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 ROME ♣ “Quoi de plus lucide que la peur ?”

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“Quoi de plus lucide que la peur ?”

Rome & Kol

Ton regard glisse sur l’étendue d’eau. Tu es proche, trop proche…Six mois plus tôt tu n’aurais jamais osé briser cette distance te séparant de ta peur, de ton traumatisme. Plus de vingt ans plus tôt tu avais failli te noyer, ici même ; déclenchant une peur panique des vastes étendue d’eau, te laissant un gout amer au fond de la gorge. Et pourtant, ça, c’était avant. Avant que ton esprit ne déraille, avant qu’il ne fasse du grand n’importe quoi. Aujourd’hui, tu n’es plus le même jeune homme qu’autrefois. La peur, elle s’est effacée, estompée jusqu’à devenir invisible, insensible. Dangereux sentiment que voilà. Sans peur, l’homme est stupide, froid, incapable de réfléchir convenablement. Tu en es conscient, et là est la pire des choses. Pourtant, tu as beau chercher au fond de toi, encore et encore, tu ne retrouves pas cette peur qui te tiraillait les entrailles. Tu n’as plus peur. Ni de l’eau, ni du danger, ni de la mort. Barrières mentales qui se sont formées, ne laissant qu’un vide indomptable, insatiable. Doucement, tu approches un peu plus, ta tête légèrement penchée sur la gauche. Tu attends qu’elle te prenne aux tripes, mais jamais rien de vient. Nager ? Tu n’as jamais appris, refusant de t’attarder dans le lac ou encore dans une simple piscine. Alors oui, ce que tu fais es dangereux mais le réalises-tu ? Bien sûr que non, bien qu’au fond, tu saches pertinemment que plonger dans cette eau froide revient à te condamner à mort. Tes muscles se crispent, ta tête se redresse. Tes yeux ne quittent pas la surface lisse du lac, souvent remuée par le vent qui caresse ton visage, te rappelant que le temps ne se prête pas du tout à une baignade. Ecouteras-tu pour autant tes instincts ? Cette petite voix qui te murmure de reculer ? Non.

Doucement, tu enlèves tes chaussures, suivi de tes chaussettes. Le souci avec la peur c’est qu’une fois qu’on a plus rien à perdre, celle-ci n’a plus lieu d’être…Tu avais déjà tant perdu qu’au final, tu estimais que même ta vie n’est plus précieuse. Respirer, manger, vivre, exister. Un automatisme qui t’épuise depuis six longs mois. Ta veste glisse le long de tes bras, déclenchant un frisson léger devant la température du moment. Il est tard, très tard et tu ne connais pas spécialement les raisons de ta venue. Dans un sens, tu espères pouvoir la retrouver, elle, cette sœur perdue. Combien de fois ne l’as-tu pas regardé nager, explosant de rire en t’éclaboussant alors que tu restais allongé sur la berge, le nez plongé dans un bouquin. Combien de fois n’est-elle pas venue se glisser entre tes bras, complètement trempée, pour chercher à te désorienter et te faire lâcher ton livre…ça te manque. Ton haut rejoint ta veste, te laissant torse nu, alors que tes doigts s’appliquent à détacher ta ceinture, à enlever ton pantalon. Le froid, tu le ressens comme une douce morsure sur ton épiderme, mais ça ne t’arrête pas. Vêtu d’un simple boxer noir, tes pieds se mettent en mouvement, te rapprochant dangereusement de l’eau, ta pire ennemie. La peur, elle se tait, elle n’est pas présente. Tu sais que tu ne parviendras pas à nager, mais là n’est pas ton but, tu aimerais juste l’entendre une dernière fois, une fois encore, juste un murmure ou même un chuchotement. Qu’importe, tu veux la retrouver, ton Océane. Un pied entre en contact avec l’eau, le second suit le mouvement et rapidement, tu te retrouves dans l’eau. Le froid te fait frissonner, engourdi tes membres, rendant la chose désagréable et bien plus difficile encore.

