Søren K. Alriksen • Nager jusqu'à plus d'air

Mes parents m'ont appelé Søren Kristian Alriksen ! Je suis né le 21 novembre à Kolding, au Danemark. Je suis un élément de 34 ans. Pour plus de précisions, je suis bisexuel et présentement célibataire. Je suis fier de dire que je travaille en tant que barman , ça m'aide à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt modéré. On me dit souvent que je ressemble à Ben Whishaw, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe des êtres de l'eau, et plus précisément je suis un triton.

Quand Søren, petit triton de son état, est né, il faisait étonnement beau pour un vingt-et-un novembre à Kolding. Si sa mère lui a toujours assuré que c'était un coup de chance, son père lui a rappelé pendant environ vingt longues années que sa mère avait failli mourir d'une hémorragie, « à cause » de sa naissance. Ça n'a jamais été le grand amour entre son père et lui, parce que de toute manière ses deux frères étaient bien plus talentueux et intelligents que lui. Ces trois là, toujours à le prendre de haut. Alors bien sûr, durant son enfance, il était bien plus proche de sa mère. Elle, elle était vraiment gentille, douce. Elle se fichait du fait que lui ne souhaite pas être docteur, comme le voulait son père, où qu'il préfère exercer un métier qui lui plaît plutôt qu'un métier qui rapporte beaucoup d'argent et de notoriété, comme ses frères. Résultat, aujourd'hui, il est barman, et ça ne lui plaît pas particulièrement. « Je te l'avais dit », lui aurait certainement crié son père si celui-ci daignait encore accorder de l'importance à ce fils qu'il considérait comme raté. Mais revenons à la jeunesse du garçon.

Petit, il comprenait pas vraiment pourquoi sa famille disait qu'ils étaient mieux que les autres, que de toute façon les humains étaient clairement inférieurs à eux. Blablabla, les sirènes et les tritons c'est les meilleurs, on dominera le monde wouhouuu. Ouais bah lui, il s'en foutait pas mal d'être un triton ou pas. Il aimait l'eau, nager, nager et encore nager, et tant qu'on ne l'embêtait pas, il restait cordial. Ce qu'il ne comprenait pas non plus, c'était l'entrain qu'avait ses parents quand ils se rendaient à la réunion de famille annuelle. Déjà, il y avait trop de gens là bas. Søren était même pas sûr de connaître la moitié de ses oncles, tantes, cousins, cousines, tout le bordel là. En plus, on le forçait à mettre des "costumes", avec une fichue cravate, pour faire bonne figure, et à cet âge il trouvait juste ça ridicule. Que ce soit la cravate, ou le fait de faire bonne figure. Parce que s'il y a quelque chose qu'il n'a jamais apprécié, c'est bien l'hypocrisie.

Il y eut la petite soeur, aussi. Toute la famille était excitée à l'idée d'avoir une nouvelle fille dans la famille, une jolie petite princesse qui aurait certainement les jolis traits de sa mère, et du haut de ses dix ans, Søren il y était un peu réfractaire. Il voyait bien la joie de sa mère qui augmentait au fil des mois qui passaient, proportionnellement à son ventre qui grossissait, et il se disait qu'il aurait moins d'attention, que sa mère préférerait la fille quelle avait tant voulu et qu'au final, il n'aurait vraiment plus personne. Mais il y eut un problème, elle était née trop tôt, et il y avait un autre problème qu'il n'avait pas compris. Il entendait les médecins paniquer, lui qui était resté dans le couloir, mais il se disait que ça irait parce que son père était médecin, et qu'il était très fort dans son domaine. Et la petite ne respira même pas pendant une heure. Au début Søren ne croyait pas ça possible, qu'elle ai pu mourir comme ça. Et puis après il s'était dit que c'était de sa faute, qu'à force d'être mécontent du fait d'avoir une petite soeur, quelqu'un de plus puissant l'avait entendu et fait en sorte qu'elle ne soit plus la source de ses tourments. Le truc, c'est qu'il ne s'en est pas voulu pendant très longtemps, même après avoir vu ses parents dévastés. Eh, c'était juste pas de chance, okay ? C'était triste, oui, mais alors autant tenter de penser à autre chose !

Jusqu'à ses vingt-cinq ans, la vie lui semblait banale. Il avait pas cherché à faire des études super compliquées, en fait il s'était arrêté assez tôt. Certains dans la famille disent que c'était juste pour rendre furieux son père. Et il n'ont pas tout à fait tort. Søren avait voulu relever une sorte de défi personnel, il voulait montrer à ce pauvre con qu'il pourrait réussir dans la vie, sans nécessaire rendre les autres dépendant de lui, sans étaler sa foutue intelligence partout. Il avait eu pas mal de soucis à trouver un boulot correct, et le job le plus stable qu'il avait eu était caissier dans la supérette du village à côté. C'est à cette période là qu'il a commencé à moins se montrer aux réunions de famille, qu'il s'isolait en tentant de prendre des distances avec sa famille. Il reniait un peu sa mère, oui, et encore aujourd'hui il trouve ça dégueulasse de sa part. Surtout que ça ne s'est pas particulièrement montré bénéfique.

Ils furent chassés. Dans tous les sens du terme. Des chasseurs, bordel il croyait qu'ils existaient pas ces salauds, avaient apparemment retrouvé leur trace et les voulaient morts, lui et ses trois frères ainsi que leurs parents. Alors ils furent contraints de fuir, de changer de ville, de pays. Et c'est ici que Søren du faire un choix. En fait, ils firent tous un choix. Ils se dispersèrent. Son frère le plus âgé décida de rester avec leurs parents, mais l'autre partit s'installer en Angleterre. Lui c'était presque ça, mais il voyait là une opportunité de complètement s'écarter de cette famille. C'est ainsi qu'il atterrit à Bray, en Irlande. Si c'est ici qu'il décida de s'installer, c'est parce que des amis lui en avaient parlé. Et puis ça avait l'air calme, et personne ne viendrait le faire chier là bas. C'est ce qu'il espérait. Niveau boulot, il avait réussi à décrocher un poste de barman, mais aujourd'hui il cherche encore si quelque chose de mieux ne se présenterait par hasard et par chance à lui. Le lieux où il vit le change de la grande maison qu'il avait au Danemark, mais c'est parce qu'il a trop de fierté qu'il ne l'admettra probablement jamais.

En arrivant à Bray, il ne pensait pas qu'il y aurait de l'agitation. Alors oui, ce qui se passe dans cette ville l'intrigue. Comme le fait que cette jeune sirène soit tuée sur la place publique. Ça, c'est flippant. Et tout ce que Søren veut, lui, c'est passer inaperçu donc ce ne sera pas lui qui ira s'intéresser de près à cette affaire. Disons juste qu'il n'y a plus qu'à espérer que la paix apparente qui régnait jusqu'ici puisse perdurer pendant encore un petit moment...  

Comme ça je m'occupe de la famille sans le savoir J'ai beaucoup aimé ce que tu as fait de Soren, on ressent bien le caractère que tu as détaillé dans l'histoire et c'est agréable que ça soit aussi bien respecté !
Vive les sirènes et les tritons ! Et ton Soren à énormément de points communs avec ma Niamh pour le caractère et les soucis parentaux
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