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 just something i can turn to (Roger)

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Jägger & Rome
just something i can turn to

Le sommeil délaissa Alisha la forçant à retourner petit à petit à la réalité. La première chose qu'elle retrouva, ce fut la douleur, une douleur qui commençait malheureusement à être familière. Se redressant, elle ouvrit un instant les yeux pour vérifier qu'elle était seule et s'adossa au mur glacé. Ses deux chevilles et son poignet droit étaient enserrés par des menottes en métal elles-mêmes reliées au mur et solidement fixées à ce-dernier. Alisha avait obtenu que son bras droit reste libre suite un coup, plus violent que les autres, qui avait entraîné une immense douleur. Il ne lui avait donné qu'une attelle mais elle sentait bien que son poignet était cassé et que c'était d'un plâtre dont elle aurait eu besoin. Entre autres choses.

Malgré son amnésie totale, il y avait des choses qu'elle savait, dont elle était certaine, notamment dès que cela touchait au domaine médical. Ça et les papiers retrouvés dans son sac à dos à son réveil à l'hôpital, elle en déduisait facilement qu'elle étudiait la médecine. Et ses connaissance ne l'avaient pas quittées, elles étaient toujours là, resurgissant au bon moment. La jeune femme se tortilla pour trouver une position plus confortable mais peine perdue. Il n'y avait pas une once de confort dans ce qu'elle nommait son cachot. Elle aurait aimé pouvoir atteindre son sac à dos, que son ravisseur avait pris soin d'emporter avec elle, et qui contenait son passeport avec les seules informations sur son identité qu'elle connaissait.

Alisha Rome Wellington-Landsbury. C'était son nom, c'est ça que disait son passeport. Alors elle se raccrochait à ces trois mots, se demandant si la police connaissait son nom, si elle était à sa recherche ou si l'hôpital pensait simplement qu'elle s'était tirée pour ne payer ses soins. Une part d'elle souhaitait bien évidemment qu'on soit à sa recherche mais une autre préférerait que personne ne soit au courant de sa présence sur le sol irlandais, tout son être lui criait qu'il lui fallait rester discrète, qu'il ne fallait pas faire de vagues, qu'il ne fallait pas qu'on la retrouve. Elle ne savait pas qui était ce "on" mais elle avait cette peur tenace au ventre.

Quand Il la frappait, quand Il lui parlait, elle se raccrochait à son nom, se demandant furieusement ce qu'elle foutait là. Parfois, la rage lui tordait le ventre et elle avait envie de Le détruire, elle ne désirait que ça, et, parfois, comme à cet instant, elle était purement apathique, attendant de savoir quelle serait la prochaine étape, quel serait le prochain coup, la prochaine violation de son intimité. Quand Il allait se décider à la tuer. Parce que ça se terminait toujours comme ça, hein ? Un cadavre dans un bois, non ?

Un cliquetis, une porte qui s'ouvre lourdement... Alisha ne se redressa même pas, restant dans la même position. Au début, elle se relevait pour Lui faire face et Le défiait du regard. Dans son attitude pathétique de son réveil, elle n'avait pas envie de bouger le petit doigt. Elle L'entendit entrer, lui poser un plateau non loin d'elle - son petit-déjeuner habituel qu'elle avait juste envie de vomir à chaque jour qui passait - s'éloigner puis revenir. La seconde d'après, elle se sentait tirée dans les airs et son dos s'écrasa avec violence contre le mur. Elle n'imaginait même pas la tête qu'elle devait avoir : les cheveux sales, le visage crasseux, des bleus partout sur la face et le corps, la lèvre enflée et violacée après qu'Il l'ai violemment embrassée et mordue la vieille... Est-ce que le spectacle lui plaisait ? Est-ce qu'Il aimait ça ? En tout cas, elle haïssait Son visage qui reflétait la folie qui l'habitait. Il pouvait se montrer doux un jour et d'une violence inouïe le lendemain, avoir un discours rationnel puis dérailler complètement ensuite.

Elle n'avait toujours aucune explication du pourquoi de sa présence ici, ne savait pas pourquoi elle, pourquoi Lui. Bonjour, toi. La flamme de sa colère ravivée, Alisha lui cracha au visage, sachant bien qu'elle allait s'en prendre une en retour, ce qui ne manqua pas. Le poing la laissa sonnée mais elle se redressa finalement, Le défiant toujours plus du regard. Il la fixait, une lueur mauvaise dans les yeux et elle su qu'elle allait passer un très très mauvais moment. Jusqu'à présent, Il n'avait jamais... Il n'avait jamais violé son intimité. Si elle pouvait supporter, avec énormément de dégoût, les caresses, elle n'était pas sûre de restée saine d'esprit s'Il en venait là un moment où un autre. La balançant presque au sol, Il s'écarta légèrement. On va bien s'amuser aujourd'hui.

L'appréhension la saisit mais elle ne voulait pas le montrer, même si elle ne savait pas trop si ça marchait actuellement. Fronçant les sourcils, elle tourna la tête vers la porte en fer qui marquait la fin de sa prison. Alisha avait cru entendre du bruit mais elle savait qu'il n'y avait personne à part elle, et Lui. Qui revenait déjà vers elle, une lueur bien trop sauvage dans les yeux.
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Sayanel Z. Pritchard
Sayanel Z. Pritchard
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Jägger & Rome
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Jägger roulait beaucoup trop vite, il en avait conscience. il pourrait facilement renverser un gamin qui regardait pas où il allait, mais c'était le cadet de ses problèmes à l'instant présent. Il ne pourrait s'arrêter que lorsqu'il arriverait à destination. L'adresse qu'on lui avait donné se trouvait dans la banlieue de Cork, les maisons bien rangées, calmes, et les monstres qui vivaient à l'intérieur sans qu'on sache réellement qu'ils se trouvaient là. Cette ville, il l'a suffisamment connue. Quelque part, distraitement, il se demandait si ce serait si mal d'abandonner ce pour quoi il était venu, d'être entièrement égoïste pour une fois. Mais il savait que oui, tout comme il savait qu'il avait toujours été trop égocentrique et que ce n'était pas une de ces situations où il pouvait se le permettre.

