pas chaud dehors. ». C’était un euphémisme, il faisait carrément froid en Irlande en décembre. Avec un clin d’œil espiègle, j’ajoutai : « Papa s’occupe déjà des boissons, pour mieux nous réchauffer. »