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 every glance is killing me (Maverick)

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stop and stare
Maverick & Alexis
Allongée sur son lit, les yeux rivés sur le plafond, bras tendus et jambes écartées, Alexis laissait le temps s’écouler depuis un petit moment déjà. Jour de congé, elle en aurait habituellement profité pour aller faire des courses, du sport, voir des amis… En réalité, si elle n’avait pas son travail qui la forçait à se lever, elle aurait complètement perdu la notion du temps, incapable de distinguer un jour d’un autre. Elle était au bord du gouffre, à deux doigts d’y sombrer une nouvelle fois, et bien plus profondément qu’il y a six ans. Six ans, six ans que ses parents étaient morts. Fermant les yeux, elle invoqua leur image. Six années que ses parents avaient quittés ce monde et six années que Seeley dormait d’un sommeil profond. Elle s’en était sorti à l’époque, fuyant le domicile familiale pour ses études, plongeant corps et âme dans les cours et les soirées étudiantes. Dans les relations d’une nuit. Revenue à Bray, elle avait plus ou moins continué sur cette voie, incapable de concevoir autre chose dans un monde où ses parents et son frère n’étaient plus, plus vraiment. Pourtant, elle vivait. Sans se préoccuper du futur, de son futur, mais elle vivait. Depuis dix jours, elle avait eu l’impression de mourir un peu plus à chaque secondes puis ça c’était arrêté et elle en était à ce stade depuis. Elle n’allait pas mieux mais ça n’empirait pas pour autant. Pourtant, pourtant le gouffre n’était pas loin, elle le sentait au fond d’elle et elle priait pour réussir à reculer.


Cela faisait dix jours qu’elle n’avait aucune nouvelle de Maverick et un peu moins d’une semaine qu’Eldarion était mort. Sous ses yeux. Tué. Assassiné. Alexis rouvrit les yeux et inspira une grande bouffée d’air. Elle n’avait plus à la gorge, les bleus s’étaient estompés, mais les images, non. Grâce à Castiel, elle conservait une certaine distance vis à vis de tout ça, elle n’était plus complètement paniquée comme à son retour du commissariat, à la limite de la folie. Non, mais elle se sentait comme entourée de coton, d’ouate qui atténuait toutes les émotions. Ça lui permettait de se lever pour aller au boulot, de se lever pour manger, de se lever pour vivre, mais c’était jamais bien loin de la déchirure, elle devait éviter de trop y penser, de trop se souvenir, de trop remuer les images parce qu’elle était à deux doigts de craquer une nouvelle fois et elle ne se sentait pas vraiment de rappeler Castiel. Pourtant il avait été du plus grand réconfort, mais la gêne demeurait. Une gêne vis à vis de Castiel et de leur relation mais aussi par rapport à Maverick et à ce qu’elle ressentait toujours pour lui. Refermant les yeux, elle essaya de chasser ses pensées entêtantes et voyant qu’elle n’y parviendrait pas en restant allongée, elle se leva d’un bon, enfila sa tenue de sport et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle était dehors, dans l’air frais du mois d’octobre, à courir, comme si ça lui permettait de fuir ces dix jours.


Encore une fois, Alexis perdit la notion du temps. Sans musique et sans montre ni téléphone, impossible de savoir depuis combien de temps elle courait, mais quand elle s’arrêta en plein centre-ville de Bray, son estomac criait famine. S’approchant d’un starbucks, elle fit la queue, perdue dans ses pensées, ou dans ses non-pensées plutôt parce qu’elle maintenait un vide dans son esprit afin de ne pas plonger dans l’horreur du souvenir d’Eldarion couvert de sang. Le pire dans tout ça, c’était qu’elle aurait mieux surmonté sa mort si elle n’avait pas retrouvé Maverick dans sa vie ou, plutôt, si elle ne l’avait pas perdu à nouveau, ou encore si elle avait Scylla, ou même si elle n’avait pas gâché sa soirée avec Castiel. Elle savait qu’elle pouvait toujours l’appeler à n’importe quel moment mais… non. Alors elle était toute seule dans son mal-être et il allait falloir qu’elle se sorte de là sans l’aide de personne. Ou presque. Encore une fois, sans l’intervention de son meilleur ami, elle aurait sûrement déjà perdu son job. C’était son tour de passer commande. Quand elle donna son nom, le serveur lui fit un clin d’oeil auquel elle ne répondit pas. Elle peinait à imaginer que sa douleur ne se lisait pas en lettres lumineuses sur son visage. Attrapant son gobelet, elle se retourna pour quitter le salon de thé, les yeux fixés sur le vide au niveau de ses pieds, et manqua de rentrer dans quelqu’un, évitant de justesse la collision et la chute de son gobelet. Relevant les yeux pour s’excuser, elle croisa son regard et resta figée, muette.

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stop and stare
Maverick & Alexis
Tu fixais le mur devant toi, depuis des heures que tu le regardais, sans bouger, comme perdu dans un autre monde, une autre vie, alors que ton cellulaire trainait à côté de toi, et si maintenant l’écran était noir, quelques temps auparavant on aurait pu y voir un article vieux de plusieurs jours, celui d’un meurtre récent dans la ville, mais tout ce que tu avais vu c’était les deux noms mentionnés: Alexis Céleste Samson et Eldarion. Et si tu ne connaissais pas le deuxième, tu te souvenais clairement d’une soirée qui avait mal tournée, une nuit qui avait tournée au cauchemar, tu te souvenait d’Alexis qui avait cité son nom parmi tous ceux avec lequel elle avait eu une aventure. Sauf que tu n’avait pas cru que l’aventure en question était toujours de mise, du moins, jusqu’à quelques jours auparavant. Tu n’avais pas cru qu’elle avait toujours des hommes dans son lit. D’un sens, tu avais cru que peut-être, peut-être seulement malgré tout, il y avait eu quelque chose de spécial cette soirée là, que vous aviez retrouvez une partie de ce que vous aviez perdu une décennie auparavant, mais non. Décidément, tu avais le tour de croire et de percuter le fond du gouffre aussi rapidement que si tu clignais des yeux. Décidément, tu avais le don de te tuer à petit feu. Ta main qui se portait machinalement à ton bras, tu fermais les yeux, découragé. Tu avais cru pouvoir t’en sortir, n’est-ce pas? Tu avais retrouvé Alexis, tu avais la triforce pour t’entourer, tu avais revu de vieux amis, affronter d’ancien cauchemar, mais tu te retrouvais toujours à la même place, beaucoup trop loin de la lumière, beaucoup trop loin de la réalité. Tu te levais, attrapant ton cellulaire, le lançant contre le mur avec toute la frustration que tu ressentait, toute la haine, la douleur, la trahison que tu possédait en toi. Celle d’aujourd’hui, mais aussi celle d’hier. Tu n’avais pas demandé grand chose en fait, juste un peu de temps, remettre tes idées en place, remettre les cauchemars là où ils devaient être, loin, très loin dans ton être. Tu ne voulais plus la blesser, tu ne voulais plus qu’elle soit victime de tes crises, tu ne voulais pas lui faire du mal, tu n’avais jamais voulu. Et tu voulais du temps, du temps pour pouvoir penser, pour mettre tes pensées en ordre pour finalement tout lui dire, tout lui raconter. Et tu avais cru y aller aujourd’hui, aller la voir, lui parler, finalement, après dix jours, mais tu avais ouvert ton téléphone et tu avais vu. Tu avais vu ce que tout les autres avaient vu depuis longtemps mais pas toi. Et surtout tu avais compris que tu avais cru en un conte de fée.