Son téléphone, qu'il avait négligemment lancé sur le siège passager se mit à vibrer. Il l'ignora pendant quelques secondes, mais l'appareil ne semblait pas décidé à le laisser tranquille alors il décrocha. " Ouais?" Gwen. Elle l'avait aidé avec cette affaire depuis le début, il comprenait bien qu'elle n'allait pas le laisser s'en sortir seul pour la résoudre. " Réfléchis à ce que t'es en train de faire Jäg, attends moi." Un soupir. Il ne prenait jamais vraiment la solution de sécurité. C'était un peu le problème d'être né dans une famille de chasseurs, la mise en danger de soi, c'était inscrit dans le contrat. " J'y suis presque, elle est peut-être morte à l'heure qu'il est, ou elle le sera éventuellement. Je gère, t'inquiète. Je t'appelle après." Après avoir raccroché, le Hamilton jeta un oeil distrait à son GPS. Il était arrivé. Se garant de l'autre côté de la rue, il resta assis là un moment, observant la maison qui se trouvait devant lui. C'était sans doute là qu'allait commencer le fun ... Enfin, façon de parler.

Une semaine plus tôt, Jägger avait reçu la visite d'un lieutenant de Dublin. Ce n'était pas vraiment dans leur habitude de demander de l'aide aux privés, compte tenu de la façon dont ils voyaient la profession, mais c'était une connaissance de Gwen, et il avait sa réputation, alors ils avaient très vite mis leurs a priori de côté pour s'écouter. Trois semaines plus tôt, une femme avait été kidnappée à l'hôpital général de  Dublin, et la piste s'était évanoui en même temps que son kidnappeur. Aucune vidéo de surveillance ne l'avait filmé,ni à l'intérieur ni dans le parking, et la jeune femme était plus ou moins une Jane Doe. De quoi le mettre au défi de façon assez plaisante. Jusqu'à ce qu'il échoue. Il avait réussi à remonter jusqu'à Cork par il ne savait quel miracle mais ensuite ... Plus rien. Mais il avait d'autres talents qui avaient pu lui servir, notamment un djinn du nom de Stangart, connu pour ses facultés surprenantes à pouvoir chasser, encore meilleur qu'un humain. Et le voilà arrivé à la fin de son périple.

Sortant de la voiture, il se dirigea vers le coffre pour récupérer son revolver et un couteau qu'il plaça dans sa manche. On ne pouvait pas dire que Jägger soit nouveau à ce genre de jeux. Une ombre grandit à côté de lui. " Wow, sacré attirail!" Salem. Le djinn le plus puissant qu'il puisse raisonnablement invoquer sans risquer de se perdre lui-même. Sans un regard, Jägger referma sa caisse pour se diriger vers la maison. " Je viens de le voir passer par la fenêtre. Tu veux que je la trouve?" Un hochement de tête vers le djinn et celui ci disparut dans un écran de fumée. Sans doute était-ce sa façon de se camoufler. Moustique, insecte ou vapeur, il savait parfaitement bien que le djinn réussirait à passer inaperçu. Mais pas lui.

La porte qui menait à la cuisine n'était pas fermée. Son arme à la main il entra, tentant de faire le moins de bruit possible. Après un bref examen de la maison, d'un désordre presque inhumain, il se dirigea vers la seule porte qu'il n'avait pas explorée: le sous-sol. Les marches grincèrent un peu lorsqu'il les descendit, lui tirant une grimace. Un couloir assez large et une autre porte, dissimulée derrière un rideau. Renforcée. " Qu'est ce que c'est que ce bordel?" Un signe de tête pour donner le signal à Salem. Une fumée noire qui passe sous la porte, lui qui l'ouvre à la volée, pointant son arme sur le sol homme présent, en plus de Salem, apparut à ses côtés. Du coin de l'oeil, Jägger s'assura que la silhouette, fine, dans le coin de la pièce, était toujours vivante. Bien que dans un sale état, elle bougeait, ce qui était plutôt bon signe. Se tournant de nouveau vers sa cible, le magicien fronça les sourcils. " Je te jure que si tu bouges je t'explose la cervelle." Mais avant qu'il ait pu faire quoique ce soit, Salem l'avait déjà empoigné et lui brisait la nuque. " La fille est en sécurité,
maintenant laisse moi partir."


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Jägger & Rome
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Wow. À cette seconde précise, Alisha se détesta de penser que le viol serait sûrement plus doux. Mais ça faisait mal, si mal. Elle n'avait même plus la force de pleurer ou de crier tellement la douleur lui enveloppait l'esprit. En moins de temps qu'il ne lui en avait fallu pour comprendre ce qu'Il était entrain de faire, elle était debout, ses pieds touchant à peine le sol, les menottes en fer lui sciant les poignets retenues par une chaîne accrochée au plafond.

Alisha avait remarqué, dès le début, qu'il était bien préparé. Extrêmement préparé même. Les chaînes fixées au mur, au plafond, les menottes, la longueur de ses liens qui lui permettait de s'allonger mais en aucun d'atteindre quoique ce soit dans la pièce... Il avait pensé à tout, Il préparait sûrement son coup depuis longtemps. Ou alors, pire encore, elle n'était pas la première à passer par ici. Cette pensée, maintes et maintes fois retournée, lui donnait toujours autant envie de vomir. Quel malade pouvait faire ça, quel malade pouvait avoir besoin de faire ça.

Le même qui venait de lui donner un nouveau coup, violent, puissant, douloureux, dans l'abdomen. Elle allait se taper une autre hémorragie interne si ça continuait. Avant même qu'Il ne commence à la frapper, Il l'avait embrassé, toujours avec violence, un autre contact qui la dégoûtait au plus au point. Et elle l'avait mordu. Mauvaise idée, ça n'avait fait qu'accentuer ses pulsions furieuses, mais elle mourrait d'envie de l'étrangler de ses propres mains, de lui faire mal et le moindre contact qu'Il forçait, qu'Il volait à son consentement la rendait malade.

Avec un temps de retard, elle se rendit compte que les coups avaient cessés. Un répit qu'elle savait être de mauvaise augure, Il ne s'arrêtait jamais pour la laisser tranquille, mais elle ouvrit quand même les yeux pour voir ce qu'Il trafiquait. Et la scène la laissa pantoise même si elle n'avait même pas les forces de l'être réellement. Son bourreau lui tournait le dos et faisait face à un autre type qui le pointait de son arme. Un troisième homme s'approchait d'un pas rapide de son ravisseur pendant que le premier, son pistolet toujours levait, intimait à ce salopard de ne pas bouger. Personne n'avait pu faire le moindre geste que le troisième type lui brisait la nuque et le laissait s'écrouler au sol. Mort.

Le cri qui traversa les lèvres d'Alisha échappait complètement à son contrôle. Elle se faisait enlever, frapper et plus encore, et quand enfin elle imaginait, avec une once d'espoir, que son calvaire allait prendre fin, ceux qui étaient censés l'aider venaient de commettre un meurtre de sang-froid. Est-ce que ça n'allait jamais finir ? Malheureusement, elle ne pouvait pas faire un geste pour tenter de s'échapper - même si, soyons réaliste, elle ne risquait pas de faire un pas sans que le type au flingue ne la voie - puisqu'elle était toujours menottée.