Tu remontes une fois, reprenant de l’air sans jamais savoir rester à la surface. Beaucoup auraient paniqués…toi, tu finis par te laisser couler…C’est plus facile comme ça et ce, malgré le manque d’oxygène. Tu te perds, pensant à autre chose, laissant ton corps glisser dans l’océan. La lumière de la lune te parvient au dessus de ta tête. Tout semble calme, si calme…ça en est presque apaisant. Tu suffoques mais tu ne cherches pas à remonter, la peur, une fois de plus, elle n’est pas là. Tu n’as pas peur de quitter la terre ferme, de les rejoindre, à vrai dire, tu viens à penser que c’est la meilleure des solutions. Tes paupières se ferment et tu as l’impression d’entendre son rire, ses éclats de joies et la noirceur s’empare de toi et ce, jusqu’à ce que tu te sentes attrapé. Tu ne résistes pas, tu n’en as pas le force. Tu veux juste t’accrocher à ce chuchotement lointain qu’est le sien..



©LittleJuice
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Kol & Rome
quoi de plus lucide que la peur ?
Concentrée sur l'eau et sur un point, à l'horizon, qui était son objectif, Rome profitait pleinement de cette nage nocturne. Elle s'était éclipsée sans un bruit de l'appartement de Jägger, n'ayant aucune envie de devoir lui rendre des comptes, et s'était naturellement dirigée vers la lac, souhaitant plus que tout aller nager, mais le plus loin possible de toute vie humaine. Ce devait être une de ses passions depuis longtemps, car elle nageait mieux qu'elle ne l'aurait cru, bien mieux en vérité, et le bien fou qu'elle ressentait lui était réellement familier. Même si elle n'avait toujours pas retrouvé le moindre de ses souvenirs, certaines sensations familières et un instinct auquel elle se fiait plus que tout lui soufflaient ce qu'elle aimait ou ce qu'elle détestait.Et au final, cette amnésie, elle la prenait comme une bénédiction, s'enveloppait dedans pour se protéger d'un passé dont elle avait de moins en moins envie de savoir quoique ce soit.

Ayant atteint son objectif, Rome commença à entamer son retour vers la plage. Son bras gauche, toujours dans le plâtre, était enroulé et serré dans un sac plastique parfaitement étanche. La jeune femme n'avait pas pu refuser cette soudaine envie d'aller plonger malgré son handicap momentané, alors elle avait trouvé une solution. Pour le bien que ça lui procurait, elle ne le regrettait absolument pas.

Elle releva la tête une petite seconde pour éviter un remou d'eau, et son regard accrocha alors une silhouette sur la plage, les pieds dans l'eau, qui s'avançait petit à petit. Un peu étonnée, elle qui pensait qu'elle devait être la seule folle à venir se baigner à une heure pareille dans une eau pas vraiment des plus chaudes, elle continua son crawl qui la rapprochait de la terre ferme. Une deuxième vague un peu forte lui fit à nouveau lever la tête et elle chercha machinalement du regard la silhouette précédemment aperçue.

Qui n'était plus là. Personne. La plage était vide et le bord de l'eau aussi. Rome ne distinguait aucune forme dans la mer et la luminosité était cependant suffisante pour qu'elle ne manque personne. D'ailleurs, elle apercevait assez clairement le tas de vêtements posé sur le sable.

C'est là qu'elle le vit, sa tête sortit de l'eau, le temps de deux secondes à peine, elle pouvait presque l'entendre aspirer de l'air, avant qu'il ne coule de nouveau et disparaisse dans les eaux. Tandis qu'elle nageait à toute vitesse, elle se demandait s'il ne savait pas nager et était tout simplement inconscient, s'il avait voulu se suicider - et pourquoi il fallait que ça tombe sur elle dans ce cas-là - ou si le froid l'avait surpris et paralysé. Dans tous les cas, il fallait qu'elle se bouge le popotin.