Tu marchais en rond dans une cage, Maverick. Tu avais clairement envie de sortir, de faire autre chose que d’être le lion qui rugeait sa colère derrière les barreaux. Tu pris ta veste, ton skate, laissant ton téléphone en pièce détaché sur le sol de ta chambre, attrapant ton ipod et tes écouteurs et tu sortit, finalement. Et dans la ville, alors que tu roulais sur ta planche, ta musique résonnant dans tes tympans, les écouteurs profondément enfoncé dans tes oreilles, fredonnant la musique qui jouait, tu ne regardais pas, tu n’avais cure de ce qui se passait autour de toi. Tu n’avais rien à faire du monde qui continuait à tourner, tu regardais devant toi, sans t’arrêté, parcourant les rues, sans destination précise. Tu avais seulement besoin de respirer, d’être. Tu avais besoin de trouver un endroit calme pour aller t’entrainer, pour t’épuiser assez avec ton pouvoir qu’au final tu n’es le temps que de revenir chez toi, de t’allonger et dormir. De ce sommeil sans rêve qui n’arrivait seulement que lorsque ton corps était trop épuisé pour réfléchir, pour être. Et perdu dans tes pensée, tu ne l’as vit pas, alors que tu roulais sur le trottoir, te demandant où tu pouvais bien allé, tu ne l’as vit qu’au dernier moment, alors qu’elle t’évitait de justesse et que tu arrêtais juste à temps pour ne pas lui foncer dedans. Son regard dans le tien, tu oublia l’espace d’un instant la colère qui résidait en toi, qui résidait dans ton âme, tu oublia un instant que le monde continuais de tournée, parce que tu ne voyais qu’elle, tu ne voyais jamais qu’elle.“Alexis…” Tu levais la main, comme pour caresser sa joue, avant de la laisser retomber brusquement, ton regard redevenu dure, la douleur de ton âme bloquant ta mâchoire, le vent commençant à virer brusquement. Incapable de te contrôler alors que les émotions se bataillaient en toi, alors qu’il te semblait impossible de faire le tri. “Tu comptait me dire quand tu couchais encore avec tout tes mecs?” C’était la rancune que tu pouvais percevoir dans ta voix, proche de la haine, mais surtout de la douleur, celle d’être le pire idiot de la planète en fait. Tu ne savais pas trop comment tu avais fait pour croire que tout pourrait s’arranger, que ton passé allais resté là où il devait être et que ton fichu caractère allait pas tout bousiller, mais surtout tu avais cru en elle, tu avais toujours eu beaucoup trop d’attente à vrai dire, tu avais toujours vu que le meilleur d’elle, que le plus beau, et tu t’étais refusé de croire que ça pouvais peut-être être que dans un sens, que tout ce que tu éprouvais n’était peut-être pas partagé au fond.

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Maverick & Alexis
C’était violent comme sensation. Comme si on lui avait donné un coup dans l’abdomen tout en la plongeant dans de l’eau glacée, lui coupant instantanément la respiration pendant que, parallèlement, on l’enveloppait d’une douce chaleur. Son coeur se mit à battre plus vite, à vouloir enfler dans sa poitrine mais c’était tellement douloureux car il s’était serré en même temps. Un maelstrom d’émotions contradictoires qui la laissèrent sans voix alors qu’il faisait mine de lui caresser la joue. Un instant qui dura une petite éternité, ses yeux plongés dans les siens, son regard qui l’enveloppa d’une douce brume, anesthésiant toute autre émotion. C’était comme s’ils étaient seuls au monde, plongés dans une bulle qui leur appartenait, et à eux seulement. Elle oublia sa rancoeur née des messages resté sans réponse, de sa fuite lors qu’ils avaient passé la nuit ensembles et du silence radio qui avait suivit. Elle oublia tout ça pour se demander simplement comment elle pouvait continuer d’avancer si elle n’avait pas Maverick avec elle. C’est au cours de cette petite seconde aussi qu’elle comprit que, le fait de l’avoir retrouvé, même provisoirement, sur la balancelle, le fait d’avoir pu entrapercevoir une réconciliation et la reprise de leur relation, ça avait rouvert ce qu’elle avait mis tant de temps à refermer. L’espoir, l’envie de le revoir, de le retrouver, leurs baisers, leurs étreintes, leur complicité… elle avait dû enfouir tout ça et oublier pour réussir à avancer quand il était parti en prison et n’avait plus donné de nouvelles, mais là, elle était bien forcée de se rendre compte que la plaie était moins bien refermée qu’elle ne le pensait et que leurs courtes retrouvailles lui avait donné cet espoir qu’ils pouvaient encore être ensembles. Et c’est bien ça qui rendait la situation encore plus atroce.


La seconde passa et la réalité revient, avec elle cette sensation d’être plongée puis tirée d’une eau glacée. Inspirant un peu d’air, elle ignora son coeur douloureux qui battait follement dans sa poitrine mais ne put ignorer le déchirement qui la saisit quand elle vit les yeux de Maverick virer brusquement. Le vent qui souleva ses cheveux, elle l’aurait reconnu entre mille, et il était loin d’être naturel. Pour qu’il perde le contrôle de son pouvoir, il devait être vraiment énervé, même si Alexis ne voyait pas vraiment pourquoi. C’était lui qui avait tenté de l’étrangler et qui était parti, pas elle. La réponse ne tarda pas à tomber, tel le couperet sur la tête d’un condamné. Elle était prête à passer les dix jours d’absence sous silence, elle était prête à ne rien lui demander sur ses cauchemars et sa réaction animale, pas d’explication, rien, temps qu’il ne serait pas prêt. Mais cette phrase, assassine et mesquine, qu’il lui balança l’air noir, elle se planta comme une flèche en elle et réveilla toute la douleur qu’elle tentait d’enfouir en elle depuis qu’elle avait vu Eldarion mourir sous ses yeux. De quel droit se permettait-il de dire ça alors qu’un de ses amis les plus proches avait été tué et que… à moins. À moins qu’il ne parle de Castiel. La colère mêlée de douleur retomba un peu et Alexis, plutôt que la laisser exploser, se renferma et lâcha un glacial : « Pardon ? »

