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 Guess I'll sleep when I am dead | AIP ft. V. Shura Bäckähäst

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Moscou, cette ville en constante effervescence. La plus grande d'Europe, sans égal. Bray n'était jamais que quelques quartiers reliés ensemble, et n'avait rien d'une ville en comparaison – ce n'était ni plus ni moins qu'une banlieue de Dublin, à l'extrême limite, et c'était encore être généreux. On aurait pu croire qu'après le rythme effréné de la capitale russe, les journées seraient toutes d'une morosité mortelle. Aleksandra refusait catégoriquement l'idée de s'installer dans un lieu à ce point excentré des affaires du monde, c'était un pur et simple « jamais de la vie ». Chaque pas en avant la faisait reculer le plus loin possible de ces rues larges et tranquilles. Elle passait son regard attentif sur ces façades identiques les unes aux autres. Cossues, mais non moins fades ; on y lisait autant l'argent que le manque d'aventure. Et Piotr désirerait que je vive dans l'une d'elle ? C'était hors de question.

Pourtant c'était mentir que de dire que cette journée serait sans anecdote. A vrai dire, il s'y passa une formidable succession d'imprévus, mais laissez-moi y venir. Tandis que notre Moscovite introspectait sa mauvaise foi dans le crépuscule, l'atmosphère prit quelques couleurs qu'elle ne remarqua pas et les quelques passants invisibles à sa vue distraite s'agitèrent un peu mieux. Si bien que, avant même qu'elle ne réalise réellement les circonstances exactes de l'incident, une dispute éclata entre deux hommes dont elle croisa le chemin, et un geste mal contrôlé et un peu trop virulent vint la sonner assez pour la faire chuter malencontreusement sur la bouche d'égouts à ses pieds. Cela eut pour effet de désamorcer aussitôt le conflit, mais elle n'en sortit pas tout à fait indemne. Aux oreilles sifflantes et à la vue troublée s'ajouta une malheureuse entorse au poignet droit, lequel s'était trouvé sur la trajectoire de sa chute. Remarquable comme les choses ne se déroulent jamais comme on les avait prévues.

Toujours est-il que pour se donner bonne conscience, l'un d'eux l'invita à l'intérieur, comme il se trouvait que le phénomène s'était produit au seuil de sa porte. Un canapé, un bandage et une poche de glace plus tard, les esprits de tout un chacun furent apaisés et les voilà à présent plaisantant autour d'un thé brûlant. En fait, cela se passa si bien que même lorsque l'ami de son hôte s'en fut allé, Aleksandra resta au domicile pour poursuivre la conversation. Et il se trouva bientôt que la nuit ne suffirait pas à la chasser : il était minuit passé déjà, et apprenant que Aleksandra n'avait d'autre logement que l'hôtel, il lui fut proposé de rester coucher là. Il n'y avait pas à hésiter davantage lorsqu'il s'agissait d'une compagnie agréable, et ni une ni deux, le canapé fut déplié et apprêté pour elle. Une heure plus tard, son hôte dormait à poings fermés – mais Aleksandra ? Oh, non. Aleksandra, sans somnifère, dans une demeure lui étant tout à fait inconnue ? Elle ne dormirait pas deux heures.

Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Elle se retourna et se retourna encore dans sa couverture, incapable de fermer l’œil. Tout était un objet de curiosité, et chaque parole ayant été dite, un sujet de réflexion. Deux heures, trois heures. Rien à faire. Quelle idée, boire du thé si tard ! Le ronflement, le tic-tac de toutes les montres et horloges, le ronronnement de l'électroménager, le vent auquel se joignit une pluie fine au dehors. Une cacophonie de bruits discrets, de quoi rendre maboule. Elle avait tout essayé : le verre d'eau, la fenêtre entrouverte pour laisser passer quelques courants d'air, la rapide séance d'exercices dans une tentative de s'épuiser. Formidable ! Elle ne s'était jamais sentie aussi éveillée, et ses futures cernes l'irritaient déjà. Elle se recoucha, fenêtre ouverte, roulée en boule, tête sous la couverture, étouffant un long soupir de frustration. Maudite insomnie.

Thump, thump, thump. Elle se redressa derechef, l'oreille attentive, le dos raide. C'était discret, mais pas assez pour manquer d'attirer son attention. Elle aurait juré avoir entendu... C'était difficile à dire. Sans doute était-ce normal, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être sur ses gardes. Que pouvait-elle bien redouter dans une ville pareille ? Moscou devait être une capitale du crime en comparaison, elle n'était même pas sure que les locaux verrouillaient leurs portes. Mais quelque part, son côté paranoïaque lui interdisait d'endormir sa conscience, et son légendaire sixième sens de femme lui disait qu'il y avait là une présence qui n'avait rien à faire là – à moins que ce ne soit encore un coup de son auriculaire. Elle se leva du clic-clac et enfila la chemise de son tailleur avec précipitation afin de n'être pas surprise en petite tenue, avant de s'éloigner autant que possible de la fenêtre grande ouverte. Elle se fondit dans l'ombre, essayant de déceler de nouveaux bruits, tendue au possible. Son regard se porta vers le poêle à bois éteint, dans le coin de la pièce où elle s'était glissée. Elle saisit nerveusement le tisonnier de sa main valide – qui hélas n'était pas la main où elle était le plus agile – avec une sensation de déjà-vu assez particulière, et se tint à l'affut d'un craquement dans la bruine.
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GUESS I'LL SLEEP, WHEN I'M DEAD.
aleksandra & shura

Il était arrivé depuis peu dans cette ville et, il s’y ennuyait déjà. Trop de choses, trop de possibilités, mais aussi, trop de secrets. Vautré dans son canapé, il attendait la nuit afin de pouvoir passer à l’action. Il jetait un œil mauvais sur la pendule qui n’avançait pas assez vite, puis il reprenait sa concentration sur Street Fighter. Ce jeu était débile, mais ça lui permettait de s’occuper. Il n’y avait personne dans cet appartement et pourtant, la petite culotte en soie restée par terre près du lit témoignait d’un récent passage agréable. Shura vivait seul, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’invitait personne. Par contre, il faut vraiment avoir un grain pour oublier ce genre de chose. Il ne paniquait pas, ça le faisait même ricaner en y repensant. Ce n’est pas comme si sa mère était là pour le sermonner, paix à son âme d’ailleurs. Qu’attendait-il ? Eh bien, cela remonte à la nuit dernière, quand il était allé fouiner du côté du Smooth Criminal, un groupe de contrebandier avait attrapé celui qu’on appelait Kochtcheï dans cette rue pour un petit travail contre une belle somme d’argent. Dans le centre-ville, il y avait un type assez fortuné qui possédait plusieurs bijoux dont un très prisé sur le marché noir. Sur le moment, Shura avait levé les yeux au ciel, peu intéressé par ce genre de combine qui consistait à piquer un caillou chez mémé-bimbo. Il avait fallu que ces hommes le retiennent pour conserver son attention. Et au bout d’une liasse de billets équivalents à un petit mille euro, le russe avait fini par faire une moue douteuse, signe qu’il craquait. « Mets-moi ça au chaud, je t’envoie un message une fois que j’ai ta fichue babiole » avait-il répliqué avec son accent prononcé, mais compréhensible. Le Kochtcheï qu’il était avait pris le numéro du meneur sans l’enregistrer dans son portable. Maintenant, avec toute cette technologie et les potentiels traceurs inclus dans les téléphones, il valait mieux être prudent. Une fois les talons tournés, il était retourné chez-lui et il y était encore.
La patience ne faisait pas partit de ses meilleures vertus. Et quelque part, il pestait d’avoir encore craqué. Mais, c’est plus fort que lui. Shura a besoin d’adrénaline, de se sentir existé en prenant des risques inconsidérés. Puis, s’introduire chez quelqu’un, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus dangereux. Connaissant les bourges du quartier en question, pas un seul n’aurait l’idée d’avoir un fusil chez eux pour faire décamper les voleurs à coup de chevrotine. Vingt-trois heure avait fini par sonner et son regard avait glissé sur son portable qui sonnait le réveil mit à cette heure. Il s’était relevé péniblement, décalant le cendrier où résidaient les restants de joints pour ne pas prendre le risque de les étaler sur le plancher. Il baillait légèrement à s’en décrocher la mâchoire tout en se préparant. Il avait calé Beasty à sa ceinture, dans son dos. Il prit un sac pour y mettre son butin –principalement-, une lampe torche, un jeu de clés et un casse-dalle au cas où. Puis, il enfila son sweat à capuche et une veste par-dessus pour se mettre en route.