Arrivée là où elle l'avait vu disparaître quelques secondes plus tôt, Rome s'empressa de plonger. Ses yeux ne distinguèrent d'abord rien, puis elle le vit, enfin, il ne se débattait même pas, déjà inconscient, il était presque... serein. Un juron sortit de ses lèvres sous forme de bulles et en quelques mouvements de bras, elle était à son niveau. Rome l'attrapa et ses jambes se mirent en mouvement pour les faire sortir de l'eau. Le temps lui paraissait interminable mais enfin sa tête retrouva l'air qu'elle aspira à longues gorgées. Le type qu'elle tenait à côté d'elle, par contre, était toujours inconscient. La brune regagna la plage aussi vite qu'elle le pouvait sachant qu'elle devait traîner avec elle un homme inconscient. Elle emmena son corps pour l'allonger sur le sable et entama un massage cardiaque, retrouvant une nouvelle fois ses compétences de médecin qui lui revenaient naturellement, comme si elle n'avait jamais rien oublié.

Quand il commença à crachoter de l'eau et à bouger dans tous les sens, Rome se laissa tomber sur les fesses et poussa un profond soupir. Attrapant sa serviette à elle, elle la posa sur le corps trempé du jeune homme. Reste allongé encore un peu. lui ordonna-t-elle. Se penchant au-dessus de lui pour qu'il voit son visage, elle chercha à le rassurer. Tu es sur la plage, je t'ai tiré de l'eau. Ça va ? Elle le fixa un instant,un pli soucieux barrant son front. Il s'est passé quoi ?
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“Quoi de plus lucide que la peur ?”

Rome & Kol

Tu y as cru. L’espace d’un instant, tu y as vraiment cru. Ce chuchotement lointain, comme une brise légère qui t’apporte son rire enfantin. Oui, l’espace de quelques secondes tu as crus que tu allais revoir son sourire, sentir de nouveau son odeur. Tu étais serein. Pour la première fois en six mois, tu te sentais juste…vide. Malheureusement pour toi, cette sensation n’allait pas durer. Tu ne te sens pas tirer vers la surface, ou encore, ramené sur la berge. Non, tu t’accroches à ce chuchotement, tu t’accroches à ce besoin maladif de retrouver ton double, celle que tu aimais tant. C’est donc ça être désespéré ? C’est donc ça vouloir mourir sans même le réaliser ? Peut-être que c’est mieux ainsi…Tu n’aurais plus à te préoccuper de quoi que ce soit, d’avoir mal constamment, de te réveiller en gémissant tant la douleur est oppressante, étouffante. Tu aurais aimé gardé cette tranquillité, ce sentiment de vide. Pas de douleurs, pas de larmes, pas de suffocation. Rien, juste le néant le plus total et tu pouvais clairement t’en contenter. Mais voilà, parfois, le destin décide de s’en mêler et tu sens ton corps reprendre vie. Tu essayes de respirer, l’eau encombrant tes bronches. Toussant comme un cinglé, tu ouvres les yeux, l’eau salée remontant pour être recrachée. Bordel, tu as envie de chialer. Pourquoi ? Pourquoi t’avais pas pu rester dans ce monde où rien n’avait d’importance ? De profil, tu tousses encore et encore, bougeant légèrement, complètement paumé. Tu sais ce qu’il s’est passé, tu n’es pas stupide, mais par contre, tu ne sais pas comment tu es arrivé là. Tu aurais presque envie de ramper vers l’eau pour y retourner, entendre de nouveau ce chuchotement, mais dans un sens, tu sais que Océane n’aurait jamais accepté de te voire partir de la sorte.