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Maverick & Alexis
Tu avais passé les dernier jours à ruminer ton silence, à ruminer ta colère, ta haine, ta rancoeur, mais surtout ta détresse, parce qu’elle avait toujours été ton ancre, ton port dans la tempête, même après des années sans la voir, il te suffisait de prendre cette photo rangé dans ton portefeuille, de caresser son visage abîmé par les années, cette photo qui avait survécut à toute les intempéries, qui d’un sens, t’avais porté chance tout au long de ta vie. Tu avais cru en son souvenir, tu t’étais accroché à elle comme si ta vie en dépendait. Et au fond, cela avait peut-être été le cas. Il t'avait fallu un but là bas, une raison de vivre, et tout les autres, ils avaient une famille, des amis, à qui revenir, qui leurs écrivaient alors que la mort et le chaos logeait à vos côtés, mais toi tu n’avais rien, du moins, tu n’avais plus rien. Rien auquel te raccrocher quand la mort résonnait, quand l’espoir menaçait de te quitter, excepté son souvenir à elle. En revenant, tu n’y avais pas cru, tu n’avais pas cru possible que le passé puissent se mélanger au présent, que vous vous retrouviez ensemble à nouveau, à imaginer que le futur triompherait peut-être du passé, et l’espace d’un court moment vous y étiez arrivé. Vous aviez surmonté les montagnes pour profiter de cet instant, pour tout voir s’effondrer sous toi. C’était sans compter le passé, sans compter les années. Et d’un sens, alors qu’elle t’avait récité cette liste de gars avec qui elle avait profité d’une soirée, ou de plusieurs, et alors que tu l’avais prise dans tes bras, tu avais cru que c’était fini avec eux, qu’elle en avait terminé avec eux, surtout maintenant que tu était rentré, mais encore là, tu t’étais fait de vains espoirs Maverick. À force de croire à l’impossible, ce n’était pas étonnant que tu finisse toujours par t’écraser si fort. Faut arrêté de te faire des rêves impossible, mec. Arrêté de croire que la vie finit toujours par revenir dans le droit chemin, c’est pas le cas. La vie c’est un ramassi de coup et de chute brutale, faut-y faire mon vieux.


Et alors que tu serrais la mâchoire sous la rancune, la douleur, ton pouvoir hors de contrôle, cette douleur te martelant le coeur à coup de poignard, regardant celle qui te causait tant de problème. Au fond, tu serait peut-être mieux de l’oublier, tu était peut-être mieux sans elle. À quoi bon forcer la chose, à quoi bon essayer de récupérer quelque chose qui ne voulait pas l’être. Mais tu en étais incapable, tu le savais. Elle était gravé dans tes veines, dans ton âme, tatouée sur ta peau. Elle fait partit de toi, que tu le veuille ou non, il est bien trop tard pour faire marche arrière. “Oh putain. Fais pas ton innocente. Tu sais très bien de quoi je parle. Et viens pas me dire que tu ne faisais que dormir sagement en plein milieu de la nuit avec un mec dont tu m’as clairement avouer que tu avais couché avec.” Et s’il n’était pas déjà mort, tu l’aurais peut-être toi-même envoyé six pieds sous terre. Tu avais la jalousie en toi, ce monstre vert qui te grugeait l’intérieur. Et si tu avais déjà réussi à le contrôler, à présent tu le savais lâché en liberté, grugeant ton intérieur, le peu qui te restait de ton contrôle. Tu l’avais perdu quand tu avais compris, quand tu avais fixé l’écran de ton téléphone, sans comprendre pourquoi, sans comprendre comme elle pouvait te te poignarder comme cela. Et le pire, c’est que tu avais compris juste après avoir décidé d’aller la voir, de tout lui dire, de lui ouvrir ton coeur, ton passé. Mais c’était trop tard maintenant, n’est-ce pas? Tu t’étais refermer à nouveau, enfermé en toi-même, à double tour, mais maintenant, même ton masque qui cachait ta douleur, ton mal-être semblait s’être envolé. Tu n’avais plus rien de celui que tu avais un jour été, pas après tant d’année à combattre, à survivre seul. Pas après tant d’année à croire, à espérer, seulement pour mieux te faire piétiner, comme une vulgaire mouche un peu trop agaçante.

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Maverick & Alexis
Alexis jeta un petit coup d’oeil aux alentours, à mesure que le vent soulevait un peu plus ses cheveux. Depuis l’incendie de Bray, elle avait déniché un talisman magique lui permettant de garder le contrôle sur sa magie, même sous le coup d’une grande émotion. Ça n’était pas le cas de Maverick, visiblement, puisqu’en plus de la colère qu’elle pouvait lire dans ses yeux, elle sentait très nettement que le vent n’avait rien de très naturel. Il faisait frais aujourd’hui, mais c’était une journée sans vent, et elle n’avait aucun mal à deviner ce qui agitait ainsi les airs. Heureusement, il n’y avait pas grand monde autour d’eux, ils étaient suffisamment à l’écart du starbucks pour que personne ne les remarque trop. Resserrant ses doigts autour de son café qui lui réchauffait les mains, elle soutint sans sourciller le regard du jeune homme. S’il l’avait croisé avant qu’elle aille courir, elle n’aurait sûrement pas eu cette force, bien trop fatiguée par les pensées qui, même si elles étaient moins pressantes depuis qu’elle avait écouté Castiel chanter, restaient bien là, toujours, dans un coin de sa tête. Mais elle était sortie, avait couru un long moment, réchauffant ainsi son corps qui était toujours chaud de cette course. Le sport l’avait toujours mise en forme et cette fois-ci ne faisait pas exception. Elle se sentait mieux, si tant est qu’on puisse se sentir bien avec ce qu’elle vivait, mais elle avait en tout cas assez de forces pour ne pas baisser les yeux et fuir la conversation. Non, puis elle voulait savoir ce que Maverick lui reprochait exactement.