Un canasson en pleine ville, c’était plutôt tape-à-l’œil, d’où la raison pour laquelle il avait choisi de prendre le bus ou bien d’user de ses jambes belles et bien humaines pour se rendre à l’adresse fourni. Shura avait fait une légère moue d’approbation face à la baraque qu’il avait devant lui. De toutes évidences, c’est un type qui aime la grandeur. Ou qui a un sacré complexe de supériorité, à voir. Dans tous les cas, il n’allait pas s’amuser à admirer plus longtemps. Il regardait autour de lui, prenant tout de suite une direction très simple qui consistait à faire le tour pour passer par derrière. Un petit saut agile et une cabriole pour passer la balustrade, le voilà dans le jardin à longer cette dernière pour se planquer de la lumière. Une fenêtre était grande ouverte, quelle aubaine. Pourtant, il gardait un ton de prudence et de précaution. Cela pourrait être un piège, ou bien une embuscade une telle voie royale. Le seul moyen, c’est de vérifié. Dégainant son arme dans une main, l’autre prête à allumer la torche, il s’était approché de la fenêtre. Personne, pas un chat dans la maison, ni même le bruit d’une respiration nerveuse qui pourrait trahir un type à cran à force de l’attendre. Il s’était redressé avec un petit sourire en coin et un air totalement étonné face à la débilité du propriétaire de la maison. Rangeant son arme dans son dos, il s’était hissé en deux temps trois mouvements par la fenêtre pour glisser dans la maison telle une ombre. Il n’avait plus qu’à trouver ce fameux bijou maintenant. Qui dit bijoux, dit coffre-fort. Et qui dit coffre-fort, dit clés. Un trousseau à trouver. A pas de velours, il avançait dans la maison, allumant sa lampe-torche à faible lumière pour y voir un minimum.

Ce qu’il n’avait pas vraiment prévu, c’était les soucis de sommeil. Il devrait penser à prendre du chloroforme à l’avenir pour ce genre de situation. L’oreille tendue et attentive pendant que ses mains se mettaient sur pause dans leur recherche, il ne tournait pas la tête pour autant, se contentant de sonder et d’approximativement deviner où la personne était. Cela dit, c’était un mal pour un bien. Il avait fini par mettre la main sur le trousseau de clé dans une commode à l’entrée de la maison, glissant ce dernier dans sa poche. Les quelques coups hasardeux et métalliques sur les plaintes prouvaient que la personne s’était équipée en conséquent pour l’accueillir, mais qu’elle ne connaissait pas la maison suffisamment par cœur pour éviter les obstacles avec son arme. Et que donc, ce n’était pas qu’une simple pause toilette. Il pestait en grand nombre dans son esprit, mais gardait la bouche fermée. Il avait pris la première porte pour contourner l’arrivée de ladite personne, se cachant ainsi de son champ de visions déjà peu développé à cause de la noirceur. S’il ne faisait rien, il n’allait pas pouvoir avancer. Super pensait-il en roulant les yeux en l’air. Il avait simplement relevé son écharpe pour masquer son visage et la capuche de son sweat dans le même élan d’idées. S’il se faisait gruger, la moindre des choses, c’est de préserver son identité.
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Cela ne dut prendre que quelques maigres minutes tout au plus, mais l'attente dans cette incertitude lui parut insoutenable. Un long silence l'incita à se détendre, pour être finalement rompu par d'autres bruits discrets venant lui hérisser le duvet de la nuque. Mais bientôt il s'avéra que ses craintes étaient belles et bien fondées, et que la cible de cette menace invisible n'était autre que cette maison-même. Menace qui ne tarda plus à se présenter à sa vue : une silhouette noire se découpa dans l'ouverture béante de la fenêtre, et elle regretta amèrement d'avoir laissée celle-ci ouverte. Elle retint son souffle, son cœur s'était accéléré de fait, mais elle parvenait malgré tout à garder la tête relativement froide. Immobile, attentive, elle peinait à le voir dans la pénombre depuis le coin où elle s'était terrée, qui plus est lorsque la clarté pâlotte de la rue et des astres le maintenait dans un contre-jour désagréable. Ce qu'elle ne manqua pas en revanche de discerner et qui l'alarma bien davantage, ce fut le contour plus noir que noir d'une arme à feu (qui, il faut dire, ne datait pas d'hier) sur un fond de pelouse grisâtre impeccablement entretenue. Sa main légèrement tremblante se resserra derechef sur le tisonnier comme sous le coup d'un électrochoc. Cela avait eu le don d'exciter davantage sa paranoïa, et il lui venait des pensées indésirables, teintées de mort, sanguinolentes et douloureuses. Surtout, ne rien faire de stupide. Hurler pour réveiller son hôte par exemple mettrait potentiellement sa vie en danger, et elle s'en abstiendrait.

Heureusement, l'intrus semblait ne pas avoir encore remarqué sa présence, et elle se retint à grand peine de soupirer de soulagement en le voyant ranger son Nagant – enfin, c'était avant que celui-ci n'allume sa lampe-torche, et la lueur soudaine lui valut un frisson le long de sa colonne ainsi qu'un petit arrière goût de terreur panique. Elle décida alors que sa position était trop dangereuse, qu'après tout, le canapé-lit était déplié sous ses yeux, et qu'il fallait être idiot pour ne pas en déduire que quelqu'un dans cette maison ne dormait sans doute pas. Peut-être devrait-elle sortir par la fenêtre et appeler la police là où elle ne serait pas entendue, ou bien aller réveiller son hôte pour l'avertir de l'intrusion – ou peut-être serait-il plus efficace de l'assommer en premier lieu pour être certain que celui-ci n'en réchappe pas – mais rester tétanisée jusqu'au matin n'était pas une option. Et puis, c'était un peu de sa faute aussi – elle était l'idiote à avoir laissé la fenêtre ouverte au rez-de-chaussée d'une demeure qui n'était pas la sienne, convaincue que le quartier était sûr, alors de quoi aurait-elle l'air en le laissant filer avec l'argenterie. Ô, Dieu, que faire, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas dû faire face à un danger réel et imminent ; elle commençait à se faire trop vieille pour ce genre de complications et ce n'était en rien pour arranger son équilibre mental.