Cependant, ce que dit le type qui venait de briser le cou à son ravisseur la força au calme. "La fille est en sécurité." Bon, la fille c'était elle, donc ils voulaient la voir en sécurité, donc elle n'avait rien à craindre ? Elle l'espérait de tout son cœur. Pour l'instant, ça semblait quand même être le dernier des soucis des deux hommes. Celui au flingue fixait l'autre comme s'il venait de voir une apparition et Alisha avait l'impression que son visage oscillait entre une douce colère explosive et la lassitude. Elle ne voyait ceci dit aucune raison pour laquelle il ne pouvait partir sans la permission du type armé et son esprit n'était vraiment pas en état de faire des réflexions trop poussées. Voyant que le silence se prolongeait et que personne ne se souciait d'elle, Alisha lâcha d'une voix plus sarcastique qu'elle ne le voulait - il fallait pas énerver un type avec un flingue quand même : Dites, sans vouloir vous déranger, vous voudriez pas me détacher ? La jeune femme ne savait pas où elle tenait la force de parler et avec autant d'assurance, mais elle était bien contente de ne pas s'effondrer.
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Jägger & Rome
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Jägger aurait dû faire attention à son ordre, sa demande. Il aurait dû être plus pointu mais non, il avait bâclé ça. Il ne s'en voulait pas vraiment sur le fond, l'homme au sol méritait amplement de mourir. L'observant quelques secondes d'un air dégoûté, il finit par l'ignorer complètement. C'était soit ça soit il tabassait son cadavre juste pour avoir eu l'idée d'enchaîner une femme dans sa cave. Il ne pouvait imaginer ce qu'elle avait vécu, en vérité. Il avait bien une idée, mais ça n'était rien, sans doute, comparé à la réalité. Le bien pensant pouvait bien se dire que ces gens là mériteraient un procès équitable et la prison à vie mais ce n'était pas du tout son ressenti. Ils méritaient la souffrance, ils méritaient cent fois la mort que celui-ci avait eu. Il sortit de ses pensées par le cri de la jeune femme.

C'était assez perturbant de se rendre compte à quel point la mort était devenu quelque chose de normal pour le Hamilton. Après tout, les sentences et les exécutions, c'était toute sa vie. Même s'il voulait en sortir, il ne le pouvait pas vraiment. On ne sortait pas d'une famille de chasseurs, à moins de vouloir en mourir. Alors il n'avait jamais baigné dans la plus grande légalité, et les corps qu'il avait brûlé ne se comptaient plus. Il avait tendance à oublier que ce n'était pas le cas de tout le monde, que tous les humains n'avaient pas ce fardeau sur les épaules. Parfois même, ils vivaient mieux, ne se rendant compte de rien. D'autres fois, ils tombaient sur des psychopathes totalement humains à qui on aurait jamais attribué l'étiquette de monstre. La Jane Doe, puisqu'il ne connaissait pas encore son nom, brisa l'échange entre Salem et lui, et il réprima un sourire. Elle avait beau avoir été brisée physiquement, il semblerait qu'elle ait encore la force d'être désagréable, c'était un bon point pour elle. " A la maison. " Le djinn disparut alors qu'il avait déjà détourné son regard de lui.

Se dirigeant ensuite vers la jeune femme, il lui sourit, tentant de la rassurer. Il s'approchait doucement, essayant de paraître le plus inoffensif possible, après avoir rangé son arme à sa ceinture. " Je vais crocheter tes menottes mais faut que tu me laisses faire. Je te veux pas de mal donc si tu pouvais éviter de me frapper une fois libérée, ça m'arrangerait." Non pas qu'il soit devin mais les expériences traumatisantes pouvaient donner aux victimes certains automatismes dont il se passerait bien. Avec son adolescence plus que tumultueuse, il était devenu expert en crochetage de serrure, histoire de ne jamais arriver jusqu'au poste pour ne pas subir les foudres de son père. S'il avait su que ce talent lui servirait à des fins louables ...

Pendant qu'il s'affairait, il observa l'état général de la jeune femme. Les cheveux sales, l'air amaigri, fatigué, maltraitée, le bras droit en attelle. Elle aurait pu s'en sortir mieux. Mais elle aurait sans doute pu s'en sortir pire aussi. " La police de Dublin m'a chargé de te retrouver. Je m'appelle Jägger Hamilton. Et toi? " S'il devait la ramener en un seul morceau au poste, ils allaient devoir faire un bout de chemin ensemble, et Salem parti, il avait plutôt intérêt à gagner sa confiance rapidement.

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Jägger & Rome
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Alisha savait qu'elle était mal en point et complètement amnésique mais elle n'en était pas au point de devenir folle. Alors pourquoi, par tous les dieux, pourquoi venait-elle de voir le type qui avait égorgé son ravisseur disparaître. Comme les elfes de maison dans Harry Potter, un petit claquement de doigt et, crac, il n'était plus là. Sur un seul ordre du type au pistolet, il avait disparu. Et le pire dans tout ça, c'est qu'une voix venue de nulle part lui soufflait que ceci était parfaitement normal. Une voix qui s'imposait à elle et dont elle ne doutait pas un instant. Ce que c'était exactement, elle n'en savait rien, même si le mot magie s'imposait à elle, après tout le mec venait de transplaner, mais elle sentait, au fin fond de son être, que ce n'était pas quelque chose qui lui était totalement inconnu. Foutue amnésie.

Le type au pistolet s'approcha enfin d'elle et il du sentir la méfiance qu'il lui inspirait parce qu'il lui demanda poliment de ne pas le frapper. Étonnement, Alisha ne se sentait pas en danger. Un instinct primaire qui lui soufflait qu'elle n'avait rien à craindre de cet homme, qu'il ne lui voulait que du bien, résonnait dans son esprit. Elle regrettait sincèrement, à cet instant, de ne plus avoir aucun souvenir sur qui elle était, intimement persuadée que ces impressions auxquelles elle se fiait aveuglément trouveraient une réponse dans son passée. En attendant, la part d'elle-même toujours menottée les bras en l'air se demandait tout de même si elle pouvait faire confiance à un type qui venait de dire "à la maison" à un autre type, autre type qui lui avait auparavant demander de le laisser partir. Lui aussi il kidnappait des gens ? D'accord. Mais le type qui vient de transplaner là, tu l'as kidnappé ? Non parce que du coup ça réduirait considérablement mon envie de ne pas te frapper et de m'enfuir en courant. Mais où allait-elle chercher la force de plaisanter dans un instant pareil ? Alisha n'en avait fichtrement aucune idée mais elle sentait que ça ne durerait pas encore très longtemps. L'adrénaline retombait doucement, elle sentait ses jambes prêtes à flancher sous son poids et les larmes prête à inonder ses joues. Sauf qu'elle refusait de faiblir devant un inconnu, alors elle allait se contenir encore un peu.