La Samson plissa légèrement les yeux en l’écoutant. Elle nota tout d’abord qu’il ne parlait pas de Castiel. Elle n’avait jamais osé lui avouer qu’elle et Castiel étaient sortis ensembles au lycée, parce qu’il l’aurait pris comme une trahison, de la part d’Alexis et de celui qui était son meilleur. Elle avait jugé préférable de garder cette information pour plus tard, quand les choses seraient un peu plus solides entre eux deux. Et maintenant, elle avait une nouvelle fois partagé son lit avec le triton. Là encore, elle aurait peut-être fini par en parler à Maverick, s’il avait fini par daigner lui donner un signe de vie. Mais le fait de le croiser dans la rue, alors que ça faisait dix jours qu’elle n’avait aucune nouvelles de lui, qu’il avait essayé de l’étrangler avant de fuir, qu’un de ses amis était mort sous ses yeux et que Castiel, lui, avait été là pour elle, ça ne lui donnait pas du tout envie de se montrer franche avec lui. Non. Oubliée toute la culpabilité qu’elle avait pu ressentir, elle était juste énervée. Son cerveau cherchait quand même à être sûr de qui il parlait. Castiel était éliminé, ne restait qu’Eldarion, mais comment avait-il… en posant son regard sur un kiosque à journaux, elle se souvint que l’information avait fait la une, le lendemain du meurtre. On ne retrouvait pas tous les jours un jeune magicien du quartier riche de Bray sauvagement tué chez lui. Les habitants avaient les ambulances, les policiers, le corps recouvert d’un drap et Alexis, et l’affaire n’était pas du tout restée secrète. Soufflée par le culot de Maverick, elle se contenta de lui jeter un regard noir, serrant fortement son gobelet pour éviter de frapper quelque chose - ou quelqu’un. « Tu te fous de moi ? »

Ses paroles étaient acides. Venant de sa part, elle se serait quand même attendu à mieux. Sentant que les larmes montaient, elle les refoula aussi bien que possible, mais le mal était fait. Il venait de la blesser aussi sûrement que si c’était elle, qui s’était pris le coup de couteau, et pas Eldarion. « Dis moi que tu te fous de moi, Maverick, parce que là tu viens de passer au stade “petit con” dans mon estime. » Non, elle n’allait pas faire dans la dentelle. Et tout ce qu’elle ruminait depuis plusieurs jours explosa à la figure du jeune homme qui, même s’il n’était pas responsable de tout, l’était de beaucoup, et avait encore le culot de lui faire des reproches avec ce qu’il vivait. Ignorant la douleur - parce que ça faisait mal, mal de se dire que la personne qu’elle aimait le plus en ce monde, avec le plus de force, malgré les années passées et le chemin semé d’embûches, que ce type là, alors qu’elle venait de voir un ami mourir, se contentant de l’enfoncer plus bas que terre. Qui faisait ça à quelqu’un qu’il aimait ? Ou alors, lui souffla une petite voix, perfide, il ne t’aime pas. Il ne t’aime plus. Écartant les larmes qui menaçaient de remonter, à cause de ça et à cause des souvenirs de cette matinée sanglante, écartant la colère, aussi, pour ne pas se mettre à lui hurler dessus, elle ne garda que le nécessaire pour lui dire, d’une voix aussi froide que possible : « J’ai vu un ami se faire tuer. Sous mes yeux. T’as fais la guerre, je croyais ? Tu te souviens pas de ce que ça fait, de voir des gens qu’on aime mourir ? Ou alors t’as pas de coeur ? Je sais pas, mais il faut que tu m’expliques, parce qu’alors que tu apprends ça, parce qu’alors que tu apprends que je viens de vivre quelque chose d’horrible, la seule chose que tu trouves à faire quand tu me croises c’est de me reprocher d’avoir couché avec lui ? » Sa voix tremblait sous l’effet de la colère mêlée de peine alors elle se tut, le temps de la stabiliser, refusant de craquer une nouvelle fois devant lui. Pas maintenant, pas alors qu’il se montrait aussi méchant. Et tant pis si elle lui rendait sa méchanceté par des mots aussi durs que les siens.

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Maverick & Alexis
Parfois, t’avais envie de repartir, de t’enfuir, pour oublier l’enfer dans lequel tu évoluait depuis que tu étais revenu. Parfois, tu te demandais si la guerre n’avait pas été mieux que cet ascenseur d’émotions depuis ton retour. Comme si le fait de toujours voler un peu trop haut lorsque tu étais avec elle, elle ne t’avais peut-être jamais réellement aimé en fait. C’était probablement le cas, elle s'était amusé, avait eu son plaisir, et puis avait été soulagé quand tu était partit en prison. Et toi, tu avais cru qu’elle serait probablement perdue comme tu l’avais été, mais au final, ce n’était qu’un jeu pour elle. Un stupide jeu avec toi comme pion principal. “Tu y prends plaisir, n’est-ce pas? À me prendre pour le dernier des imbéciles?” Tu l’as regardais, ton regard meurtri, ton coeur se débattant. Au final, tu aurais peut-être mieux fait d’écouter Iain, qui te disait que c’était une mauvaise idée de revenir à Bray, que de toujours ramasser le passé on finissait par se détruire à petit feu. Au final, j’en serais au même point, une soeur qui ne me parle plus et une ex petite amie qui ne me parle pas plus, mais au moins, je n’aurais pas eu l’impression de me faire piétiner le coeur comme un vulgaire insecte. J’aurais pu faire quelque chose d’autre de ma vie, trouver un autre groupe de mercenaire, essayer de regagner l’armée à nouveau ou partir, complètement, partir une nouvelle vie en dehors de ce que je n’avais jamais vraiment connu d’autre. Un petit rire sec, amer, alors qu’elle te traitait de petit con. Et en fait, tu n’en avais plus rien à faire en ce moment de ce qu’elle pouvait bien penser de toi, tu en étais un, tu l’avais toujours pleinement assumé. “Oh, tu peux bien le mettre là où je le pense ton estime de moi. Je pourrais pas m’en contrefoutre plus de toute façon.” Tu avais envie de partir, de t’envoler très loin d’elle, de ses manigances, de tes sentiments surtout. Et au fond de toi, de ton être, tu te promettait que plus jamais, non plus jamais, tu ne laisserais personne avoir de l’influence sur toi comme elle en avait. Que plus jamais tu ne te laisserais être vulnérable comme tu l’étais aujourd’hui “Crois moi, je sais pas ce que ça fait d’avoir mon petit ami tué devant moi, ou un “ami” si tu insiste à l’appelez comme ça.” Et même si tu savait, qu’en fait, tu mentais en le disant, malgré qu’elle n’avait pas vraiment été ta copine, tu ne l’avais jamais réellement aimé et elle non plus, et puis c’est toi qui l’avait tué au final. Et tu savait aussi que tu étais dure, que tu aurais probablement dû voir plus loin que le fait qu’elle couchait encore avec lui, mais tu n’y arrivait pas. Tu avais vu des amis mourir, plus que tu n’aurais réellement dû en voir, et au final, tu avais arrêté de t’en faire là bas, tu avais arrêté d’être proche de tes collègues, parce que tu savais que la vie, la mort, là bas, ce n’était qu’une question de temps. Demain ou dans un an, l’un d'eux finirait avec un trou dans le front.