La tension commençait à lui irriter les muscles, ses membres s'engourdissaient, ce qui ne présageait rien de bon en cas d'urgence. Ce pourquoi elle décida de se mouvoir avec lenteur, aussi silencieusement que possible, pour se maintenir hors de son champ de vision. Elle ne le quittait pas des yeux, cherchant à s'en imprimer un portrait du mieux possible pour un éventuel rapport de police, ce que la lampe-torche facilitait un peu désormais, ainsi que la lueur de la fenêtre lui éclairant légèrement le dos. C'était un monsieur tout-le-monde a priori ce qui n'aidait en rien - un homme de taille moyenne dont la tignasse noire devait ignorer l'existence de la brosse à cheveux. Quelque chose d'autre attira son regard cependant, mais elle ne put que l'entrapercevoir avec toutes ses épaisseurs – la peau de sa nuque avait quelque chose de reptilien dans le clair de lune, un tatouage à n'en pas douter, qu'il l'intrigua tout particulièrement. Une seule fois, de sa vie, à ce jour, s'était-elle retrouvée face à un cambrioleur en activité – cela remontait à bien loin, mais c'était ce genre d'expérience qu'on oubliait difficilement, plus encore lorsqu'on était remise aussi brutalement en situation. Et elle aurait juré que le jeune homme d'alors portait quelque chose de semblable, et quelques autres encore. Probablement les premiers tatouages qu'elle ait vu de sa vie, et ils étaient alors dans son imaginaire synonymes d'incarcération.

L'homme fouillait avec une efficacité déconcertante, il semblait mépriser tout ce qui était de valeur à sa portée, comme s'il avait un objectif précis. On dit souvent, du côté misogyne de la force, que la curiosité pour tout ce qui ne la concerne pas est l'apanage de la femme, mais ça n'avait jamais été aussi vrai que pour celle-ci. Que cherchait-il ? Voila qui l'intriguait beaucoup, assez pour qu'elle fasse momentanément abstraction de sa sécurité. D'autant plus qu'elle fut assez bête pour croire que sa présence était restée inaperçue, ce qui l'incita à se détendre lorsque l'homme quitta finalement la pièce. Seulement alors se permit-elle de respirer un peu ; son regard alla de la fenêtre à la porte par laquelle s'était engouffré son cambrioleur, et elle se mit à hésiter assez lourdement. Ô combien cela serait ennuyeux d'attendre la police sous la pluie en petite culotte, alors que de toute évidence, il y avait un trésor quelque part dans cette maison. Elle l'entendait poursuivre ses recherches, mais ne pouvait plus l'apercevoir désormais, ce qui la rendait assez nerveuse. Elle ne connaissait pas assez la demeure, les bruits seuls lui permettaient de se faire une idée de sa position. Il fallait faire un choix, et vite.

En l'absence du danger, sa peur avait largement décru, et elle eut aussitôt l'esprit plus clair, à la façon d'un microcosme de calculs se forgeant une résistance aux émotions, et tout à la fois très déraisonnable. Redressant son arme métallique qu'elle saisit à deux mains malgré son poignet endolori, elle rassembla ses moyens et alla aussi furtivement que possible jusqu'à la pièce suivante et ainsi de suite, cherchant du regard un mouvement dans l'obscurité qui trahirait le voleur. Elle était loin d'être capable d'autant de discrétion que lui, elle allait du parquet au carrelage les pieds nus, prête à asséner le coup fatal si l'adversaire lui semblait prêt à fuir ou à dégainer son arme. Il lui sembla alors qu'elle l'entendait bien moins, si bien qu'elle se trouva parfaitement incapable de deviner où celui-ci se trouvait. Elle s'enfonça dans l'obscurité, présentant son dos à toutes les menaces, détourant à grande peine le contour de quelques meubles, contre lequel elle butait un peu malencontreusement. Elle se figea soudain, l'oreille aux aguets. Était-ce son imagination, ou son propre souffle, ou bien plus inquiétant encore ? Elle tourna le visage d'un côté puis de l'autre, n'osant plus rien tenter en l'absence d'une meilleure visibilité, mais quelque chose lui disait qu'elle s'était mise dans une bien vilaine situation.
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aleksandra & shura

Shura détestait ces moments où il était totalement dépassé par la situation. On ne l’avait pas prévenu qu’ils étaient plusieurs dans cette maison. Pire encore, ils auraient pu l’avertir quand à des habitudes d’insomniaques de l’un des habitants. L’une du moins, à en juger par la vague silhouette noircie par la lumière absente durant la nuit. Il avait fait une petite moue, approuvant le spectacle d’une certaine manière et en se complaisant dans toutes les possibilités imaginatives que ce dernier pouvait lui offrir. Il se retenait cependant de ricaner, accroupit près de la maison en s’approchant de cette dernière à pas de velours. Beasty était la plus fidèle de ses amis. Et Dieu que ce n’est pas difficile étant donné la circonférence peu exponentielle de son cercle privé. C’était un cambriolage, pas un raid d’arrestation. D’où la raison de sa discrétion absolue et du retour de son arme à sa ceinture. Le Kochtcheï n’avait pas prêté attention à la jeune femme près du canapé-lit dans un premier temps, bien trop concentré dans son objectif. Il avait sentis sa présence, mais il ne s’y était pas attardé, préférant demeurer dans la noirceur la plus complète. Shura n’allait pas lui facilité la tâche quant à son identification, oh non. De toutes évidences, en vue de sa réaction, elle n’était pas d’ici. Sinon elle aurait déjà hurlé au secours son mari ou une autre connerie de ce genre. Mais ce n’était pas un tueur non plus, ses mains sont encore à peu près propre dans ce domaine alors il ne comptait pas la descendre. Surtout que le bruit du tir ne ferait que réveiller l’hôte. Et maintenant qu’il savait qu’il y avait de l’animation dans cette maison, il ne comptait pas traîné. Tout comme il ne comptait pas fuir. C’est ses milles balles qui étaient en jeu après tout. Ça pouvait paraitre pathétique de dérober pour pouvoir payer le loyer d’un appartement miteux, mais c’est toujours mieux que de se soumette à un patron de merde.

Il se dérobait au plus vite de son champ de vision, allant chercher ce qu’il souhaite. D’abord les clés, maintenant le coffre-fort qui était susceptible de renfermer le bijou. Il comptait sur un minimum d’intelligence pour que l’envie de se prendre pour une super-héroïne ne lui traverse pas l’esprit. Tout comme l’idée d’alerter le propriétaire des lieux. Non d’un chien, ça se complique bien de trop d’un coup. Machinalement, Kochtcheï s’était frotté l’arrière du crâne avant de recouvrir sa peau. Des deux, lequel était le plus idiot dans cette histoire ? Elle croyait franchement qu’il ne l’avait pas vu ? D’accord, il avait fait l’erreur de ne pas la voir une fois par la fenêtre avant d’y pénétrer, mais elle n’était pas non plus la femme invisible. Ni même la femme silencieuse. Sans soupirer, il levait les yeux au ciel, entendant parfaitement les pas derrière lui qui étaient en train de le suivre. De son côté, il gardait sa lampe-torche dans sa bouche, ses mains gantées soulevant le moindre tableau susceptible de planquer le coffre. Le trousseau de clé qu’il avait pris demeurait bien ancré dans sa poche, la vague lueur de sa lampe-torche permettait de déchiffrer les tatouages sur sa peau sans réellement donné le motif total. Avoir un serpent tatoué en guise de collier, ce n’était pas très discret, c’est accordé.
Le temps pressé et les pas se rapprochaient dangereusement. Il était temps de quitter cette pièce. De toutes évidences, ce n’était pas dans la cuisine ni dans le couloir. Dans le salon ? Cela signifierait un retour à la case départ ? Fait chier. Il avait recouvert sa tête et son visage pour le masquer, Shura allait être obligé de s’occuper de cette insomniaque avant de pouvoir fouiller son lieu de vie provisoire. Il pourrait l’enfermer dans le placard à balais. C’est petit, étroit et inconfortable… en espérant qu’elle ne soit pas claustrophobe.