Si paradis il y a, elle t’aurait botté le cul une fois que tu serais arrivé là-haut. Tu te laisses aller sur le sol, chaque respiration étant pénible et douloureuse. Une voix résonne et, doucement, tu reprends conscience pour te focaliser sur la personne qui venait de te sauver la vie. Une serviette est posée sur ton corps trempé et tu sens le froid t’envahir, tremblant doucement, tes iris se posent sur un visage que tu reconnais petit à petit. Cette fille, tu l’as déjà croisée, tu en es pratiquement certain. Elle te parle, te dit qu’elle t’a tiré sur la plage, te demande ce qu’il s’est passé. Tu trembles de froid, tu reviens sur terre, ayant juste qu’une envie, retourner dans ce monde qui fut le tiens l’espace de quelques instants. Fronçant doucement les sourcils, tu commences à te souvenir d’elle. Tu t’étais occupée de la jeune femme à l’hôpital, lui procurant des soins divers avant qu’elle ne disparaisse. Il faut dire qu’elle était de passage, tu n’avais pas cherché à en savoir plus, elle n’était qu’une patiente comme une autre. Sympathique, certes, mais elle restait une patiente. « Je…oui ça va… » Tu avais dit ça d’une voix assez rogue en enrouée, ta gorge ayant été attaquée par de l’eau salée et donc, vachement irrité. Tu crèves de soif sur le coup, pas très malin. Poussant un léger soupire, tu passes une main sur ton visage, te redressant calmement en position assise. « Rien…il ne s’est absolument rien passé. » Comment aurais-tu pu lui expliquer ? Lui faire comprendre tes envies, tes pensées, tes attentes ? Elle n’était pas capable de les comprendre, personne ne peut être capable de comprendre de telles choses. Tu préfères te taire, garder le silence. Un secret comme un autre.

Tournant la tête vers elle, passant une main dans tes cheveux, les dégageant de ton front, tu plonges tes iris dans les siennes. « On se connait…t’es la fille de l’hôpital…t’as disparut de la surface de la terre, enfin, non apparemment… » Tu essayes de détourner la conversation, de poser ton attention sur elle et non pas sur toi. Tu ne veux pas qu’elle s’attarde sur ton cas, tu ne veux pas qu’elle te pose des questions auxquelles tu ne répondras absolument pas. « Et…merci… » Enfin, tu crois…Dois-tu vraiment la remercier pour t’avoir empêché de sombrer là où tu voulais secrètement aller ? Es-tu devenu suicidaire à la longue ? Apparemment. Un homme ayant toute sa tête ne se serait pas laissé aller dans l’eau, ne serait pas entré dans l’eau en ne sachant pas nager. Mais toi, si. Tu n’avais pas réfléchi, tu n’avais pas eu peur, tu étais juste entré en sachant que tu ne saurais absolument pas ressortir. Voilà la triste réalité des choses. Ils te manquent tellement que tu ferais tout pour les retrouver. Sentir le parfum de ta main, revoir ton père s’occuper du jardon, entendre le rire d’Océane alors que tu courrais après tel un gosse de quatre ans.




©LittleJuice
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Kol & Rome
quoi de plus lucide que la peur ?
Sa peau hérissée par le froid, encore couverte de milliers de gouttes qui tremblent à l'unisson avec son corps, ses lèvres qui tirent sur le violet et une seule et maigre serviette posée sur son corps. Comme lorsque Jägger a été blessé, et comme à chaque fois qu'elle se retrouve face à une situation médicale, tous les réflexes de Rome lui reviennent aussi naturellement que si elle n'était pas du tout amnésique. Les gestes à avoir, le diagnostique à appliquer, quoi faire, comment et quand, tout lui revenait et lui apparaissait avec une clarté toute naturelle. Là, en l'occurence, elle savait qu'il fallait réchauffer le jeune homme avant qu'il ne tombe en hypothermie. La jeune femme l'observa se redresser, sans un mot. Ses pupilles réagissaient parfaitement bien et sa voix, bien que rauque à cause de l'eau ingurgitée, et bien sa voix était toujours là et c'était déjà un bon signe qu'il récupère ses esprits aussi vite et arrive à parler sans soucis. La tâche de Rome se ramenait donc à ce qu'il ne meurt pas de froid. D'accord, tant mieux. Elle espérait sincèrement qu'il lui dise la vérité mais hormis la fraîcheur matinale - supportable pour elle bien qu'elle soit trempée, mais plus problématique pour lui qui venait de manquer de se noyer - elle ne voyait aucun problème. Hormis qu'il avait manqué de se noyer. Simple détail. Hormis qu'il n'avait même pas essayé de se débattre pour rester en-dehors des flots. Autre détail. Bon, il était clairement hors de question qu'elle le laisse seul sur cette plage. Elle l'éloigner le plus possible de la mer et puis ensuite... elle croiserait les doigts pour qu'il n'y retourne pas. Il éluda sans subtilité aucune sa question ce qui ne fit que renforcer les doutes de la Wellington. Mais elle ne voulait pas insister. Ils ne se connaissaient pas, elle ne se sentait pas en droit de le soumettre à un interrogatoire. Malgré tout, elle ne pu s'empêcher de lâcher : Hm. Tu sais, si tu sais pas nager, faut aller à la piscine ou mettre des brassards.