Tu n'étais plus que verre éclaté, tu n’était plus que douleur et trahison, alors tu n’en avais plus rien à faire. “Dit moi, ça ne te tentait vraiment pas de me répondre franchement quand je t’ai posé la question? Tu te souviens, cette simple question auquel tu m’as répondu non, le vois-tu quelqu’un? Tu aimais mieux jouer avec moi? Me donner de l’espoir seulement pour mieux me l’enlever d’un coup de couteau dans le dos?” Parce qu’elle avait eu l’occasion de te le dire, de te l’avouer, qu’elle voyait quelqu’un, qu’elle n’était pas seule, mais non, c’était plus drôle de te voir souffrir, Maverick. Plus drôle de te mettre à terre et de rire de toi, de faire à semblant d’être offusqué, d’avoir mal, alors qu’en fait, elle devait s’en réjouir. Un rire jaune sortant de tes lèvres, la colère, la haine, la douleur se mélangeant dans ton âme, dans ton être. “Parce qu’il ne t’es jamais venu à l’esprit que si je ne t’ai jamais répondu c’est que peut-être je n’avais pas envie de me faire jouer dans le dos une nouvelle fois?! Que peut-être que j’étais prêt à tout te dire, tout te raconter, avant que je réalise qu’en fait, non, tu t’en foutais vraiment de moi, je suis seulement un autre sur ta liste n’est-ce pas. Allez on couche ensemble une dernière fois histoire que je puisse te rajouter sur ma liste de conquête. Après, tu vas m’annoncer que tu couche aussi avec Castiel?” Et même si tu savais que c’était impossible, qu’ils ne lui feraient pas ça, qu’ils n’iraient pas aussi loin, tous les deux. Après tout, Castiel avait été ton meilleur ami, avant que tu ne disparaisse, que tu ne parte en prison, il avait été celui vers lequel tu te tournais, quand tout allait bien ou mal. Il ne t’aurais pas fait ça, n’est-ce pas?

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Maverick & Alexis
On croit toucher le fond, on croit vivre le pire, on croit que cette douleur qui nous déchire le coeur, qui nous retourne les entrailles, qui nous laboure l’âme, on croit que cette peine qui nous fait suffoquer, on croit que les larmes qui se pressent derrière nos paupières, au moment où on le vit, on croit que c’est la pire chose qui pourrait nous arriver. Ça doit être un mécanisme d’auto-défense. Comment surmonter le pire si on a conscience que ça n’est pas le pire. Qu’il y aura plus douloureux, qu’il y aura quelque chose qui fera plus mal ? Alexis avait cru vivre le pire avec l’emprisonnement de Maverick et sa disparition pure et simple de sa vie. Puis elle s’était relevée. Elle avait cru ensuite que le pire du pire était véritablement arrivé quand ses parents l’avaient laissée, orpheline, son frère dans le coma. Qu’est-ce qui pouvait être plus douloureux que ça ? Alors que son coeur se déchirait, que ses sentiments étaient allègrement piétinés par quelqu’un qu’elle n’avait jamais vu ainsi, elle avait une réponse. Ça. Ça c’était plus douloureux. Perdre ses proches sans aucun retour possible, ça faisait mal. Perdre ses proches d’une manière brutale et sans prévention, ça faisait mal mais on s’en relevait. Le coup était trop rapide pour nous mettre vraiment à terre. Mais quand c’était long, insidieux, et que l’autre s’évertuait à vous détruire à petit feu… c’était bien pire. Ajoutez à cela l’horreur d’avoir vu un ami mourir devant ses yeux, et on avait une bonne idée de l’enfer. Alexis, en tout cas, en avait une.


Alors qu’elle fixait Maverick, les mots qu’il prononçait labourait son coeur, elle avait une sacrée impression de déjà vu. Elle le connaissait, ce Maverick, en réalité. Et pas plus tard qu’il y a dix jours, il avait montré le bout de son nez. Un Maverick bien loin de l’adolescent qu’il avait été. Non, celui-là était capable de lui arracher le coeur et de le piétiner, en même temps que ses sentiments, tout en déniant le fait qu’il était entrain de le faire. Le Maverick qu’elle avait connu l’aurait prise dans ses bras en lui murmurant que tout allait bien se passer, que la mort arrivait et qu’elle était en sécurité, là. Il se serait préoccupé ensuite de savoir ce qu’il s’était passé cette nuit là. Elle aurait pu lui expliquer pourquoi, alors. Que son absence était trop dure à supporter, qu’il avait fallut l’oublier. Qu’il aurait pu répondre. Et le voir aussi froid, se foutant bien de comment elle pouvait aller, ça lui déchirait un peu plus l’âme à chaque seconde. Mais ce qui était le plus douloureux à supporter et qui lui donnait l’impression qu’on lui retournait un couteau dans le corps, c’était qu’il semblait sincèrement croire qu’elle n’avait aucun sentiment pour lui. Parce qu’elle était incapable de le démentir. Face à son comportement, elle ne pouvait pas le rassurer alors qu’elle avait tant besoin, elle, d’être rassurée. Si la colère n’avait pas fait son travail, nouant ses muscles, tendant son corps entier, faisant bouillir son sang, elle se serait sûrement effondrée parce que trop, c’était trop. Il se fichait de la mort d’Eldarion, il se fichait qu’Alexis ai très bien pu y passer, il se fichait que sa meilleure amie soit portée disparue. Seul lui importait son confort égoïste. Qu’est-ce qu’il croyait, qu’elle allait sagement attendre un type qui, non content de l’étrangler et de fuir, ne lui donnait aucun signe de vie ? Elle voyait rouge, Alexis. Lasse, elle répondit. « Bien sûr, Maverick. Bien sûr que je prends du plaisir à tout ça. C’est vrai, comment pourrait-il en être autrement ? Quand je suis allée voir Eldarion pour oublier que le type que j’aimais m’avait lâchement abandonnée en pleine nuit, alors que je lui avais de nouveau ouvert ma porte et mon coeur, et qu’il ne donnait plus signe de vie, ouais, je pensais simplement à te blesser, toi. Et quand je buvais un verre avec lui, je lui racontais à quel point tu étais bête. C’est tout à fait ça Maverick, tu m’as percée à jour. » La brune contenait tant bien que mal sa voix mais elle faisait malgré tout des trémolos. Comment pouvait-il réellement la considérer ainsi ? Lui qui la connaissait mieux que personne, il aurait dû savoir que blesser les gens n’était pas dans sa nature. Visiblement elle s’était trompée. Sur toute la ligne. Plutôt blasée, elle ne réagit pas à son rire sarcastique. Pour quoi faire. Par contre, elle sentit une douleur encore plus forte - mais quand est-ce que ça allait s’arrêter, jusqu’où était-elle capable de souffrir ? - quand il lui dit connaître ce sentiment, de voir son petit ami se faire tuer devant ses yeux. Alors il lui avait mentit ? Quelle belle idiote elle faisait. Elle y avait vraiment cru. Vraiment. Qu’il n’était pas un monstre même après avoir tué son père, qu’il était le même, malgré l’armée. Qu’il l’aimait toujours. Il abattait un ennemi à terre et elle était incapable de réagir.