Du couloir, il prit la première porte à droite qui menait à une espèce de mini-salon. Le genre de salle dans lequel il était confortable de faire des réunions entre amis pou affaire ou bien, des parties de Black Jack sous la confidence. Il attendait patiemment, voir si elle le suivrait aussi dans cette pièce à double entrées. Et donc, à double sorties. La deuxième porte menant à l’escalier pour aller à l’étage sur sa gauche tandis qu’en face se trouver la cuisine. Ces maisons de friqués étaient de vrais labyrinthes de nuit, d’où le besoin d’une lampe torche, aussi faible et petite soit-elle. Qu’il avait éteinte d’ailleurs pour pouvoir lui priver de la seule aide qu’elle pouvait recevoir de sa part à savoir la luminosité. Il avait laissé les portes ouvertes derrière et devant lui, permettant ainsi le minimum de bruit en n’enclenchant aucune poignée de porte. A peine l’avait-il entraperçu entrer dans la pièce qu’il en était sorti par la deuxième porte, venant s’immiscer derrière elle en repassant par la première porte à sa suite. Son dos lui était exposé, se baissant immédiatement en la voyant tourné la tête de droite à gauche nerveusement. Et si cette dernière l’avait vu, il sera trop tard de toute manière. Shura l’avait immobilisé avec une première main en saisissant le poignet de la main où demeurait le tisonnier et en le mettant dans son dos. La seconde avait attrapé son autre main qu’il était venu plaquer contre sa bouche avec la sienne pour la faire taire. « Chut, pas un mot et tout devrait bien se passer pour toi. Ce n’est pas dans mes projets de te tuer, rassurée ? ». Chuchotait-il à son encontre avec toujours cet accent très prononcé. Il était sarcastique en prononçant ses mots, la guidant vers l’arrière pour sortir de cette pièce en surveillant par des coups d’œil où il allait. Il n’aimait pas avoir de personnes sur les bras, surtout qu’il n’avait rien pris dans son sac pour l’attachée dans un coin et la bâillonner. De toutes évidences, Shura ne reconnaissait pas cette femme. Cela ne serait même pas étonnant qu’il n’ait même pas cherché à l’analyser pour découvrir un minimum de choses sur elle. Parce que franchement, c’est la meilleure chose qu’il aurait pu faire ce soir.
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Ses sens ne l'avaient pas trompés, mais ils avaient été remarquablement inutiles pour tout ce qui était détection et réaction vis-à-vis du danger. Elle ne voyait rien, ne savait que déduire de ce qu'elle entendait, n'avait pas perçu l'odeur de l'homme à un pas d'elle, ni ne réalisait les bruits qu'elle provoquait elle-même. En revanche, elle put se fier à son toucher, et pour cause – celui qu'elle avait tant cherché venait juste de la trouver, et de le lui faire savoir. Une clé de bras qui lui arracha un début de plainte que sa propre main vint aussitôt étouffer. Il lui fallut un quart de seconde de trop pour comprendre ce qui lui arrivait, et quel était ce contact particulier et inattendu – celui des gants de cambrioleur. Aussitôt elle tâcha de se débattre, s'agitant d'un côté puis de l'autre, et d'avant en arrière, dans une piteuse tentative de lui faire lâcher prise, ou de percuter un élément du décor afin de réveiller son hôte. Elle se calma un bref instant lorsqu'il s'adressa à elle, focalisant toute son attention sur les consignes que lui dictait cette voix. Elle fut frappée en premier lieu par cet accent si familier, encore qu'elle n'aurait su dire si celui-ci était russe, biélorusse, ukrainien, caucasien ou autre chose. Un tel hasard dans sa pitoyable situation avait quelque chose de tout à fait risible, elle l'admettait bien volontiers. Cependant, plutôt que de lui répondre d'un mouvement de tête, sa pensée lui commanda de se débattre encore un peu, cherchant à taper de son talon contre un pied ou un tibia, mais sans chaussure, cela restait bien moins efficace qu'elle ne l'aurait voulu. Ce n'est qu'après s'être lassée de ne parvenir à rien qu'elle s'immobilisa tout à fait, les muscles durs et douloureux sous l'effet du stress et de la contrainte.

Elle ferma les yeux momentanément, tâchant de contrôler au possible sa respiration rendue irrégulière par l'effort et la suffocation partielle. Il lui semblait que son cœur faisait de son mieux pour lui briser les côtes de l'intérieur tant il s'était emballé sous l'effet de la surprise et de cette lutte perdue d'avance. Ils faisaient la même taille à cela près qu'étant nu pieds, il avait une petite semelle d'avance – sa force en revanche dépassait de loin la sienne. Elle préférait se battre sur le champ des négociations que sur le ring et n'était pas habituée aux violences physiques, du moins pas à celles sans consentement hors de la chambre à coucher. Il lui fallut donc bien se résoudre à se laisser dicter ses faits et gestes, ce qui lui éviterait de s'épuiser et de se meurtrir davantage. De toute évidence, l'idée d'obéir sagement ne lui plaisait pas, mais elle se consolait à l'idée d'une vengeance ultérieure, et il fallait bien le reconnaître lorsque la situation était à son désavantage. Et quelque part, cette contrariété était suffisante pour la distraire et lui éviter de ressentir une terreur comme celle qui l'avait saisie plus tôt. Plus les secondes passaient, plus son sang froid reprenait le dessus.

Elle tâcha de se détendre tant bien que mal tandis qu'elle se sentait tirée en arrière et baladée d'une pièce à l'autre. Elle était parfaitement incapable de se repérer dans l'espace et son esprit était trop obnubilé par le contact humain pour être capable de discerner quoi que ce soit dans l'obscurité à présent. Mais elle ne s'inquiétait pas vraiment de leur destination, et l'on pouvait remercier pour cela les mots du voleur – il était toujours agréable de se faire assurer que l'on ne risquait pas de mourir dans l'instant, même si elle était tentée de ne pas tout à fait le croire. Cela dit, cette simple condition l'arrangeait. Après tout, si son seul objectif avait été d'alerter la maisonnée, le voisinage et la police, elle ne l'aurait certainement pas fait en se jetant après lui dans une bâtisse dont elle ne connaissait pas toutes les pièces. Si sa vie n'était pas en danger, pourquoi se mettre à crier maintenant ? C'était d'un vulgaire et d'un pitoyable, et ce n'est pas comme si elle se sentait réellement concernée par le sort de cette maison - elle s'en moquait tant que cela ne lui portait pas préjudice. En revanche, elle rechignait bien davantage à laisser aller sa prise sur son arme de fortune. Mais en fin de compte, lorsqu'elle parvint finalement à relâcher la tension dans ses membres et que son agresseur eut enfin stationné leur mouvement, elle daigna laisser tomber le tisonnier à terre en signe de soumission. A présent qu'elle était calmée, elle se tenait aussi droite que le lui permettait l'homme, moins par confort et par fierté que pour ne pas laisser tout son équilibre reposer sur son bon vouloir. Ne pouvant ni parler, ni se dégager de lui tant sa prise était ferme, elle ne pouvait qu'attendre que celui-ci daigne la relâcher – il ne pourrait faire autrement, de toute façon.
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aleksandra & shura