Alisha grimaça légèrement au mot police. Encore une fois, juste une sensation, mais tellement tenace qu'elle refusait de l'ignorer. Il ne fallait pas qu'elle attire l'attention sur elle. Bordel, elle espérait que son portrait n'était pas passé aux infos ou alors uniquement aux infos locales - et encore. Pourquoi, comment, elle n'en avait aucune idée, elle savait juste qu'il fallait se faire le plus discrète possible si elle ne voulait pas que le pire côté de son passé resurgisse. Euh Rome. Je m'appelle Rome. dit-elle en repensant au second nom inscrit sur son passeport. T'es flic ?

Quand enfin il termina de crocheter les menottes, n'ayant aucun point auquel se retenir, Alisha tomba purement et simplement sur le sol. Elle n'avait pas senti la douleur jusque là, mais son poignet enserré par des menottes et sur lequel pesait le poids de son corps avait sacrément ramassé. S'il n'était pas cassé avant ça, ce dont elle doutait, il l'était certainement maintenant. En tombant, elle se rattrapa naturellement sur ses mains et la douleur lui arracha un cri. Se mordant la lèvre pour ravaler les larmes qui menaçaient de couler sous le choc, elle se redressa tant bien que mal, ses jambes soutenant mal son poids, ses pieds plus habitués à marcher depuis des jours et des jours, et se dirigea à toute vitesse vers son sac, que le ravisseur avait jeté dans un coin de la pièce et sur lequel elle veillait chaque jour. L'ouvrant en grand, elle s'assura de ce qu'elle savait déjà : à savoir qu'il n'avait touché à rien. Son argent liquide et ses papiers étaient toujours là.

Soulagée, éreintée, à deux doigts de craquer à mesure que ce qu'elle avait vécu prenait tout son sens, Alisha posa les yeux sur le corps sans vie de son ravisseur et cru sincèrement qu'elle allait tourner de l’œil ou vomir. Ou les deux. Se retenant au mur pour ne pas s'effondrer, la brune reporta son attention sur Jägger. Il s'appelait Jägger. On fait quoi maintenant ? demanda-t-elle d'une voix beaucoup moins assurée.
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Jägger & Rome
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Le travail d'un détective privé se résumait surtout à découvrir que tel ou tel mari trompait sa femme pour qu'elle puisse gagner un maximum pendant le divorce, retrouver des objets disparus ou même un animal de compagnie égaré. Parfois, de plus en plus souvent par ces temps, il avait comme devoir de résoudre un meurtre. Des heures de gloire comme celle-ci, il n'en connaissait donc pas énormément. Retrouver quelqu'un de bien vivant, se dire qu'on avait participé à la survie de quelqu'un, à sa liberté, c'était quelque chose. Mais c'était un peu plus compliqué que le reste. Jägger ne savait pas exactement ce que la jeune femme avait vécu, ni à quel point elle pouvait être instable. De ce qu'il en savait, elle était arrivée en parfaite inconnue à l'hôpital de Dublin, et le flic qui l'avait embauché sur l'affaire n'en savait pas vraiment plus que lui sur elle. Alors s'il pouvait bien se donner à lui-même un conseil, c'était d'être prudent dans ses mots et dans ses gestes.

Il finit tout de même par s'approcher de la jeune femme. Sans doute que si Salem n'avait pas tué son kidnappeur il l'aurait fait lui-même. Jägger ne tuait pourtant que des créatures, il n'avait jamais mis fin à la vie d'humains dans le sens propre du terme. Pourtant, cette personne là, ce n'est pas ainsi qu'il l'aurait catégorisé. Pour lui, les monstres pouvaient bien prendre la forme qu'ils voulaient, ils n'en restaient pas moins des monstres. Alors il était loin de se sentir coupable du sort qu'avait subi le détraqué. Mais il savait qu'il aurait à répondre de ses actes. Il était entré un peu dans le feu de l'action, avait fait comme si personne d'autre n'était là pour être témoin de ses actions. Sauf que ce n'était pas le cas, que la jeune femme avait tout vu et qu'elle pouvait soit paniquer jusqu'à être atteinte de folie soit le dénoncer dès qu'elle en aurait la chance. Sans doute aurait-il dû attendre Gwen, mais en bonne tête brûlée il n'en avait pas eu la patience. Et si elle était morte en attendant les renforts alors qu'il aurait pu la sauver ? La partie égoïste de son être voulait croire que ça ne valait pas la destruction de son secret et possiblement de sa vie entière, mais sa raison ne pouvait s'empêcher de penser que si, et même de loin. Il se mit à rire. Elle avait beau être amnésique, au moins elle se souvenait de ses références. Non, il me rend service, t'as pas à t'en faire, je suis loin d'avoir la place pour séquestrer quelqu'un de toute façon, ça a l'air de prendre de la place. Jägger n'était pas vraiment dans un trip sado masochiste quelconque et les chaînes lui faisait ressentir plus de dégoût qu'autre chose, il essayait d'enlever de son esprit les images qui pouvaient lui venir, une torture incessante alors qu'aucune piste ne se présentaient à eux jusqu'ici. Oui, sans doute avait-il fait le bon choix.

Le temps qu'il réussisse à la libérer, le Hamilton tentait de faire la conversation. Ce n'était sans aucun doute ni le lieu ni le moment mais il ne supportait pas vraiment l'endroit en lui même et un silence pesant était sans doute encore pire qu'une conversation forcée. Non, mon casier judiciaire ne me l'aurait pas permis je pense. Je suis détective privé. Quand les flics foirent, c'est souvent moi qu'ils appellent. Notamment parce qu'il avait des connexions à Bray et à Cork, et parce qu'il avait tendance à résoudre ses affaires plutôt brillamment. C'était ça d'avoir un bonus dans sa manche.