La colère ne la laissa cependant pas sans défense. Elle montait, montait, et Alexis la sentait prête à déborder. Ce qu’elle finit par faire. Trop, c’était trop. Elle n’était pas une fille qu’on pouvait prendre pour une conne, pas une dont on pouvait piétiner les sentiments sans qu’elle ne se débatte. Il voulait la faire souffrir ? Elle ne lui donnerait pas une once de plaisir en lui donnant l’occasion de voir à quel point il la blessait. Dégageant la tristesse à grand coups de pieds, la colère s’empara des commandes. Et le moins qu’on pouvait dire, c’est qu’elle était avide de se lâcher. Colère au commande, elle nota à peine qu’il parlait de Castiel. Dans une autre situation, elle se serait trahie, mais là ce fut à peine si ses doigts serrèrent un peu plus fort le café. Non, elle ne serait pas honnête avec lui. Il ne le méritait pas. Pas sur ce point. « Tu crois vraiment en ce que tu te racontes ? » persifla-t-elle, amère devant tant de désillusion. « Faisons un peu les calculs, si tu veux bien. Entre le soir où tu es parti de chez moi et celui où j’ai été chez Eldarion, il s’est passé quatre jour. Alors ne t’avise même pas de dire que tu ne voulais pas me répondre parce que j’avais couché avec lui. Quatre jours c’est long, si tu avais voulu faire un pas vers moi, tu l’aurais déjà fait. Tu te cherches des excuses. J’ai compris, très bien, tu ne souhaites pas de notre relation. Assume le au lieu de jouer au lâche et de te servir de n’importe quel prétexte pour me le faire comprendre. » S’arrêtant pour reprendre son souffle, elle ne lui laissa pas le temps d’en placer une. « Tu sais quoi, parlement franchement. Tu veux la vérité ? Allons-y, jingle. » lâcha-t-elle, ironique. « Tout commence un beau soir quand un type débarque chez son ex petite-amie. La soirée passe, ils se pardonnent, malgré les difficultés et dorment ensembles. Tu dis que tu n’es qu’un autre sur ma liste, couchons une dernière fois ensemble. Je ne me souviens pas avoir fait quoique ce soit de sexuel avec toi, Maverick. Pas cette nuit là. Mais continuons si tu veux bien. La fille est réveillée en pleine nuit, le gars fait un cauchemar. Elle veut le réveiller. Le rassurer. Il l’étrangle. Violemment. Avant de se réveiller et de fuir. Lâcheté, tu as entendu ce mot ? Ouais, moi aussi. Lâcheté de pas oser lui parler pendant quatre jours. Lâcheté de ne pas revenir. Mais malgré tout elle était prête à te pardonner, se doutant que t’avais pas vécu des choses faciles. Au diable tout ça. Je m’en fou de ce que tu as vécu. Tu sais quoi, j’ai été patiente, gentille, mais terminé. Oui, j’ai couché avec Eldarion. C’était parce que je me sentais seule. Tu débarquais dans ma vie, me donnais un espoir, puis disparaissais aussitôt. Tu voulais peut-être que je t’attende une vie entière ? Alors ouais, j’ai couché avec lui. Tu sais quoi ? C’était bon. Et tu sais quoi ? Si tu étais pas réapparu, je serais peut-être tombé amoureuse de lui. Parce qu’il était gentil, attentif, drôle. Et qu’il ne me considérait pas comme une sous-merde, revenant vers moi pour me jeter aussitôt. » Alexis s’arrêta à nouveau. Son coeur s’emballait, elle n’avait pas respiré, ou presque, tout le long de sa tirade. « C’est toi qui a fuit ce soir là. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi même. Et non, désolée gâcher tes belles illusions, c’est pas Alexis la salope qui est fautive dans l’histoire, mais bel et bien toi. » Le regardant de bas en haut, elle lâcha un soupir méprisant. « Regarde toi. Depuis quand tu manques autant de compassion ? Depuis quand savoir que quelqu’un a qui tu as tenu, au moins dans le passé, a vu quelqu’un mourir sous tes yeux te fais aussi peu d’effet ? Alors ouais, t’es un con Maverick. Un sacré con. »