Son changement de sujet fut aussi subtil qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine et il scotcha Rome tout autant. Elle resta interdite, quelques secondes, se demandant comment il pouvait savoir qui elle était. Est-ce qu'il avait fut son portrait à la télé quand la police la recherchait ? Ou bien est-ce qu'il travaillait à l'hôpital ? Dans tous les cas, il l'avait reconnue et ça, ça l'emmerdait sacrément. Reprenant ses esprits, elle refusa d'envisager le pire des scénarios tout de suite. Il était peut-être juste curieux de retrouver ce visage ici et ça n'irait pas plus loin, il ne fallait pas qu'elle fasse une montagne d'un tout petit rien. Et puis, après tout, elle avait payé l'hôpital alors s'il y travaillait, il n'avait aucune raison de dire qu'il l'avait croisée puisqu'elle ne leur devait plus rien. Et puis si c'était juste un type qui avait vu sa disparition à la télé, elle pouvait toujours lui dire que les policiers l'avait retrouvée, et voilà. Ouais, voilà. Même si elle ne voulait pas envisager tout de suite le pire, elle envisageait quand même pas mal de possibilités malgré elle, se mettant instinctivement sur la défensive. Il ne fallait quand même pas qu'elle le soit trop. Naturelle, comme s'il n'y avait rien de bizarre à ce qu'une fille disparue se retrouve sur une plage. Disparue, retrouvée, tout roule. fit-elle aussi nonchalamment que possible. Premièrement, elle n'avait aucune envie de repenser et encore moins de parler de son enlèvement ; deuxième, elle souhaitait de tout son cœur qu'il ne pose aucune question parce qu'elle n'avait pas envie de fournir une seule réponse. Ses remerciements effacèrent un instant ses craintes et elle lui adressa un petit sourire. De rien, vraiment. C'était pas trop son genre de laisser les gens mourir sous ses yeux alors bon, elle n'avait pas vraiment à recevoir de remerciements.

Se relevant, ignorant le sable collé à ses jambes, elle fit quelques pas pour attraper la totalité de ses affaires, fit un détour de quelques mètres pour s'approcher du tas qui devait être celui du jeune homme et ramena le tout près de là où il était assis. Tu devrais te sécher et enfiler ça, ensuite dit-elle en lui montrant le gros sweat qu'elle avait avec elle en venant à la plage pour te réchauffer et éviter l'hypothermie. Une bonne boisson chaude pour compléter et je pense que tu iras très bien.
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“Quoi de plus lucide que la peur ?”

Rome & Kol

Tant mieux…Pourquoi cette phrase, ces deux petits mots sonnes si faux à tes oreilles. Oh, pas à cause de la jeune femme, non, mais plutôt à cause de ce que tu éprouves. Où est passée cette peur ? Où est passé ce sentiment qui t’aurait empêché de faire une telle bêtise ? Où est cette peur qui te rendait humain, qui te rendait toi-même. Elle semble s’être évaporée, elle t’a lâchement abandonnée sur le quai de cette gare invisible. Et toi, pauvre passager, tu as regardé le train s’en aller sans même chercher à courir après. Alors oui, tu avais approché de l’eau et tu t’étais laissé couler. Tu avais cherché à entendre une fois de plus sa voix, son rire, peut-être ses remontrances qui t’aurait fait réagir. Rien. Juste un chuchotement lointain venant d’un souvenir douloureux et heureux. C’est donc ça se sentir vide ? Ne plus rien avoir à quoi se raccrocher ? Tu n’as pas envie de devenir l’un de ces mecs mélancoliques, dépressifs, mais tu sais que ce que tu veux et ce que tu as, ce n’est pas la même chose, tu ne choisiras pas. Six mois que tu sombres, que tu deviens ce que tu n’as jamais désiré être. Peut-être que toi aussi tu as ton point de rupture ? Peut-être qu’au final, à force de tirer sur la corde celle-ci a fini par se briser, par se casser, ne te laissant qu’un bout minuscule auquel te raccrocher. Tu n’en sais rien et, de toute façon, tu ne cherches même pas à trouver une quelconque réponse. Heureusement, elle était venue te repêcher pour te traîner sur cette plage, t’éloignant de cette eau salée qui aurait pu être ta tombe. Après tout, quoi de mieux que cet océan pour reposer en paix ? Tu n’en vois pas.