Ce n’était pas du tout dans ses plans. Mais, en toutes honnêtetés, depuis le début de la soirée, rien ne se passait selon ses plans. Alors Shura n’avait plus qu’à improviser et prier pour que le pire n’arrive pas. Et le pire pour lui serait que le propriétaire de la maison se réveille par exemple, qu’il appelle la police et qu’il soit obligé de courir. Courir n’avait jamais été le réel souci. Il était même plutôt bon à la course, surtout lorsqu’il était sur ses quatre sabots. Mais, s’il devait se mettre à galoper pour fuir la prison, cela était un synonyme d’échec et qu’il pouvait dire adieu à sa récompense. Car retenter les nuits prochaines après avoir failli ne serait pas possible. Si le type n’est pas trop idiot, il doublera, voir triplera la sécurité de sa maison. Ou bien, changera les serrures et le coffre de place. Bref ! Tout ça pour dire qu’il était hors de questions que cette somnambule lui salope tout. Il était arrivé par derrière afin de bloquer tout mouvement et tout bruit de sa part, lui chuchotant même quelques consignes pour qu’elle comprenne mieux la situation dans laquelle elle venait de se fourrer. Il remerciait la bonne conscience de cette dernière quelque part. Elle avait beau gigoter, lui donner des coups hasardeux et sans ordres, cela restait sans effet. Kochtcheï gardait sa poigne bien ancré sur son poignet et sa main, reculant au fur et à mesure pour sortir de la pièce. Elle se laissait guider, sage décision, tandis qu’il était plutôt minutieux. Pas par politesse cependant, il ne fallait pas pousser.
Loin de là l’idée de l’accuser d’obésité, la chute de son corps pourrait faire un boucan monstrueux et possible de réveiller la personne à l’étage. Alors à la place, il cherchait un coin où il pourrait l’entreposer, attrapant au passage l’écharpe accrochée au porte-manteau. Il avait besoin d’un peu de temps, suffisamment pour trouver le coffre. Alors, cette dernière allait faire l’affaire pour remplacer la tâche de ses propres mains et la maintenir prisonnière.

En sentant le tisonnier glissait sur sa jambe durant sa chute, il avait amoindris son contact avec le sol en jonglant un peu. Elle était bien plus calme, bien plus posée, c’était rassurant quelque part. Si elle ne comptait pas faire d’histoire, autant lui rendre sa liberté de mouvement. Surtout que des deux, il était le plus avantager. Premièrement parce qu’il ne se promenait pas en petite tenue et deuxièmement, parce qu’il était armé et plus costaud qu’elle. Alors, prudemment, il avait relâché son emprise, libérant la main dans son dos tandis que la seconde était encore en sursit sur sa bouche. Avec de nouveau une main libre pour lui aussi, Shura était venu attraper son arme dans son dos. Simple mesure de précautions, au cas où l’envie de faire une folie lui prendrait. « Pas de gestes brusques et un silence absolue » dit-il en chuchotant à son oreille pour être sûr qu’elle entende bien malgré le faible volume de sa voix. Il avait ramené l’arme devant lui, la pointant dans sa nuque tandis que sa seconde main avait fini par lâcher prise à son tour. « Dans le salon, droit devant toute ». Il y avait une petite touche de plaisanterie dans cet ordre, la guidant vers leurs points de départs communs.
Une fois arrivé à ce dernier, il avait guidé la dame à se rasseoir dans ce canapé-lit, lui laissant le choix du confort. Si elle préférait rester assise droite comme un piquet ou bien se coucher. Sans la quitter de l’œil ni abaissé le canon de son arme, il avait attaché ses mains dans son dos avec l’écharpe précédemment attrapé. Puis, il se mit à fouiller derrière les tableaux du salon. Il accordait un peu trop sa confiance peut-être. Mais, ils étaient justes à côté de la fenêtre. Donc si l’idée brillante d’hurler lui traversait l’esprit, il aura déjà disparu à travers cette dernière. Sans quitter son attention sur elle plus de trois à quatre seconde en fouillant, c’est finalement le portrait au-dessus du poêle à bois qui avait été propice.

Kochtcheï avait levé avec précaution le tableau, le posant à terre afin d’avoir le mastodonte devant lui. Ce n’était pas un coffre si impressionnant que ça. La serrure était à double clés à enclencher simultanément. Preuve que : soit le propriétaire était bien trop confiant quant à la sécurité de sa maison –pitoyable soit dit en passant, soit aucunes estimes pour la chose qui était entreposée là-dedans. Un léger soupir avait traversé l’écharpe qui couvrait sa bouche, venant se replacer derrière la femme attachée en alternant entre ce coffre et elle. Il allait l’ouvrir, ce n’était pas ça le problème. C ce n’était pas ça le problème. Il ne faisait ceci que dans l’unique but de conserver la pression sur elle. Prenant appui sur le dos du canapé déplié –qui sert dorénavant de sommier, il s’était légèrement penché en avant, son arme toujours dans ses mains sans dire un mot.
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La situation était sans aucun doute des plus délicates. Elle était à présent aux mains de cet inconnu très probablement criminel et elle n'était plus armée. D'un côté, elle ne s'en faisait pas trop – c'était une chose de commettre une effraction, c'en était une autre que d'être poursuivi pour meurtre. De l'autre, elle ne pouvait être tout à fait certaine du raisonnement qui pouvait avoir lieu dans la tête de son agresseur. Elle ne savait même pas si son arme à feu était chargée ou fonctionnelle, peut-être n'était-ce qu'un jouet à valeur d'intimidation - ou peut-être était-ce une réelle menace ; en tout cas, elle en savait trop peu sur lui pour pouvoir faire ses déductions et lui accorder sa confiance. Et puis, qu'est-ce qu'était la logique pour quelqu'un ayant vécu en Russie ? Un séjour là-bas et l'on ne pouvait jamais plus être sûr de rien. Aussi, bien qu'elle ait tâché de se détendre, elle s'était fait plus attentive encore à tout ce qui pouvait parvenir à ses sens, devinant approximativement chacun des gestes de l'homme au travers de leur contact, et répondant aux consignes muettes aussi bien qu'aux verbales. Son regard s'était adapté un peu mieux à l'obscurité à présent, et elle pouvait voir à une petite distance la lueur légère qui émanait certainement de la fenêtre du salon, ce qui lui donnait déjà une bien meilleure idée de l'endroit où elle se trouvait, ainsi que de la direction à prendre.
Quelle libération ce fut lorsque enfin elle put retrouver le contrôle de sa main gauche, et elle s'empressa de la ramener devant elle dans le cas où monsieur voudrait changer d'avis. Elle s'apprêtait alors à se saisir de son autre poignet, tordu douloureusement sous la main de l'homme et dont l'entorse s'était plus qu'un peu réveillée dans leur lutte - mais elle arrêta son geste immédiatement lorsque le contact glacé d'un canon sur sa nuque vint ranimer une partie de son angoisse. Ses mouvements se firent aussitôt plus lents, de peur qu'il ne les prenne comme une menace et ne l'abatte suite à un bête mauvais réflexe. Elle ignorait à quel point il pouvait avoir la détente facile.