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stop and stare
Maverick & Alexis
Le vent, il te secouait, t’enlaçait, tu ne perdais presque jamais le contrôle, parce que tu avais peur des conséquences, parce que tu avais vu beaucoup trop jeune ce que cela faisait lorsque quelqu’un le perdait, mais présentement, tu ne savais même plus distinguez le bien du mal, tu ne savais même plus rien en fait, tu te laissait dévoré par ta colère, par cette haine qui t’envahissait. Contre toi, contre elle. Tu te détestais de t’être encore laissé prendre pour l’idiot de service, celui duquel on riait dès qu’il avait le dos tourné.  “Quatre jours. Quatre putain de foutu jours. Et tu ne pouvais pas attendre un jour de plus, n’est-ce pas? Fallais absolument que t’aillent te vautrer dans le lit d’un de tes mecs. Allez, mon dieu, j’ai attendu plus de dix ans qu’il revienne, mais on s’en fout en fait, je sais qu’il est visiblement pas dans un état accessible maintenant, et au lieu de prendre mes trucs et d’aller le voir, ah bah, non, en fait, je vais aller voir celui de l’autre fois. J’avais eu du bon temps avec lui au moins. Et tu sais quoi? Tu l’as dit toi-même, si je n’était pas réapparu peut-être aurait-tu fini par tomber amoureuse de lui, mais attends. Ça fait combien de temps que tu le fréquente, un an, deux? Peut-être plus, j’en ai aucune foutue idée, mais je suis de retour depuis à peine quelques mois, on c’est croisé la première fois y’as deux mois seulement, alors viens pas me dire oh, je serais tombée amoureuse de lui. Bullshit! C’est pas en deux mois que t’aurais changer quoi que ce soit! Et oh mon dieu, t’as été patiente? Patiente? Laisse moi rire. J’appelle pas quatre jours être patiente. Gentille? Mais attends, c’est qui qui lorsqu’elle avait l’occasion de m’annoncer qu’elle voyait encore ses mecs ne l’as pas fait? Ah, mais c’est toi.” C’était ce qui te blessait le plus dans cette histoire en fait, le fait qu’elle soit allé voir ailleurs alors qu’elle t’avais clairement dit qu’elle n’avait plus personne dans sa vie, le fait qu’elle ne t’ai pas simplement dit qu’effectivement elle n’était pas libre, le fait de t’avoir couvert d’espoir simplement pour mieux t’enfoncer par la suite. Et au final, présentement, tu ne savais même plus ce qui était vrai ou faux, tu ne voyais que ta douleur, les mots sortant tout seuls, guidés par les épines de ses mots à elles. Alors qu’elle t’accusait des pires maux de la terre, sans même prendre le temps de se mettre dans tes souliers pour deux minutes, sans même prendre le temps de comprendre. Et peut-être que tu faisais la même chose à l’instant précis et que c’était hypocrite de le lui reprocher, mais tu l’avais toujours été un peu en fait. “Et tu veux tout savoir? Allez, attends, tu pourras pas dire que je ne t’ai jamais rien dit. Je suis resté cinq ans dans l’armée, allez fait le calcul, ça veux dire que ça fait déjà deux ans que je me suis fait renvoyer. Tout ça parce que j’ai rencontré une putain de femme que j’ai cru aimer, j’ai fait de la contrebande d’arme pour elle, et j’aurais probablement été lui décrocher la lune si elle me l’avait demandé et au final je me suis fait renvoyer et je me suis retrouvé dans son équipe de mercenaire. Mais attends, il s’avérait qu’en fait, elle me jouait dans le dos, couchait à droite à gauche, m’utilisait seulement parce qu’ils avaient besoin de mon pouvoir. Je l’ai tué Alexis, tué de sang froid, elle et le mec avec qui elle couchait à ce moment là, un coup de fusil, bam! “ Tu levais la main en disant ses mots, imitant un fusil avec tes doigt, le pointant sur Alex, accentuant le dernier bruit. Tu n'avais plus rien, tu n’étais plus que haine et rage, tu n’avais absolument pas envie d’être gentil, ni d’être doux, ou peu importe les conneries qu’elle voulait que tu sois. Et si tu l’avais déjà été dans le passé, maintenant c’était mort, parce qu’Alexis venait de prendre un plongeons en chute libre en toi. Tu n’avais pas mis le doigt, jusqu’à lors, sur ta jalousie maladive lorsqu’elle avait parlé de tout ses hommes avec qui elle avait eu des aventures, mais maintenant tu comprenait en fait. Tu n’avais jamais vraiment voulu mettre les deux dans le même bateau, tu n’avais jamais voulu les comparer parce que tu avais sincèrement aimer Alexis alors qu’elle tu l’avais juste vu comme un remplacement temporaire, comme un moyen de panser tes blessures intérieur, mais sur le moment, tu avais réellement cru l’aimer. Et au final, sa trahison t'avait blessé, mais jamais autant ce qu’Alexis te jetait aux visages présentement. Mais si au final tu l’avais tué elle, tu ne serais jamais capable de lever la main sur Alexis, jamais consciemment du moins. Parce que tu te tuerait probablement en même temps, une partie de ta vie, de ton âme s’éteindrait en même temps que son dernier souffle. Au final, peut-être étais-tu réellement le monstre qu’elle voyait en toi, parce que malgré tout, tu l’avais étranglé, à deux doigt de la tuer comme tu avais tué l’autre. “Et le reste d’entre eux m’ont tabassé, laissé pour mort, j’ai perdu mon putain de bras à ce moment là. Alors tu veux réellement savoir? J’en ai marre qu’on me prenne pour l’idiot de service, qu’on me joue dans le dos seulement pour mieux me poignarder. Alors vas-y, va te trouver un autre mec avec qui baiser, à tomber en amour, peu importe, j’en ai rien à foutre.” Tu avais l’impression de te raconter des bobard à toi même, tu n’en avais pas rien à foutre, au contraire, mais pour une fois, tu n’avais pas envie d’être celui que l’on regardait de haut et qui ne faisait rien, tendant l’autre joue parce qu’il croyait trop dans les autres. Un nouveau rire jaune, alors qu’elle te demandais depuis quand tu étais devenu comme ça, depuis quand tu ne ressentais plus. “Depuis que j’ai tué la seule autre femme que j’ai cru aimé. C’est bien que tu viens de réaliser que j’étais con, j’ai toujours été un putain d’enfoiré, c’est pas demain que ça va changer, que tu le veuille ou non.” Mais en fait, c’était plus loin encore, beaucoup plus loin. Tu avais commencé à changer lorsque tu avais tué ton beau-père, depuis tes quinze ans. Tu avais commencé à perdre de ton âme, de ton être, lorsque tu avais vu ta soeur te regarder avec terreur. Et au final, tu te retrouvais dans la même ville, à régurgité dix ans de solitude, dix ans d’erreurs, dix ans de douleur. “Le con te dit adieu. Tu vas pouvoir tomber en amour avec n’importe quel autre homme gentil, attentif et drôle maintenant, tu ne me reverras plus.” Tu n’y croyais pas sincèrement, que tu ne l’as verrais plus, mais à l’instant précis, tu avais complètement envie de faire tes valises et de partir de ce bled. Rester ne t’apporterais que des malheurs en fait, rester ne te rendrait jamais heureux. Qu’elle aille rencontrer un mec bien, un qui n’avait pas autant de passé, autant de cicatrices que toi. Tu ne serais jamais capable d’être ce qu’elle attendait de toi, parce que le Maverick qu’elle avait connu il était mort et enterré depuis longtemps, depuis tes quinze ans en fait, à ton premier meurtre. Tu te retournais, et t'éloignais, embarquant sur ton skate, remettant les écouteurs dans tes oreilles, la musique t'envahissant. Tu n'avais plus rien à faire ici. Plus maintenant.