Tu écoutes ses paroles, la gorge en feu, le froid te dévorant doucement mais sûrement. Ta peau réagit, t’offrant bien des frissons. Tu aurais pu sourire face à ses paroles, hors, rien ne vient. Tu restes de glace. Tu n’es pas méchant, tu n’es pas agressif avec elle, juste, mort. Oui, c’est exactement ça, tu es vide de toutes émotions joyeuses à l’heure actuelle et c’est ça l’un des nombreux soucis de ton existence depuis six mois. La lumière, elle s’est éteinte et malgré ton pouvoir, tu as l’impression que tu ne peux plus rien allumer. « J’y penserais la prochaine fois. » Sauf qu’il n’y aura pas de prochaine fois, tu le sais, tu ne te voile pas la face. Pourquoi ? Parce que la prochaine fois, tu feras en sorte de vérifier que personne n’est présent dans les parages, que personnes ne puissent plonger pour te secourir et te ramener à la réalité. Tu n’as néanmoins pas répondu à sa question, tu n’en ressens pas l’envie, pas le besoin. Elle ne pourra pas comprendre, elle ne pourra pas réaliser que d’une certaine façon aussi stupide soit-elle, c’était pour toi le moyen de retrouver un semblant de normalité. Puis, tu réalises que son visage te dit quelque chose et, comme toi, elle semble éviter le sujet avec quelques mots brumeux et sans grands intérêts. « Tant mieux. » Tu ne cherches pas plus loin, pas pour l’instant du moins et ce, bien que ta curiosité ait été piquée à vif. Tu la remercie, parce que c’est la moindre des choses. Tu ne lui en veux pas, tu n’es pas non plus heureux de te voir là, tremblant sous ce froid mordant, mais un merci n’a jamais tué personne et Rome le mérite amplement. Ce n’est pas tout le monde qui aurait sauvé la vie de quelqu’un.

Elle te sourit avant de filer pour prendre des habits. Toi, tu te replies sur toi-même, essayant de te réchauffer comme tu peux. Tes dents, elles commencent à s’entrechoquer. Bordel, tu n’avais pas imaginé avoir aussi froid l’air de rien. Peut-être était-ce ton corps qui réagissait également au choc, c’est possible. Lorsqu’elle revient, tu lèves les yeux vers elle, tournant ensuite tes pupilles vers le sweat. Secouant la tête d’une façon affirmative, tu prends la serviette de plage et commence à t’essuyer rapidement, enfilant les habits et le sweat pour te réchauffer le plus possible. « Pour ce qui est de la boisson chaude, je peux peut-être t’offrir un café, histoire de te remercier ? » Tu ne cherches pas à la draguer, à la séduire. Ce ne sont pas des avances et ça se voit, ton visage est toujours aussi fermé qu’au début et tu ne souris pas spécialement. Tes sourires, ils sont rares, tellement rares. Tu n’es plus le gamin qui hurlait en s’écroulant, riant de bon cœur face aux attaques de sa sœur, face aux blagues de ses parents. Tu n’es plus ce gamin s’abandonnant aux regards d’Hélios, souriant face aux sentiments qui te submergeaient. Non, tu n’es plus qu’une coquille amplement vide.