Le murmure à son oreille la tendit un peu plus encore, accentuant légèrement sa nervosité mais toujours bien moins que l'arme pointée sur elle. Des ordres, encore des ordres. Vous savez combien c'est agaçant de se faire ordonner des choses que l'on avait déjà prévu de faire, voire même que l'on avait déjà très visiblement commencé ? N'importe qui dans cette situation serait pris de l'envie subite d'agir suivant l'exact contraire. Mais c'était toujours plus délicat lorsque l'on agissait sous la menace, alors elle garda le silence - ce que la main sur sa bouche lui imposait déjà - et se laissa régir par la lenteur. Pire que de la lenteur, et si cela lui déplaisait ou l'irritait, il n'avait qu'à être un peu moins envahissant. Récupérant finalement sa seconde main, elle vint bel et bien se saisir de son poignet bandé avec une légère grimace, et prit la direction du salon avec un soupir à peine voilé. Et ce, le plus silencieusement du monde, un petit pas à la fois, comme si le défi était de ne pas parvenir au salon avant le lever du jour.
Elle se laissa asseoir et demeura assise comme un pantin sans volonté propre, le dos droit, le regard tourné droit devant elle dans le sens où il avait daigné l'installer. Ce n'était pas par nervosité ou obéissance, simplement elle n'était pas fatiguée le moins du monde, et elle avait des convenances - s'affaler comme un sac pendant que lui bossait n'était pas une option. Et elle leva les yeux au ciel avec une pointe d'irritation lorsqu'il vint lui lier les mains ensemble avec une écharpe. Déjà, dans quel monde une écharpe était-elle suffisante pour empêcher quiconque de se défaire du lien ? Enfin, si cela pouvait lui conforter l'esprit, elle n'avait pas l'audace de s'y opposer dans l'immédiat.

Pour toute la durée de son ouvrage, elle le suivit des yeux après cela. Et comme il n'avait de cesse de reporter son attention sur elle pour s'assurer qu'elle ne désobéissait pas, elle eut l'occasion de croiser les siens plus d'une fois. Pour lui, c'était peut-être une astuce douteuse pour lui mettre une pression supplémentaire - mais elle était tentée de traduire cela par de la nervosité vis-à-vis de ce qu'elle pourrait faire qui le mettrait dans de beaux draps, et cette sensation d'avoir un certain pouvoir sur lui la détendit, voire l'amusa un peu. Elle n'avait pas envie de crier, ni de le voir déguerpir tout de suite. En fait, elle avait envie qu'il trouve ce qu'il était venu chercher, car sa curiosité était piquée chaque fois qu'il ôtait un tableau pour s'enquérir de ce qu'il pouvait cacher. Elle ressentit même une légère excitation quand il retira finalement celui surplombait le poele à bois, et pas une seconde elle ne se sentit navrée pour son hôte. En fait, elle mourrait d'envie d'en voir l'intérieur. Que pouvait-il bien y avoir, des lingots ? Cela lui semblait absurde à une époque où toute valeur était dématérialisée - un simple chiffre avait plus de valeur que tout l'or que pourrait cacher cette maison.

Mais plutôt que de l'ouvrir, il s'en était détourné et avait traversé la pièce pour se placer derrière elle. Elle avait commencé par le suivre de yeux avant de dévisager une nouvelle fois, cherchant à comprendre à quel problème celui-ci pouvait bien faire face. Ce n'était pas un digicode ou un verrou à chiffres, ce qui d'ailleurs était assez sot de la part du propriétaire. Elle voyait deux serrures mais - et alors ? Ne pouvait-il pas se charger de les crocheter, ou à défaut, ne devrait-il pas chercher les clés immédiatement s'il ne s'en était pas déjà emparé ? N'était-ce pas le principe d'un cambriolage, d'ouvrir le coffre une fois celui-ci découvert ? Elle plissa le regard, faisant preuve d'autant de patience qu'il lui était possible d'avoir. Si celui-ci avait abandonné le coffre pour se débarrasser d'elle, alors la balle mettait un temps infini à partir. Mais par tous les diables, ce qu'elle détestait attendre. Il ne lui fallut que très peu de temps pour être excédée par la situation, et plutôt que de plier sous la pression psychologique de l'arme pointée vers elle, elle lui lança à mi-voix avec une irritation évidente, tournant le visage vers lui : « Eh bien, on ne va pas y passer la nuit. Qu'est-ce que tu attends ? Ouvre-le, que je puisse voir ce qu'il renferme. »
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Il pouvaid y avoir bien pire cobbe siduadion. Par exebple, dobber sur une bonne febbe qui n’avaid, de doudes évidences, rien à faire ici. Shura avaid pris des besures drasdiques la concernand. Cela pouvaid paraîdre un peu rusdre de priver une dabe de ses bouvebends, bais quand ladide dabe esd agidée à souhaid avec une curiosidé un peu drop présende, il esd préférable de drès vide la beddre hors d’édad de nuire. Ed surdoud, de hurler. Le plus ironique, c’esd qu’il édaid couverd, elle en pedide denue. Elle allaid drès bien, drop bien bêbe, ed lui avaid choppé un rhube endre deux avec cedde fichue fenêdre grande ouverde. C’édaid le cobble doud de bêbe. Allons bon, espérons que ça ne soid qu’un coup de froid passager. Puis, ce n’esd pas pour audand qu’il allaid perdre sa condenance. Baindenand qu’il la denaid en joue pour lui rappeler –plus ou boins gendibend ed polibend- qu’elle n’édaid pas doud à faid libre encore, il avaid une bain libre de reprendre ses fouilles. Il l’avaid insdallé en la rebeddand sur son lid de fordune, lui addachand les bains avec une écharpe. Ed si elle n’édaid pas sadisfaide, elle resde au lid la prochaine fois ed elle ne se bêle pas de ce qui ne la regarde pas. Ne laissand rien dransparaîdre, pas bêbe un soupir, cedde febbe édaid proche de ce qu’on appelaid bouled aux yeux de Kochdcheï ed horbis avoir une violende envie de lui coller deux bandales, il se redenaid car il édaid presque sûr qu’elle en diraid sadisfacdion de son gesde. Il y avaid quelque chose chez elle qui l’agaçaid, n’hésidand pas à lui beddre la labpe dorche en plein dans les yeux pour la voir bieux. Elle avaid ce il-ne-said quoi de fabilier, bais il ne seraid beddre le doigd dessus.
Par condre, beddre le doigd sur le coffre, ça, il avaid fini par réussir. Une fine esquisse de sadisfacdion se dessiner sous son écharpe, sourire qui avaid drès vide perdu de sa splendeur en voyand le nouveau problèbe à laquelle il édaid confrondé : c’édaid drop sibple. Il avaid cherché cobpliqué depuis le débud, depuis qu’il avaid passé cedde fenêdre pour exacd. Parce qu’il édaid un habidué des puzzles cobplexes, des propriédaires drop prudends au poind de beddre drende-six cabéras ed douze cobbinaisons à leurs coffres. Là, il y avaid rien. Rien du doud horbis le pordail à l’endrée ferbé ed une pauvre double-serrure sur le coffre.