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Maverick & Alexis
Les reproches lui déchiraient le coeur comme autant de griffes acérées que Maverick aurait sorties pour lui labourer l’âme. Il aurait souhaité lui faire du mal qu’il n’aurait pas mieux réussi. Mais Alexis était convaincue que c’était ce qu’il cherchait à faire, en cet instant précis. Juste la blesser, blesser intérieurement ce qu’il avait déjà blessé physiquement. À un autre moment, si Eldarion n’était pas mort sous ses yeux, si elle n’était pas au plus mal et à deux doigts de sombrer complètement, à un autre moment elle aurait accepté les reproches, pouvant les comprendre. Elle aurait pu. Elle pouvait toujours mais elle ne voulait pas. Pourquoi ce serait-elle excusée d’avoir cherché du réconfort là où elle était certaine d’en trouver quand le seul qu’elle voulait était entrain de jeter la terre dans le trou dans lequel elle se trouvait. Non, elle s’y refusait, elle avait un minimum de fierté. Si elle pouvait mettre dix ans d’absence derrière elle, elle ne pouvait pas non plus accepter d’être traitée comme une moins que rien par un type incapable de reconnaître ses propres torts. Qu’il vienne lui reprocher d’avoir couché avec un gars, elle le comprenait. Elle ne l’aurait accepté que s’il n’avait pas fait silence radio après l’avoir étranglé jusqu’à ce qu’elle sombre presque dans l’inconscience. Comment ne pouvait-il pas comprendre qu’elle l’aimait à un point qui rendait son absence beaucoup trop douloureuse pour être supportable ? En tout cas, il ne le voyait pas, voyant ce qu’il désirait voir, c’est à dire qu’Alexis ne l’aimait pas, trop vicieuse qu’elle était à lui vouloir du mal. Soit, elle n’allait pas chercher à parler à un mur, elle n’était pas en état et elle n’avait plus envie de se battre, contre quoi ou qui que ce soit. Ce n’est pas pour autant qu’elle maîtrisa sa colère. Quitte à être prise pour un punching ball, autant rendre la pareille. « Mais pourquoi est-ce que tu veux pas voir ce qui est sous tes yeux bordel ! S’il ne s’agissait que de quatre jours mais ça fait dix ans Maverick ! Dix putains de longues années ! Je pouvais passer sur ça. Je le voulais. J’ai bien que tu étais pas en bon état, tu crois quoi ? Putain j’en reviens pas que tu me connaisses aussi mal ! Comment je suis censée t’aider si tu refuses de t’ouvrir à moi, si tu fuis ? Comment j’étais censée faire ? Comment je pouvais me convaincre que t’allais revenir alors que tu étais déjà parti dix ans ! » La jeune femme se retenait de crier parce qu’ils étaient en pleine rue et que les quelques passants leurs jetaient déjà de curieux regards mais elle était à deux doigts de littéralement imploser. Son univers chamboulé par la mort d’un ami vacillait un peu plus par la perte de ce qu’elle avait cru être toujours là. Il était censé être celui qui la connaissait le mieux, ils étaient censé ne faire qu’un, et il la fuyait, puis lui reprochait ensuite des choses qu’il aurait dû savoir ne pas être elle. Quelle folie d’avoir cru qu’ils pourraient réparer ce qui était brisé entre eux. Quelle idiote utopie. Heureusement que son pouvoir était le feu et qu’il n’y avait aucune flamme accessible parce que même son talisman n’aurait pas suffit à la contrôler tellement elle bouillonnait de rage et de désespoir. « Et putain arrête d’être aussi fermé et de déformer la vérité. Je voyais personne, je te l’aurais dit sinon. T’avais pas compris quoi dans les mots “aucune relation, que des coups d’un soir” ? Quand tu veux comprendre ce qui t’arrange, t’es vraiment doué hein. Si t’as décidé de me voir comme une pute, Maverick, et bah très bien. Mais si c’est vraiment ce que tu penses tu ferais mieux de dégager pour toujours de mon environnement parce que ça ne se finira pas bien. » Ça faisait mal. Ce que pensent les inconnus, on s’en tamponne. Quand c’est quelqu’un à qui on tient - plus que tout au monde par-dessus le marché - chaque mot, chaque reproche, chaque accusation et chaque mauvaise considération, ça faisait mal au coeur et ça mettait Alexis hors d’elle.


Ce qui vint ensuite acheva de… l’achever. Elle sentit les larmes qu’elle retenait depuis le début de cette dispute déborder, inconscientes du fait qu’elle ne voulait pas du tout pleurer devant lui, ne pas lui montrer à quel point il lui faisait mal, et dévaler ses joues. C’était ce qu’elle avait voulu depuis qu’ils s’étaient revus. Qu’il s’ouvre, même un peu. Qu’il ne parte pas en courant mais qu’il lui explique, qu’il dise quelque chose, n’importe quoi plutôt que le silence dans lequel il s’était enfermé. Qu’il revienne le lendemain lui dire. N’importe quoi. Il le faisait enfin mais pour de mauvaises raisons, sur un ton de haine qui blessait même les oreilles de la brune. Si elle avait pu, elle se serait plaquée les mains sur les oreilles pour ne pas entendre des confessions qui, dans ce contexte, allaient faire plus de mal que de bien. Et elle resta simplement glacée, figée sur place, alors que les mots du jeune homme pénétraient son esprit et qu’il mimait un flingue pointé sur elle. Elle oscillait entre l’horreur de voir tant de violence chez celui qu’elle avait aimé si fort - et qu’elle aimait encore sinon ça ne ferait pas aussi mal - et la colère et douleur mêlées qui se déchaînaient. Ce fut l’horreur - pas une horreur de dégoût mais plutôt une tristesse horrifiée - qui prit le dessus et la laissa, incapable de réagir aux propos de Maverick qui s’enfonçaient pourtant au fer rouge dans sa chair et son esprit. Tout ce qu’il disait, les mercenaires, la femme aimée, qu’il avait tuée, son bras, tout ça s’ancrait si profondément qu’elle était certaine de jamais l’oublier alors qu’elle aurait voulu ne jamais le savoir. Pas comme ça. Pas alors qu’il lui jetait ça à la figure pour lui faire un peu plus de mal, chose parfaitement réussie soit dit en passant. Elle aurait souhaité remonter le temps, pour partir avant qu’il ne se lance là dedans, mais c’était trop tard, elle restait figée, incapable de réagir à ce qu’il disait. Elle n’avait même plus la force de lui balancer la colère qu’elle avait sur le coeur. Et quand il lui dit adieu, elle ne put que le regarder partir, donnant un coup de pied au sol pour lancer son skate, les écouteurs sur les oreilles. Il était déjà bien loin quand elle se réveilla de sa torpeur et jeta son café par terre d’un geste rageur avant de se laisser glisser contre un mur, jusqu’au sol. La jeune femme resta là un long moment, à fixer le vide, avant de se décider à rentrer chez elle en se disant que, vu dans l’état dans lequel elle rentrait, elle aurait mieux fait de ne pas en sortir.

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every glance is killing me (Maverick)
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