Le dernier cliquetis se fit entendre, et Rome tomba au sol avant que le brun n'ait le temps de retenir sa chute. Elle ne tarda toutefois pas à se relever pour se ruer sur son sac. C'était sans doute un comportement habituel, il la laissa donc faire. T'as besoin d'aide? Je peux te porter jusqu'à la voiture si t'as du mal à marcher. Il te laissait pas beaucoup utiliser tes jambes je suppose. Le fait de parler d'un traumatisme à une victime était certes déconseillé, mais Jägger avait perdu plus ou moins tous les codes qui faisaient de lui quelqu'un d'appréciable, à ce point là de la journée. Il essayait encore de comprendre la logique de cette fille qui ne s'était pas encore effondrée alors que n'importe qui d'autre n'aurait jamais pu se lever. Maintenant je t'amène au poste de Bray. J'ai une amie là bas qui pourra s'occuper de toi le temps que mon client vienne te chercher.
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Jägger & Rome
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Alisha, ou plutôt Rome, puisque c'était avec ce prénom là qu'elle s'était présentée à Jägger, avait passé énormément de temps à réfléchir, dans cette cave humide. Entre deux passages à tabac ou monologues d'illuminé qu'Il lui tenait parfois, elle restait allongée, incapable de s'endormir avant ce qui lui semblait être de longues heures, et elle pensait, encore et encore. Elle pensait à cette amnésie, cette foutue amnésie qui l'empêchait de se souvenir de qui elle était, de où elle vivait, de ce qu'elle aimait, de sa famille, de ses amis... Tout cela n'existait plus pour elle, n'avait comme jamais existé. La brune ne savait pas si elle aurait du se sentir mal ou triste ou incomplète, mais la vérité était qu'elle ne ressentait rien de tout ça. Elle se sentait bien, à vrai dire. Et son esprit n'était pas vide de tout, certaines choses lui était restée en mémoire. Comment le tri s'était-il effectué, elle n'en avait fichtrement aucune idée. Mais elle se souvenait de ses connaissances en médecine, elle se souvenait de films et de livres dont elle se repassait les histoires lors de coups trop violents ou de caresses trop pressantes, ça l'aidait à s'évader. Et elle se souvenait de cette peur, de ce besoin vital de partir, de quitter là où elle vivait avant d'arriver en Irlande. Ça lui suffisait à rester assez sereine face à sa perte de mémoire. Elle avait l'impression que quelque chose au fond d'elle avait précieusement protégé certaines choses de l'amnésie et les lui redonnait au moment où elle en avait le plus besoin.

Par exemple, ce qui lui revenait en mémoire à cet instant précis, ce n'étaient pas des noms, des connaissances précises, juste la diffuse impression que la disparition instantanée du type qui accompagnait Jägger était magique, purement magique, et qu'elle avait connu ça par le passé. Rome lança d'ailleurs à ce dernier un regard qui voulait dire qu'il la prenait vraiment pour une débile. D'accord, il n'avait peut-être pas enlevé le type, ce dernier avait l'air assez libre de ses mouvements. Mais lui rendre service ? Il avait carrément l'air à sa merci ouais. Sinon pourquoi lui aurait-il demandé de le laisser partir s'il n'était là que pour rendre service. Et puis franchement, sa blague était de très mauvais goût. Hin hin. Ça fait du bruit, en plus de ça. La barrière qui l'empêchait pour le moment de s'effondrer lui permettait d'être parfaitement ironique. Sans qu'elle sache si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Et sinon, le fait qu'il est littéralement disparu, d'un coup ? Je suis peut-être amnésique mais quand même, ça a jamais été normal de se volatiliser comme ça. Sous-entendu, me prend pas pour une conne mon petit. Et elle espérait aussi qu'il finirait par lui lâcher quelques informations qui, avec un peu de chance, réveilleraient quelque chose dans sa mémoire enfouie, disparue.

Au moins il n'était pas flic. En accord avec les sensations tenaces qui lui collaient au corps et avec ce qu'elle avait vu de son sac à dos à l'hôpital, Rome en était venue à la conclusion qu'elle s'était tirée de quelque part et qu'elle ne voulait pas être retenue ni retrouvée et que ça c'était mal passé, son départ, d'où la blessure à la tête. Elle se plantait peut-être totalement, mais son instinct lui assurait que non. Alors elle voulait éviter les flics. Éviter d'être fichée, éviter qu'on appelle un proche, éviter tout ça. Par contre, elle n'était pas des masses rassurée quant à la raison pour laquelle Jägger ne l'était pas. Hyper rassurant. souffla-t-elle en baissant les yeux sur le corps sans vie. En même temps, avec des pratiques comme ça, tu m'étonnes que la police ne veuille pas de lui. Mais elle devait quand même lui être reconnaissante. Ce n'étaient pas les flics qui se tenaient là et qui la débarrassaient de ses menottes, mais lui.

Débarrassée de ces foutues menottes qui avaient laissées des traces sanglantes sur ses poignets, assurée que son sac contenait toujours ce qu'il devait, Rome le passa sur son dos. La brune sentait que ses dernières forces, dans lesquelles elle puisait pour continuer de faire bonne figure, s'étiolaient. Elle voulait se rouler en boule dans un coin, pleurer toutes les larmes de son corps, pendant des heures et des heures, et aussi manger une tonne de chocolat et dormir sur un vrai matelas. Mais elle ne pouvait rien faire de tout ça. Elle refusait de craquer devant un inconnu et même si son aide était tentante, sa fierté la poussait à refuser. Elle quitterait cette maison sur ses jambes, quitte à manquer de flancher à chaque pas. Et pour la suite... Une boule se forma dans la gorge de Rome. Pour la suite elle ne savait pas où aller. Elle prendrait sûrement une chambre d'hôtel mais il n'y aurait personne pour la réconforter, personne pour essuyer ses larmes, parce qu'elle était dans un pays étranger et que personne ne la connaissait et qu'elle ne connaissait personne.