©LittleJuice
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Kol & Rome
quoi de plus lucide que la peur ?
Rome l’observe, et à chaque seconde qui passe elle sent un sentiment étrange la dévorer. Ce n’est pas de la tristesse, pas de la pitié, pas de la peur… Peut-être un subtil mélange de tout ces sentiments. Quand elle observe le jeune homme se sécher et enfiler le sweat qu’elle lui tend de bon coeur, elle est déjà convaincue qu’il n’a pas juste perdu pied, qu’il n’a pas été submergé par l’eau glaciale, qu’il n’a pas été surpris par le lac. Son instinct l’impressionne chaque jour un peu plus, elle ne sait pas si elle a toujours été aussi intuitive ou bien si son corps et son esprit cherchent à palier son amnésie, mais depuis son réveil sur le sol irlandais elle sait qu’il est son plus fidèle compagnon. Et là, il écarte sans ménagement tous ses doutes, toutes les petites voix qui préfèreraient que celui qu’elle a tiré de l’eau froide ne soit pas entré volontairement dans l’eau avec le dessein de ne plus jamais en sortir. Mais parce que ça ne se fait pas tellement de demander en but en blanc s’il avait réellement des idées suicidaires et s’il comptait juste mourir en entrant dans l’eau, surtout quand elle ne connait pas du tout la personne en question, Rome se contente de garder cette impression au fond d’elle. Peut-être se trompe-t-elle. Peut-être. Elle sait que ce n’est pas le cas mais préfère laisser cette posibilité ouverte malgré tout, une manière de nier l’idée même que quelqu’un souhaite mourir aussi clairement.

Et puis il fait montre d’un détachement si grand qu’elle n’ose même pas se montrer curieuse en lui posant plus de questions. Il a l’air de tenir à sa tranquillité, à son intimité même si elle ne sent pas de trop, étrangement. Son détachement s’applique d’ailleurs tout autant à la jeune femme puisque sa réponse plus qu’évasive lui convient et qu’il n’insiste pas mieux. Rome le remercie silencieusement, en son for intérieur, de ne pas l’interroger sur sa réapparition soudaine. Pour une fois qu’elle n’a pas à affronter la curiosité des gens et que quelqu’un se contente de ses réponses plus qu’incomplètes, elle pourrait presque croire à un miracle. Et c’est bien pour ça qu’elle s’attendait à ce qu’il hoche la tête à ses conseils, les yeux toujours vides, et que leurs chemins se séparent là ; pas à ce qu’il lui propose un café pour la remercier. La brune reste un instant silencieuse, le temps de jauger s’il le fait par obligation, parce qu’elle vient de le sauver et qu’il lui doit la vie - même si, s’il cherchait vraiment à mourir, elle n’a au final pas été d’une aide précieuse - ou parce qu’il en a envie, tout simplement. Elle évalue la situation, ne souhaitant pas répondre positivement s’il cherche juste à être poli alors qu’il désire juste se retrouver seul. Encore une fois, c’est son instinct qui lui dicte sa réponse. Pourquoi pas, je suis incapable de dire non à un café. Surtout après une séance de natation aussi… intense qu’étrange.

Une petite minute et c’est bon. La jeune femme se relève avec sa serviette humide dans les mains et fait quelques pas sur le sable qui borde le lac pour se sécher rapidement, enrouler sa serviette autour d’elle afin de retirer son maillot et d’enfiler ses vêtements secs. Elle passa sa veste sur ses épaules, fourre le tout dans son sac à dos qu’elle passe sur ses épaules et revient vers le jeune homme qui n’a pas bouché d’un millimètre. On peut y aller. Sans un mot de plus, ils se mettent en marche et laissent derrière la surface redevenue tranquille du lac dans lequel se reflètent quelques étoiles. Rome n’avait pas réalisé qu’il était si tard. Elle était venue au lac à pied, ne possédant pas de voiture et souhaitant réellement s’éloigner de la ville. Avec la musique, le trajet ne lui avait pas paru si long que ça… Baissant les yeux sur son plâtre, elle ôta le plastique qui le recouvrait et le fourra dans sa poche, laissant ses doigts libres se plier et se déplier quelques secondes. Arrivés au bout du chemin qui permettait d’accéder au lac où d’en partir, Rome marqua un petit arrêt, se demandant si le jeune homme aussi était venu à pied. Et réalisa à cet instant qu’elle ne connaissait pas son nom. Au fait, moi c’est Rome.
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ROME ♣ “Quoi de plus lucide que la peur ?”
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