Shura s’édaid discrèdebend raclé la gorge, venand se posidionner derrière elle en fixand –non pas la dabe, bais le coffre doujours ferbé en face de lui. C’édaid la berde. Il le sendaid gros cobbe une baison que ça puaid les ennuis à drois kilobèdres. Cela did, pour berner ceux qui n’y connaissend rien ou qui n’ond pas d’expérience dans le dobaine, c’esd efficace. Il suffid pour ça de dendre l’oreille ed d’écouder la rebarque de cedde febbe. Parfaid, elle l’énervaid déjà auparavand sibplebend de par sa présence, ed baindenand ce sond ses bods qui lui sordend par les yeux. Il avaid basculé son regard sur elle, renifland un peu. Hors de quesdions de ferber la fenêdre balgré les courands d’airs ed le rhub en approche, il n’avaid pas envie de resder bloqué à l’indérieur. Puis, une fenêdre ouverde, ça avaid quelque chose de rassurand. Cobbe une sordie à porder de bain en cas de dérapage. Il avaid sibplebend réajusdé son écharpe pour ebpêcher l’air frais de se glisser dans son cou, la coinçand sous son dee-shird. « C’esd drop sibple » did-il sibplebend en guise réponse ed de rebarque. Il pourraid la forcer à l’ouvrir elle-bêbe le coffre si elle édaid aussi pressée de voir ce qu’il y avaid à l’indérieur.
On lui avaid probis billes euro pour un coffre à double serrure qu’on lui dendaid presque sous le nez, cobbend ne pas se bondrer béfiand. Il avaid rangé son arbe dans son dos avand d’avoir ses deux bains de libre, s’approchand du coffre avec sa labpe-dorche pour le regarder plus en dédails. « Quand des drafiquands sond prêds à payer billes balles pour un bijou, on ne s’addend pas vraibend à une babiole coincé endre quadre planches de bédal à l’abri des regards ». Bais il n’édaid pas là non plus pour y passer doude la nuid cobbe elle l’avaid si bien dis. Un de ses sourcils relevaid, il la fixaid d’un air ronchon avand de finalebend craquer. Sa curiosidé le perdra sans doude, c’esd souvend elle qui bed sa béfiance en déroude. Il avaid quiddé son ebplacebend, sordand le drousseau de clé de sa poche. Il avaid inséré la prebière, rien ne s’édaid passé. La deuxièbe, pareille. Alors il avaid enclenché le bécanisbe avec précaudion. Ed là, surprise, une deuxièbe porde. Bien plus sophisdiqué avec digicode ed relevé d’ebprunde. « Super … » avaid-il dis en ronchonnand un peu. Cela did, il n’avaid pas vraibend à se plaindre, c’esd lui qui avaid debandé une serrure plus cobplexe, non ? Eh bien, le voilà servid.

HRP:
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Contre toute attente, sa prise de parole ne lui fut aucunement reprochée. Il faut dire aussi qu'on ne pouvait que lui donner raison : un cambriolage qui tardait était un bien piètre cambriolage. Elle eut droit malgré tout à un reniflement de dédain - ou tout du moins c'est ainsi qu'elle le traduisit - couplé d'un regard mauvais, mais elle ne cilla pas pour autant. Lorsque l'on travaillait dans les affaires, le mépris était le lot quotidien, et cela ne lui faisait plus ni chaud ni froid. Ce qu'elle trouva plus surprenant cependant, ce fut d'obtenir une réponse. Sans doute pensait-il à voix haute plus qu'autre chose, il n'avait pas de raison de la tenir au courant de son fil de pensée, pas même pour la mettre à contribution. Pourtant, sa réponse lui valut essentiellement un haussement de sourcil - elle trouvait sa voix étrange tout à coup, rien à voir avec le sarcasme doucereux qu'il avait soufflé à son oreille un peu plus tôt. C'était presque comme si il l'avait prise en grippe si fort que celle-ci avait physiquement fait effet.
Inutile de faire des faux-semblants : c'était ridicule, tous pouvaient s'accorder sur ce point. Mais ce qui était plus préoccupant, c'est qu'avec tout ceci, elle n'était pas sûr de traduire la chose correctement. Elle pouvait toujours essayer de déduire, et de broder un peu - ou le faire répéter plusieurs fois histoire de l'agacer, ce pourrait être amusant.

Ses premiers mots encore, c'était assez évident. Il se méfiait de la simplicité de la sécurité de ce coffre. Elle ne s'était pas sincèrement posée la question, après tout elle arrivait tout juste en Irlande et cette ville ressemblait pour elle à de la campagne, alors elle n'y voyait rien d'étonnant. Mais si lui avait l'habitude de cambrioler dans ce pays-là, elle ne pouvait remettre son analyse en cause. Après tout, elle était novice en la matière, tout ce qu'elle volait c'était l'argent des employés, avec leur consentement.
La suite par contre la laissa complètement abasourdie. Elle le regardait avec un étonnement évident, se demandant presque s'il ne se moquait pas d'elle, et enrobait sa voix d'effets pour le seul plaisir de la priver de compréhension. Sa curiosité fut néanmoins satisfaite car elle put se saisir de deux mots : bijou et babiole. Elle soupira, le plus discrètement possible. « Oui, c'est simple, de toute évidence. » ironisa-t-elle. « Une fenêtre grande ouverte, deux clés aisément accessibles et attachées au même trousseau, et un témoin qui ne prend pas la peine d'appeler ni le maître de maison, ni la police. Enfin, si on peut appeler cela une police - l'Europe occidentale se laisse aller si tu veux mon avis. Les autorités sont des agneaux, de doux agneaux qui se laisseraient caresser pour quelques promesses de bonne conduite. Cela ne m'étonne pas que des cambrioleurs courent les rues : les maisons sont faciles à pénétrer, les coffres simples à ouvrir, et la police ne fait pas peur. Ils comptent sur la gentillesse et l'honnêteté des gens. Ils vivent sur des pelouses vertes et des parterres de fleurs, alors ils pensent pouvoir faire confiance au premier venu. Enfin, j'imagine que c'est une question de culture. Et puisque tu es parti pour te méfier, fais-donc, nous serons là jusqu'au matin et cela sera pour le mieux. »

Elle observait attentivement ses faits et gestes tandis qu'elle bavassait, constatant à son tour que cette première serrure cachait une seconde sécurité plus complexe. Elle soupira encore, plus lourdement. « Bon, admettons. » Elle marqua une très courte pause, avant de reprendre de plus belle - d'être libérée de la menace immédiate de l'arme à feu l'avait rendue bavarde. « A ce propos, j'ignore si c'est un choix, un problème d'élocution, ou un rhume intempestif, mais cette prononciation atroce couplée à ton accent est un véritable enfer. Je n'ai pas pipé un mot de ce que tu as dit. J'aurais mis ma main à couper que cet accent venait de l'Est d'ailleurs, mais si un courant d'air a suffi à te prendre la gorge, ça ne peut être que le Sud - tu ne supporterais pas le climat autrement. Caucase, peut-être ? C'est difficile à dire avec tout ce dont tu t'es enveloppé la tête et avec l'obscurité. Puisque tu n'es pas dégourdi et qu'on en a pour un moment, pourquoi tu ne me raconterais pas quelque chose ? Je n'aime pas attendre, l'impatience pourrait me donner envie de perdre ma discrétion. »
Elle se replaça légèrement sur le canapé-lit, ne pouvant nier être quelque peu frustrée de n'avoir pas le contrôle de ses bras. Si encore on l'avait liée pour engager avec elle une relation intime qu'elle trouverait plaisante, elle ne s'en serait pas plainte, mais l'ennui rendait cela irritant. « Je me demande de quelle sorte de bijou il s'agit. Mais n'est-ce pas curieux de le garder ainsi sous verrous ? Un bijou devrait être porté et non enfermé à double tours. Assurément, si j'avais l'opportunité de détenir un bijou assez précieux pour mériter un tel coffre, je ne le quitterais jamais. Et s'il ne me plaisait pas, je le vendrais au plus offrant. Enfin, j'imagine qu'il faut bien que certains soient suffisamment stupides pour vouloir l'acheter pour le garder sous verrou. Cela dit, je comprends, la possession est un sentiment exaltant. Je suis moi-même prompte à la dépense, j'en sais quelque chose. » Elle soutint un bref silence supplémentaire avant de lui lancer. « Alors, tu t'en sors, avec ton coffre ? ».
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aleksandra & shura