Toute la mesure de sa situation lui apparut avec clarté et lui fit l'effet d'une gifle. Les paroles de Jägger la ramenèrent sur terre. Elle se tourna vivement vers lui, ce geste lui donnant le vertige, mais elle parvint à rester debout. Non. C'était sans appel. Il était hors de question qu'elle aille dans un poste de police. Cette seule idée en amenait des dizaines d'autres, suivant un cheminement qui lui donnait des frissons : on voudrait savoir son nom et son prénom, elle refuserait de les donner, on lui prendrait son passeport et on découvrirait bien vite où elle vivait, ou il suffirait d'appeler l'université dont le nom était inscrit sur tous les papiers, et on appellerait ces parents, on la rapatrierait en Amérique, et elle retrouverait ce qu'elle avait fuit. Non, je n'irais pas au poste, je ne veux pas voir les flics. La pensée même de finir au poste avait repoussé au fond d'elle son craquage imminent. L'adrénaline était remontée en flèche tandis qu'elle se demandait comment semer Jägger dans son état et sachant qu'il avait un flingue. Je te dois ma liberté et ma vie, alors... merci. J'ai de l'argent, si tu veux, mais laisse-moi partir, je n'irais pas voir la police. La supplication dans sa voix lui fit horreur mais elle n'avait pas le choix : il était armé, elle était complètement faible et pas en état de courir du tout, alors elle ne pouvait pas lui échapper, soyons lucide. Et puis, continua-t-elle dans un éclair de lucidité tu comptes leur dire quoi aux flics le concernant ? demanda-t-elle en désignant le corps de son ravisseur mort du menton.
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Sayanel Z. Pritchard
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Jägger & Rome
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Jäg aurait pu être plus prudent. C'était un peu le problème avec lui, il ne réfléchissait qu'avec un temps de retard, et préférait foncer dans le tas. En cela, il s'apparentait beaucoup au reste de sa famille, malheureusement. S'il était plutôt doué pour élaborer des tactiques originales et efficaces, il l'était beaucoup moins quant à la capacité à réfréner sa patience. Il aurait facilement pu éviter à Rome de voir la disparition de Salem, voire Salem tout court. Mais s'il y avait bien une chose à laquelle il n'avait pas pensé, c'était qu'elle serait assez alerte pour voir réellement ce qu'il se passait. Tout aurait tout aussi bien pu être une hallucination, elle aurait pu être tellement faible qu'elle ne s'en serait rendu compte que trop tard, finissant par penser que tout n'était qu'un jeu de son esprit, théorie qu'il aurait facilement corroborée. Mais elle n'avait pas l'air aussi perdue que ça. Il aurait certainement pu envisager cette possibilité. Cinq minutes de réflexion en plus et Salem serait resté invisible, l'homme aurait certes été tué, mais par quelle facilité aurait-il pu la convaincre qu'il l'avait fait lui même si personne d'autre ne se trouvait dans la pièce? Il était vraiment beaucoup trop con parfois, trop négligent dans les détails.

Il espérait donc maintenant qu'aucune question réelle sur le sujet ne vienne, parce qu'il ne pouvait de toute évidence pas dire la vérité. Imaginez ça, devant une parfaite inconnue, devoir avouer qu'on faisait quelques tours de magie pour mettre à sa botte une paire de démons. ça n'était pas des plus subtils, surtout devant une femme qui venait de se faire séquestrer par un monstre ces deux dernières semaines. Elle aurait sans doute de quoi, sans le connaître réellement, penser qu'il n'était qu'un autre adepte de la domination, et partirait sans doute en courant, avec raison, ce qui rendrait son boulot encore plus compliqué. " Tout juste. Ce genre d'expériences c'est pas fait pour moi." C'était peut-être un petit peu limite de plaisanter sur le kidnapping d'une fille. Ou d'autres filles, pour ce qu'il en savait, elle pouvait tout aussi bien ne pas être la première. Le fait qu'elle ait été prise dans un hôpital avec une amnésie sévère montrait qu'il savait ce qu'il faisait, alors ça ne devait pas être son coup d'essai. Mais Jägger n'était pas forcément connu pour son tact, et lui sujet qui arrivait n'était pas non plus pour lui plaire. " Depuis que t'es là, t'as eu des problèmes de trou de mémoire, des maux de tête peut-être? " Non pas qu'il ne s'y intéressait pas vraiment, mais il avait un don pour se dépétrer de situations gênantes. En voilà une. " Il est sorti par la porte. ça t'es déjà arrivé ce genre d'hallucinations?" Il avait l'air assez sérieux pour au pire des cas laisser germer un petit doute, ça lui laisserait au moins le temps d'esquiver le sujet.

Le jeune homme se mit à rire. Dit comme ça, effectivement, ça pouvait être mal interprété. " Des délits mineurs rassure toi, excès de vitesse, état d'ébriété, ce genre de choses. Mais t'en fais pas, je suis sobre et j'ai appris à contrôler mon envie de sensations fortes dans les moments où je suis seul dans ma caisse." Bon il y avait aussi les nombreuses fois où il s'était fait arrêter pour permettre à son père, sa mère ou sa soeur de chasser tranquillement leur proie sans être inquiétés par les flics. C'est souvent lui qu'ils avaient dans le nez, alors le choix avait été vite fait. La soeur était beaucoup trop mignonne, les parents trop respectables, mais par contre le fils ... Une vraie plaie.

La réaction de Rome lorsque Jägger mentionna les flics lui fit froncer les sourcils, le forçant à se demander ce qui avait bien pu se passer dans la vie de cette fille pour qu'elle refuse de faire confiance aux personnes les plus à même de l'aider. Il se demandait même si elle était vraiment amnésique ou si c'était seulement un moyen pour elle de se protéger de son passé. L'éclair de panique qui apparut dans ses yeux ne fit que confirmer ce qu'il pensait, vérité ou pas. " Et tu vas aller où si je te laisse partir?" Non pas que ça l'emmerdait de dire adieu à un gros contrat, mais en plus de ça, s'il lui arrivait quoique ce soit après qu'il l'ait quitté, il devrait vivre avec jusqu'à la fin de sa vie. La tentative d'intimidation de la jeune femme lui tira tout de même un petit sourire. " Je m'en sors toujours, c'est pas mon premier rodé..." Il n'avait pas fini sa phrase qu'une silhouette fit irruption dans la pièce. Il s'agissait d'une femme d'environ un mètre soixante dix, un fusil à la main. L'espace d'une seconde, le temps sembla s'arrêter. Son regard se posa sur le corps de l'homme à terre, avant qu'un cri sorte de sa bouche, sans doute un mélange de rage et de tristesse. Le temps suffisant pour Jägger d'attraper Romer pour la tirer derrière lui et sortir son flingue. Puis le chaos.

Les coups de feu partirent sans vraiment qu'on sache qui les avait tiré. Le bruit fut insupportable. La première chose qu'il ressentit, ce fut la douleur. Les étoiles dansant devant ses yeux, le sang sur sa main, qui s'était raccroché à son épaule lorsque la balle avait traversé sa peau. Le grognement de douleur qui s'ensuivit. Au bout de quelques secondes, il retrouva assez d'esprit pour voir qu'il n'avait pas été le seul à être touché, un deuxième corps gisant un peu plus loin. Il ne restait plus qu'à prier pour que ce ne soit pas Rome. Même si c'était un peu trop tard pour passer pour le bon samaritain sauveur de damoiselles. Aucun prince charmant ne pouvait tuer à ce point de sang froid. Il fallait dire que l'éducation y faisait beaucoup.
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Jägger & Rome
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Est-ce qu’il semblait louche ? Oui. Absolument. Il était même carrément louche. Rome aurait pu mettre sa main à couper qu’il ne traînait pas que dans des affaires des plus légales ou, en tout cas, qu’il n’utilisait pas les seuls chemins légaux pour parvenir à ses fins ; et puis il y avait l’autre type qui avait disparu magiquement sur un simple ordre du jeune homme.

