Triforce 1- Prof 0 Sól & BalthierA peine le pas de la porte franchi, je réalisais que c’était une très mauvaise idée de rentré à l’appartement. Déjà, il y avait l’odeur de clopes. Certes, je fumais, mais toujours avec les fenêtres ouvertes, ajoutant ensuite de l’encens. Là… je pouvais affirmé que les cendriers étaient pleins et qu’il n’y avait probablement aucune fenêtre d’ouverte. Les narines agressées, je déposais mes affaires sur le comptoir séparant la cuisine du salon après avoir remonté le couloir. Il n’y avait pas un bruit, si ce n’est celui de la télé allumée sur une connerie quelconque, mais quand mon regard se posa sur le salon, le désastre. Qu’est-ce qui venait de se passer au juste ? Il y avait eu une tornade ? On… j’avais été cambriolé ? Qu’est-ce qui s’était passé ?! J’avais passé la journée à l’université avec tous les autres professeurs pour une réunion d’administration avec le doyen et tout le bordel, une journée longue, chiante, j’avais juste espéré passer une soirée tranquille, en compagnie de mon Djinn… et je retrouvais ça.
« Putain... » avais-je murmuré.
Dans le salon, il y avait des paquets de chips, de gâteaux, des cartons de pizzas, des papiers de bonbons, des canettes et de bouteilles de bières et de soda un peu partout, le sol portait des traces suspectes et sans le moindre doutes collantes. Un verre faisait office de cendrier dont les mégots pourraient faire presque joli de la façon dont ils étaient écrasés, si ce n’était pas juste dégueux. Je sentais un soupçon de cramé et après un rapide examen, toujours sur le sol du salon, je distinguais une poêle avec le fond complètement brûlé. Je devais être en plein cauchemar… En avançant un peu plus, je fini par voir que quelqu’un était avachi sur le canapé, en train de se rouler une cigarette. Je le reconnu assez vite, c’était un des deux super potes d’Anonyme. Sól. Serrant les dents, ravalant ma rage qui menaçait d’exploser, je l’observais mettre des miettes de tabac absolument partout sur le canapé en cuir, fulminant réellement. Pour le moment, je n’essayais pas de découvrir un peu plus les dégâts, j’allais forcément finir par péter un plomb, je me contentais donc d’attendre que le glandeur se rende compte qu’il n’était plus seul et qu’il daigne m’expliquer ce qui s’était passé. Je savais que la Triforce, comme ils s’appelaient, passait pas mal de temps ici, et chez le troisième luron, mais là, c’était la fois de trop.
« J’espère pour toi que les deux autres vont se ramener et vite sinon tu vas nettoyé tout ça tout seul et avec ta langue. »
Triforce 1- Prof 0 Sól & Balthier Tes meilleurs moment, ceux où tu es au sommet de ton art, ce sont ceux passés avec tes deux amis. Vous êtes copains comme cochons, c'est bien assez pour t'inspirer. Reste à savoir où commence ton art et surtout, où il s'arrête. D'après toi, ce terme englobe tout ce dont ta créativité est capable et ce jusqu'au limites imposées par ton corps, ton corps souple et entraîné. C'est donc tous ces paramètres qui permettent d'affirmer sans hésitation aucune que foutre un bordel monstre dans un logement qui n'est pas le tien est bel et bien un extension de ton art.
Cette fois et en toute objectivité, vous vous êtes surpassés. C'est joli chez monsieur Barries, une fois le panda roux sécurisé vous vous êtes appliqués à tout ravager. Fauteuils retournés, vases en guise de cendriers, bouffe cramée, alcool renversé – vous vous êtes surpassés. Le brave Maverick vous ayant abandonnés en cours de route, Raphaël t'a aussi laisser pour aller chercher des munitions. Toi, t'en profites pour te vautrer les pieds sur le canapé à rouler ta miettasse, en attendant. Trop rapidement tu entends la clé tourner dans la serrure et cette démarche qui n'est pas celle de ton ami. Quand on s'arrête près de ton canapé tu te redresses et pose des yeux comme des billes sur l'Oppresseur.