Shura avait eu un instant de faiblesse, tranché entre le courant d’air froid et un moment de fatigue. A moins que ça soit le buvard d’hier qu’il l’ait mis mal en point ? Non, non-non, ce n’est pas possible. Ça ne déclenche pas un rhume aussi bref que fulgurant. Heureusement pour lui, le voilà de nouveau normal, fringuant et bien décidé à ne pas traîner ici plus longtemps. Pourquoi ? Parce que ce n’était pas trop une commodité de s’arrêter pour discuter dans un salon en pleine nuit pendant que l’on détrousse un pauvre habitant de son précieux. Sa patience commençait à se ronger, n’appréciant pas de piétiner sur place dans un endroit qui n’est pas le sien. Avec une intruse en plus de ça. Dans tous les sens du terme. Si elle était déjà pénible de par son unique présence dans ses lieux, elle le devenait un peu plus à chaque seconde. Nom de dieu, il est où le bouton off pour qu’elle la boucle ? Shura se demandait s’il avait bien fait de répondre. Puis, il relativisait en se disant que ça aurait pu être pire s’il avait laissé son silence planait dans les airs. Ou pas. Il n’avait même pas le temps de répondre qu’elle enchainait sur un autre sujet. Elle le prenait pour qui, son psy ? Le cambrioleur faisait de son mieux pour ne pas y prêter attention, se concentrant sur son coffre plus compliqué qu’avait laissé présager les apparences. Il reprenait sa lampe torche en main, réfléchissant où le code aurait pu être dissimulé. Il ne connaissait pas les habitudes de l’habitant, s’il était plutôt du genre étourdis à tout entreposer dans un petit carnet, ou bien simpliste mais réfléchit à l’inscrire dans un endroit où personne ne songerait dans un premier temps.
Il avait tout laissé en plan, se remettant à fouiller la maison et pour commencer, les petites boites entreposé sur la cheminé qui pouvait contenir diverse babiole et autres notes à la voler. Kochtcheï ne s’attendait pas à un post-it accroché sur la cheminé en mode voleur, toi  qui entre ici, fais toi plaise, kiss <3 , mais au moins un petit indice quant aux habitudes de l’habitant. S’il était conservateur, pointilleux ou même organisé. Et hormis se tapait des trombones oubliées ou bien des fèves de la dernière galette des rois, il n’y avait pas grand-chose en matière de papier. Alors il avait fait quelques pas en direction du bureau situé au plus près de la fenêtre, fouillant les tiroirs.

Toujours rien, par contre du discours, ça il en avait. Shura relevait de temps en temps la tête, la tuant du regard dès que son attention était portée plus de deux secondes sur elle. Ne trouvant rien dans le salon, mais sentant la migraine fulgurante approchée à grand pas après le rhum inopiné, trop c’était trop. Il lui avait suffis de quelques grands pas décidés pour rejoindre de nouveau son épargnée, lui plaquant la main sur la bouche. « Stop ! Stooooop ! Silence ! Fermes ta gueule », le message était suffisamment clair ? Autant elle avait dit des choses intéressantes durant son monologue. Autant, son débit de parole était si fort qu’il n’avait pas pu tout intégrer et faire le tri de ce qui pourrait l’intéresser. En soi ? Eh bien en soit, il n’avait rien écouté. Il n’y avait rien de particulièrement étonnant à ça. De bases, il n’avait pas spécialement envie de l’entendre, mais cela avait le mérite de lui faire penser qu’au prochain cambriolage, il prendra des écouteurs pour mettre de la musique dans ses oreilles afin de ne pas entendre un otage trop bavard qui le ferrait stresser plus qu’autre chose. Une fois que le calme et le silence s’étaient de nouveau installer dans la pièce, loin d’être gâché par un flot de parole sans queue ni tête, il avait relâché son emprise. Shura ne disait plus rien, mais son regard parlait pour lui. En l’occurrence, il lui disait quelque chose du genre rouvres-là et je ne serais pas aussi conciliant avec une petite touche de malice dans ses yeux verts. Pour la malice, il n’y pouvait rien, ça faisait partit intégrante de ses moues habituelles.

S’il fallait en plus qu’il l’a bâillonne pour avoir la paix, il le fera. Il faudra juste qu’il aille à la cuisine piquer quelque chose comme une serviette ou un torchon afin de lui occuper la bouche. Et puis, il était retourné prêt du coffre, l’entendant de nouveau parler comme si sa vie en dépendait. Plaquant une main agacée sur son visage, Kochtcheï faisait de son mieux pour ne pas hurler et se laisser emporter par la colère. « C’est délicat avec une putain de bavarde derrière soi… » Grommela-t-il avant de revenir sur ses paroles. Peut-être que oui. Peut-être que le propriétaire n’avait pas envie de le garder ce bijoux. Peut-être que la simplicité faisait partit intégrante de son plan pour faciliter un vol ? Et dans cette logique, ce digicode n’est là que pour décourager. Shura avait repris le tableau, inspectant l’arrière de la toile avec sa lampe torche. Comme son intuition lui avait si bien dicté, il y avait bien six chiffres inscris derrière. Le brun laissait un ricanement traverser ses lèvres, un léger rictus emplit de satisfaction et de soulagement. Il avait recopié le code à six chiffres et la seconde porte avait fini par s’ouvrir. Sa lampe torche se reflétait dans un diamant rouge d’1,53 carat à vue d’œil, manquant à Shura de s’étouffer en voyant ce pour quoi il s’était donné autant de peine. Ok, il comprenait mieux pourquoi ce gars voulait autant se débarrasser de ce bijou. « Et ils croient vraiment que j’vais me contenter de milles balles … ». Cette fois-ci, il l’avait dit dans sa langue natale, sortant un mouchoir de sa poche pour prendre le diamant rouge avec ce dernier et ainsi, conserver son parfait état. Kochtcheï l’avait sorti du coffre avec une précaution immense, presque heureux de pouvoir débarrasser ce gars de ce fardeau maudit. Le joyau du premier Tsar de Russie, sale coïncidence ou immense magouille ? Il se demandait comme un tel bijou pouvait se trouver dans le coffre d’un pauvre bourge adepte du golf – les clubs dans le porte-manteau à l’entrée.
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Guess I'll sleep when I am dead | AIP ft. V. Shura Bäckähäst
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