Est-ce qu’elle pouvait lui faire confiance ? C’était également une réponse affirmative, sans une once de doute. Depuis qu’elle s’était réveillée à l’hôpital, Rome ne se souvenait de rien mais son instinct lui soufflait parfois les réponses avec une telle force et une telle… sérénité qu’elle ne pouvait pas l’ignorer et aller contre lui. Comme un sixième sens animal lui dictant que croire, que faire, prenant le relai sur ce qu’elle aurait du emmaganiser et sa voir en plus de deux décennies. Alors si son instinct lui disait qu’elle pouvait faire confiance à Jägger, elle le faisait, quand bien même il faisait des blagues sur sa séquestration - mine de rien, ça l’avait faite sourire et ça lui permettait de mettre l’horreur à distance pour ne garder que le côté purement absurde - quand bien même il avait l’air d’avoir des secrets, quand bien même il avait un casier judiciaire. Quand bien même.

La brune hésita une seconde avant de lui répondre, malgré tout. Parce qu’elle ne savait pas encore si elle devait crier sous tous les toits qu’elle était totalement amnésique ou si elle devait jouer à la fille totalement normalement. Puis elle se souvint qu’il était détective privé et qu’il savait sûrement tout de son petit passage à l’hôpital et donc de son amnésie complètement. Non. Je me suis réveillée amnésique à l’hôpital mais, depuis, je me souviens parfaitement de tout. Est-ce que la vie n’aurait pas pu la rendre amnésique juste après ? Histoire que ses seuls souvenirs ne soient pas une séquestration de quinze jours, brutale, violente, horrible ? Visiblement non, elle allait devoir faire avec et redémarrer une nouvelle vie avec ces images indésirables en tête. Mais c’est ce qui la rendrait plus forte, se disait-elle. Rome était forte, elle parviendrait à ne pas laisser cet enlèvement la détruire, elle en était parfaitement sûre. Elle avait foi en elle et c’est bien pour ça qu’elle regarda Jägger, se demandant s’il la croyait folle ou bien s’il la prenait juste pour une conne. Parce qu’elle avait vu que son collègue ou qui que ce soit n’était pas parti par la porte. Il n’avait pas eu besoin d’esquisser un pas pour quitter la pièce. Juste “pouf” et puis plus rien. Cependant, elle retint une remarque acerbe et se contenta d’un petit Mais oui bien sûr. Jägger venait de la sauver alors elle n’allait pas l’enfoncer avec ses questions indiscrètes. Il y avait un truc pas net là-dessous mais après tout qu’est-ce qu’elle en avait à faire ? S’il n’avait pas envie de lui expliquer, elle n’allait pas insister, pas maintenant, pas ici.

Avec un petit rire qui fit écho à celui du jeune homme, elle apprécia qu’il cherche à la rassurer quant à son passé de petit criminel. Je vois, un réel baron du crime en fait. Puis un petit soupir lui échappa, comme si la moindre touche d’humour lui ôtait plus de forces qu’elle n’en avait. C’est moi qui vais avoir besoin d’un état d’ébriété une fois sortie d’ici souffla-t-elle, plus pour elle-même.

Rome croisa les doigts pour que Jägger ne lui pose pas plus de questions sur son rapport à la police qu’elle ne l’avait fait avec son étrange… collègue, qu’elle avait bien envie de nommer serviteur mais bon passons. C’était raté parce que, bien évidemment, il se demanda pourquoi elle ne voulait pas foncer au poste de police alors qu’elle avait passé quinze jours enfermée dans un cachot mais il ne pourrait certainement pas comprendre. Mais sa question… Rome resta sans voix. Tout simplement parce qu’elle n’en avait aucune idée. Elle ne savait même pas si elle était toujours à Dublin, dans sa banlieue ou à mille kilomètres de là où l’avion avait atteri. Sentant la panique et l’angoisse la gagner, elle refoula ses larmes. Elle n’allait pas craquer, ça non. Sinon, elle n’était pas sûre de se relever et de sortir de cette cave. Je... Mais sa voix se brisa et elle chercha à la récupérer avant de continuer. La jeune femme se doutait bien que menacer ou tenter d’obtenir de Jägger ce qu’elle désirait en le faisant chanter, en quelque sorte, n’était pas forcément la meilleure idée, mais c’était la seule qu’elle avait.

Rome allait répliquer qu’elle témoignerait, elle, que l’homme était à la merci de Jägger quand celui-ci lui avait brisé le cou - parce qu’elle n’était pas assez folle pour parler de magie à des flics quand même - mais elle n’eut le temps de rien dire qu’elle se sentit tirée en avant. Elle vit Jägger, elle vit son arme dans ses mains, elle aperçu une silouhette dans l’embrassure de la porte et puis tout ce qu’elle entendit se furent des cris. En quelques secondes, en moins de temps que ça en fait, c’était terminé et le silence revint, assourdissant. Rome se redressa - elle s’était accroupie derrière Jägger, la main sur les oreilles lorsqu’ils avaient commencé à tirer - et vit que le détective était appuyé contre un poteau peint en blanc, le sang qui coulait de son épaule contrastant violemment avec. Dans une semi-absence, elle le vit glisser jusqu’au sol et entendit un grognement de douleur réprimé. Puis ses yeux pivotèrent et elle vit le corps allongé, un fusil à quelques centimètres de sa main.

