Trapped + Kira&Castiel

Voilà maintenant trois heures que Castiel se trouvait dans la forêt. On devait maintenant se trouver en début de soirée, au regard de la lumière devenue rougeoyante, menaçant de disparaître d'une minute à l'autre. Il chassait la même bête depuis deux bonne heures. Aux vues des empreintes laissées, il devait sans aucun doute s'agir d'un lion. Et pas un petit, un énorme félin, ce qui, pour Bray, détonait un peu. Il pouvait certes avoir des doutes quant à la présence d'ours dans les environs, pourquoi pas des loups également, mais un lion, c'était peu probable, voire complètement ridicule. Mais il était là, il le savait. Un métamorphe. S'il y avait bien une espèce qu'il répugnait, c'était eux. Autant que les djinns, sans aucun doute. Mais il n'en trouvait plus aucune trace, à tel point qu'il se demandait s'il ne l'avait pas raté de peu, l'humain reprenant ses droits sur la bête. Tant est que l'on considère cela comme des humains, ce qui n'était absolument pas le cas de Castiel. On pouvait très bien objecter que lui aussi, en un sens, se transformait, mais il vous répondrait qu'il gardait tout de même on apparence humaine, ne serait-ce que la moitié de son corps, il était loin de se transformer en une bête sauvage sans aucune moralité. Il ne changerait sans doute jamais d'avis, l'éducation qu'il avait reçu étant bien trop profondément ancrée dans son esprit, et le meurtre de sa sœur par ces créatures ne faisait que l'accentuer. Ils étaient inhumains au point de tuer de sang froid et avec une cruauté hors norme l'un des leurs ? Ils ne méritaient donc que l'extermination. Toute leur espèce y passerait, un par un. Entendant des bruits de pattes derrière lui, il se retourna, près à bondir. Mais seul Brann se trouvait là, sa queue bougeant dans tous les sens, l'air heureux. Castiel se détendit, et tapota sur la tête du chien. « Bien sûr que non je t'ai pas oublié mon vieux. Je savais que tu me retrouverais c'est tout. » Comme s'il comprenait ce qu'il lui disait, le chien aboya. Le triton comprit donc qu'il était pardonné. Il ne savait pas trop pourquoi ce chien le suivait, mais il appréciait ne pas être seul lors de ses chasses. Cela faisait passer le temps différemment. Mais Brann avait loin d'avoir terminé, aussi il aboya de nouveau, comme s'il voulait lui dire quelque chose. Fronçant les sourcils, Castiel interrogea le chien.   « Qu'est ce qu'il y a mon vieux ? T'as mangé un truc pas net ? » Sans y répondre, l'animal se détourna, pour s'enfoncer dans les hautes herbes. Sans vraiment hésiter, le brun le suivit.

Une demi heure à courir après le canidé, Castiel commença à ressentir la fatigue, mais le pas de l'animal prit de la lenteur, jusqu'à s'arrêter totalement. Tout d'abord sans rien apercevoir, le jeune homme se dit qu'il avait suivi le chien pour aucune raison particulière, et commença à le maudire. La nuit étant tombée, il mit toutefois quelques secondes avant d'apercevoir le renard étendu au sol, l'une de ses pattes dans un piège, posé sans doute là par un chasseur autre que lui. Il savait très bien qu'ils pullulaient à Bray.   « Bah alors mon mignon ? T'es coincé ? » Persuadé de n'être tombé que sur un renard tout à fait normal, Castiel essaya de s'approcher. Il ne pouvait pas laisser un animal sans défense aux mains d'un chasseur, c'était hors de question. Mais alors qu'il approchait sa main pour retirer la patte de l'animal, celui-ci se mit à grogner, sans doute par peur, et douleur. «  Si tu veux que je te sorte de là, va falloir me laisser faire mon beau. » Posant son arc à ses côtés, Castiel tenta de nouveau une approche, et étonnement, la bête rousse ne tenta plus de l'en empêcher. D'un geste, il ouvrit le mécanisme qui libéra la patte prise au piège. Après examen, il put apercevoir que le renard saignait abondamment. « Bouge pas, je dois avoir quelque chose dans mon sac pour te soigner ça, essaie de pas partir en boitant avant que ce soit fait, ce serait dommage. »

Courir, seulement courir, habituellement c’est une activité que j’adore pratiqué lorsque je m’ennuie trop, comme en ce moment, la forêt est devenue comme mon refuge. En tant que métamorphe, c’est toujours très compliqué de pouvoir trouvé sa place, car peu importe, humaine ou animal, notre environnement est trop en mouvement pour se posé. Ce qui est bien aussi c’est que j’arrive facilement à m’adapter, même si je sais que mon pays me manque, je me dis que je peux rendre les miens, mes parents fière de ce que je peux faire de ma vie. J’ai longtemps hésité pour finalement devenir prof d’art martiaux.