Triforce 1- Prof 0 Sól & BalthierDu calme, du sang froid. Et surtout beaucoup de patience. Voilà ce qu’il me fallait tout de suite pour ne pas mettre mon poing dans la figure de l’abruti qui en plus me prenait pour un con. Me pinçant l’arrête du nez, je pris une profonde inspiration avant de reposer mon regard sur Sól, sentant la colère continuer de monter. J’étais en train de me demander si leur plus grande passion à tous les trois n’était pas plutôt de me faire chier et de m’emmerder au maximum que de glander sur un canapé. Anonyme allait tellement me le payer. Une main sur le canapé, je jetais un coup d’œil sur le reste du salon, à la recherche de Fish&Chips. Pourvu qu’ils n’aient pas joué avec lui en plus.
« Il va vraiment falloir te montrer convainquant pour que je ne te botte pas le cul et que je ne te fasse pas avaler ton grand vase de Pologne. »
Le pire, c’est que j’arrivais à rester calme, et un calme olympien. Je ne savais même pas d’où il venait en plus. Je n’osais même pas m’asseoir de peur de découvrir des horreurs et de toucher des restes de bouffes ou trucs totalement dégueulasses qui ne devraient pas être sur le cuir de mon canapé. Mais je restais très inquiet pour mon panda roux, petite bête très curieuse et joueuse qui adorait se mêler de ce que les humains faisaient. Il n’était pas coincé quelque part au moins ? Laissant une chance au fleuriste grisonnant de s’expliquer, je le laissais mariner un peu pour aller voir dans la cuisine, où mon cœur manqua plusieurs battements. Si le salon était un massacre, la cuisine, c’était bien pire. La cuisine qui était mon seco… mon troisième sanctuaire après ma chambre et mon bureau. C’était un cauchemar. Je ne l’avais jamais vu dans un tel état, même après que Raphaël ait fait quelques tentatives ratés de repas. Mais qu’est-ce qu’ils avaient foutu putain ?!
En furie, je me retournais vers Sól, perdant totalement mon calme. J’allais le tuer. Ensuite ce serait le tour de Marverick. Et Anonyme… je verrais sur le moment. Avançant sur lui, je l’attrapais par son haut, le regard noir.
Triforce 1- Prof 0 Sól & Balthier Ce qui est prodigieux avec Balthier, c'est que plus il est calme, plus il te fout les jetons. Enfin, calme. Il avait plutôt le regard d'un assassin en devenir. Et sa malheureuse victime, c'était toi. Tu ne peux retenir un mouvement de recul, un rire légèrement nerveux lorsqu'il menace de te molester. Décidément, t'as l'air d'un con. Ton persécuteur repart faire le tour du propriétaire, toi tu envoies un SOS à tes camarades d'infortune. L'alerte BB était lancée, tu n'avais plus qu'à prier tous les dieux que tu connaissais pour qu'un miracle se produise, de préférence assez rapidement.
Tu lui fais un grand sourire quand il revient vers toi. Ce n'est pas très efficace. Ton bourreau te chope par le col et, toi qui n'as jamais été très croyant, tu adresses une ultime supplique aux Ases qui ont bercé ton enfance. Ton visage n'a jamais été aussi proche du sien. Tu aimerais avoir le cran de lui mettre un coup de boule. En soi tu pourrais, ce n'est pas tant l'action qui te fait peur mais les représailles. « On a rien fait ! » que tu piailles. « Enfin rien de pire que d'habitude... Et ton panda est en sécurité, je te le jure ! » La chambre du père Barries, c'était la seule pièce de la maison à laquelle vous ne touchiez pas lors de vos petites sauteries. Vous avez pris l'habitude d'y placer Fish&Chips, pauvre petite chose.
Tu prends une grande inspiration et pose ta main sur la sienne. Tu souris, crispé, tu pianotes. Tu étais partagé entre ton instinct de survie qui te hurlait de tout raconter et ta loyauté envers tes amis. En même temps, si le Tyran venait à savoir ce que vous faisiez réellement chez lui... Tu frissonnes. Si vous étiez dehors, tu pourrais lui raconter un bobard pour détourner son attention, lui faire tomber la foudre derrière l'oreille et détaler comme un lapin avant de te ramasser la gueule deux rues plus loin. Ouais, t'aurais l'avantage. Pas comme ici.
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