Comme une automate, se sentant comme dans une rêve, Rome s’approcha, s’accroupit à nouveau, et chercha son pouls. Qui n’était pas là. La sachant morte, elle s’autorisa enfin à respirer et avec la première inspiration revint toute l’adrénaline. La jeune femme s’approcha de Jägger et écarta doucement ses doigts de son épaule. Laisse-moi regarder. Sa voix ne tremblait pas, elle était bizarrement assurée mais c’était comme si elle était passée en mode pilote automatique, laissant son corps effectuer des gestes qu’elle connaissait par coeur. Elle grimaça en voyant la blessure et tout le sang que Jägger perdait. Bouge pas. Une nouvelle inspiration et puis les marches qu’elle monta deux à deux, un couloir auquel elle n’accorda aucun regard, des portes qu’elle ouvrit à la volée jusqu’à trouver la salle-de-bain et l’armoire à pharmarcie. Des bandages, un désinfectant, de la gaze, des ciseaux et des anti-douleurs. Prenant tout ça dans ses bras, elle redescendit en bas aussi vite que possible, ignorant la petite voix qui lui soufflait qu’elle était dingue de retourner là, et s’agenouilla à côté du jeune homme. Je suis désolée, je te rachèterais des fringues. Et ça va faire mal alors si tu veux prendre un anti-douleur… Sinon serre les dents. C’était pas hyper rassurant mais c’était le dernier de ses soucis actuellement. Elle lui fourra les médicaments dans la main opposée à son membre touché et attrapa les ciseaux pour découper rapidement sa veste et le t-shirt qu’il portait en dessous, dégageant ainsi la plaie. L’avantage, c’est que la balle était ressortie. Le problème, c’est que, du coup, ça saignait pas mal. Sortant plusieurs compresses, elle les imbiba de désinfectant et les posa sur la plaie, ignorant le grognement étouffé du jeune homme. Attrapant son bras blessé, elle le releva au-dessus du coeur. Garde-le comme ça, ça va réduire l’afflux de sang. Et puis elle continua à comprimer la plaie, rajoutant des compresses après cinq minutes. Au bout de dix, elle vérifia la plaie et se sentit soulagée en voyant qu’il saignait déjà beaucoup moins. Elle enroula son épaule de bandage pour faire tenir les compresses et lui fabriqua un soutien pour l’aider à garder son bras au-dessus de son coeur. Ça va ? Rome attendit une réponse, fixant son visage pour s’assurer qu’il n’avait pas tourné de l’oeil. Ça saigne moins mais il va te falloir des points de suture. Tu veux que j’appelle une ambulance ?
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Jägger & Rome
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Quelque part, Jägger se demandait ce qui n'allait pas chez Rome pour qu'elle accepte de le suivre alors même qu'il semblait suspect dans tous les aspects qu'il avait pu montrer jusque là. Même s'il n'avait été ni agressif ni violent envers elle et qu'il l'avait sauvé d'un homme sans doute qui aurait fini par la tuer, il n'était pas non plus des plus clean, de par son apparence générale, mais également par son humour sans doute un peu trop mal placé à la vue des circonstances. Et ça, même en oubliant l'homme qui avait disparu devant ses yeux. Elle ne semblait pas croire une seule seconde à l'histoire qu'il lui montait. Peut-être avait-elle assez confiance en elle pour ne pas pouvoir penser qu'elle avait halluciné toute la scène, et pour le coup, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir alors que ce qu'elle avait vu était pour ainsi dire la vérité. Mais il ne pouvait décemment pas lui déballer le fait qu'il était magicien et espérer que ça passe sans accroc et qu'elle accepte de n'en parler à personne. Ce qu'il pouvait être con parfois.

Mais pour l'heure, il voulait juste la ramener saine et sauve à son client, récupérer sa mise et mettre cette histoire derrière lui. Et prendre une douche. Il ne pouvait rêver mieux qu'une douche actuellement. Mais sans vouloir spoiler, il avait quelques heures à attendre avant de pouvoir réellement exaucer son souhait. Le Hamilton aurait pu insister encore plus sur le fait qu'elle ait vécu un traumatisme et que ce genre d'expériences étaient facilement reconnues pour laisser des séquelles, d'où de possibles hallucinations, mais Rome arrêta de poser ses questions. Il se doutait qu'elle n'avait pas vraiment fini de s'interroger, mais ce n'était plus réellement le moment pour se demander quel mensonge inventer ensuite, il aurait bien le temps d'y réfléchir plus tard.

D'autant que tour à tour, ils donnaient tous deux des raisons de se méfier de l'autre, ce qui aurait pu être comique si on enlevait le contexte tout autour d'eux qui ne donnait qu'une seule envie, celle de se barrer le plus vite possible. "Si on sort d'ici je te paierais une bière, c'est la moindre des choses." Sa philosophie étant que tout pouvait se résoudre avec une bière. On se demandait vraiment de qui il tenait ça, hein. Jägger, fidèle à son métier, était pourtant décidé à avoir le fin mot de l'histoire quant à cette histoire avec la police. Rome était amnésique et pourtant, elle semblait paniquée rien qu'à l'idée qu'il puisse l'emmener dans un commissariat, ça n'avait aucun sens, et comme tout ce qui n'avait aucun sens, il voulait en connaître la raison dans les plus brefs délais. Mais il n'en eut pas vraiment le temps, la femme au fusil arrivant à ce même instant. La scène se passa beaucoup trop vite pour qu'il puisse calculer ce qu'il faisait, mais le plus important était qu'il avait mis la jeune femme en sécurité avant de s'effondrer lui-même. La douleur l'empêchait de réfléchir alors même qu'il aurait dû trouver une solution pour stopper le saignement. Ce n'était pourtant pas la première fois, et il refusait de mourir de la main d'un être humain, c'était beaucoup trop pour lui. C'est pourquoi il laissa la jeune femme regarder, même s'il retint un grognement lorsqu'elle enleva sa main. Puisant dans les forces qu'il lui restait, il secoua la tête. " C'est dommage je me sentais bien un petit jogging, là. Mais bon si tu veux que je t'attende..." Son côté cynique avait tendance à ressortir beaucoup trop lorsqu'il était blessé, que ce soit physique ou non. Jägger se demandait tout de même, avec une note d'appréhension, ce que Rome était partie faire.

Le temps qu'elle mit pour revenir lui sembla une éternité alors même qu'il était persuadé qu'elle n'avait mis que quelques minutes. "
Je vais serrer les dents."
Il n'avait jamais pris d'anti douleurs de sa vie, ce n'était pas pour commencer maintenant. Le désinfectant sur sa plaie lui tira une grimace. Ce n'était jamais très agréable, on pouvait en convenir. Lorsque Rome eut finit de s'occuper de sa blessure, il jeta un regard sur le bandage. ' T'as appris où à faire ça?" Soit elle était dans le médical avant de finir à l'hôpital, soit infirmière pour un gang. A savoir ce qu'il préférait qu'elle soit. Le jeune homme secoua la tête tout en tentant de se relever. " Non c'est bon. Faut juste que tu m'aides à aller jusqu'à ma voiture. " Il n'était pas un grand fan des hôpitaux, s'y sentait très vite enfermé et ne supportait pas d'être contraint à s'y rendre. Il irait juste voir sa mère et elle ferait le boulot comme à chaque fois. Mais pour le moment, il devait s'assurer que Rome ne parte pas en courant. Aussi, tout en s'appuyant de sa main intacte contre le mur pour se relever doucement,il se tourna vers elle. " Si tu veux pas aller voir les flics, je te forcerais pas. Mais j'ai besoin de quelqu'un en back up au cas où je fais un malaise au volant. Et puis, je te dois une bière. "
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