Je ne travaillais pas vraiment aujourd’hui, l’un de mes rares journées de congé, je pouvais ressentir mon animal vouloir se dégourdir un peu les pattes, ce qui me semble être une bonne idée. Je me retrouve donc à courir dans la forêt, une soirée fraîche qui malheureusement n’est pas aussi clame que je l’aurai espéré puisque j’entends des chiens aboyer au loin. Mince me voilà avec des chasseurs à mes trousses, je tente vraiment d’accélérer la cadence de mes pas de course, pourtant plus je courais, plus les voix, les aboiements, les coups de fusil se faisaient de plus en plus près.

Puis soudain, alors que je cour sans vraiment regarder, être attentive à chaque choses que je touchais, que j’effleurais, je sens un métal froid mordre l’une de mes pattes. C’est alors que je laisse aller un hurlement, un glapissement digne des vrai renard, de la bête en détresse, il me semble qu’une éternité passe avant que j’entends des pas. Je suis assez surprise lorsque j‘aperçoit un chien venir dans ma direction, instinctivement je grogne comme pour protégé ma peau, pour lui faire comprendre que c’est une mauvais idée. Puis je vois un jeune homme venir dans ma direction, il tente lui aussi de m’aidée, mais comme pour le chien que je semblais ressentir cet même vibration que lorsque je crois un autre métamorphe, je lui grogne après jusqu’à ce qu’il me dit qu’il veut simplement déprendre ma patte de ce piège à loup. Je le laisse tranquillement faire tout en épient chacun de ces faits et gestes, lorsque heureusement le déclic du piège se fait entendre, je retrouve enfin ma patte, mais blesser car je saignais un peu, non beaucoup.

Castiel avait toujours eu plus de pitié pour les animaux que pour les humains. Pour lui, l'espèce humaine était corrompue jusqu'à la racine, peu importait la race dont on venait. Il ne pensait pas que les êtres de l'eau valaient mieux que les autres, loin de là, il avait son père tous les jours sous les yeux pour le confirmer. Mais il ne pensait pas non plus qu'aucune autre race méritait une place privilégiée. Les métamorphes avaient tué sa sœur, et s'il y avait bien une raison pour laquelle il avait entrepris cette croisade, c'était bien pour la venger et non pour satisfaire les envies de domination d'un paternel pour qui il ne ressentait même pas une once d'attachement. Les djinns ? Des esprits démoniaques, plus vils qu'eux,il n'y avait pas, sur cette Terre. Et les humains … Même dépourvus de pouvoirs magiques, ils pouvaient se montrer bien plus calculateurs et sans cœur que la plupart des créatures. Sans doute pensaient-ils ceux là pire que les autres, eux n'avaient pas d'excuse génétique à leur cœur noir. Alors c'en était presque un soulagement de partir en forêt pour chasser. Il ne tombait pas toujours sur ses proies, passait énormément de temps à errer dans les bois, cherchant des traces de ses futures victimes en compagnie de Brann, le chien qui le suivait partout. Et ça lui allait. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais il avait une connexion assez étrange avec son compagnon à quatre pattes. Il ne se rappelait même plus de la première fois où celui-ci avait commencé à le suivre, ni du pourquoi du comment il arrivait à lui faire confiance. Après tout, il avait fréquenté assez de métamorphes pour ne pas se demander s'il ne l'était pas, et pourtant, c'était impossible pour lui qu'il le soit. Il se convainquait par le fait qu'il ne l'avait jamais au grand jamais vu se transformer … Pour le moment.

En parlant d'animaux, le renard qu'il avait aperçu, coincé dans ce piège, se faisait de plus en plus calme, lui permettant de l'approcher. Il ne mit pas longtemps à le sortir de là, mais il ne pût s'empêcher de remarquer que rester bloqué là n'avait pas été sans conséquences. Si la plaie s'infectait, le renard risquait de ne plus pouvoir utiliser sa patte, ce qui serait réellement problématique. Aussi, il chercha quelques secondes dans son sac pour en sortir un désinfectant, ainsi qu'un bandage. Cela ferait sans doute l'affaire. Attrapant doucement la patte de l'animal, il entreprit de le soigner du mieux qu'il pût. Une fois le bandage en place, il le fixa, avant de relâcher l'animal. « Et voilà mon beau, t'es tout neuf. Il faudra sans doute que je revienne te voir pour te l'enlever dans les jours qui viennent, à moins que tu puisses le faire tout seul. Mais j'en doute.» Castiel ne se doutait pas encore d'à quel point il se trompait.

Rangeant ses affaires dans son sac, son arc toujours posé à côté de lui, il finit par se concentrer sur le piège.Il ferait bien de bazarder ça. Les chasseurs, du moins ceux qui chassaient les animaux «  réels » n'avaient, pour lui, aucun cœur. Ils pouvaient blesser n'importe qui, n'importe quoi, mais peu leur importait tant qu'ils rapportaient leurs trophées. Lui était un enfant de cœur à côté.