JOG > Sed non satiata

Mes parents m'ont appelé Jade Gilardi ! Je suis né le 30 décembre 1984 à Milan, Italie. Je suis un élément de 32 ans. Pour plus de précisions, je suis hétérosexuelle et présentement célibataire. Je suis fier de dire que je travaille en tant que physiothérapeute, ça m'aide à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt pas trop mal dans mon portefeuille On me dit souvent que je ressemble à Genevieve Cortese, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe éléments de feu, et plus précisément je suis magicienne.

La vie ne m’a jamais fait de cadeaux. Jamais. Ma vie a toujours été vide. Noire. Un néant au quotidien pour lequel je ne comptais même plus les jours.
Je suis née à Milan, le soir du 30 décembre 1983. Ma mère était une mannequin qui entamait à peine sa carrière quand mon père, un jeune entrepreneur, l’a mise enceinte. Comme ma mère foulait les podiums aux quatre coins de l’Europe alors que mon père enchainait les réunions d’affaire de jour comme de nuit, il ne serait pas mentir que de dire que c’est ma grand-mère qui m’a élevée plus que mes parents. Je me souviens de ces jours là, où la fillette aux tresses brunes que j’étais regardait par la fenêtre de sa modeste chambre, la pluie tomber sur Milan, en espérant voir se garer dans la cour de la maison, la voiture de sa mère qui rentrait du travail. Je me souviens de ces soirs là, où passaient à la télévision des films pour enfants dans lesquels les pères portent et enlacent tendrement leurs filles, je regardais ces films avec les larmes aux yeux, songeant à cette proximité avec mon papa à laquelle moi je n’avais pas droit. Je ne voyais pas mes parents, je les entendais quelques instants s’engueuler la nuit, alors que j’étais déjà couchée. Eux non plus ne se voyaient pas, si bien que quand j’avais à peine huit ans, ils se sont séparés. La carrière de ma mère commençait à décoller à l’international, et sa folie des grandeurs se faisait sentir de plus en plus clairement. Elle désirait des choses que son mari ne pouvait lui payer, alors, qu’a-t-elle fait ? Elle a changé de mari. Un jour, elle est arrivée, elle m’a arrachée à ma grand-mère, et nous sommes parties dans un avion direction Dublin, où elle disait qu’un nouveau papa m’attendait. J’avais huit ans. Je n’ai plus jamais revu mon père. Je n’ai plus jamais remis un pied en Italie.
J’ai donc grandi en Irlande, avec le nouveau papa que ma maman m’avait trouvé. L’accent italien qui accompagnait mon anglais imparfait furent pendant un moment la cible des moqueries de la part de mes camarades de classe jusqu’à mon entrée au lycée. Là, j’ai rencontré et fréquenté une bande de filles avec lesquelles je n’aurais jamais du rester. Elles étaient obsédées par le jugement de l’autre, et passaient littéralement leurs journées à critiquer quiconque osait apparaître dans leur champ de vision. Et moi, je ne disais rien. Jamais, rien. J’étais la plus silencieuse du groupe, évidemment, et lorsqu’elles s’en prenaient à moi, dans mon dos ou non, je n’osais rien répliquer. Qu’aurais-je pu dire d’assez percutant pour les faire taire, de toutes façons ? Je restais dans leur groupe seulement pour ne pas être seule, ce que j’étais bête. Ces filles m’ont brisée. J’en étais venue à penser que le monde entier était comme elle, porté sur le jugement et la malveillance. J’étais tellement perturbée que chaque fois qu’une personne en âge d’être au lycée m’adressait la parole, c’était dans l’unique but de se moquer de moi, ou qu’il ou elle me parlait parce que je lui faisais pitié. C’est quand même triste d’en arriver là. C’est surtout archi dévastateur. C’est la plus pure forme d’autodestruction.
Et puis j’ai découvert la magie. Je ne vous expliquerai même pas comment cela s’est passé exactement, mais c’était une véritable échappatoire. C’était mon refuge. Quand le monde réel est trop dur, un peu de conte de fée ne fait pas de mal. J’avais dix sept ans quand j’ai invoqué le premier djinn. Puis j’ai grandi, je me suis perfectionnée, et maintenant, je m’éclate. J’ai conscience que je joue avec ma vie à chaque fois que j’attaque une invocation, mais le danger me fait vibrer. J’aime ça. J’adore ça. Je jouis de ça.
Puis finalement je suis sortie du lycée, j’ai obtenu mon diplôme et commencé mes études de physiothérapie à Dublin avant de m’installer sur Bray avec mon petit ami de l’époque. Je me plaisais bien ici, je suivais déjà pas mal de patients ici, donc je suis restée, et je suis désormais, sans prétention aucune, la plus talentueuse physiothérapeute de la ville. Les gens que je soigne disent même que j’ai des doigts de fée. C’est un peu réducteur, mais je ne peux pas nier le fait qu’il y ait quelque chose de magique dans mes méthodes..

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